C'est fait : les attentats d'Al-Qaida en Algérie deviennent une « affaire française » ! Selon l'agence américaine de presse « Associated Press », le parquet de Paris a ouvert une enquête de flagrance à la suite de l'attentat perpétré vendredi en Algérie dans lequel neuf personnes, dont deux Français, ont été blessées. Cette enquête a été confiée à la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), a-t-on précisé de même source. Associated Press dit tenir ces informations de source judiciaire.
L’enquête du parquet de Paris étant une « enquête de flagrance », elle est confiée à la police avec des instructions spéciales. L’« enquête de flagrance » donne en effet des pouvoirs importants aux enquêteurs pour leur permettre de remplir efficacement leur mission de police judiciaire. Ce cadre d’enquête a été créé par le législateur français pour une rapide réaction pénale pour mettre fin au trouble causé par l’infraction et pour conserver les preuves. L’« enquête de flagrance » est prévue à l’article 53 du Code de procédure pénale « à partir d’une situation de flagrance ».
En lançant cette investigation spéciale, les autorités cherchent donc avant tout à « mettre fin au trouble causé par l’infraction », c'est-à-dire à protéger les intérêts français, le territoire français et les ressortissants français. L’enquête signifie que la France prend au sérieux la revendication de l’attaque par Al-Qaida diffusée par la chaîne Al-Arabiya et, surtout, la vidéo dans laquelle le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahri, appelle ses partisans à “nettoyer” le Maghreb des “fils de l'Espagne et de la France”. Avant cette attaque, deux ressortissants français travaillant en Algérie pour le compte d'Aéroports de Paris (ADP) ont dû être précipitamment rapatriés en France courant septembre à la suite de menaces d'enlèvements.
Le directeur général de la police nationale française, Frédéric Péchenard, dans un entretien au Journal du Dimanche déclarait : “Nous ne sommes pas là pour paniquer les gens, mais la menace ( NDLR : terroriste) est forte aujourd'hui ». Interrogé sur le fait de savoir si la multiplication des attentats en Algérie augmentait le niveau actuel de la menace terroriste, il répond “incontestablement”.
Les enquêteurs de la Direction de la surveillance du territoire français vont-ils enquêter sur le sol algérien ? Pourquoi ne se suffisent-ils pas des enquêtes des services algériens ?
Une chose est sûre : la fragilité de l’Etat algérien inquiète les Français qui, en termes diplomatiques, doutent de la capacité algérienne à contenir le terrorisme islamiste. Frédéric Péchenard, expliquait au JDD que la menace est forte parce que la France est “impliquée au Liban et en Afghanistan“, parce que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) “s'est radicalisé” en “se rapprochant d'Al-Qaïda“, mais aussi parce que l'Algérie “traverse une période difficile”.
Toujours est-il que l’enquête de la DST sur l’attentat de Lakhdaria marque un tournant : le terrorisme en Algérienne n’est plus une question algéro-algérienne.
Avec toutes les implications politiques que cela suppose, le risque d’ingérence que cela entraîne et la guerre des services que cela provoque généralement.
Il fallait s’y attendre.
M.B. (Le Matin)
=== MODERATION ===
Lisez la FAQ pour apprendre à rédiger correctement vos topics/messages : http://www.algerie-dz.com/forums/faq...edaction_topic
L’enquête du parquet de Paris étant une « enquête de flagrance », elle est confiée à la police avec des instructions spéciales. L’« enquête de flagrance » donne en effet des pouvoirs importants aux enquêteurs pour leur permettre de remplir efficacement leur mission de police judiciaire. Ce cadre d’enquête a été créé par le législateur français pour une rapide réaction pénale pour mettre fin au trouble causé par l’infraction et pour conserver les preuves. L’« enquête de flagrance » est prévue à l’article 53 du Code de procédure pénale « à partir d’une situation de flagrance ».
En lançant cette investigation spéciale, les autorités cherchent donc avant tout à « mettre fin au trouble causé par l’infraction », c'est-à-dire à protéger les intérêts français, le territoire français et les ressortissants français. L’enquête signifie que la France prend au sérieux la revendication de l’attaque par Al-Qaida diffusée par la chaîne Al-Arabiya et, surtout, la vidéo dans laquelle le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahri, appelle ses partisans à “nettoyer” le Maghreb des “fils de l'Espagne et de la France”. Avant cette attaque, deux ressortissants français travaillant en Algérie pour le compte d'Aéroports de Paris (ADP) ont dû être précipitamment rapatriés en France courant septembre à la suite de menaces d'enlèvements.
Le directeur général de la police nationale française, Frédéric Péchenard, dans un entretien au Journal du Dimanche déclarait : “Nous ne sommes pas là pour paniquer les gens, mais la menace ( NDLR : terroriste) est forte aujourd'hui ». Interrogé sur le fait de savoir si la multiplication des attentats en Algérie augmentait le niveau actuel de la menace terroriste, il répond “incontestablement”.
Les enquêteurs de la Direction de la surveillance du territoire français vont-ils enquêter sur le sol algérien ? Pourquoi ne se suffisent-ils pas des enquêtes des services algériens ?
Une chose est sûre : la fragilité de l’Etat algérien inquiète les Français qui, en termes diplomatiques, doutent de la capacité algérienne à contenir le terrorisme islamiste. Frédéric Péchenard, expliquait au JDD que la menace est forte parce que la France est “impliquée au Liban et en Afghanistan“, parce que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) “s'est radicalisé” en “se rapprochant d'Al-Qaïda“, mais aussi parce que l'Algérie “traverse une période difficile”.
Toujours est-il que l’enquête de la DST sur l’attentat de Lakhdaria marque un tournant : le terrorisme en Algérienne n’est plus une question algéro-algérienne.
Avec toutes les implications politiques que cela suppose, le risque d’ingérence que cela entraîne et la guerre des services que cela provoque généralement.
Il fallait s’y attendre.
M.B. (Le Matin)
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