
Plus d’une vingtaine de détenus d’opinion ont été remis en liberté ce mercredi 30 mars, indique le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
C’est en milieu de l’après-midi que la vague de remise en liberté provisoire a été ouverte avec l’annonce par l’avocat Me Zine Boukhari, de la sortie de prison du militant et activiste Brahim Lalami. Ce fut alors une succession d’annonces concernant d’autres militants, journalistes, activistes et simples citoyens, détenus à travers plusieurs wilayas.
Parmi les personnes libérées, affirme le CNLD, figurent le journaliste Abdelkrim Zeghileche et le chercheur algérien vivant au Canada, Lazhar Zouaïmia, arrêté le 19 févier à l’aéroport de Constantine, et placé sous mandat de dépôt pour plusieurs chefs d’inculpation dont «apologie du terrorisme» et «financement d’une organisation terroriste».
À Tlemcen, le militant de la LADDH, Faleh Hamoudi à également été libéré. Ce dernier a été condamné le 20 février dernier à 3 ans de prison ferme.
Toujours dans la même wilaya, 6 militants, en l’occurrence Ahmed Mellouk, Abdelhakim Bellabas, Fawzi Bachir, Mokhtar Mbarki, Mohammed Lazzaoui et Reda Zeroual, ont été remis en liberté provisoire, ajoute le CNLD.
Chouaib Merabet, Nacer Benaissa et Hicham Debache (Setif), Hocine Boukezouha (Alger) et Mohamed Hocine (Boumerdes), Fayçal Drid et Abdelaziz Boukhanoufa (Batna) ainsi que Mourad Bougherara (Ouargla), ont aussi été libérés provisoirement.
Décision politique ?
Aucune voix officielle, il est vrai, n’a annoncé ni encore est sortie pour apporter des précisions sur cette vague de libération provisoire de détenus d’opinion. Toutefois, la simultanéité des décisions qui ont touché un nombre important de détenus, laisse croire à une décision politique prise en haut lieu.
Même si les concernés ne soient pas totalement acquittés des accusations pour lesquelles ils sont poursuivis, il n’en demeure pas moins que cela leur permettrait de se défendre lors de leurs prochains procès, en étant en dehors des barreaux. Une souffrance en moins à la veille du mois de ramadhan et pour eux et pour leurs familles.
Les avocats ne s’attendaient pas
Par ailleurs, cette vague de remises en liberté provisoire, intervient après des appels de plusieurs ONG de défense des droits humains dont Amnesty International et de la Rporteuse des Nations unies pour les droits de l’Homme, aux autorités algériennes, pour la libération des détenus d’opinion et du Hirak.
Il faut dire que personne ne s’attendait à cette vague, même au sein du collectif des avocats de la défense. « Que se passe-t-il ? », s’est demandée maître Fatiha Rouibi, sur sa page Facebook, confirmant la libération de certains détenus. Pourtant, rappelle l’avocate, « de nombreuses demandé de liberté provisoire déposées auparavant ont été rejetées ». « Les familles dont les détenus n’ont pas été remis en liberté doivent déposer des demandes », a-t-elle encore plaidé.
En février 2021 à l’occasiondu 2e anniversairedu Hirak, le président Abdelmadjid Tebboune a décrété une grâce présidentielle touchant à 59 détenus d’opinion. Une démarche qui s’inscrivait dans le cadre de mesures d’apaisement.
La vague de ce mercredi, a-t-elle les mêmes objectifs ? Wait and see…
Inter-lignes
Par Aissa Moussi
30 mars 2022
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