
Maghreb Émergent
S. Boudour
Durée de lecture : 4–5 minutes
Le journal français L’Opinion rapporte que les autorités algériennes ont décidé d’abandonner le projet du port d’El Hamdania, situé dans la wilaya de Tipaza, au nord du pays, en raison de la hausse considérable de son coût depuis son lancement sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.
Estimé initialement entre 3,3 et 5 milliards de dollars, le projet devait être partiellement financé par un prêt de la Banque chinoise d’import-export (Exim Bank).
Il était piloté par une coentreprise algéro-chinoise baptisée « SBI Hamdania », détenue à 51 % par la partie algérienne et à 49 % par la partie chinoise.
La réalisation du port était prévue sur une période de 7 à 10 ans, avec une mise en service partielle envisagée quatre ans après le démarrage effectif des travaux.
Ce port en eau profonde — avec une profondeur supérieure à 20 mètres — devait permettre l’accueil des plus grands navires du monde, alors que la majorité des ports algériens actuels ne dépassent pas 12 mètres de profondeur.
Lancé en 2015, en partenariat avec les groupes chinois China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et China Harbour Engineering Company (CHEC), le projet visait à réduire la dépendance vis-à-vis des ports des pays voisins et à faire de l’Algérie une plateforme logistique régionale entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.
Le complexe portuaire devait couvrir une superficie totale de 3 100 hectares, dont 1 200 hectares pour le port lui-même, et 1 900 hectares pour une zone industrielle et logistique attenante, connectée aux réseaux routier et ferroviaire.
Le port devait comprendre 23 quais répartis en plusieurs zones, avec une capacité annuelle de 6,5 millions de conteneurs et 25,7 millions de tonnes de marchandises. Il devait permettre de réduire à moins de 20 jours le délai d’expédition vers l’Asie du Sud-Est.
Selon L’Opinion, l’Algérie aurait finalement choisi de réorienter sa stratégie vers le développement et la modernisation de ses ports existants, afin d’en accroître les capacités dans le cadre d’une vision visant à positionner le pays comme un carrefour logistique entre l’Europe et l’Afrique.
Dans cette optique, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, le 2 juin, Rodolphe Saadé, président-directeur général du groupe français CMA CGM, troisième armateur mondial dans le transport maritime de conteneurs.
Bien qu’aucun accord officiel n’ait été signé à ce stade, le journal précise que les discussions ont abordé divers volets, et que CMA CGM espère conclure un accord définitif d’ici septembre prochain.
Présente en Algérie depuis plus de 40 ans, CMA CGM y opère dans neuf ports et détient la plus grande part du marché du transport maritime.
Lors de sa visite, Rodolphe Saadé s’est dit optimiste quant à l’avenir du partenariat avec l’Algérie :
« Nous croyons fermement au potentiel de ce pays et souhaitons continuer à y développer nos activités. »
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