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La colère du fils d’Amirouche

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  • La colère du fils d’Amirouche

    NORDINE AÏT HAMOUDA PARLE DE LA POLÉMIQUE SUSCITÉE PAR LE LIVRE DE SAÏD SADI
    La colère du fils d’Amirouche
    Par Nordine Aït Hamouda (*)

    Je me suis interdit d’intervenir jusque-là dans le flot ininterrompu d’invectives auquel s’est abonné notamment M. Benachenhou depuis la sortie du livre de Saïd Sadi : Amirouche : une vie, deux morts, un testament. Trois évènements mûrement réfléchis m’ont amené à reconsidérer ma position dans cette tornade :
    - le recadrage puis la similitude des attaques de M. Benachenhou et de A. Mebroukine ;
    - la réaction réservée à ma dénonciation de l’inflation des martyrs et moudjahidine ;
    - le traitement fait par un quotidien national du blocage de la première tranche d’un projet du PNUD destiné à la wilaya de Tizi-Ouzou par le ministère des AE.
    On peut s’en étonner mais la sortie de M. Kafi n’a joué que marginalement dans ma décision. La brutalité, la mauvaise foi des premières interventions étaient telles que je m’étais résigné à suivre la proposition de certains membres de ma famille s’apprêtant à déposer plainte pour diffamation contre deux aboyeurs qui croyaient avoir trouvé l’arme fatale en s’abritant derrière les valeurs démocratiques que nous avions défendues de tout temps pour essayer de nous les retourner. En découvrant M. Benachenhou et A. Mabroukine détourner les termes de tolérance, de liberté dans les débats et même d’alternance au pouvoir s’il vous plaît, je me revoyais devant le juge de la cour de sûreté de l’État qui nous condamnait pour avoir «attenté à l’État de droit et à la démocratie». Ayant pratiqué la justice algérienne de près, je ne me faisais pas de grandes illusions sur l’issue de la démarche, sans compter les prescriptions qui protégeaient certains individus. Mais face à la grossièreté des attaques, je me suis dit que d’amener un Benachenhou dans un palais de justice serait le plus beau cadeau que l’on pouvait rendre aux dizaines de milliers de citoyens qui suivaient, indignés, cette explosion de haine de la part d’individus convaincus d’être intouchables.
    Le slogan comme argument
    Au départ, nous avions un Mebroukine, dont on vient d’apprendre qu’il fut condamné il n’y a pas si longtemps par le tribunal militaire d’Oran pour intelligence avec l’ennemi et un bavard coléreux, aigri après son éviction du pouvoir, qui sont montés au créneau mais en rangs dispersés. Le premier, actionné pour faire diversion sur la séquestration des restes d’Amirouche et Haouès afin de relifter Boumediène, prenait même soin de se démarquer de l’autre agent, «malgache», patriote multinational. Il alla même jusqu’à confirmer le fait que les deux colonels avaient été donnés à l’armée française. Les deux intervenants étaient prêts à s’étriper pour sauver le fonds de commerce de leur niche respective. L’auteur leur a répondu, les invitant à débattre du livre, quitte à trouver d’autres occasions pour traiter du bilan de Boumediène, de la tolérance, de l’alternance du pouvoir et de toutes autres vertus démocratiques bafouées et que seules les deux pupilles du parti unique avaient défendues contre une opposition responsable de tous les maux. Les choses en seraient restées là que je me serais toujours tenu en retrait. Puis comme beaucoup de lecteurs du Soir d’Algérie, j’ai été frappé par l’évolution des arguments des deux mercenaires dans leurs dernières sorties. De coqs que tout opposait, ils étaient brusquement devenus des siamois soudés par un combat contre un homme qui avait écrit un livre pour le sortir dans un moment de «grande fragilité nationale» et pour assouvir une ambition visant à imposer une hégémonie politique dont ils allaient nous libérer, comme devait le faire Boumediène juste avant sa mort ! Ce n’est plus ce qu’a écrit Saïd Sadi sur Amirouche qui fait débat mais ce qu’il a derrière la tête et le moment choisi pour sortir son livre… La question n’est pas de débattre avec ces deux automates mais de savoir pourquoi ils ont tant changé d’angles d’attaques et ce qui les a rapprochés au point de se confondre. J’apprends que les deux plumitifs ont été récupérés par un ancien colonel des services, Bouda, habitué d’«analyses» récurrentes, expliquant que l’hégémonie sécuritaire est une donnée intangible et qu’il suffit de diaboliser une opposition «génétiquement incapable de participer à des compétions loyales et régulières» pour garantir le marketing du statu quo. D’où le copié-collé des deux dernières salves. Faisons plaisir à M. Mabroukine : non, Boumediène n’a pas fait de coups d’Etat, non, ce n’est pas lui qui a fait couler le sang des Algériens en 1962 mais les wilayas de l’intérieur prises de folie qui se battaient entre elles ; non son idole n’a pas fait exécuter le colonel Chabani alors que, frappé de dysenterie, il ne pouvait même pas se tenir debout quand il fut traîné au poteau ; non, Krim Belkacem n’a pas été assassiné à Francfort, il s’est étranglé avec sa cravate en faisant sa toilette ; non, Boumediène n’a pas tué Khider à Madrid ; non, il n’a pas donné l’ordre à des aviateurs soviétiques de bombarder des populations civiles à El Afroun en 1967 ; non il n’avait pas des millions de dollars à son nom à la Chaise Manhattan Bank et non il n’avait pas, non plus, fait déposer, par Messaoud Zegagh, des milliards de dollars prélevés sur le Trésor public. Oui la gestion socialiste des entreprises et la mise en œuvre bureaucratique de la Révolution agraire sont des réussites politiques, économiques et sociales ; oui notre école est un modèle de performance. Oui, c’est l’opposition démocratique qui a ruiné le pays ; non il n’y a pas de fraudes électorales, non ses parrains ne détournent pas les moyens de l’État pour les campagnes électorales, non il n’y a pas de censure, non il n’y pas de corruption systémique, non il n’y a pas eu d’assassinats de dizaines de jeunes en Kabylie en 2001 par la gendarmerie… Une fois ceci posé, il peut toujours pousser plus loin le cynisme et dire, comme son complice, que ce sont les autres qui délimitent le débat. Qu’a-t-il bien pu commettre comme acte d’espionnage pour accepter d’être aussi ridicule ? Je ne m’aventurerai pas à suivre M. Benachenhou dans son vomi sur le livre de Saïd Sadi : il a dit toutes les choses et leurs contraires : «Amirouche est un homme d’exception, c’est un criminel de guerre». Après nous avoir ordonné de nous taire, il saluait l’initiative qui a permis d’écrive un livre qui a «dû demander beaucoup de temps ». Mais voilà que notre vigile quotidien avertit dans sa dernière (?) livraison que le moment de la publication est choisi pour porter un coup fatal au pays dans une période de grande fragilité, sans nous dire d’ailleurs d’où vient et qui est à l’origine de cette situation. Faute de critiquer l’ouvrage dans sa substance, Monsieur Benachenhou, qui répond à des questions que personne n’a posées, se rabat sur les desseins antipatriotiques que vise un opposant, a priori suspect, qui a choisi de raconter la vie d’Amirouche «un héros local» pour en tirer des bénéfices régionalistes. Et là on retrouve le fiel qui affleure toujours quels que soient les efforts faits pour voiler sa haine ; pour Monsieur Benachenhou le Kabyle, Amirouche ou un autre, ne saurait être qu’un individu qui, dans le meilleur des cas, doit être toléré à la marge de la nation. Deux régiments, sept bataillons, deux escadrons et trois batteries déployés par le général Massu sur la route des colonels trois jours avant leur arrivée à Djebel Thameur seraient une «opération de routine », les témoins vivants encore qui attestent avoir averti Boussouf que ses messages adressés à Amirouche étaient captés par l’armée française sont des affabulateurs et le P-V faisant état des objectifs que devait défendre Amirouche à Tunis (armée des frontières et MALG) sont des faux et la séquestration des restes des deux colonels, véritable aveu posthume, ne doit pas être abordée.
    La haine comme raison d’être
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    La haine comme raison d’être
    Mon propos n’est donc pas de défendre un livre qui, malgré toutes sortes d’obstructions, est déjà un best seller et répond à une grande soif des Algériens de découvrir leur passé. Ce qui m’a décidé à intervenir c’est ce que Monsieur Benachenhou a clairement déversé autour de l’ouvrage et que d’autres ont prolongé ou insinué. Il voudra bien, en conséquence, m’excuser de déroger à son «basta» qui me sommait de me taire car son aveuglement a eu le mérite de montrer que la haine à laquelle se nourrissent lui et ses semblables est beaucoup plus dangereuse que tout ce que nous avions pu imaginer. Je prends donc le risque d’être égorgé par un agent de M. Kafi ou d’être étranglé par M. Benachenhou lui-même. J’espère qu’en ce qui concerne ce dernier, il fera preuve de la même lucidité que celle qui l’a visité au dernier moment quand il prit à la gorge sa secrétaire au temps de sa toute-puissance. Peut-être aurai-je alors plus de chance que Krim et Abane qui n’ont pas survécu à leurs étrangleurs, dont M. Benachenhou, devenu démocrate et même, confesse-t-il, partisan du changement de régime, nous interdit de parler. Il voudra bien m’excuser aussi d’aborder des questions que lui et ses acolytes ont décidé de rayer de l’ordre du jour du débat national. Pourquoi M. Benachenhou n’a-t-il pas interpellé M. Ould Kablia, ministre en poste, qui est en train d’écrire dans un quotidien une série d’articles sur le colonel Lotfi dont, d’ailleurs, il trahit la mémoire, car le valeureux responsable de la Wilaya V était un adversaire résolu de ses maîtres qui attendaient la fin de la guerre pour se battre ? Mais quand on assume une félonie comme l’emprisonnement des restes de deux martyrs, pourquoi épargner l’honneur de Lotfi ?
    Cela c’est du régionalisme, Monsieur Benachenhou. Lotfi, qui fut victime de vos tuteurs, ceux qui ont détourné le combat libérateur pour recoloniser l’Algérie indépendante, n’était pas des vôtres. Il est venu se battre au pays, sans avoir pris le temps de préparer sa rentrée, ce qui lui fut fatal. Il fallait que le climat soit particulièrement irrespirable et sa révolte bien grande pour préférer se jeter dans la gueule du loup plutôt que de rester auprès de Boumediène et de Boussouf. Non, Monsieur Benachenhou, le colonel Lotfi ne vous ressemblait pas et c’est tout à son honneur. Vous et vos complices n’avez pas le droit de le condamner à mort une deuxième fois en souillant sa mémoire par la confiscation, le détournement et la pollution de son combat. Malgré tous vos moyens, les Algériens cherchent et trouvent la vérité. Il a suffi que M. Ould Kablia cite Lotfi à Tlemcen, dans une conférence, pour que la majorité de l’assistance quitte la salle, écœurée par tant de manipulations. Ces citoyens qui ne sont pas issus de la même région que moi sont mes frères et pas les vôtres. Vous ne l’avez pas encore compris, le patriotisme n’est pas une question d’acte de naissance. C’est d’abord une affaire de conviction, de dignité et de cœur. Non, Monsieur Benachenhou, ce n’est pas en souillant le sacrifice de Lotfi pour l’opposer à Amirouche que vous allez racheter votre trahison. Vous ne rendez service ni au chahid Lotfi, ni à votre région d’origine, ni à l’Algérie. Mais est-ce là votre souci ? Ne cherchez-vous pas à focaliser, une fois de plus, les frustrations et la colère nées de l’échec de votre secte sur la Kabylie pour y susciter des réactions épidermiques et retarder l’examen de votre bilan et l’avènement d’une alternative démocratique nationale ? Quant à vous lamenter sur le sort des jeunes victimes de la Bleuite, vous manquez d’honneur et de dignité. Qui vous a entendu vous indigner sur les crimes commis au Maroc, ciblant notamment les cadres envoyés par la Fédération de France du FLN ? L’exécution du capitaine Zoubir était-elle une urgence nationale ? Là-bas, il y avait pourtant le temps et les prisons pour instruire les dossiers des suspects. Qui vous a entendu parler des crimes de masse en 1962 ? Qui vous a entendu élever la voix pendant un demisiècle de torture et d’assassinats commis en TEMPS DE PAIX ? À ce jour, vous le sensible, vous niez la séquestration des restes d’Amirouche et Haouès, c'est-àdire que vous les assumez. Monsieur Benachenhou, des amis qui connaissent votre caractère, vos tourments et votre passif avec le dossier Chadwick m’ont conseillé de ne pas vous répondre. Ils m’expliquaient, à juste titre, que la polémique que vous entretenez autour de ce livre vise à créer une confusion et des diversions pour lasser les citoyens et les éloigner de tout ce qui peut établir un climat propice à la libération d’une histoire transformée en fonds de commerce. Ces amis ont probablement raison sur vos intentions. Ils ont tort quand ils pensent que dans un pays comme le nôtre, le silence ou le mépris sont une bonne réponse à des escrocs de votre acabit. Nous avons une devise au RCD : à chaque mensonge, il faut répondre par dix vérités. Je ne cherche pas à vous convaincre mais à vous combattre. Je sais que vous allez, une fois de plus, vous fendre d’une déjection de dix points qui reprendront les thématiques qui vous hantent pour imposer un bavardage qui n’a rien à voir avec un livre que vous prenez comme prétexte pour vos gémonies. J’ai découvert la table des matières de votre opuscule : elle vaut tous les discours. Vous invitez à récupérer notre histoire et redonner sa place à Messali Hadj. Eh bien ! Je vais vous aider : Le régionaliste qui vous écrit est votre ennemi, je dis bien ennemi et non adversaire. Lui et sa famille ont une et une seule nationalité et ses enfants ont été scolarisés en Algérie. Comme de nombreux fils de martyrs perdus à l’indépendance, le régionaliste qui vous parle a cherché les restes de son père pendant 24 ans avant de découvrir que vous les aviez séquestrés. Il ne vous a pas entendu demander pardon ni même admettre la réalité de ce crime. Mais c’est vrai que lorsque l’on appartient à la «tribu élue», on n’a pas à se justifier devant des «régionalistes» qui menacent l’unité nationale que seule la secte d’Oujda a préservée. Ces «régionalistes» n’ont que le droit de mourir pour vous libérer du colonialisme avant de disparaître, dans tous les sens du terme, après l’indépendance. Où étiez-vous, vous le chevalier du changement et que faisiez- vous pendant ces si longues et terribles années où il était interdit de prononcer le nom de certains martyrs ou d’opposants, quand bien même fussent-ils des patriotes de la première heure ? Vous ne voulez pas le comprendre, nous avons inscrit à l’ordre du jour tous les dossiers que vous avez, cachés ou maquillés. Vous avez raison de vous inquiéter.
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    • #3
      Magie algérienne
      En ce qui concerne Ali Kafi, je serai bref. Miracle, c’est celui qui avoue n’avoir pas lu le livre qui en a abordé le contenu. En niant que le colonel Haouès a participé à la réunion interwilayas, il s’est trompé mais le sujet figure bien dans l’ouvrage. Pareil pour le Congrès de la Soummam : quand il dit qu’il n’a jamais prétendu être congressiste, il ment, mais cela aussi a été traité par Saïd Sadi. Il faut aussi lui reconnaître deux choses contradictoires : la première, c’est d’être le premier colonel d’une wilaya historique à avoir appelé à égorger le fils d’un de ses collègues, la seconde c’est d’être le seul à avoir clairement condamné les séquestrations d’Amirouche et de Haouès.
      Constante nationale
      Mais à la décharge, de ces trois activistes, ils ne sont pas les seuls à être abonnés à l’antikabylisme, une des constantes nationales du régime algérien. Jusqu’à présent, personne n’a seulement pensé à relever le fait que si un ministre en poste écrit sur un colonel de la guerre de libération, un responsable de l’opposition racontant un «héros local» du même grade devrait bénéficier d’un traitement équivalent. Mais voilà, dans un cas, il s’agit d’un membre de la tribu élue, dans un autre, il s’agit d’un Kabyle. Cette différence de perception venant de la part de nos intellectuels, historiens ou autres, m’inquiète plus que tous les vomis de M. Benachenhou. Ce n’est pas la première fois que cette ségrégation apparaît. Il y a quelques mois de cela, j’avais dénoncé à l’Assemblée nationale les manipulations éhontées multipliant chaque jour le nombre des martyrs et des moudjahidine qui déshonorent la nation et vident les caisses de l’État. La levée de boucliers des rentiers fut instantanée. Une semaine plus tard, M. Mohamed Harbi, intervenant à Constantine, confirma et déplora la même supercherie. Il n’y eut aucun observateur pour contester ou commenter son propos. Il est vrai que, là aussi, le premier à ouvrir la boîte de Pandore était un Kabyle. Je conclus par ce qui me semble le plus grave car ne participant pas d’un conflit où il y aurait des enjeux politiques directs. Les élus de l’APW de Tizi-Ouzou dénoncent un blocage criminel d’un projet de plusieurs millions de dollars concernant le traitement des ordures ménagères, financé par le gouvernement québécois après des années de démarches et d’études en collaboration avec la Wilaya, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme et le PNUD. Ce blocage est d’autant plus scandaleux que le PNUD est intervenu en Algérie dans plusieurs initiatives, y compris quand il s’agit d’institutions comme celles de la sécurité nationale. Un journal s’emparant du dossier écrit que les protestations des élus de Tizi-Ouzou, venant après le livre de Saïd Sadi, parlant de sectarisme et d’ostracisme, risquent «de réveiller les vieux démons de la division». Le chapeau, particulièrement tendancieux, présente les élus locaux comme des excités cherchant de mauvaises querelles à l’Etat pour 500 000 dollars alors qu’il a débloqué d’immenses financements pour l’environnement dans la wilaya. Il n’y a pas eu de financements et le projet porte sur plusieurs millions de dollars mais le pire, dans cette désinformation, vient de ce que le journaliste «oublie» de dire que Saïd Sadi a répondu aux accusations de régionalisme venant d’un pouvoir tribal et fait porter les risques «des vieux démons» aux victimes d’un apartheid qui ne se contente plus de faire fuir l’investissement de Kabylie mais d’empêcher ses élus de mettre leur dévouement au service des citoyens qui les ont élus. La demande de mise au point faite par le président d’APW a été refusée. Il y a des titres où la mentalité d’ El Moudjahid mettra encore beaucoup de temps avant de disparaître. Cet article, assumé par la rédaction, d’apparence anodine, est plus pernicieux que les vulgarités de Benachenhou. Il ne sort pas du cœur du pouvoir mais il en reproduit la culture : il y aurait des régionalistes génétiques en Kabylie et des patriotes définitifs, dont l’étalon serait Benachenhou, chargé de les débusquer. L’agression est occultée, la réaction est stigmatisée.
      Espoir ténu
      La situation est grave. De petites lâchetés ont construit des modèles et des habitudes politiques qui mènent directement l’Algérie dans l’abîme. La furie qui a entouré le livre de Saïd Sadi est un mauvais signe sur l’état de la nation. Pourtant, je ne veux pas terminer sur une vision trop noire. J’ai vu sur le bureau de Saïd Sadi des messages venant de citoyens de toutes les wilayas, y compris de Tlemcen, lui affirmant leur solidarité fraternelle. Et pour dire que nous devons croire à l’impossible, je ne veux pas terminer sans signaler que dans cette tempête qui soulève le tabou des tabous : l’antikabylisme, c’est un journal dont aucun actionnaire n’est originaire de Kabylie, qui assume loyalement le débat.
      N. A. H.,
      (*) secrétaire national du RCD, député
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      • #4
        c'est une pure vérité surtout avec les non non non non il n'ont rien fait mais des miliers de morts d'assassiné non il n'on riens fait le pays a la cata une chose est certaines tout les braves pendant la guerre d'algérie sont des héros de la nation et non des héros régionaliste

        Oui aujourd'hui avec les faux moudjahid majoritaires les faux fils de chouhada majoritaires ils peuvent dire tout ce qu'il veulent plus avec la trahison du pays et en plus c'est des clochards qui ont parlé de leur sid houm amirouche et les autres

        dieux connait celui qui a trahis ce pays et ils payerons soit aujourd'hui ou aprés il payeront et ils commencent a payé un par un avec des maladies que la science ne connait meme pas le nom de leurs maladie

        oui il n'ont rien fait des miliers de creves la fin actuellement oui il n'ont rien fait avec des miliards dans les banques étrangeres non il n'on rien fait ils s'installent a l'étranger avec l'argent du trésor publics etc....

        Je soutient tout honnete de ce pays meme ci on me coupe la tete bon courage fils de amirouche et les autres de luté contre ceux ou celles qui veulent souillé le sang de nos glorieux chouhadas digne de ce nom

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        • #5
          Lorsque Aït Hamouda fait exploser le site du Soir d’Algérie

          La contribution du fils du colonel Amirouche, publiée dans notre édition de jeudi, a suscité des réactions on ne peut plus incroyables. Ainsi, une dizaine d’heures après la mise en ligne de l’édition électronique du Soir d’Algérie, ce sont pas moins d’une quinzaine de milliers de clics qui ont été recensés sur le sujet.
          Ceci, outre des visites à notre bureau de Tizi-Ouzou et des appels téléphoniques, émanant notamment d’anciens moudjahidine de partout, pour la plupart des maquisards n’ayant jamais voulu s’immiscer dans la vie publique mais qui n’ont pas pu rester insensibles à la contribution du fils du colonel Amirouche.



          lesoirdalgerie
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          • #6
            Réponses à Nordine Aït Hamouda Par Ali Mebroukine

            TOUT CE QUI EST EXCESSIF EST INSIGNIFIANT
            Réponses à Nordine Aït Hamouda
            Par Ali Mebroukine

            «Ceux qui écrivent clairement ont des lecteurs ;
            ceux qui écrivent obscurément ont des commentateurs. »
            (Albert Camus)
            Je ne vais pas répondre ici à toutes les outrances de Nordine Aït Hamouda (ci-après N. A. H.), d’autant plus que l’intéressé est connu pour ses dérapages verbaux et orfèvre en matière de fariboles et autres sornettes. Je lui dirais seulement ceci qui concerne mon itinéraire personnel. Si j’avais été réellement condamné pour intelligence avec l’ennemi (quel ennemi ?) et si cette condamnation eût reposé sur un fondement sérieux, je me serais interdit d’intervenir jusqu’à la fin de mes jours dans le débat public national et j’aurais quitté depuis longtemps l’Algérie pour me faire oublier. A fortiori, je n’aurais pas pu, comme je le fais régulièrement depuis 2006, disserter sur l’histoire récente et passée de notre pays avec la liberté de ton qui a toujours été la mienne. Tout le monde sait bien, à commencer par les gens très initiés du RCD, que les déboires que j’ai pu avoir, à un moment donné, résultent d’une odieuse cabale menée contre moi par des personnes aujourd’hui disparues et qui ont cru bon circonvenir la religion du premier magistrat du pays. Ils sont aujourd’hui soumis au jugement de Dieu ; qu’il leur accorde toute sa clémence et sa miséricorde. À cet égard, je ne peux que m’affliger des procédés vils et ignobles utilisés par S. Sadi et N. A. H. pour diaboliser un contradicteur qui a toujours été, ne leur en déplaise, un électron libre, très loin de toute attache clanique ou partisane ; ce sont ces procédés que l’un et l’autre reprochent aux gouvernements successifs de l’Algérie d’avoir usé pour conquérir et conserver le pouvoir. Je frémis même à l’idée que S. Sadi et N. A. H. puissent un jour présider aux destinées de ce pays car ils pourraient nous faire regretter les pages sombres, selon eux, que l’Algérie aurait connues sous H. Boumediène.
            Sur le prétendu souci d’écrire objectivement l’histoire
            Le récit hagiographique du colonel Amirouche par S. Sadi ne me semble pas avoir été motivé par le souci de restituer les évènements douloureux de l’histoire de notre pays dans une trame intelligible pour les jeunes générations. Cela fait 48 ans que l’histoire n’est pas enseignée ni aux écoliers ni aux lycéens. Et il est douteux que l’exhumation de l’itinéraire du colonel Amirouche, tout d’un coup, en 2010, avec le souci qui court tout au long des 442 pages qui lui sont consacrées, de jeter dans un même opprobre, l’armée coloniale et les combattants algériens (qu’ils fussent de l’intérieur ou de frontières), permette en quoi que ce soit aux Algériens de porter un regard lucide et adulte sur l’histoire de leur pays. Il nous faut bien admettre que le récit du président du RCD est encombré d’arrière-pensées et que celui-ci cherche délibérément à instrumentaliser l’Histoire à des fins qui n’ont strictement rien à voir avec le souci d’écrire objectivement et scrupuleusement certaines des pages les plus tumultueuses de notre passé. Si réellement l’objectif de S. Sadi était de contribuer à une relecture critique et roborative de l’histoire, que le RCD n’a-t-il mis à profit ses 20 ans d’existence pour entreprendre des actions de sensibilisation en direction des jeunes, comme le font avec une persévérance exemplaire (état d’urgence ou pas) les octogénaires qui animent l’Association historique et culturelle du 11 Décembre 1960 qui a déjà rendu l’hommage qu’ils méritent à Mohamed Belouizdad, Hocine Lahoual, Hocine Asselah ou Rachid Amara et d’autres qui ont pensé la Révolution algérienne bien avant le 1er Novembre 1954.
            Houari Boumediène et le colonel Amirouche
            Le colonel H. Boumediène ne connaissait pas le colonel Amirouche et il n’existait aucune relation entre eux. La Révolution algérienne a démarré dans l’émiettement des forces qui étaient censées lui donner sa vigueur et elle a pris fin dans la division de tous ses segments et sous-segments. Comme le dit, à juste titre, Mourad Benachenhou (et aucun historien ne peut le contester), toutes les structures de la révolution étaient compartimentées. À cet égard, il est inexact de laisser entendre que le MALG aurait été une machine de guerre contre les wilayas de l’intérieur. C’est une injustice commise à l’égard de toutes les recrues du MALG qui ont trouvé la mort en essayant de franchir la ligne Morice et qui ignoraient tout des révolutions de palais qui se concoctaient dans certains cercles de décision du FLN/ALN. Mohamed Lemkami, moudjahid authentique, s’il en est, a bien décrit dans son ouvrage tous les sacrifices consentis par les jeunes du MALG et leur complète adhésion au combat libérateur contre l’armée coloniale (V. Les hommes de l’ombre, Mémoires d’un officier du Malg, Anep, Alger, 2004). Et on ne peut, sans ignominie, accréditer la thèse que Mourad Benachenhou n’est pas un vrai moudjahid ou qu’il aurait cautionné le déviationnisme de ses chefs, d’autant moins d’ailleurs qu’il n’a guère été associé à l’élaboration de décisions prises dans les sommets de l’appareil. S’agissant de la séquestration des restes du colonel Amirouche, il est évident que le président Boumediène n’en a jamais été informé et qu’il ignorait tout de leur emplacement. Le seul témoignage digne de foi est celui du général-major Mustapha Cheloufi, ancien commandant de la Gendarmerie nationale et ancien SG du MDN, grand commis de l’État, honnête et scrupuleux qui disculpe complètement le président Boumediène. L’ancien chef de l’État algérien était beaucoup trop accaparé par les questions du développement et du remembrement d’une société dont les cadres traditionnels avaient volé en éclats pendant la période coloniale, pour se permettre d’ordonner la séquestration des ossements des colonels Amirouche et Si Haouès. Il est invraisemblable que H. Boumediène ait requis du colonel Bencherif, alors patron de la Gendarmerie nationale, l’enfouissement des restes des deux anciens maquisards dans les caves de la Gendarmerie nationale. Quel intérêt aurait-il eu à le faire ? En quoi la célébration d’un valeureux combattant par ses partisans et coreligionnaires kabyles pouvait le gêner ? H. Boumediène ne pouvait ignorer qu’une telle infamie le discréditerait à jamais devant l’Histoire et c’est pourquoi il n’a pas pu y recourir. Il n’y a aucune raison de douter de la véracité du témoignage du G-M Cheloufi dont la sagesse et la pondération, encore une fois, sont de notoriété publique.
            Le colonel Amirouche, le GPRA et les conflits de légitimité GPRA/EMG
            Comment comprendre que S. Sadi et N. A. H. n’aient pas pris conscience de la contradiction dirimante dans laquelle ils s’enferrent en soutenant à la fois que le colonel Amirouche avait entrepris de décapiter le GPRA, coupable à ses yeux d’avoir complètement abandonné les wilayas de l’intérieur, et présenter la prise du pouvoir par l’EMG, en 1962, comme un coup d’État contre le GPRA ? Le GPRA serait illégitime lorsqu’il est mis en cause par le colonel Amirouche mais légitime lorsqu’il affronte l’EMG. Curieuse conception de la légitimité. Celle-ci se mesurerait à l’aune de l’identité des protagonistes. Un simple rappel pour l’histoire : l’EMG n’existe pas encore lorsque les colonels Amirouche, Si Haouès, Si M’hamed et Hadj Lakhdar contestent ouvertement la vocation du GPRA à diriger la Révolution algérienne et envisagent son élimination. Il y avait un commandement Ouest, sous le patronage du colonel Boumediène et un commandement Est dirigé par le fantasque et primitif colonel Nasser (Mohammedi Saïd). Si le GPRA était devenu, aux yeux des chefs de wilayas de l’intérieur, illégitime, quelques mois seulement après sa création, quel titre pouvait-il avoir à diriger l’Algérie indépendante ? Et au nom de quel principe contester à l’EMG le droit de prendre la relève de l’État colonial, étant entendu qu’il n’existe plus, au lendemain du cessez-le-feu, quelque institution que ce soit pouvant se prévaloir d’une légitimité supérieure à celle des autres (qu’on ne prétende pas, en tout cas, que l’exécutif provisoire avait les moyens de coopter les futures élites dirigeantes de l’Algérie).
            Houari Boumediène n’était pas un putshiste mais un homme d’État
            Nous venons de voir qu’il est intellectuellement incohérent d’approuver le combat du colonel Amirouche contre le GPRA et de voler au secours de ce même GPRA (lequel était, soit dit au passage, loin de constituer une entité soudée et homogène), lorsque l’EMG refuse de s’incliner devant lui. C’est le GPRA qui avait décidé unilatéralement la dissolution de l’EMG, prérogative qui appartenait au seul CNRA et non pas à l’EMG qui avait cherché à délégitimer le GPRA. Prière de ne pas confondre. En 1962, c’est l’institution la plus puissante, la mieux organisée, la mieux soudée, la plus dégagée des relents du wilayisme, du népotisme, du clientélisme qui prend la direction des affaires de l’État, non sans chercher à associer tous les protagonistes du conflit contre le colonialisme, y compris le premier président du GPRA, Ferhat Abbès. Le colonel Boumediène, dont l’obsession a toujours été l’unité du pays, comme me le rappelait encore, il y quelques jours, l’ancien ministre de l’Enseignement, Abdelkrim Benmahmoud (auquel le président Boumediène allait confier de très importantes responsabilités en 1978), avait tendu la main à Krim, Boudiaf, Aït Ahmed, Ben Khedda qui ne voulaient pas la saisir, dès lors qu’ils étaient assurés de ne plus pouvoir jouer les premiers rôles dans l’Algérie indépendante. Mais H. Boumediène n’avait, a priori, exclu personne. Quant à l’héritage de Boumediène, je prendrais un seul exemple. L’école et l’université algériennes de H. Boumediène n’étaient pas sinistrées mais rayonnantes. Le baccalauréat algérien valait largement le baccalauréat français et les diplômes délivrés par les universités et instituts algériens étaient tous reconnus à l’étranger, ce qui a permis à des milliers d’Algériens de se former et de se perfectionner dans les plus prestigieuses universités et centres de recherche du monde. Aujourd’hui, la migration hautement qualifiée algérienne qui exerce à l’étranger et dont on bat le rappel avec force insistance, mais hélas en vain, est issue de l’école et de l’université qui ont été voulues par H. Boumediène. S. Sadi a pu connaître le cursus universitaire prestigieux qui est le sien, grâce à la démocratisation de l’enseignement décrétée par le même H. Boumediène, au milieu de la circonspection générale.
            Sur l’éviction d’Ahmed Ben Bella
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #7
              L’auteur de ces lignes persiste à affirmer que l’éviction d’A. Ben Bella, le 19 juin 1965, n’est pas un coup d’État. C’est, au contraire, une tentative largement aboutie de rétablissement de l’autorité de l’État, systématiquement bafouée par le premier président de la République algérienne. Là aussi, il faut rétablir la vérité historique. L’éviction d’Ahmed Ben Bella a-t-elle été le seul fait de H. Boumediène ? Etait-ce la manœuvre du seul groupe d’Oujda ? Comment expliquer qu’officiaient au sein du Conseil de la Révolution, les colonels Saïd Mohammedi, Mohand Oulhadj, Salah Boubnider, Tahar Zbiri, Saïd Abid, Salah Soufi (ancien patron de la Zone Sud), Youcef Khatib, tous anciens responsables des wilayas de l’intérieur. S. Sadi va même jusqu’à louer certains d’entre eux et accréditer leur témoignage (notamment celui de Salah Boubnider). Voilà des anciens chefs de wilayas qui non seulement adoubent le «coup d’État», mais y participent, en parfaite connaissance de ses tenants et aboutissants. De deux choses l’une, ou l’éviction de A. Ben Bella constitue un véritable putsch, et dans ce cas, il faudrait condamner tous les auteurs et complices sans discrimination et pas le seul H. Boumediène ou bien il faut admettre que c’est A. Ben Bella qui violait la Constitution de 1963 (mise entre parenthèses dès le 3 octobre de la même année, le président légiférant par ordonnances et exerçant les pleins pouvoirs en vertu de l’article 59) et dans ce cas, le sursaut du 19 Juin 1965 a constitué un acte salvateur qui est à mettre au crédit du président Boumediène et de ses compagnons de route ; il ne peut dès lors ressortir à la catégorie (au demeurant non scientifique, au sens de la science politique) des coups d’État. Pour le surplus, la déposition d’A. Ben Bella a été accueillie par un véritable soulagement populaire, tandis que les premières réformes institutionnelles et politiques obtenaient un large appui de la part des couches moyennes de la population.
              Il est absurde de nier l’existence des purges
              Plutôt que de s’obstiner à nier l’existence de purges dans la Wilaya III, il serait de meilleure méthode et de plus parfaite rigueur d’expliquer en quoi les Wilayas III et IV ont été le siège d’épurations dans les rangs des moudjahidine et pour quelle raison la Wilaya II a été épargnée. Il ne s’agit pas de décerner un brevet d’honorabilité aux responsables qui se sont montrés capables de séparer le bon grain de l’ivraie et d’accabler, sans ménagement, ceux qui, sur la foi d’indications sommaires ou de témoignages controuvés, ont ordonné la liquidation de milliers de jeunes Algériens. Le colonel Amirouche a été un grand chef de guerre et un des plus valeureux combattants de la Révolution algérienne. Son courage, son abnégation, son opiniâtreté resteront légendaires. Sa perspicacité et ses scrupules dans la recherche de la vérité sur la Bleuite sont, à l’inverse, sujets à caution. Laissons les historiens professionnels (dont je ne suis pas) nous éclairer davantage sur des épisodes sanglants dont notre révolution, il s’en faut de beaucoup, n’a pas l’exclusivité. Du reste avant que le colonel Amirouche ne prenne les rênes de la Wilaya III, des épurations sanglantes et non justifiées truffaient déjà la trajectoire de la Wilaya III : le 13 avril 1956, à proximité d’Oued Amizour, des centaines d’habitants de la dechra Trifraten sont égorgés pour prix de leur soutien au MNA, le 29 mai 1957, dans le Hodna, quelque 300 habitants de sexe masculin de la mechta Casbah, dans le douar Béni Illmane, sont massacrés, parce qu’eux également soutenaient le MNA, mais sans hostilité déclarée au FLN. On ne peut passer par pertes et profits de telles tragédies qui ont porté un sérieux coup à la crédibilité du FLN/ALN et entretenu de nombreux Algériens dans une attitude de défiance à l’égard des proclamations de la Révolution algérienne. Bien sûr que des purges ont également été commises en W I, W IV, W V et W VI. Mais il s’agit ici de répondre au récit du Dr Sadi qui cherche à occulter l’ampleur du phénomène en Wilaya III, alors que ses contradicteurs ne prétendent nullement que les autres wilayas en auraient été indemnes. Mais c’est lui qui a ouvert le débat, c’est lui qui a déterré la hache de guerre, en remettant au goût du jour les griefs jadis invoqués contre Amirouche à propos de la disproportion entre le phénomène de la Bleuite et l’ampleur de la répression qu’il avait ordonnée. En revanche, les W III et IV peuvent se prévaloir de circonstances atténuantes (mais non évidemment exonératoires) qui tiennent à leur harcèlement par les services français, pour lesquels la forteresse armée la plus inexpugnable était tout entière dans l’Algérois et la Kabylie.
              Sur l’ostracisme à l’égard des Kabyles
              C’est un thème récurrent sur lequel brode sans cesse N. A. H. Il faut d’abord rappeler pour l’histoire que ni le colonel Amirouche, ni Belkacem Krim, ni Hocine Aït Ahmed ni a fortiori Ramdane Abane n’ont, à aucun moment, donné une coloration régionaliste à leur combat contre le colonialisme. Pour eux, seule comptait l’Algérie. En revanche, A. Ben Bella n’a eu de cesse de vouloir discréditer le Congrès de la Soummam, redoutant qu’un jour le pouvoir suprême vienne à échoir à un Kabyle et avait mis en garde les Égyptiens contre un tel danger. Honte à lui, à ses méthodes et à son anti-berbérisme primaire. Ceci dit, N. A. H. serait mieux avisé de réfléchir aux divisions entre Kabyles qui constituent quasiment, comme l’a rappelé dans son ouvrage Ali Yahia Abdenour ( La dignité humaine, Inas Editions, Alger, 2007), une loi d’airain, et il n’est nul besoin d’un complot arabe pour semer la discorde entre les Kabyles. L’autoflagellation et l’autodestruction constituent la marque de fabrique de cette région, pourtant la première pourvoyeuse de l’élite intellectuelle du pays. Ceci posé, l’émiettement du mouvement national a eu peu à voir avec les divisions régionales. Lorsqu’Abane Ramdane proclame la supériorité du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur, il s’aliène tous les chefs militaires sans exception (y compris les chefs kabyles, à commencer par Krim) et tous les membres de la délégation extérieure (dont H. Aït Ahmed). Les plus fidèles collaborateurs de Abane ne sont pas kabyles (Larbi Ben M’hidi, Benyoucef Benkheda et Saâd Dahlab), cependant qu’un des plus proches alliés de Boussouf contre Abane est issu de la Kabylie profonde, à savoir Krim. Il faut donc cesser d’opposer Kabyles et Arabes, tant il est vrai que cette opposition avait été très largement transcendée pendant le combat libérateur par les enjeux de pouvoir ainsi que par les préoccupations claniques et clientélistes qui sont venues se superposer aux affinités strictement locales ou tribales. Abane a échoué dans son projet de constitution d’un État puissant, multiethnique, multilingue, multiconfessionnel (nous ne disposons pas malheureusement de la place pour en parler), non parce qu’il était kabyle mais parce que sa vision de l’organisation des pouvoirs publics, dans la perspective de l’indépendance, prenait à revers non seulement les ambitions de tous les chefs militaires et ceux de la délégation extérieure mais ambitionnait de tuer dans l’œuf la dérive prétorienne qui se dessinait, bien avant que le colonel Boumediène ne fit son entrée dans la scène politique.
              Il faut revisiter l’Histoire d’une main tremblante
              Contrairement à ce qu’a pu écrire G. Meynier dans l’avant-propos à son ouvrage : L’Algérie des origines. De la préhistoire à l’avènement de l’Islam (Barzakh, Alger, 2007), «l’histoire officielle de l’Algérie n’a pas été plombée par les préoccupations dirigeantes de la bureaucratie». C’est infiniment plus compliqué que cela. H. Boumediène avait pour unique objectif l’unification des Algériens et le souci de les réconcilier avec eux-mêmes. Il pensait, de bonne foi, que le rappel d’une histoire convulsive et sanglante à laquelle le chercheur algérien disposait de peu de ressources pour accéder et plus encore pour enseigner était encore prématuré. Il était suffisant de dire aux Algériens, tout au moins durant la période post-traumatique de l’indépendance, que leurs ancêtres avaient souffert de la colonisation qui fut une nuit pour la majorité des Algériens et que leurs parents avaient pris les armes pour libérer le pays. Si l’on prend l’exemple de la France, à travers Vichy, on sera édifié sur les turbulences que le dévoilement de certaines vérités mettant en cause l’État français lui-même dans la déportation des Juifs a provoquées çà et là. Plus près de nous, le film de Rachid Bouchareb : Hors-la-loi, témoigne cruellement que les blessures nées des évènements de Mai 1945 ne sont pas encore cicatrisées, et qu’en les exhumant à travers la fiction cinématographique, on ouvre une boîte de Pandore dont le pire vient déjà de sortir.
              A. M.
              [email protected]
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