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Crise politique : Mokrane Ait Larbi dévoile ses propositions

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    L'issue ?

    Constitution et révolution
    Les constitutionnalistes comme Bennabou ont une approche manichéenne de la constitutionnalité. Pour elle, une transition en rupture avec le cadre constitutionnel implique « la dissolution ou la transformation de toutes les lois et institutions de l’État [ce qui] constitue plus un danger qu’une solution ». (El Moudjahid, 24 mars 2019) Il n’en est rien. Il est possible d’envisager une vraie transition démocratique qui s’accorde partiellement avec la constitution actuelle et qui conserve certaines institutions en place.
    Le discours sur la constitutionnalité de la transition ne doit pas être un camouflage qui cache des volontés de dominer la transition politique que le peuple attend. En vrai, le problème est politique et non juridique.
    Le mouvement national pour un changement radical du système politique propose une transition démocratique inclusive et transparente. Les diverses initiatives qui ont été proposées n’excluent en aucun cas la participation d’un représentant l’armée dans la présidence collégiale. L’armée nationale populaire est une partie prenante légitime du processus de transition. La transition démocratique doit se faire avec l’armée et pas contre elle. Le peuple algérien veut une armée forte, républicaine, professionnelle, qui obéit à l’autorité civile exercée par des élus du peuple, mais il ne veut pas d’une armée qui lui dicte le contenu de cette transition.
    Or les communications du chef de l’armée ont toutes insisté, jusqu’à ce jour, pour que la transition se fasse exclusivement dans la continuité constitutionnelle. Cette frilosité à s’écarter de la légalité constitutionnelle ressemble plus à une manœuvre pour contrôler la transition qu’à une révérence pour la loi. Elle s’apparente à une ruse pour empêcher le peuple de façonner le contenu de la transition.
    L’Algérie n’en est pas à sa première transition démocratique. Elle en a connu une, entre 1989 et 1992. En janvier 1992, l’armée avait fait fi de la légalité constitutionnelle, en renversant un président élu, en dissolvant un parlement, et en annulant les premières élections législatives libres du pays. Elle a remplacé ces institutions par une présidence collégiale (Haut Comité d’Etat) et une assemblée législative (Conseil National de Transition). Si hier l’armée a elle-même mis en place un HCE et un CNT extraconstitutionnels, totalement à l’encontre de la légitimité populaire, pourquoi s’opposerait-elle aujourd’hui à une présidence collégiale et à des institutions de transitions alors qu’elles ont une légitimité populaire écrasante en leur faveur ?
    L’armée a renversé le premier gouvernement de l’Algérie indépendante. Elle a fait avorter la première transition démocratique, qui a fini dans la guerre civile et ce régime hybride que le peuple rejette. L’histoire nationale lui offre aujourd’hui une nouvelle opportunité d’être à la hauteur des ambitions du peuple algérien. Elle ne doit pas craindre le changement. Le peuple ne cesse de répéter « djeich, chaab, khawa, khawa ». Il veut un changement avec elle, et non contre elle. Ses officiers, tout en assurant son unité, vont-ils enfin consentir, sans piège et sans violence, à ce que l’Algérie écrive une nouvelle page lumineuse de son histoire ? Auront-ils le courage de faire enfin confiance à ce peuple ?
    La constitution de Bouteflika ne doit pas être un piège contre la transition démocratique. La constitution véritable du peuple algérien doit être l’aboutissement de sa révolution démocratique.

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    Dernière modification par etudiant, 09 avril 2019, 12h09.

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