Procès-verbal
- Nous, soussignés colonel Mahmoud Cherif, ancien chef de la wilaya I ; Lakhdar Bentobal,
wilaya Il ; Krim Belkacem wilaya III ; Amar Ouamrane, wilaya IV ; Abdelhafid Boussouf,
wilaya V. Considérons que Abane Ramdane manifeste un comportement indiscipliné,
négatif, qu'il dénigre le CCE (comité...), attitude qui gêne l'activité et l'autorité du CCE
dans son action. Que dans ces conditions, si Abane continue dans son comportement
malgré les avertissements, il sera emprisonné en Tunisie et si nécessaire au Maroc, au cas
où ces mesures seraient insuffisantes, l'exécuter. Lakhdar Bentobal fait des réserves quant
à l'exécution disant qu'une condamnation à mort ne peut être prononcée que par un
tribunal militaire avec audition de l'intéressé et droit à la défense. Document signé des cinq
(en 5 exemplaires, 1 pour chacun).»
- Nous, soussignés colonel Mahmoud Cherif, ancien chef de la wilaya I ; Lakhdar Bentobal,
wilaya Il ; Krim Belkacem wilaya III ; Amar Ouamrane, wilaya IV ; Abdelhafid Boussouf,
wilaya V. Considérons que Abane Ramdane manifeste un comportement indiscipliné,
négatif, qu'il dénigre le CCE (comité...), attitude qui gêne l'activité et l'autorité du CCE
dans son action. Que dans ces conditions, si Abane continue dans son comportement
malgré les avertissements, il sera emprisonné en Tunisie et si nécessaire au Maroc, au cas
où ces mesures seraient insuffisantes, l'exécuter. Lakhdar Bentobal fait des réserves quant
à l'exécution disant qu'une condamnation à mort ne peut être prononcée que par un
tribunal militaire avec audition de l'intéressé et droit à la défense. Document signé des cinq
(en 5 exemplaires, 1 pour chacun).»
L’autre importance du document de Boussouf réside dans le fait que les cinq colonels aient accepté d’endosser collectivement un meurtre commis par l’un d’entre eux.
Même s’il “transpire de bout en bout une sorte de désarroi face au fait accompli”, le procès-verbal, portant les signatures des cinq colonels (Lakhdar Bentobal, Abdelhafidh Boussouf, Mahmoud Chérif, ** Krim et Amar Ouamrane), atteste que ces derniers ont “endossé collectivement la responsabilité politique de l’assassinat”. Conscients de la gravité de l’acte, ils ont toujours refusé “de porter, même après coup, la question devant le CNRA qui était l’instance suprême de la Révolution”
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