L’intervention militaire au Nord‑Mali se précise. La Cédéao a décidé d’envoyer une force militaire de 3 300 soldats pour un an, avec comme objectif de reconquérir le Nord‑Mali, occupé par les groupes islamistes.
Les 3300 soldats proviendraient prioritairement des pays membres de la Cédéao, mais pourraient également être fournis par d'autres États non membres, a déclaré le président ivoirien et chef de la Cédéao, Alassane Ouattara. Il a notamment évoqué le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo.
Dans ce dossier, Alger fait face à de fortes pressions émanant notamment de la France et des États‑Unis. Les deux pays veulent obtenir davantage que la neutralité de la part des Algériens, comme par exemple l’utilisation de son espace aérien, voire de son sol, pour des opérations militaires. Des responsables de ces pays se sont succédé à Alger ces dernières semaines pour arracher des concessions.
Officiellement, l’Algérie n’a pas cédé aux multiples pressions. Mais les déclarations des responsables étrangers laissent entendre le contraire. Hier dimanche, Jean‑Yves Le Drian, ministre français de la Défense, confiait que l'Algérie avait « beaucoup bougé » vis‑à‑vis du dossier malien. « Au départ, on avait une Algérie réticente, perplexe, voire peut‑être hostile. [...] Aujourd'hui, on sent les autorités algériennes, comme mauritaniennes, beaucoup plus accessibles à cette nécessité, d'autant plus qu'il y a maintenant un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies », a‑t‑il dit lors d’une émission de télévision.
En réalité, on savait que l’Algérie ne pouvait pas peser lourd face à la détermination de Paris et de Washington dans ce dossier. Les déclarations de responsables français et américains sur le rôle de l’Algérie étaient davantage des formules de politesse diplomatique pour flatter un président Bouteflika connu pour sa sensibilité aux compliments émanant des étrangers. Mais le plus surprenant est le silence des "amis" de l’Algérie, notamment la Chine et la Russie.
Ces dernières années, l’Algérie a accordé pour plusieurs dizaines de milliards de dollars de projets à des groupes chinois. Elle a dépensé plusieurs milliards dans des contrats d’armement avec la Russie. Des contrats conclus avec une arrière‑pensée : renforcer les relations avec ces deux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Algérie donne l’impression de batailler seule. Ces deux pays "amis" sont étrangement absents et silencieux.
Le plan de la Cédéao, approuvé hier, sera remis à l'Union africaine qui le transmettra au Conseil de sécurité des Nations unies pour approbation fin novembre ou début décembre. Une nouvelle résolution devrait être votée autorisant l’intervention militaire au Nord‑Mali. Il semble exclu que la Chine et la Russie usent de leur droit de véto pour la bloquer comme le souhaiterait l’Algérie. Un nouvel échec de la "diplomatie économique" de Bouteflika.
TSA
Ryad Hamadi
Les 3300 soldats proviendraient prioritairement des pays membres de la Cédéao, mais pourraient également être fournis par d'autres États non membres, a déclaré le président ivoirien et chef de la Cédéao, Alassane Ouattara. Il a notamment évoqué le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo.
Dans ce dossier, Alger fait face à de fortes pressions émanant notamment de la France et des États‑Unis. Les deux pays veulent obtenir davantage que la neutralité de la part des Algériens, comme par exemple l’utilisation de son espace aérien, voire de son sol, pour des opérations militaires. Des responsables de ces pays se sont succédé à Alger ces dernières semaines pour arracher des concessions.
Officiellement, l’Algérie n’a pas cédé aux multiples pressions. Mais les déclarations des responsables étrangers laissent entendre le contraire. Hier dimanche, Jean‑Yves Le Drian, ministre français de la Défense, confiait que l'Algérie avait « beaucoup bougé » vis‑à‑vis du dossier malien. « Au départ, on avait une Algérie réticente, perplexe, voire peut‑être hostile. [...] Aujourd'hui, on sent les autorités algériennes, comme mauritaniennes, beaucoup plus accessibles à cette nécessité, d'autant plus qu'il y a maintenant un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies », a‑t‑il dit lors d’une émission de télévision.
En réalité, on savait que l’Algérie ne pouvait pas peser lourd face à la détermination de Paris et de Washington dans ce dossier. Les déclarations de responsables français et américains sur le rôle de l’Algérie étaient davantage des formules de politesse diplomatique pour flatter un président Bouteflika connu pour sa sensibilité aux compliments émanant des étrangers. Mais le plus surprenant est le silence des "amis" de l’Algérie, notamment la Chine et la Russie.
Ces dernières années, l’Algérie a accordé pour plusieurs dizaines de milliards de dollars de projets à des groupes chinois. Elle a dépensé plusieurs milliards dans des contrats d’armement avec la Russie. Des contrats conclus avec une arrière‑pensée : renforcer les relations avec ces deux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Algérie donne l’impression de batailler seule. Ces deux pays "amis" sont étrangement absents et silencieux.
Le plan de la Cédéao, approuvé hier, sera remis à l'Union africaine qui le transmettra au Conseil de sécurité des Nations unies pour approbation fin novembre ou début décembre. Une nouvelle résolution devrait être votée autorisant l’intervention militaire au Nord‑Mali. Il semble exclu que la Chine et la Russie usent de leur droit de véto pour la bloquer comme le souhaiterait l’Algérie. Un nouvel échec de la "diplomatie économique" de Bouteflika.
TSA
Ryad Hamadi
Commentaire