C'est aujourd'hui qu'a eu lieu le procès des victimes de Hassi-Messaoud, j'espère que justice leur sera rendu mais elles ont déjà tellement enduré et quelle honte de les voir encore victimes d'une société qui les rejette sans cesse et les traite comme des parias. Et ce dédain du ministère de la solidarité qui refuse de les recevoir, solidarité? ça se voit.
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C’est aujourd’hui qu’aura lieu, à la Cour suprême, le procès en appel des 39 femmes violées et lynchées en juillet 2001, dans le quartier d’El-Haïcha, dans la ville de Hassi- Messaoud.
Cinq années après le drame, les déboires de ces malheureuses victimes n’en finissent pas. Au fil des ans, la mobilisation a baissé et plusieurs victimes ont dû cédé sous la pression des familles des bourreaux dont certains sont détenus et d’autres toujours en liberté.
Elles ne sont que trois à ce jour à se battre pour que la justice soit enfin rétablie. Très peu de chances est toutefois attendue de ce procès en appel qui a été introduit par les familles des bourreaux, qui considèrent lourdes les peines retenues contre les criminels. Parmi ces derniers, qui, le jour du crime, étaient plus d’une centaine, seule une vingtaine a comparu devant les juridictions compétentes.
Si les femmes en parlent de ce procès d’aujourd’hui, c’est parce qu’elles ont de la peine à retrouver une vie normale. Laissant de côté leur traumatisme psychique, ces victimes crient à l’injustice, à l’instrumentalisation de leur affaire par le mouvement associatif et dénoncent le mutisme des autorités. Voulant échapper à leurs bourreaux qui continuaient à exercer une pression sur elles, après cette douloureuse tragédie, les femmes de Hassi- Messaoud sont confrontées aujourd’hui à une autre pression d’une autre nature.
Fatiha ou Rahmouna, pour ne prendre que ces deux exemples, vivent le calvaire, la précarité et le harcèlement. Elles subissent depuis quelque temps les conséquences des factures impayées, celles du loyer, de l’électricité. Même l’Etat, qui leur a attribué des crédits, les met en demeure d’honorer leurs dettes, se réservant le droit de les ester en justice en avril 2007.
«Si nous nous retrouvons dans cette situation, c’est parce que nous avons fait confiance aux associations», se plaint une des victimes qui nous a rendu visite, hier.
Ainsi, les deux associations, Racheda et l’Afpec (Oran), sont mises à l’index par les victimes qui leur attribuent la responsabilité de la situation de précarité, dans laquelle elles se sont retrouvées, avec leurs enfants. «Elles nous ont utilisées, récupéré les dons qui nous ont été destinés par des ONG internationales, et aujourd’hui elles nous rejettent», dévoile une autre victime, enchaînant que «ces associations les ont manipulées pour justifier leur combat féministe ».
«De quel droit ces associations ont utilisé nos photos dans des revues sans nous informer. Elles ont abusé de notre confiance et ont subtilisé notre argent», disent-elles. Ce n’est pas tout, ces victimes demandent que ces associations ouvrent un dialogue transparent pour dévoiler la destination des dons ramassés sur le dos des victimes. «Elles disent qu’elles ont payé avec cet argent les avocats. Or, nous savons pertinemment que les avocats se sont chargés de cette affaire par solidarité sans y toucher un sou», fait-on remarquer.
Désespérées et livrées à elles-mêmes, les victimes de Hassi-Messaoud interpellent les pouvoirs publics, notamment la ministre chargée de la Famille et de la Condition féminine, pour trouver une solution définitive à leurs problèmes. Rappelons au passage le refus des responsables du ministère de la Solidarité de les recevoir et d’ouvrir encore une fois ce dossier jugé clos.
Par Rosa Mansouri-Le Soir
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C’est aujourd’hui qu’aura lieu, à la Cour suprême, le procès en appel des 39 femmes violées et lynchées en juillet 2001, dans le quartier d’El-Haïcha, dans la ville de Hassi- Messaoud.
Cinq années après le drame, les déboires de ces malheureuses victimes n’en finissent pas. Au fil des ans, la mobilisation a baissé et plusieurs victimes ont dû cédé sous la pression des familles des bourreaux dont certains sont détenus et d’autres toujours en liberté.
Elles ne sont que trois à ce jour à se battre pour que la justice soit enfin rétablie. Très peu de chances est toutefois attendue de ce procès en appel qui a été introduit par les familles des bourreaux, qui considèrent lourdes les peines retenues contre les criminels. Parmi ces derniers, qui, le jour du crime, étaient plus d’une centaine, seule une vingtaine a comparu devant les juridictions compétentes.
Si les femmes en parlent de ce procès d’aujourd’hui, c’est parce qu’elles ont de la peine à retrouver une vie normale. Laissant de côté leur traumatisme psychique, ces victimes crient à l’injustice, à l’instrumentalisation de leur affaire par le mouvement associatif et dénoncent le mutisme des autorités. Voulant échapper à leurs bourreaux qui continuaient à exercer une pression sur elles, après cette douloureuse tragédie, les femmes de Hassi- Messaoud sont confrontées aujourd’hui à une autre pression d’une autre nature.
Fatiha ou Rahmouna, pour ne prendre que ces deux exemples, vivent le calvaire, la précarité et le harcèlement. Elles subissent depuis quelque temps les conséquences des factures impayées, celles du loyer, de l’électricité. Même l’Etat, qui leur a attribué des crédits, les met en demeure d’honorer leurs dettes, se réservant le droit de les ester en justice en avril 2007.
«Si nous nous retrouvons dans cette situation, c’est parce que nous avons fait confiance aux associations», se plaint une des victimes qui nous a rendu visite, hier.
Ainsi, les deux associations, Racheda et l’Afpec (Oran), sont mises à l’index par les victimes qui leur attribuent la responsabilité de la situation de précarité, dans laquelle elles se sont retrouvées, avec leurs enfants. «Elles nous ont utilisées, récupéré les dons qui nous ont été destinés par des ONG internationales, et aujourd’hui elles nous rejettent», dévoile une autre victime, enchaînant que «ces associations les ont manipulées pour justifier leur combat féministe ».
«De quel droit ces associations ont utilisé nos photos dans des revues sans nous informer. Elles ont abusé de notre confiance et ont subtilisé notre argent», disent-elles. Ce n’est pas tout, ces victimes demandent que ces associations ouvrent un dialogue transparent pour dévoiler la destination des dons ramassés sur le dos des victimes. «Elles disent qu’elles ont payé avec cet argent les avocats. Or, nous savons pertinemment que les avocats se sont chargés de cette affaire par solidarité sans y toucher un sou», fait-on remarquer.
Désespérées et livrées à elles-mêmes, les victimes de Hassi-Messaoud interpellent les pouvoirs publics, notamment la ministre chargée de la Famille et de la Condition féminine, pour trouver une solution définitive à leurs problèmes. Rappelons au passage le refus des responsables du ministère de la Solidarité de les recevoir et d’ouvrir encore une fois ce dossier jugé clos.
Par Rosa Mansouri-Le Soir
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