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Construction de voitures en Algérie : Tebboune apporte des précisions

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  • #31
    Il fut un certain temps où je fus devenu un imbécile plus grand que le plus grand des imbéciles en réponses aux insinuations d’imbécillités à mon égard d'un certain pseudo disparu de FA depuis un certain temps et j'espère pas pour causes d'imbécillités, aujourd'hui je serais ravi de devenir un dégueulasse plus grand que le plus grand des dégueulasses à FA pour causes de dégueulasserie permanentes et systématiques à chaque discussions et j'aurais l'honneur et le privilège de voir s'exiler les dégueulasses pour causes de dégueulasseries psychologiques et que ces auteurs de dégueulasseries ne se croient pas exempte d'exil pour le long terme .Si l'auteur des dégueulasseries se prétend plus coriace que l'auteur des imbécillités, qu'il s'essaie davantage.

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    • #32
      Voilà pourquoi il faut rester sur le sujet, ça t'évitera de faire des analyses introspectives quand tu n'aimes pas la réponse que tu reçois pour ton Hors Sujet

      "Tout ce qui te dérange chez les autres, c'est seulement une projection de ce que tu n'as pas résolu en toi-même" - Bouddha

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      • #33
        C'est toi qui rabâche systématiquement les hors sujet qui de plus ne te concernent pas,

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        • #34
          Envoyé par ayoub7 Voir le message

          Il n'y a pas de génie dans le domaine, il y a des personnes qui ont une vision et qui travaillent et d'autres qui font des slogans...

          Mais vu comment ils ont reussir a construire le pays sans une goutte de pétrole, ils sont effectivement beaucoup plus compétents que les Bac-10 de l'Est. Aucun doute la dessus

          Peut etre que la leçon (ou la pilule) passerait mieux si la critique vient d'un algérien...

          Il n'y a ni génie ni sidi zekri, il y'a seulement les chiffres du PNUD qui vous classent parmi les cancres et les misérables de cette planète, à égale position avec les pays pauvres d'Afrique subsaharienne. Les chiffres, il n'y a que ca de vrai mon ami : le reste c'est de la littérature pour 3iyacha maztoulines. Vous n'êtes pas connus dans le monde comme étant des génies des sciences mais seulement comme un pays exportateur de drogues, de mendiants et de prostituées. C'est bien d'avoir de l'estime de soi, mais pas trop quand même.
          Dernière modification par Hallaj, 06 avril 2021, 19h08.

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          • #35
            Le Maroc, pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord


            Education, santé, marché du travail… L’ONG Oxfam dresse un tableau implacable des écarts de richesse au sein du royaume et plaide pour une fiscalité plus juste.

            Par Charlotte Bozonnet
            Publié le 01 mai 2019 à 12h55

            Temps deLecture 5 min.
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            Le bidonville de Sahb El Caïd, à Salé, au Maroc, en novembre 2012. FADEL SENNA / AFP
            Salué pour son taux de croissance, son ouverture au tourisme et aux investisseurs étrangers, le Maroc n’en reste pas moins le pays d’Afrique du Nord où les inégalités entre citoyens sont les plus fortes. Un rapport intitulé « Un Maroc égalitaire, une taxation juste », publié lundi 29 avril par l’ONG Oxfam, plaide pour une fiscalité plus équitable et dresse par la même occasion un tableau précis et implacable des écarts de richesse au sein du royaume.

            Le document rappelle qu’au cours des vingt dernières années, la croissance marocaine a été dynamique (4,4 % par an en moyenne entre 2000 et 2017), permettant une réduction considérable du taux de pauvreté, passé de 15,3 % en 2001 à 8,9 % en 2007 et à 4,8 % en 2014. Ces données, rappelle l’ONG, sont toutefois basées sur une approche uniquement monétaire de la pauvreté. Elles excluent d’autres facteurs tels que l’accès à la santé ou à l’éducation. Surtout, ce taux ignore les familles qui se situent juste au-dessus du seuil de pauvreté et sont susceptibles d’y tomber au moindre coup dur, ce que l’ONG nomme le « taux de vulnérabilité ». Or celui-ci concernerait un Marocain sur huit au niveau national, et près d’un sur cinq en milieu rural.
            Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Maroc, l’abandon des bidonvilles
            Les inégalités sont, elles, restées quasiment les mêmes. Le coefficient de Gini, une mesure internationale de calcul des inégalités, était de 39,9 en 1985 et de 39,5 en 2014. Une stabilité statistique qui est là encore à relativiser, prévient Oxfam, en raison de nombreuses limites méthodologiques : les dépenses à l’étranger ne sont pas comptabilisées, pas plus que l’épargne. En outre, les inégalités monétaires ne prennent pas en compte les inégalités de patrimoine. Autant d’observations qui laissent penser que les écarts sont encore plus importants que ne le disent les statistiques officielles.
            Un système éducatif défaillant


            Au cœur de la machine inégalitaire figure notamment le système éducatif. « Un système inclusif et égalitaire permettrait d’atténuer les disparités sociales et de gommer en partie les différences liées au milieu d’origine », rappelle le rapport. Or le Maroc a beau consacrer 21,5 % de son budget à ce secteur (bien plus que la moyenne de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, avec 13,9 %), son système éducatif est largement défaillant. La durée moyenne de scolarisation y est de 4,4 ans, soit deux années de moins que la moyenne des pays arabes. Et les résultats scolaires varient considérablement en fonction du milieu des élèves. Dans ce contexte, la privatisation massive de l’éducation, encouragée par les autorités, accentue la logique inégalitaire. On estime ainsi que 14 % des élèves marocains sont inscrits dans des écoles privées, et jusqu’à 80 % dans les grandes villes comme Casablanca et Rabat.
            Lire aussi Au Maroc, la disparition des écoles publiques accélère la marchandisation de l’éducation
            Ces inégalités liées à l’éducation se prolongent sur le marché du travail, avec quatre caractéristiques fortes : un chômage élevé des jeunes (42,8 % des 15-24 ans en 2017) ; le problème des « NEET », ces jeunes qui ne sont ni étudiants, ni employés, ni stagiaires (29,3 % des 15-24 ans, soit 2 millions) ; l’exclusion des femmes du marché du travail ; et la part prépondérante de l’informel et de l’emploi précaire (80 % des emplois sont informels). Les écarts de rémunération sont également frappants : « Alors que le SMIG est de 2 570 dirhams mensuels [environ 237 euros], il faudrait 154 ans à une personne à ce niveau de salaire pour gagner l’équivalent de l’augmentation de la fortune sur une année de l’un des milliardaires du Maroc », écrit Oxfam.

            Tout comme l’éducation, le système de santé est synonyme de fortes inégalités. Le Maroc y consacre peu de moyens, contraignant ses citoyens à payer eux-mêmes (quand ils le peuvent) leurs dépenses de santé. Alors que dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, 36 % des dépenses de santé sont prises en charge directement par les ménages, au Maroc cette proportion monte à 51 %. Le secteur n’a pas échappé à la logique de privatisation. Résultat : le pays est 123e sur 188 pays au classement mondial de l’indice de développement humain (IDH), derrière la Tunisie (97e) et l’Algérie (83e).
            De forts déséquilibres territoriaux


            Le royaume reste aussi confronté à de forts déséquilibres territoriaux. Exemple avec l’accès à l’eau : si la quasi-totalité des urbains sont rattachés à un réseau d’eau potable, cette proportion tombe à 64 % dans les zones rurales, et même à 40 % dans la région de Tanger- Tétouan-Al Hoceima (nord). Cette dernière ville a été le théâtre d’un important mouvement social en 2017.

            Enfin, les inégalités entre hommes et femmes restent criantes. Selon le rapport mondial « Global Gender Gap », qui prend en compte la participation des femmes à l’économie, à la vie politique, leur accès à l’éducation et la santé, etc., le Maroc est classé 137e sur 144 pays. Malgré les efforts faits dans le domaine de la scolarisation, 41,9 % des Marocaines étaient toujours analphabètes en 2014 (contre 22,1 % des hommes), un nombre qui monte à 60,4 % en zone rurale. En 2009, 62,8 % des Marocaines disaient avoir subi une forme de violence.
            Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Maroc, le fléau des violences faites aux femmes
            Or, au lieu de participer à gommer ces inégalités, le système fiscal les accentue, selon Oxfam. Les recettes fiscales représentaient 26,4 % du PIB marocain en 2016. Un chiffre beaucoup plus élevé que dans beaucoup d’autres pays africains, mais qui ne permet pas de faire de la fiscalité un instrument de réduction des inégalités. En cause notamment : la TVA (30 % des recettes fiscales), un impôt inégalitaire car applicable à tous sans distinction de revenus ; le trop petit nombre de contribuables (le secteur informel étant prédominant), qui fait peser l’essentiel de l’effort sur les salariés du privé et du public ; ou encore la structuration des tranches d’imposition (le taux d’imposition augmente très vite dans les tranches basses et moyennes de revenus, mais atteint un plafond rapidement).

            S’y ajoute un impôt sur le patrimoine quasi inexistant. Quant aux sociétés, une grande partie d’entre elles échappent à l’impôt en se déclarant déficitaires. Ainsi, 82 % des recettes de l’impôt sur les sociétés proviennent de seulement 2 % des entreprises. En outre, les multinationales étrangères, dont les constructeurs automobiles français Renault ou PSA, bénéficient d’avantages fiscaux très importants.
            Sur la liste grise des paradis fiscaux


            Oxfam rappelle que le pays figure sur la liste grise (et non noire) de l’Union européenne des paradis fiscaux : des Etats « sous surveillance » qui ont jusqu’en 2020 pour réformer leur législation fiscale. Enfin, conclut l’ONG, « les questions de gouvernance privent également le Maroc d’importantes recettes fiscales ». Selon le Fonds monétaire international (FMI), la corruption coûte au pays 2 % du PIB, soit 20,7 milliards de dirhams en 2017 (environ 1,8 milliard d’euros à l’époque).
            Lire aussi La corruption au Maroc reste « endémique », malgré une « légère amélioration »
            Face à ces différents défis, l’ONG formule un certain nombre de recommandations censées faire de la fiscalité « un instrument de réduction des inégalités » : une meilleure progressivité de l’impôt, l’élargissement de l’assiette fiscale, la mise en place d’une fiscalité sur le patrimoine ou encore la fin des exemptions inefficaces. Oxfam rappelle le discours prononcé par le roi Mohammed VI devant le Parlement en octobre 2018, invitant à repenser le modèle de développement national, mais aussi la tenue des assises de la fiscalité, prévues les 3 et 4 mai. Autant d’occasions pour les autorités de montrer leur volonté politique de réduire les inégalités.
            Charlotte Bozonnet

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            • #36

              La Banque Mondiale dresse un rapport choquant sur la pauvreté au Maroc

              Sep 13, 2016 admins


              Un rapport des Nations Unies indique que le Maroc est l’un des pays de la région du Moyen Orient et d’Afrique du Nord qui souffre le plus de pauvreté et de restriction.

              Dans le rapport, il est précisé que 60% des Marocains vivent dans la pauvreté et dans le besoin. Cette partie de la population marocaine se divise en deux classes : les Marocains qui vivent dans la pauvreté extrême et les autres qui vivent dans un stade de pauvreté moyenne et qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires.

              Notamment l’éducation, la santé et enfin le droit au logement. En plus des droits élémentaires pour les enfants, tels le fait de jouer avec les autres enfants du même âge ou encore la lecture des livres.
              Le plus grand taux de ces Marocains qui vivent au bord de la précarité extrême a été confirmé par le rapport onusien et a démontré que le Maroc fait partie des pays les plus pauvres d’Afrique, à côté du Zimbabwe, du Mali, de la Somalie et du Gabon. Avec ces chiffres inquiétants, le Maroc atteint donc naturellement la 126ème position dans le classement de l’indice de développement humain dans les pays du monde.

              En plus de cela, le rapport ajoute plus d’informations sur le mode de vie des Marocains les plus pauvres. 25% de ces familles marocaines disposent tout au plus de trois livres pour leurs enfants contrairement aux familles marocaines aisées qui offrent à leurs progénitures plusieurs livres par enfant.

              Les enfants de ces familles ne peuvent pas non plus avoir le luxe de disposer de plusieurs jouets. D’après le rapport, seulement 19% de ces enfants peuvent se permettre quelques jouets.



              Qui dit pauvreté, dit manque d’éducation. A cela s’ajoute le mariage précoce des mineures qui a atteint le taux de 16% au sein de la population marocaine.

              Ce taux demeure en constante hausse au Maroc, contrairement aux voisins tunisiens et algériens où le taux de mariage de mineures ne dépasse pas respectivement les 2 et 3%.
              La discrimination chez les femmes marocaines existe et est plus prononcée chez les familles marocaines les plus pauvres.

              La plupart sont privées d’éducation, et ne peuvent pas avoir d’activité au sein des partis politiques. Le rapport souligne que les femmes issues de familles pauvres qui sont à la tête d’une entreprise ne sont qu’au taux de 4%. Un résultat assez faible en comparaison avec les femmes des pays africains, tel le Libéria où 30% des femmes issues des mêmes conditions sont à la tête d’entreprises.
              Ce n’est pas la première fois qu’un rapport international informe sur la situation tragique du Maroc en matière de pauvreté. Ils sont environ 5 millions de Marocains à vivre avec moins de 2 dollars par jour, en plus d’un million de Marocains qui vivent avec moins d’un dollar par jour.

              Selon le dernier rapport de la Banque Mondiale:

              18% de la population, soit près de 6 millions de personnes, vit en situation de pauvreté
              25% la population, soit près de 8 millions de personnes, vit au seuil ou en dessous du seuil de pauvreté ;
              50% de la population vivant au-dessus du seuil de pauvreté sont considérés comme » économiquement vulnérables » aux maladies et invalidités, aux intempéries, ou à la perte d’un emploi.
              40% de la population marocaine, soir 13 millions de personnes, font face soit à des difficultés pour maintenir un mode de vie modeste ou tout simplement pour survivre au jour le jour.
              2,5 millions d’enfants, principalement des filles rurales, ne vont pas à l’école
              83% des femmes en milieu rural sont toujours analphabètes

              L’Indice de développement humain est tombé du 117ème rang (1995) au 126ème rang (2003).



              Quels sont les solutions pour sortir de la pauvreté?

              La migration d’un ou de plusieurs membres de la famille, en particulier à l’étranger, est ressortie comme la principale stratégie des ménages pour se soustraire à la pauvreté et demeurer dans une situation de non pauvreté.

              Les envois de fonds des travailleurs à l’étranger, les salaires ou les retraites (en particulier d’un emploi en Europe) ont permis aux ménages d’épargner, de faire face aux crises, et simultanément d’investir dans des avoirs productifs pour lancer ou développer des activités génératrices de revenus et diversifier leurs moyens d’existence.

              Un salaire fait aussi qu’il est plus facile d’emprunter auprès des banques plutôt que de dépendre des organisations de microcrédit ou de relations. De plus, un portefeuille diversifié de moyens d’existence fait que si l’un d’entre eux s’écroule d’autres peuvent compenser.

              Les ménages tirent avantage de revenus réguliers et fiables, car ils peuvent épargner, planifier, survivre aux chocs, et investir dans des moyens d’existence secondaires.

              Des revenus stables ont aussi permis aux ménages d’accumuler des avoirs tels que de la terre ou leur propre logement, cette dernière établissant une nette distinction entre les ménages pauvres et non pauvres. L’habitation fait fonction d’assurance et d’actif productif – souvent les occupants en louent une partie pour en tirer un revenu additionnel


              Actulaités

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              • #37

                la pauvreté au maroc chiffre horrible



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                • #38

                  Maroc, près de la moitié des jeunes au chômage




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                  • #39

                    au Maroc.. les pauvres sont rejetés par les hôpitaux




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                    • #40
                      Edito – Maroc. Pauvreté : alerte maximalePartager :

                      Pauvreté au Maroc – Illustration. FADEL SENNA
                      La vidéo est d’une banalité cruelle : un vieux monsieur, artisan de profession, dans une minuscule échoppe de la médina de Fès, toujours en activité à 90 ans, les traits tirés par des nuits d’insomnie, décortique avec le calme légendaire des vieillards du cru la situation de milliers (voire de millions) de Marocains qui n’avaient pas besoin de la crise du Covid pour vivre en dessous du seuil de pauvreté.




                      Le personnage qui nous interpelle a la dignité de ces millions de Marocains qui vivent leur misère sans rien demander à personne. Pour enfoncer le clou il ouvre un vieux coffre en bois pour montrer les babouches qui s’accumulent sans trouver preneur ! La crise sanitaire avec son cortège de fermeture des frontières, d’interdictions de déplacement a fini par tuer le peu de vie qui restait encore dans les veines du secteur de l’artisanat.
                      3,4 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté


                      Qui incriminer pour la situation dramatique de ce lumpen prolétariat ? A qui demander des comptes ? Au ministre de tutelle qui s’est mis en quarantaine ou au gouvernement qui s’est mis aux abonnés absents dès l’apparition des premiers symptômes du Coronavirus ? Officiellement les cas de pauvreté extrême sont comptabilisés à 3,4 millions de Marocains, soit 10 % de la population du pays ! Et encore, il va falloir attendre le passage du tsunami du coronavirus pour revoir à la hausse ce chiffre. Et il suffit de voir la cohorte de mendiants et assimilés qui squattent l’espace public dans un pays, où les citoyens gardent encore beaucoup de dignité en eux pour ne pas céder à la facilité de la mendicité pour comprendre que la situation est grave.
                      Et pourtant l’argent coule à flot


                      Que fait le gouvernement pendant ce temps ? On se querelle sur une loi de finances qui semble faire l’impasse sur une crise sanitaire sans précédent et mis à part la fameuse opération de distribution d’aides financières directes débloquée durant les quatre premiers mois, le gouvernement enterre sa tête dans le sable en attendant que la tempête se tasse.

                      Pourtant ce n’est pas faute de solutions, mais la manne financière allouée aux programmes d’aide sociaux ne profite jamais aux véritables intéressés. Et là encore, le circuit de corruption est tellement bien huilé que des fortunes continuent de se créer à l’ombre de la gabegie étatique. Des fonctionnaires véreux aux faux bénéficiaires en passant par des bureaux d’études qui se payent sur la bête, l’argent coule à flot mais ne va jamais dans les poches qu’il faut. Au point où le chef d’Etat lui-même s’est alarmé dans son 19ème discours du trône du fait qu’il « était insensé que plus de 100 programmes de soutien et de protection sociale, de différents formats et se voyant affecter des dizaines de milliards de DHS soient éparpillés entre plusieurs départements ministériels et entre de multiples intervenants publics ».
                      L’indécence face à la pauvreté


                      La révélation, par la grande crise du Covid 19, de l’état pathétique de notre gouvernance est tombée comme un de ces bilans cliniques qui, brutalement, mettent à jour une “maladie grave”. L’homme de la rue savait le pays rongé par des maladies d’incompétence, de corruption et « d’hommes qu’il ne faut pas à la place qu’il faut ». Et le branle-bas des vérités distillées par la presse sur des rapports d’institutions officielles comme la Banque Centrale (évasion fiscale), la Cour des comptes (sur les élus véreux), les multiples condamnations sans incarcérations des tribunaux, l’image de ces croqueurs de deniers publics, partis vivre une retraite paisible, ajoutent de l’eau au moulin du ressentiment populaire. Désormais le désastre déchaîne les vérités captives et met à nu « le crony capitalism », capitalisme de connivence soutenu par des banques au service de l’usure et réfractaires aux véritables soldats de l’entreprenariat.

                      En réalité, nos soliveaux politiques qu’ils soient barbus, de gauche ou de droite, (les pires que le Maroc ait jamais connu) observent le pays tomber dans le déclassement national avec une sacrée dose d’évitements opportuns où l’on caresse le subalterne sans toucher à l’essentiel.

                      À l’heure critique où nous sommes, les alarmes venues de partout devraient pourtant peu à peu inquiéter l’élite du pays. Et, chez les politiques, baliser, en chiffres de feu, sous les coups de boutoir de la crise sanitaire notre proche avenir, seul moyen d’éviter à terme « la somalisation du Maroc ».

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                      • #41
                        https://www.carefrance.org/ressource...SS-final-1.pdf

                        Commentaire


                        • #42
                          De la misère et de l'humiliation

                          AU MAROC, LA PAUVRETÉ TOUCHE 24% DE LA POPULATION


                          Ils sont 9 millions de Marocains à être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté, d’après la Banque mondiale. Un chiffre sidérant qui est appelé à croître au vu de la politique d’austérité budgétaire du gouvernement.

                          Petit rappel d’une scène désolante encore fraîche dans nos mémoires: la bousculade qui a fait 15 morts (des femmes) et 5 blessés, le 19 novembre 2017, lors de la distribution de denrées alimentaires par une association locale à Sidi Boulaalam, petit bourg à une soixantaine de kilomètres d’Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi.

                          «Vingt-cinq kilos de farine, 10 kilos de riz, 5 paquets de sucre semoule, 5 boîtes de thé, 5 litres d’huile», c’est le contenu du pack d’aide alimentaire pour lequel des femmes sont venues en surnombre dont 15 y ont laissé la vie. C’est dire que le Maroc, ce n’est pas que Marrakech ou Casablanca, c’est aussi ces régions montagneuses coupées du reste du Royaume, privées presque de tout où végètent des millions de Marocains de «deuxième catégorie » en proie à un climat des plus durs et à la pauvreté extrême.

                          Faut-il attendre à chaque fois un organisme international de la trempe de la Banque mondiale pour se remettre en question et être choqué par des chiffres sur la pauvreté qui donnent à réfléchir? «Le nombre de pauvres et de non-pauvres risquant de basculer dans la pauvreté est étonnamment élevé», alerte la Banque mondiale dans un rapport de suivi publié le mardi 9 octobre 2019. Le chiffre a de quoi inquiéter: «Plus de 24% de la population, soit près de 9 millions de Marocains, sur 35,2 millions d’habitants en 2018, peuvent être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté ». Au sein de cette catégorie, on trouve, bien entendu, les personnes du troisième âge qui souffrent le martyre avec leur pension insignifiante, les veuves, les chômeurs… La Banque mondiale s’est penchée sur la situation économique au Maroc et sur les défis à relever, notamment, ceux liés à la pauvreté ambiante. L’institution de Bretton Woods prévient de cinq risques externes et internes qui menacent l’économie marocaine, dont la pauvreté.

                          Économie grippée
                          Dans son rapport, plusieurs facteurs expliquent cet état des lieux. D’abord, le ralentissement du PIB (2,7%, prévision 2019) dû à un «déclin de l’agriculture». La saison agricole 2018-2019 au Maroc a en effet été morose, principalement en raison de la rareté des pluies. Ensuite, le chômage est l’un des défis qui pèsent sur la croissance du Maroc. Selon la Banque mondiale, le taux de chômage au Maroc est «élevé en particulier pour les jeunes et les femmes», en dépit des indicateurs positifs sur sa baisse.

                          Globalement, la machine économique est grippée. «L’économie marocaine continue de tourner à un niveau inférieur à son potentiel, le secteur agricole non irrigué contribuant à sa volatilité et les autres secteurs enregistrant une reprise timide. Le PIB réel devrait continuer de ralentir pour atteindre 2,7% en 2019». Voilà le tableau que dresse la Banque mondiale de l'économie marocaine dans son rapport. Les experts de la Banque mondiale expliquent ce taux de croissance en deçà des attentes et du potentiel du pays par le recul de la production agricole (-2,1%). La croissance non agricole s'améliorera, certes, mais ne pourra pas compenser. Mais aussi par la contribution des exportations nettes, qui demeure négative, traduisant la faible compétitivité des exportations et la dépendance à l'égard des importations énergétiques. La faiblesse du taux de croissance ne se limitera pas à l'année 2019, à en croire les prévisions de la Banque mondiale. Cette dernière table sur un taux de croissance de 3,3% en moyenne en 2020-2021.

                          Austérité budgétaire
                          Les chiffres sur la pauvreté au Maroc sont élevés par rapport à ceux (non actualisés) du Haut-Commissariat au Plan. En janvier 2018, la ministre PJDiste de la Famille et de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social s’est basée sur les chiffres du HCP pour faire une déclaration qui a fait date. «Quand on gagne 20 dirhams par jour au Maroc, on n’est pas pauvre». La ministre PJDiste, invitée le 25 janvier 2018, à une rencontre de la Fondation Fkih Titouani, à Salé, avait estimé que nous ne pouvons parler de pauvreté, au Maroc, pour quelqu’un qui gagne 20 dirhams par jour.

                          Pour étayer son propos, et de manière encore plus gauche, Bassima Hakkaoui a fait appel aux statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP), insistant sur le fait que le nombre de pauvres, au Maroc, a reculé de 10 à 4 millions de personnes vivant avec 20 dirhams par jour, alors que les citoyens souffrant de pauvreté extrême, soit ceux qui vivent avec dix dirhams par jour, sont au nombre de 450.000. Elle avait enfoncé le clou en assurant que ceux qui gagnaient 3.000 dirhams par mois pouvaient subvenir à leurs besoins de première nécessité.

                          Des déclarations qui lui ont valu une volée de bois vert sur les réseaux sociaux. Faisant l’objet d’une campagne d’indignation, la ministre avait rétorqué en niant avoir fait ces déclarations tout en laissant entendre qu’elle était «victime d’une campagne d’intimidation».

                          Mais quoi qu’il en soit, cette histoire rappelle la difficulté au Maroc à délimiter un seuil de la pauvreté. En tout cas, la Banque mondiale s’est basée sur un seuil de dépenses de 5,5 dollars en PPA (parité de pouvoir d'achat) pour dire que 24% de la population marocaine peuvent être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté. Un chiffre sidérant qui est appelé à croître au vu de la politique d’austérité budgétaire du gouvernement. Et la solution à cette menace qui plane sur le pays n’existe pas dans les grandes lignes ou les mesures à demi-teinte de la loi de finances.

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                          • #43

                            SociétéLA MOITIÉ DES MAROCAINS VIT AVEC MOINS DE 1.000 DIRHAMS PAR MOIS

                            Par Abdelkader El-Aine le 23/01/2018 à 20h29 (mise à jour le 24/01/2018 à 19h04)




                            Un des quartiers pauvres de Casablanca, la capitale économique du Maroc.



                            © Copyright : Dr

                            Kiosque360. Un rapport récemment publié par l’ONG Oxfam met le doigt sur les inégalités au Maroc. Les avancées réalisées par le royaume ne semblent pas profiter à tous les citoyens.

                            En dépit des avancées réalisées par le Maroc dans différents domaines, les inégalités entre différentes couches de la société restent fragrantes. Les chiffres figurant dans le dernier rapport d’Oxfam donnent le tournis. L’on apprend ainsi que la moitié des Marocains vit avec moins de 966 dirhams par mois (11.589 dirhams par an).



                            Le quotidien Assabah, qui se fait l’écho de cette information dans son édition de ce mercredi 24 janvier, souligne que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) ne profite pas à tout le monde, en particulier aux femmes. «En tout cas, le SMIG ne suffit pas pour arracher les hommes et les femmes à la misère», commente le journal.



                            Toujours côté chiffres, le rapport susmentionné indique que plus d’1,5 million de Marocains vivent au-dessous du seuil de pauvreté, et sont donc incapable de subvenir à leurs besoins élémentaires. 4,2 millions de citoyens vivent dans la précarité.



                            Le taux de la pauvreté est plus élevé dans les campagnes où plus de 10% des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté.



                            Pour leur part, les villes illustrent les inégalités entre les deux sexes en matière d’emploi, sachant que seules 22% des femmes intègrent le monde du travail, contre 65% des hommes.



                            En revanche, souligne le rapport cité par Assabah, le niveau de pauvreté dans le royaume a reculé de 15,3% en 2001 à 4,8% actuellement.


                            Par Abdelkader El-Aine

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                            • #44
                              Au Maroc, sous les déchets, la plage


                              Malgré de nombreuses initiatives et des campagnes de communication pour garder les plages marocaines propres, celles-ci restent désespérément sales.

                              Laurent FilippiRédaction AfriqueFrance Télévisions

                              Mis à jour le 24/07/2018 | 09:20
                              publié le 24/07/2018 | 09:20

                              PartagerTwitterEnvoyer
                              Six photos de Fadel Senna illustrent ce propos.

                              1|6Depuis 2001, les autorités marocaines ont lancé plusieurs initiatives pour garder les plages propres. D’autant plus que les revenus du tourisme estival sont un gain important pour ce pays de 35 millions d'habitants. La Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement organise chaque année une opération Plages propres et des spots de sensibilisation sont diffusés à la télévision. Pourtant, les bords de mer de la capitale marocaine Rabat restent d’une rare saleté, jonchés de mégots et de détritus divers, explique l’AFP. FADEL SENNA / AFP

                              2|6Malgré des poubelles portant l’inscription "Gardez votre ville propre" le long de la petite plage des Oudayas, à deux pas de la vieille ville de Rabat, il y a plus de déchets par terre que dans les sacs plastique. "Malheureusement, les gens ne réalisent pas l'importance de garder les plages propres", se désole un jeune homme. Aux Oudayas, "les agents de collecte nettoient la plage de fond en comble dès le matin, mais le soir, les baigneurs la laissent encore plus sale", assure un responsable municipal. "Il faudrait peut-être utiliser des mégaphones pour sensibiliser les gens et embarrasser les pollueurs", poursuit-il. FADEL SENNA / AFP

                              3|6Chaque été, la presse marocaine publie des reportages révoltés sur l'état de différentes plages de l'Atlantique et de la Méditerranée. Et les réseaux sociaux ne sont pas en reste. "Les gens sont dégueus", "il n'y a pas de police de l'environnement", "faudrait plus de poubelles et les vider tous les matins"… sont quelques-uns des messages publiés sur la page Facebook du collectif Save Casablanca. FADEL SENNA / AFP

                              4|6Mais si le sable est sale, la "situation n'est guère meilleure une fois sous l'eau", fait remarquer un nageur. Pourtant, selon le secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement, l'analyse de 165 plages a montré cette année que 97% des eaux étaient "conformes aux normes de qualité microbiologique" en début d'été, contre 72% en 2002. Mais seules 21 des 40 plages qui ont candidaté cette année au label international Pavillon bleu ont été jugées en conformité avec les critères requis: qualité de l'eau, aménagement et gestion, sécurité, information et éducation. FADEL SENNA / AFP

                              5|6Mohamed el-Machkour dit "Hamouda", 45 ans, président de l'association sportive Al Marjane, confirme ce constat: "On assiste ces dernières années à une hausse de la pollution des eaux en raison d'un manque de sensibilisation. (…) Nous ne prétendons pas au nettoyage intégral des eaux de la mer et du fleuve, mais nous voulons faire passer un message sur l'importance de la protection de l'environnement, surtout pour les jeunes et les enfants." Après deux heures sous l'eau, les plongeurs remontent en brandissant des détritus en tout genre, barres de fer, bouteilles en plastique, déchets domestiques. FADEL SENNA / AFP

                              6|6Cette année encore, de nombreuses initiatives vont essayer d’éduquer les gens. Pour encourager les gestes citoyens, les ambassades des pays scandinaves ont organisé début juin une opération de nettoyage collectif sur la plage des Oudayas. Et début juillet, une association locale a invité des plongeurs bénévoles à curer les fonds de la marina de Salé, port de plaisance situé sur le fleuve Bouregreg, en face des Oudayas. FADEL SENNA / AFP

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                              • #45



                                >
                                > Avril 2020, pages 4 et 5
                                3 traductions
                                Entre tourisme et grands projets, les impasses d’un modèle de développement
                                Au Maroc, « on te traite comme un insecte »



                                Reconnaissant que le modèle de développement du Maroc n’a pas atteint ses objectifs, notamment en matière de création d’emplois, les autorités du pays réfléchissent à une nouvelle stratégie. Une réflexion entamée dans un contexte marqué par l’aggravation des inégalités, par le retard accumulé dans des domaines tels que la santé et par la persistance de la contestation populaire incarnée par le « hirak » du Rif.

                                Un reportage de Pierre Puchot


                                Au Maroc, « on te traite comme un insecte »
                                playHicham Gardaf. — Sans titre 2, de la série « Intersections », Tanger, 2015
                                © Hicham Gardaf - Galerie 127, Marrakech
                                Où va le Maroc ? Personne ne sait répondre à cette question. Pas même le roi Mohammed VI. Il a officiellement reconnu les limites d’un modèle qui, en 1999, a pourtant assuré le passage du régime du défunt Hassan II, son père, au sien (1). « Le devoir de clarté et d’objectivité impose de nuancer [le] bilan positif, dans la mesure où les progrès et les réalisations d’ores et déjà accomplis n’ont malheureusement pas encore eu des répercussions suffisantes sur l’ensemble de la société », répétait encore le souverain à la veille de la Fête du trône, en juillet 2019 (2).

                                Ce modèle, c’est celui d’une monarchie toute-puissante qui assure la promotion d’une économie ultralibérale à travers des organismes publics pour la réalisation de projets spectaculaires : ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Casablanca-Tanger, zone économique et industrielle Port Tanger Med, théâtre Mohammed-VI à Casablanca, nouvelles autoroutes… Des grands projets qui, certes, séduisent à l’international, et qui ont permis au roi de passer le cap des vingt ans de règne sans que la presse, y compris française, écorne son image. De Paris ou du centre-ville de Rabat, le pays semble toujours cet aigle tutoyant (sans pétrole !) les sommets de l’économie africaine et s’intégrant sans peine dans les chaînes de valeur mondiales, en devenant par exemple un producteur de poids dans les secteurs automobile et aéronautique (3).

                                Mais, au Maroc, les illusions s’évaporent comme les nappes phréatiques sous la double ponction du tourisme de masse — qui sera certainement très pénalisé par l’épidémie de Covid-19 et de l’agriculture intensive (lire « La sécheresse aggrave les difficultés du Royaume »). Dans le sillage du discours tenu par le palais, la théorie du ruissellement a cédé la place à la critique autorisée d’une répartition des richesses insuffisante. Dans leurs derniers rapports, la Cour des comptes, la Banque Al-Maghrib (la banque centrale) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont tous trois alerté sur les problèmes structurels du pays.

                                En apparence, tout va bien : croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) prévue de 3,5 % en 2020 (4), indice des prix à la consommation maîtrisé (+ 0,6 %), taux de chômage à 9,2 % en 2019 (9,8 % en 2018) (5). Fin octobre, devant un public garni de représentants internationaux (Allemagne, Suisse, Banque mondiale, etc.), le premier ministre Saadeddine El-Othmani posait tout sourires devant une superbe pâtisserie ornée d’un nombre : « 53 », comme la place du Maroc au classement Doing Business — ou « indice de facilité de faire des affaires » — 2020, établi chaque année par la Banque mondiale. Le royaume y a progressé de sept rangs (6).

                                Pourtant, seule une minorité a la chance de recevoir une part du gâteau. Le Maroc de Mohammed VI change d’allure dès que l’on évoque les indices qui comptent : compilation de tous les facteurs qui révèlent l’état d’une société, l’indice de développement humain (IDH) établi par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ne ment pas : en 2019 (7), le pays s’y classait à la 121e place dans la catégorie « développement humain moyen », loin derrière l’Algérie (82e) et la Tunisie (91e), qui tous deux figuraient dans la partie « développement humain élevé ». De quoi agacer l’élite marocaine, qui, vantant les mérites du royaume, insiste souvent sur les situations conflictuelles chez ses voisins.

                                Cette 121e place traduit une réalité très crue. « Il y a 10 % de citoyens en situation de pauvreté extrême, totale », explique Taïeb Aisse, spécialiste du développement territorial, qui collabore avec le gouvernement actuel, dominé par le Parti de la justice et du développement (PJD, à référentiel islamique). « C’est-à-dire qu’ils n’ont rien. Aucun revenu. C’est très dangereux ! » Outre ce dénuement absolu, la classe moyenne souffre elle aussi de l’écart abyssal entre ce que l’on nomme ici la « vitrine » et le pays réel.
                                Le pays a pris du retard dans l’éducation


                                Cette vitrine est bien visible lorsqu’on se déplace dans le nord du pays. La gare Casa-Voyageurs est aussi lumineuse que celles de Rabat ou de Tanger. Mais, à travers les vitres du TGV — aux trois quarts plein — qui file à 314 kilomètres par heure le long de l’océan, on aperçoit, dès les premières minutes, de vastes étendues de terre battue partiellement jalonnées d’habitations de tôle, de parpaings ou de béton. Les autorités ont vidé les bidonvilles emblématiques, comme celui de Sidi Moumen, poche de pauvreté aux portes de Casablanca qui abrita les terroristes auteurs des attentats de 2003. Peu à peu, les habitants ont été relogés ailleurs, dans de grands ensembles, des dizaines d’immeubles identiques de cinq étages au maximum. Sans infrastructures ni transports, ces cités bâties à la hâte rappellent les choix de la France au cours des années 1950-1960, dont ses banlieues ne se sont jamais remises. On ne résorbe pas ici la pauvreté : on la déplace, loin des centres-villes et des visiteurs étrangers.

                                Achevée l’an passé, la promenade de Tanger, qui longe la plage, a fait disparaître les vieux bistrots, chassé les badauds alcoolisés et les marchands de drogues diverses. La nuit, les remparts illuminés qui bordent la médina offrent un point de vue unique sur la baie de Gibraltar. Mais les préoccupations de la population sont ailleurs. « Le Maroc, c’est simple : il n’y a rien à faire, la galère est partout, même pour retirer le moindre papier administratif… On te traite comme un insecte », soupire Mme Samira T., 30 ans, enseignante dans un collège public de la ville. Son expérience personnelle illustre le retard du pays dans l’un des domaines pris en compte par le PNUD pour son classement : l’éducation.

                                « J’ai enseigné quatre ans dans un environnement difficile, à Fnideq, une ville très conservatrice d’où sont partis beaucoup d’hommes ayant rejoint l’Organisation de l’État islamique. À ma mutation à Tanger, je pensais que mon quotidien allait s’améliorer. Mais non, au contraire : ça a été le vrai début de l’enfer. » Dix-huit mois d’une dépression traitée aux anxiolytiques, dont la jeune femme se remet à peine. « Pourtant, le quartier n’est pas spécialement pauvre. Les élèves ont presque tous des tablettes. Mais les conditions d’enseignement sont insupportables », explique celle qui s’apprête ce jour-là à donner un cours de français à une classe de… quarante-neuf élèves ! Et ce pour 520 euros par mois. « J’ai grandi dans un village perdu, dépourvu de tout. Mais au moins, avec l’école publique, on avait une chance de s’en sortir. Aujourd’hui, le niveau est très bas. »

                                Les familles qui le peuvent se tournent vers les écoles privées, aux niveaux pourtant aussi hétéroclites que ceux du public. Cette situation critique est soulignée par de nombreux rapports, marocains et internationaux. Une étude de la Revue internationale d’éducation de Sèvres juge « vitale une réforme radicale qui permettra au système éducatif marocain de progresser et de remplir ses missions (8) ». En décembre 2017, alors qu’il vient d’être nommé chef du gouvernement, M. El-Othmani évoque une mesure-choc : la fin de la gratuité de l’enseignement supérieur. Un choix que ne valide pas le CESE. « On fait payer les gens deux fois : d’abord avec les impôts, puis en les poussant à aller dans le privé », commente son président, M. Ahmed Reda Chami, ancien cadre de Microsoft qui a été ministre de l’industrie de 2007 à 2012. Le premier ministre défend pourtant cette mesure, ainsi que son bilan. « Nous avons fortement réduit le nombre d’élèves par classe. Nous sommes plutôt autour de quarante, désormais. Quarante-neuf élèves, c’est l’exception, nous assure-t-il. De manière plus générale, nous avons réduit la pauvreté de moitié depuis 2004. Le Maroc avance ! » Mme T., elle, ne rêve que de quitter le pays. D’ici deux ans, espère-t-elle, elle résidera au Canada, où elle aura « retrouvé [sa] dignité ».

                                Deuxième critère, lui aussi pris en compte dans le classement de l’IDH : la santé. « Au Maroc, c’est simple : c’est tout un système de santé qu’il faudrait créer », déplore M. Othmane Boumaalif. À 38 ans, ce médecin généraliste appartient à la génération des militants du mouvement dit « du 20-Février », apparu en 2011 dans le sillage des révoltes populaires en Tunisie et en Égypte. Il préside Anfass (« souffles » en arabe) démocratique, une association qui produit régulièrement des notes sur l’économie et la société. « Le problème est structurel : nous n’avons pas de première ligne, le médecin traitant qui ausculte puis oriente le patient selon sa pathologie. Au Maroc, le patient va soit chez le médecin, s’il obtient un rendez-vous avant six mois, soit au centre hospitalier universitaire [CHU], quand il existe, soit au dispensaire… C’est le chaos total, et les gens ont souvent recours à l’automédication. » Que pense-t-il des établissements flambant neufs construits en partenariat avec les États du Golfe ? « On bâtit une poignée d’hôpitaux-vitrines, très bien équipés. Mais personne ne peut se les payer ! À côté, le Maroc demeure un gigantesque désert médical, d’autant que beaucoup de nos praticiens émigrent en Allemagne, où leur diplôme est désormais reconnu. »

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