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“Dire que Camus est un écrivain colonial, c’est simplement un mensonge”

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  • #16
    C'est bien de prôner la fraternité entre la France et l'Algérie, mais il ne faut pas se leurrer, Camus est avant toute chose un écrivain français.

    Par contre, ce que les Français ne comprennent pas, c'est que Camus, c'est aussi un écrivain de la Méditerranée, par ses origines espagnoles, par son univers sentimental, par sa philosophie "romaine".

    Seulement, cette Méditerranée, celle de l'Alexandrie des années 20, cosmopolite, la Méditerranée des Grecs, des Juifs, des Catalans, des Arabes, ... Cette Méditerranée n'existe plus, emportée par la constitution d'Etats-Nations autour de valeurs uniformes. Ca a commencé grosso-modo avec l'expulsion des Grecs d'Asie mineure, le mouvement le plus symptomatique c'est l'horreur d'avoir vu dans les années 60 toutes les populations de religion juive fuir leur pays ancestral pour la folie israélienne, d'une certaine manière, l'expulsion des Pieds-Noirs (qui étaient des Espagnols, des Italiens, des Maltais, ...) relève aussi de la fin de cet idéal.

    Pourra-t-on y revenir ? J'en doute. Même en France, la Méditerranée n'est plus méditerranéenne : il est fini le temps de la Provence, de sa langue romane, de son âme. La Provence, c'est Paris-sur-Mer.

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    • #17
      Oui Camus est né en Algérie, il peut se revendiquer et on peut le revendiquer comme fils de cette terre


      .
      Sa patrie était la France, donc son esprit français. Mais il fait partie de la mémoire algérienne. Reste à savoir à quel point même si c'est superficiel.
      Sa patrie était la France. Un Algérien, même celui d'avant l'indépendance, a pour patrie l'Algérie.
      Avant l'indépendance, l'immense majorité des non Européens de souche se disaient Algériens. Jamais Français.


      @Ernestito
      C'est vrai que Camus, dans les débuts de l'insurrection algérienne, il avait tenté de témoigner des exactions dont été victimes les musulmans,( cela ne veut pas dire qu'il défendait les insurrectionnaires ) mais dès 57, il a décidé d'être muet et ne s'attelait plus qu'à pourfendre la résistance.
      ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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      • #18
        Anouar Benmalek : "Je reconnais sans peine que c'est un grand écrivain, mais sa lecture fait naître une sensation bizarre (...) Il avait un grand problème. Il n'a pas vu les neuf dixièmes de la population du pays dans lequel il vivait ! En tant que journaliste, il a certes été sensible aux malheurs des Algériens mais pas en tant qu'écrivain. C'est un drame pour lui-même: il a défendu la liberté mais il n'a pas accepté la réalité. Pour résumer, je pense qu'Albert Camus n'a pas été André Bink. Et si d'aventure je venais à le rencontrer dans un espace-temps quelconque, je lui dirais: "Ah, vieux frère, qui n'a pas voulu être mon frère, comment as-tu fait pour ne pas me voir ?"
        C'est exactement ce que je pense de Camus.
        Une réserve: en tant que journaliste, Albert Camus n'a été sensible à l'Injustice qu'en début de l'insurrection. Il pensait encore pouvoir sauver l'Algérie française. A ces débuts donc, il était sensible à l'injustice que vivaient les Algériens, mais il n'a pas pour autant été sensible à leur cause, ie l'indépendance, défaire le colonialisme.
        ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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        • #19
          Pour un humaniste qui a vécu l'Occupation de son pays par les allemands, je dirais au'il avait perdu sa logique ( consistency )et était seulement mu par ses sentiments; en réalité il a été honnête quand il dit qu'il préférait sa mère a la justice.
          Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

          J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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          • #20
            Un Algérien, même celui d'avant l'indépendance, a pour patrie l'Algérie.
            Je rétorque par ceci

            L'Algérie c'est après 62.
            Un indigène se repérait en faisant référence à sa propre culture, ou en évaluant de manière instinctive les différences avec l'autre et non pas en se référant à un quelconque état, république ou nation qui n'existait pas encore. Ce qui sure c'est que les indigènes ne se reconnaissaient pas dans la patrie française.
            l'algérien de l'époque avait pour patrie sa propre communauté. Les idées nationalistes étaient populaires uniquement parmi l'élite. Ces idées ont d'ailleurs pris naissance au sein de l'immigration.

            Me dites pas que El Mokrani ou Fatma N'Soumar ou Chikh Ahdadh criaient déjà vive l'Algérie indépendante ???? !!! :22:
            Rebbi yerrahmek ya djamel.
            "Tu es, donc je suis"
            Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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            • #21
              l'algérien de l'époque avait pour patrie sa propre communauté. Les idées nationalistes étaient populaires uniquement parmi l'élite. Ces idées ont d'ailleurs pris naissance au sein de l'immigration.


              __________________
              Ce n'est pas vrai...
              Je te parle des Algériens entre 54 et 62, période qui nous intéresse pour ce débat...
              L'immense majorité ( la quasi totalité) des musulmans se disaient Algériens.
              ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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              • #22
                L'immense majorité ( la quasi totalité) des musulmans se disaient Algériens.
                Commençaient à se dire qu'on veut notre état, commençaient à se dire qu'on est algériens parce qu'on est certainement pas français, Commençaient à se dire qu'on veut notre indépendance de la France qui ne nous considère pas comme eux, qui nous humilie.

                Camus ne pouvait pas se considérer comme tel puisque l'idée était d'abord chez les purs nationalistes. Il ne pouvait pas être un nationaliste algérien.
                Rebbi yerrahmek ya djamel.
                "Tu es, donc je suis"
                Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                • #23
                  Nous avons clairement ici en Algérie une cinquième colonne.
                  Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                  J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                  • #24
                    Camus ne pouvait pas se considérer comme tel puisque l'idée était d'abord chez les purs nationalistes. Il ne pouvait pas être un nationaliste algérien.
                    C'est tout faux...
                    Ce n'est pas qu'une question de nationalisme.
                    C'était un reflèxe identitaire. A la période 54-62, tous les musulmans ou presque se sentaient Algériens.
                    Camus n'avait pas besoin du tout d'être nationaliste pour être sensible à la cause de ces Algériens. Il se considérant d'abord Français...
                    Je trouve suréaliste cette idée de vouloir imposer une nationalité à un homme qui n'en voulait point.
                    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                    • #25
                      Bachi

                      Je reprend mes propos

                      L'Algérie c'est après 62. Jusqu'ici l'Algérie était un vaste territoire géographique affilié à la France. Donc l'algérien c'est après 62. Camus n'étais pas là pour choisir l'Algérie ou la France après 62, càd devenir comme le reste des indigènes un algérien.

                      Un indigène se repérait en faisant référence à sa propre culture, ou en évaluant de manière instinctive les différences avec l'autre et non pas en se référant à un quelconque état, république ou nation qui n'existait pas encore. Ce qui sure c'est que les indigènes ne se reconnaissaient pas dans la patrie française.

                      Camus était pied noir, la patrie de Camus était la France, le territoire Algérie était français et il y tenait. La culture de Camus n'était certainement pas celle des indigènes, il ne pouvait pas être indigène.
                      L'Algérie c'était dans le papier, certes elle était dans presque tous esprits à cette époque là. Elle se dessinait sérieusement, mais les algériens étaient encore indigènes.

                      Je trouve suréaliste cette idée de vouloir imposer une nationalité à un homme qui n'en voulait point.
                      Ou est ce que j'en ai parlé ?

                      Peut être que s'il était vivant en 1962, il choisirait l'Algérie, on n'en ne sais rien. Il est claire qu'il n'a pas compris l'envi des algériens d'être enfin indépendants, je ne le nie pas. Je ne lui attribuerait aucunement la nationalité algérienne, il ne m'a pas nommé pour ça, et puis d'abord il ne pouvait pas la réclamer car mort.

                      J'ai parlé de mémoire et de patrimoine, j'ai bien clarifié ma position concernant ces deux points.

                      Est ce que les pieds noirs ont apporté leur touche culturelle dans la vie de tous les jour pour nous algériens ?

                      La culture pieds noirs, qui est quoiqu'on dise d'abord française , n'a plus trace en Algérie.

                      y a t-il un patrimoine à revendiquer chez Camus ?

                      En fait on voit la chose sous deux prismes du côté algérien aujourd'hui : Histoire coloniale ou histoire algérienne.

                      Fait t-il partie de l'histoire coloniale ou de l'histoire algérienne ?

                      L'histoire algérienne, c'est d'abord celle des indigènes. Le ENSUITE , le devoir de mémoire nous le recommande; attention à ne pas omettre cette partie de l'histoire qui fût celle des pieds noirs.

                      Oui Camus est né en Algérie, il peut se revendiquer et on peut le revendiquer comme fils de cette terre. Sa patrie était la France, donc son esprit français. Mais il fait partie de la mémoire algérienne. Reste à savoir à quel point même si c'est superficiel.

                      Pour celà, j'en conviens, que les témoignages de Mouloud Féraoun, Mouloud Mammeri et de Kateb Yacine sont édifiants.
                      Rebbi yerrahmek ya djamel.
                      "Tu es, donc je suis"
                      Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                      • #26
                        je te corrige bachi, la majorité des algeriens n'ont soutenu que bien plus tard (vers 58) la cause du FLN.
                        d'ailleurs c'est pour cela qu'il y a autant de faux moudjahidines et autant d'anciens officiers de l'amée francaise.

                        Tous comme camus, tous les francais ne se sentais pas algeriens (à proprement parlé. et peut etre c'est l'une des seules ancienne colonies où d'anciens migrés ne sont pas resté.
                        la faute à la france avec sa loi sur l'indigenat,
                        la faute à Benbella avec son discours "Nous sommes arabes, arabesn arabes!!" pour faire plaisir à l'égypte
                        l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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                        • #27
                          Je m'invites que lorsque je suis entre gens de bonne famille.

                          Salut Gandhi!

                          A voir ton Avatar avec Gandhi, Mandela.. Ah, oui, Mandela! Alors, au pays de notre camarade Mandela, ces colons et ces blancs sont-ils sud-africains ou pas?
                          L’Afrique du sud,- colonie de peuplement comme l’Algérie, et prochainement le même problème va se poser pour le Sahara occidental- a réussi ce que voulait Albert Camus pour l‘Algérie. Il n'était pas le seul d'ailleurs!
                          Vous demandez à A. Camus de choisir entre son père et sa mère! Il a choisi son intérêt.
                          D’ailleurs c’est lui qui parla le premier de l’union du peuple méditerranéen et que SAR cosette a piqué au vol.
                          Le malheur, aussi bien pour les algériens de souche que les autres, c’est la réaction de tous ces contre-révolutionnaires notoires, des rancuniers, des intégristes, des fascistes, des bourgeois, bref celle de ceux qui, de tout temps, ont étouffé et persécuté l'Humanité sous le sigle de l‘OAS.
                          Aujourd’hui ils continuent de la persécuter sous d’autres cieux et sous d’autres sigles.
                          Salutations à Bachi.

                          Commentaire


                          • #28
                            je te corrige bachi, la majorité des algeriens n'ont soutenu que bien plus tard (vers 58) la cause du FLN.
                            Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre? Ce n'est pas vrai du tout...

                            Les musulmans, avant même 54 ne se sentaient pas du tout Français. Et l'insurréction prit en 54 justement à cause de ce sentiment de mise à l'écart.
                            Les gens ne sont pas fous, même s'ils étaient des analphabètes, des pauvres, des creve-la-faim, ils savaient qu'ils n'étaient pas Français.

                            Ca m'étonne que des Algériens de maintenant pensent que les Algériens de l'époque pouvaient se sentir Français ?
                            Il faut vraiment croire que les Algériens de l'époque étaient des tarés.
                            ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                            • #29
                              Vous demandez à A. Camus de choisir entre son père et sa mère! Il a choisi son intérêt
                              Exactement, Tariq...
                              Salutations, mon ami...
                              ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                              • #30
                                Donc l'algérien c'est après 62. Camus n'étais pas là pour choisir l'Algérie ou la France après 62, càd devenir comme le reste des indigènes un algérien.
                                l'algérien de l'époque avait pour patrie sa propre communauté. Les idées nationalistes étaient populaires uniquement parmi l'élite. Ces idées ont d'ailleurs pris naissance au sein de l'immigration.
                                je te corrige bachi, la majorité des algeriens n'ont soutenu que bien plus tard (vers 58) la cause du FLN.
                                Bonjour,

                                Il ne s'agit pas de nationalisme (!) mais de posture vis-à-vis de certaines "situations": Sartre, n'avait besoin d'être nationaliste pour condamner, sans réserve le système colonial; pas plus qu'il n'a eu besoin d'attendre la fin de la guerre pour se décider : "Le colonialisme est un système" date de 1956, "Votre Gestapo" de Bourdet de 1955....Camus ne pouvait donc ignorer la situation...

                                Lorsque Sartre s'en prend au silence de certains intellectuels français face à la tragédie, c'est une posture éthique plus que politique qu'il adopte :"Il oblige nos jeunes gens à mourir malgré eux pour les principes nazis que nous combattions il y a dix ans ; il tente de se défendre en suscitant un fascisme jusque chez nous, en France. Notre rôle, c’est de l’aider à mourir. Non seulement en Algérie, mais partout où il existe.". Voilà ce qu'il a écrit dans la préface des Damnés de la terre : " Il n’est pas bon, mes compatriotes, vous qui connaissez tous les crimes commis en notre nom, il n’est vraiment pas bon que vous n’en souffliez mot à personne, pas même à votre âme, par crainte d’avoir à vous juger. Au début vous ignoriez, je veux le croire, ensuite vous avez douté, à présent vous savez, mais vous vous taisez toujours.".
                                Idem lorsqu'il a dénoncé la torture...et pas seulement au Vietnam ... cet "exercice cynique et systématique de la violence absolue. Pillages, viols, représailles exercées contre la population civile, exécutions sommaires, recours à la torture pour arracher des aveux ou des renseignements" ou encore (dans un article intitulé "Une victoire" : "Vous savez ce qu’on dit parfois pour justifier les bourreaux : qu’il faut bien se résoudre à tourmenter un homme si ses aveux permettent d’épargner des centaines de vies. Belle tartufferie. Alleg pas plus qu’Audin n’était un terroriste ; la preuve, c’est qu’il est inculpé d’“atteinte à la sûreté de l’Etat et de reconstitution de ligue dissoute. Etait-ce pour sauver des vies qu’on lui brûlait les seins, le poil du sexe ? Non : on voulait lui extorquer l’adresse du camarade qui l’avait hébergé. S’il eût parlé, on eût mis un communiste de plus sous les verrous : voilà tout. Et puis l’on arrête au hasard ; tout musulman est “questionnable” à merci : la plupart des torturés ne disent rien parce qu’ils n’ont rien à dire".

                                Je ne reproche pas à Camus de ne pas avoir été Sartre ou Fanon; mais de grâce arrêtez de vouloir l'annexer: la position de Camus vis-à-vis des événements d'Algérie n'est pas décente; inutile de lui trouver des excuses...
                                Vous pouvez l'aimer pour beaucoup de raisons, mais sûrement pas pour sa position durant la guerre d'Algérie, ni pour la justesse de son "analyse" du fait colonial...

                                Dernière modification par Dandy, 11 mars 2010, 16h58.

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