11er anniversaire de sa tragique disparition
Lounès Matoub toujours prophète en son pays
La Kabylie commémore aujourd’hui un événement qui lui est très particulier, un événement qui a marqué à plus jamais son histoire. Il s’agit du triste et lâche assassinat de son idole Matoub Lounès. Le 25 juin 1998 restera à plus jamais gravée dans la mémoire collective de la région.
C’est ce jour-là, qu’a été commis ce crime crapuleux, par qui ? On ne le sait toujours pas. Lounès doit certainement se retourner dans sa tombe car ses assassins ne sont pas encore connus, il peut par contre être fier de sa Kabylie qui le porte toujours aussi haut, 11 ans après avoir été ravi et lâchement assassine par ses criminels que l’Histoire condamnera tôt ou tard.
La Kabylie se souvient
Les festivités de la commémoration du 11e anniversaire de cet assassinat ont commencé depuis presque une semaine et ce, à travers les différentes régions de la Kabylie qui atteste, si besoin est, qu’elle n’a pas oublié son enfant chéri. Tizi Ouzou, Draâ El Mizan, Azazga, Aïn El Hammam... vibrent en effet, depuis quelques jours au rythme de cette célébration. Les différentes festivités sont l’œuvre du mouvement associatif local. La fondation qui porte le nom du chantre de la chanson kabyle a choisi, pour sa part, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville des Genêts pour abriter les manifestations qu’elle a initiées, des manifestations qui ont débuté dimanche dernier avec au menu un programme riche et varié, qui a attiré des foules des grands jours, comme il fallait bien s’y attendre. Tout le monde a tenu à témoigner la sympathie pour la famille du chanteur et à travers elle à celui dont les chansons continuent à bercer encore des générations entières. La Maison de la culture ne disemplit pas, en effet, à l’occasion, comme le cas avant-hier, lors de notre virée. Les lieux étaient envahis et il n’était que 10 h à peine. Au menu de cette journée, une exposition sur la vie et l’œuvre de Matoub et une projection vidéo qui a eu pour thème “Matoub Lounès la voix d’un peuple” ainsi qu’une table ronde et du théâtre. “Quel que soit le programme des festivités, j’ai tenu à être ici afin d’y assister, Lounès mérite tous les égards”, nous dit un homme d’un certain âge rencontré au niveau de la salle des expositions de la Maison de la culture. Il faut dire que l’exposition concoctée par les organisateurs était riche et a attiré d’ailleurs l’attention et l’admiration de tout le public, tout le monde voulait connaître le moindre détail de la vie et de l’œuvre de Lounès. “Je suis ici depuis le début des festivités, jusque-là je ne n’ai raté aucune manifestation, Lounès est toujours mon idole”, dira un autre citoyen. A mesure que le temps avance, l’ambiance prend de l’ampleur. Il fallait pourtant quitter l’endroit pour aller tater l’ambiance de la veille de la célébration ailleurs. Il était 10h 30 passées, destination Ath Douala, la commune natale du rebelle. A cette heure-là, la ville des Genêts grouillait de monde à l’image de l’une de ses principales artères, la rue Lamali que nous avons empruntée pour nous rendre à la station de fourgons desservant la ligne Tizi-Beni Douala. Chemin faisant, on entendait des chansons de Matoub qui fusaient des voitures qui circulaient. Cela était loin d’être une nouveauté, en fait, Matoub reste l’une des rares voix qui concurrence celles de stars actuelles telles que Allaoua, Guerbas, Makhlouf... et ce même en cette période des fêtes.
Tizi au rythme des festivités
Au niveau de la station des fourgons menant vers Beni Douala, l’atmosphère était nettement moins animée. Nous prenons place dans l’un de ces véhicules et au bout de quelques petites minutes, il se remplit et prit le départ, on s’attendait un peu à la cassette qui sera enclenchée. Bien évidemment, c’était celle de Matoub, plus exactement son dernier album Ayen ayen, ce qui imposa un silence de mort dans le fourgon. Athamgharth fera de même. Au moment où on est arrivé à la hauteur de Tala Bounan, le lieu où a été commis le lâche assassinat, c’était la chanson Alayskar qui était diffusée, un regard sur le lieu du crime où fut installée une stèle à son éffigie était inévitable. “Repose en paix Lounès” semblaient dire les voyageurs installés dans le fourgon. “On ne peut pas ne pas avoir une pensée pour lui en arrivant dans cet endroit”, dira un de ces derniers. Devenue aussi célèbre que le rebelle, après cet assassinat, Tala Bounan semble en effet, interpellé chaque passant sur la vérité de cette attaque qui a ciblé l’enfant prodige d’Ath Douala, un certain 25 juin 1998. Anza de Lounès apppelé à chaque occasion pour savoir la vérité sur son assassinat. Des pensées telles celles-ci ont dû envahir les esprits des voyageurs. Il était 11h 30 tapantes lorsque nous arrivons à Beni Douala, la ville grouillait de monde sous les regards d’un autre martyr de la région Guermah Massinissa en l’occurrence dont l’effigie est installée au haut d’un mur. Là aussi les tubes de Matoub fusaient de partout. Sinon la localité ne connaissait pas une ambiance particulière. Cela à l’instar d’ailleurs du village natal du rebelle, Taourit Moussa où l’on se rendra une demi-heure plus tard. La maison de Matoub était notre destination directe. La tombe où repose l’enfant terrible du village était comme un passage obligé pour tout visiteur, plusieurs vissiteurs se sont succédé dans les lieux en l’espace du laps du temps que nous y avons passé. “Ça a été toujours le cas ainsi”, nous explique une animatrice de la fondation Matoub qui a élu domicile dans un étage de l’imposante construction du domicile de la famille de celui qui disait dans une de ses chansons : “Akham ameynouth n’van lahzene felas d’atas”. Dommage que notre Aldjia, la mère de Lounès était absente. Malika sa sœur l’était également, c’est ce qui nous a contraint à écourter notre visite. “Nna Aldjia est partie à Alger aujourd’hui, Malika est en France” nous a-t-on appris sur place. N’empêche que nous avons profité de ces moments pour visiter les lieux devant lieu de pélerinage pour les Kabyles. “Je viens de Draâ El Mizan. Je suis ici spécialement pour Matoub qui reste pour nous un symbole pour toute la région kabyle” dira un jeune bonne que nous avons interpellé à l’intérieur du bureau de la fondation. Il était accompagné d’une jeune femme, probablement son épouse : “Matoub, je ne l’oublierai jamais, je transmettrai son message et je raconterai son histoire à mes enfants et à mes petits-enfants si l’occasion le permettra” enchaîna cette dernière.
... (suite)
Lounès Matoub toujours prophète en son pays
La Kabylie commémore aujourd’hui un événement qui lui est très particulier, un événement qui a marqué à plus jamais son histoire. Il s’agit du triste et lâche assassinat de son idole Matoub Lounès. Le 25 juin 1998 restera à plus jamais gravée dans la mémoire collective de la région.
C’est ce jour-là, qu’a été commis ce crime crapuleux, par qui ? On ne le sait toujours pas. Lounès doit certainement se retourner dans sa tombe car ses assassins ne sont pas encore connus, il peut par contre être fier de sa Kabylie qui le porte toujours aussi haut, 11 ans après avoir été ravi et lâchement assassine par ses criminels que l’Histoire condamnera tôt ou tard.
La Kabylie se souvient
Les festivités de la commémoration du 11e anniversaire de cet assassinat ont commencé depuis presque une semaine et ce, à travers les différentes régions de la Kabylie qui atteste, si besoin est, qu’elle n’a pas oublié son enfant chéri. Tizi Ouzou, Draâ El Mizan, Azazga, Aïn El Hammam... vibrent en effet, depuis quelques jours au rythme de cette célébration. Les différentes festivités sont l’œuvre du mouvement associatif local. La fondation qui porte le nom du chantre de la chanson kabyle a choisi, pour sa part, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville des Genêts pour abriter les manifestations qu’elle a initiées, des manifestations qui ont débuté dimanche dernier avec au menu un programme riche et varié, qui a attiré des foules des grands jours, comme il fallait bien s’y attendre. Tout le monde a tenu à témoigner la sympathie pour la famille du chanteur et à travers elle à celui dont les chansons continuent à bercer encore des générations entières. La Maison de la culture ne disemplit pas, en effet, à l’occasion, comme le cas avant-hier, lors de notre virée. Les lieux étaient envahis et il n’était que 10 h à peine. Au menu de cette journée, une exposition sur la vie et l’œuvre de Matoub et une projection vidéo qui a eu pour thème “Matoub Lounès la voix d’un peuple” ainsi qu’une table ronde et du théâtre. “Quel que soit le programme des festivités, j’ai tenu à être ici afin d’y assister, Lounès mérite tous les égards”, nous dit un homme d’un certain âge rencontré au niveau de la salle des expositions de la Maison de la culture. Il faut dire que l’exposition concoctée par les organisateurs était riche et a attiré d’ailleurs l’attention et l’admiration de tout le public, tout le monde voulait connaître le moindre détail de la vie et de l’œuvre de Lounès. “Je suis ici depuis le début des festivités, jusque-là je ne n’ai raté aucune manifestation, Lounès est toujours mon idole”, dira un autre citoyen. A mesure que le temps avance, l’ambiance prend de l’ampleur. Il fallait pourtant quitter l’endroit pour aller tater l’ambiance de la veille de la célébration ailleurs. Il était 10h 30 passées, destination Ath Douala, la commune natale du rebelle. A cette heure-là, la ville des Genêts grouillait de monde à l’image de l’une de ses principales artères, la rue Lamali que nous avons empruntée pour nous rendre à la station de fourgons desservant la ligne Tizi-Beni Douala. Chemin faisant, on entendait des chansons de Matoub qui fusaient des voitures qui circulaient. Cela était loin d’être une nouveauté, en fait, Matoub reste l’une des rares voix qui concurrence celles de stars actuelles telles que Allaoua, Guerbas, Makhlouf... et ce même en cette période des fêtes.
Tizi au rythme des festivités
Au niveau de la station des fourgons menant vers Beni Douala, l’atmosphère était nettement moins animée. Nous prenons place dans l’un de ces véhicules et au bout de quelques petites minutes, il se remplit et prit le départ, on s’attendait un peu à la cassette qui sera enclenchée. Bien évidemment, c’était celle de Matoub, plus exactement son dernier album Ayen ayen, ce qui imposa un silence de mort dans le fourgon. Athamgharth fera de même. Au moment où on est arrivé à la hauteur de Tala Bounan, le lieu où a été commis le lâche assassinat, c’était la chanson Alayskar qui était diffusée, un regard sur le lieu du crime où fut installée une stèle à son éffigie était inévitable. “Repose en paix Lounès” semblaient dire les voyageurs installés dans le fourgon. “On ne peut pas ne pas avoir une pensée pour lui en arrivant dans cet endroit”, dira un de ces derniers. Devenue aussi célèbre que le rebelle, après cet assassinat, Tala Bounan semble en effet, interpellé chaque passant sur la vérité de cette attaque qui a ciblé l’enfant prodige d’Ath Douala, un certain 25 juin 1998. Anza de Lounès apppelé à chaque occasion pour savoir la vérité sur son assassinat. Des pensées telles celles-ci ont dû envahir les esprits des voyageurs. Il était 11h 30 tapantes lorsque nous arrivons à Beni Douala, la ville grouillait de monde sous les regards d’un autre martyr de la région Guermah Massinissa en l’occurrence dont l’effigie est installée au haut d’un mur. Là aussi les tubes de Matoub fusaient de partout. Sinon la localité ne connaissait pas une ambiance particulière. Cela à l’instar d’ailleurs du village natal du rebelle, Taourit Moussa où l’on se rendra une demi-heure plus tard. La maison de Matoub était notre destination directe. La tombe où repose l’enfant terrible du village était comme un passage obligé pour tout visiteur, plusieurs vissiteurs se sont succédé dans les lieux en l’espace du laps du temps que nous y avons passé. “Ça a été toujours le cas ainsi”, nous explique une animatrice de la fondation Matoub qui a élu domicile dans un étage de l’imposante construction du domicile de la famille de celui qui disait dans une de ses chansons : “Akham ameynouth n’van lahzene felas d’atas”. Dommage que notre Aldjia, la mère de Lounès était absente. Malika sa sœur l’était également, c’est ce qui nous a contraint à écourter notre visite. “Nna Aldjia est partie à Alger aujourd’hui, Malika est en France” nous a-t-on appris sur place. N’empêche que nous avons profité de ces moments pour visiter les lieux devant lieu de pélerinage pour les Kabyles. “Je viens de Draâ El Mizan. Je suis ici spécialement pour Matoub qui reste pour nous un symbole pour toute la région kabyle” dira un jeune bonne que nous avons interpellé à l’intérieur du bureau de la fondation. Il était accompagné d’une jeune femme, probablement son épouse : “Matoub, je ne l’oublierai jamais, je transmettrai son message et je raconterai son histoire à mes enfants et à mes petits-enfants si l’occasion le permettra” enchaîna cette dernière.
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