Par samir allam , le 29/08/2009
Annoncée pour « la fin de l'automne », la visite du président Bouteflika en France ne devrait pas intervenir avant le premier trimestre de l'année 2010, a-t-on appris auprès de source diplomatique française. Une source diplomatique algérienne a confirmé ce report, évoquant un délai encore plus long : l'été 2010. En mai dernier, le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, en visite à Alger, avait évoqué une visite à la fin de l'automne 2009.
En fait, Paris et Alger sont favorables à un tel déplacement mais les difficultés qui caractérisent les relations bilatérales depuis quelques mois rendent la préparation de la visite délicate. « Ce déplacement est à hauts risques pour les deux présidents. Il va nécessiter une préparation minutieuse. Aucun détail ne doit être laissé au hasard », explique la source française. « Le problème n'est pas la visite elle-même, poursuit la même source. Les deux présidents se parlent régulièrement et entretiennent une relation personnelle qu'on peut qualifier de normale. Mais la question est la suivante : sur quoi fonder la relation bilatérale? Pour l'heure, personne, d'un côté comme de l'autre, n'a de réponse à cette interrogation ».
Côté algérien, les sujets qui fâchent avec la France s'appellent visas et Sahara occidental.
Sur la question des visas, Alger reproche à Paris de ne pas appliquer les accords de 1968 en matière d'immigration. Ces accords ne prévoient en effet aucune restriction en matière de délivrance des visas aux Algériens. Mais les Français ont profité de la dégradation de la situation sécuritaire en Algérie dans les années 1990 et de la complexité des accords européens en matière d'immigration pour limiter à moins de 180 000 visas par an le nombre de visas délivrés aux Algériens. Or, pour le gouvernement algérien, la libre circulation des personnes constitue un enjeu politique interne important.
Sur le Sahara occidental, Alger reproche à Paris sont alignement systématique sur les positions de Rabat. Illustration de cet engagement en faveur du Maroc : le 30 avril dernier, la France avait bloqué une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU proposant l'élargissent du mandat du contingent des casques bleus au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Un blocage dénoncé par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme.
En face, les Français se disent prêts à discuter « sans tabous » de tous les sujets, y compris celui délicat de la repentance. Mais, selon eux, les Algériens ne peuvent plus continuer à demander des concessions à Paris tout en attribuant tous les contrats économiques et militaires aux Chinois, Allemands et Italiens. Paris entend mettre en avant sa « légitimité » en tant que principal partenaire d'Alger à participation à l'équipement de l'Algérie dans tous les domaines.
Avant la venue du président Bouteflika en France, des visites ministérielles devraient avoir lieu d'ici à la fin 2009. Parmi les ministres annoncés à Alger figurent ceux de l'Immigration, Eric Besson, et de la Justice, Michèle Alliot-Marie. Cette dernière, proche de Yazid Zerhouni, entretient des relations de confiance avec les responsables algériens. Le Secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le président du groupe parlementaire UMP (le parti de Nicolas Sarkozy), Jean-François Copé, préparent également des visites à Alger.
TSA
Annoncée pour « la fin de l'automne », la visite du président Bouteflika en France ne devrait pas intervenir avant le premier trimestre de l'année 2010, a-t-on appris auprès de source diplomatique française. Une source diplomatique algérienne a confirmé ce report, évoquant un délai encore plus long : l'été 2010. En mai dernier, le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, en visite à Alger, avait évoqué une visite à la fin de l'automne 2009.
En fait, Paris et Alger sont favorables à un tel déplacement mais les difficultés qui caractérisent les relations bilatérales depuis quelques mois rendent la préparation de la visite délicate. « Ce déplacement est à hauts risques pour les deux présidents. Il va nécessiter une préparation minutieuse. Aucun détail ne doit être laissé au hasard », explique la source française. « Le problème n'est pas la visite elle-même, poursuit la même source. Les deux présidents se parlent régulièrement et entretiennent une relation personnelle qu'on peut qualifier de normale. Mais la question est la suivante : sur quoi fonder la relation bilatérale? Pour l'heure, personne, d'un côté comme de l'autre, n'a de réponse à cette interrogation ».
Côté algérien, les sujets qui fâchent avec la France s'appellent visas et Sahara occidental.
Sur la question des visas, Alger reproche à Paris de ne pas appliquer les accords de 1968 en matière d'immigration. Ces accords ne prévoient en effet aucune restriction en matière de délivrance des visas aux Algériens. Mais les Français ont profité de la dégradation de la situation sécuritaire en Algérie dans les années 1990 et de la complexité des accords européens en matière d'immigration pour limiter à moins de 180 000 visas par an le nombre de visas délivrés aux Algériens. Or, pour le gouvernement algérien, la libre circulation des personnes constitue un enjeu politique interne important.
Sur le Sahara occidental, Alger reproche à Paris sont alignement systématique sur les positions de Rabat. Illustration de cet engagement en faveur du Maroc : le 30 avril dernier, la France avait bloqué une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU proposant l'élargissent du mandat du contingent des casques bleus au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Un blocage dénoncé par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme.
En face, les Français se disent prêts à discuter « sans tabous » de tous les sujets, y compris celui délicat de la repentance. Mais, selon eux, les Algériens ne peuvent plus continuer à demander des concessions à Paris tout en attribuant tous les contrats économiques et militaires aux Chinois, Allemands et Italiens. Paris entend mettre en avant sa « légitimité » en tant que principal partenaire d'Alger à participation à l'équipement de l'Algérie dans tous les domaines.
Avant la venue du président Bouteflika en France, des visites ministérielles devraient avoir lieu d'ici à la fin 2009. Parmi les ministres annoncés à Alger figurent ceux de l'Immigration, Eric Besson, et de la Justice, Michèle Alliot-Marie. Cette dernière, proche de Yazid Zerhouni, entretient des relations de confiance avec les responsables algériens. Le Secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le président du groupe parlementaire UMP (le parti de Nicolas Sarkozy), Jean-François Copé, préparent également des visites à Alger.
TSA
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