Mohamed Boudiaf Celui qui a su en six mois gagner la confiance des Algériens était assassiné le 29 juin 1992.
Il avait tendu sa main
Inconnu le soir du 11 janvier 1992 par la majorité des Algériens qui le découvrent pour la première fois sur l'écran de la télévision, Boudiaf est devenu en moins de six mois, dans une Algérie qui avait perdu tous ses repères, un responsable avec qui l'espoir était possible. Son charisme exceptionnel doublé de sa sincérité a capté l'attention des Algériens, particulièrement des jeunes qui rêvaient de mythiques bateaux d'Australie. « Captivant, l'esprit vif, il émanait de Boudiaf, qui avait tendu un jour sa main à tous les Algériens, l'espoir de liberté et la perspective d'un renouveau », écrivait dans son livre le professeur Ridouh. Boudiaf, qui est vite devenu Boudy pour les Algériens, a fini par paraître comme le justicier et l'homme providentiel dans un pays où la hogra était dans toutes les discussions.
L'homme ne connaissait pas des états d'âme et méprisait les mots savants. Même les textes de loi ne semblent pas constituer pour lui un obstacle quand il faut sauver le pays. Boudiaf ne se perd pas dans les questions secondaires. L'homme n'aimait pas tourner en rond. Il allait droit au but. Il connaissait l'Algérie, la vraie, qu'il mettait avant tout. Cet amour l'a poussé un jour à déclarer publiquement qu'il était prêt à envoyer au Sud 1 % des Algériens pour permettre au reste de vivre en paix. Boudiaf n'aimait pas et n'avait aucune sympathie pour les islamistes politiques qu'il qualifiait de charlatans et de terroristes quarante ans plus tard. Une appréhension qui s'inscrivait dans la logique de celui qui a arraché par la force et la menace une adhésion timide des oulémas à la Révolution plus d'une année après le 1er Novembre 1954. Quarante ans après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, Boudiaf n'avait pas changé sa vision des islamistes. Président du HCE, il a refusé tout dialogue avec les responsables du parti de Abassi. « Avec qui voulez-vous dialoguer ? », s'était-il interrogé dans une conférence de presse. Sa conception d'un Etat national fort et la nécessité pour les pays du Maghreb de se regrouper n'ont pas changé non plus.
L'histoire sait, dit-on, faire ses clins d'il. Boudiaf, « le renégat », l'« ennemi de la Révolution et de ses constantes », qui a vécu trente ans en exil après son désaccord avec Ben Bella, est mort en héros un 29 juin 1992 dans son pays. Les Algériens, qui avaient retrouvé avec lui en moins de six mois l'espoir de vivre et l'amour du pays, ont sombré depuis dans un climat de violence inédit dans les annales de l'histoire de l'humanité. Sa femme refuse la version officielle. Pour elle, la maffia politico-financière est derrière l'assassinat de son mari. Elle n'est pas la seule à croire en cette thèse. Le jour de son enterrement, des millions d'Algériens montraient du doigt les accusés. Rentré en Algérie pour sauver ce qui pouvait l'être, l'homme réputé pour son ignorance des états d'âme, ouvre des chantiers. L'éradication de la corruption lui tient à cur. Quelques jours avant son assassinat, Boudiaf, sans peut-être juger l'importance de ses propos, déclarait qu'il allait poursuivre toutes les parties en accusation dans des affaires de détournement de fonds et des pots-de-vin quelles que soient leurs positions. Il promet quelques jours après son installation à la tête du HCE de relancer le processus démocratique. L'homme qui a démissionné de ses fonctions en 1962 pour créer le 20 septembre de la même année un parti afin d'exprimer son opposition aux dépassements et aux déviations du premier Président de l'Algérie indépendante - qui deviendra trente ans plus tard un partisan de la solution islamiste - est, officiellement, assassiné par un produit de l'Algérie indépendante.
L'homme qui s'est demandé déjà « où va l'Algérie ? » était un visionnaire. Il ne voulait pas d'une dictature d'un parti unique. Les premières déviations du pouvoir vers un régime à parti unique l'irritent. Ben Bella qui était alors occupé par les nationalisations des bains maures et des cafés l'arrête. Il l'envoie dans une prison au sud de Béchar pour trois mois. Jugé en 1963, il choisit l'exil. L'Europe au départ, le Maroc ensuite. Dans ce pays, il s'occupera d'une briqueterie familiale à Kenitra jusqu'au jour où le pouvoir algérien fait appel à lui pour sauver l'Algérie. Si Tayeb El Watani, c'était son nom de guerre, n'a jamais désespéré de l'Algérie. Un pays, disait-il, trente ans durant, qui a besoin d'un projet de société que n'a ni le parti FLN ni le courant islamiste. Coordinateur des six leaders historiques, Boudiaf réussit à convaincre les centralistes de la nécessité d'accélérer le déclenchement de la Révolution armée. Il était disposé à déclencher la Révolution armée avec les singes de la Chiffa si les dirigeants de la révolution continuaient à tergiverser.
karim chenane
BIENTOT CE SERA L'ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT DE BOUDIAF !
SAURA-T-ON UN JOUR LA VERITE ?
ps purriez vous mettre sa photo je n'ai pas put
Il avait tendu sa main
Inconnu le soir du 11 janvier 1992 par la majorité des Algériens qui le découvrent pour la première fois sur l'écran de la télévision, Boudiaf est devenu en moins de six mois, dans une Algérie qui avait perdu tous ses repères, un responsable avec qui l'espoir était possible. Son charisme exceptionnel doublé de sa sincérité a capté l'attention des Algériens, particulièrement des jeunes qui rêvaient de mythiques bateaux d'Australie. « Captivant, l'esprit vif, il émanait de Boudiaf, qui avait tendu un jour sa main à tous les Algériens, l'espoir de liberté et la perspective d'un renouveau », écrivait dans son livre le professeur Ridouh. Boudiaf, qui est vite devenu Boudy pour les Algériens, a fini par paraître comme le justicier et l'homme providentiel dans un pays où la hogra était dans toutes les discussions.
L'homme ne connaissait pas des états d'âme et méprisait les mots savants. Même les textes de loi ne semblent pas constituer pour lui un obstacle quand il faut sauver le pays. Boudiaf ne se perd pas dans les questions secondaires. L'homme n'aimait pas tourner en rond. Il allait droit au but. Il connaissait l'Algérie, la vraie, qu'il mettait avant tout. Cet amour l'a poussé un jour à déclarer publiquement qu'il était prêt à envoyer au Sud 1 % des Algériens pour permettre au reste de vivre en paix. Boudiaf n'aimait pas et n'avait aucune sympathie pour les islamistes politiques qu'il qualifiait de charlatans et de terroristes quarante ans plus tard. Une appréhension qui s'inscrivait dans la logique de celui qui a arraché par la force et la menace une adhésion timide des oulémas à la Révolution plus d'une année après le 1er Novembre 1954. Quarante ans après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, Boudiaf n'avait pas changé sa vision des islamistes. Président du HCE, il a refusé tout dialogue avec les responsables du parti de Abassi. « Avec qui voulez-vous dialoguer ? », s'était-il interrogé dans une conférence de presse. Sa conception d'un Etat national fort et la nécessité pour les pays du Maghreb de se regrouper n'ont pas changé non plus.
L'histoire sait, dit-on, faire ses clins d'il. Boudiaf, « le renégat », l'« ennemi de la Révolution et de ses constantes », qui a vécu trente ans en exil après son désaccord avec Ben Bella, est mort en héros un 29 juin 1992 dans son pays. Les Algériens, qui avaient retrouvé avec lui en moins de six mois l'espoir de vivre et l'amour du pays, ont sombré depuis dans un climat de violence inédit dans les annales de l'histoire de l'humanité. Sa femme refuse la version officielle. Pour elle, la maffia politico-financière est derrière l'assassinat de son mari. Elle n'est pas la seule à croire en cette thèse. Le jour de son enterrement, des millions d'Algériens montraient du doigt les accusés. Rentré en Algérie pour sauver ce qui pouvait l'être, l'homme réputé pour son ignorance des états d'âme, ouvre des chantiers. L'éradication de la corruption lui tient à cur. Quelques jours avant son assassinat, Boudiaf, sans peut-être juger l'importance de ses propos, déclarait qu'il allait poursuivre toutes les parties en accusation dans des affaires de détournement de fonds et des pots-de-vin quelles que soient leurs positions. Il promet quelques jours après son installation à la tête du HCE de relancer le processus démocratique. L'homme qui a démissionné de ses fonctions en 1962 pour créer le 20 septembre de la même année un parti afin d'exprimer son opposition aux dépassements et aux déviations du premier Président de l'Algérie indépendante - qui deviendra trente ans plus tard un partisan de la solution islamiste - est, officiellement, assassiné par un produit de l'Algérie indépendante.
L'homme qui s'est demandé déjà « où va l'Algérie ? » était un visionnaire. Il ne voulait pas d'une dictature d'un parti unique. Les premières déviations du pouvoir vers un régime à parti unique l'irritent. Ben Bella qui était alors occupé par les nationalisations des bains maures et des cafés l'arrête. Il l'envoie dans une prison au sud de Béchar pour trois mois. Jugé en 1963, il choisit l'exil. L'Europe au départ, le Maroc ensuite. Dans ce pays, il s'occupera d'une briqueterie familiale à Kenitra jusqu'au jour où le pouvoir algérien fait appel à lui pour sauver l'Algérie. Si Tayeb El Watani, c'était son nom de guerre, n'a jamais désespéré de l'Algérie. Un pays, disait-il, trente ans durant, qui a besoin d'un projet de société que n'a ni le parti FLN ni le courant islamiste. Coordinateur des six leaders historiques, Boudiaf réussit à convaincre les centralistes de la nécessité d'accélérer le déclenchement de la Révolution armée. Il était disposé à déclencher la Révolution armée avec les singes de la Chiffa si les dirigeants de la révolution continuaient à tergiverser.
karim chenane
BIENTOT CE SERA L'ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT DE BOUDIAF !
SAURA-T-ON UN JOUR LA VERITE ?
ps purriez vous mettre sa photo je n'ai pas put
Commentaire