Il faut noter tout de même que l'apparition de la philosophie chez les grecs pose plus de questions qu'elle n'en résoud. Car cet "amour de la sagesse" présuppose justement l'existence préalable d'une sagesse qu'il faudrait aimer.
Dans ce sens, la philosophie ne semble pas tant être le début d'une nouvelle façon de penser que la décadence d'une forme de sagesse supérieure. Giorgio Colli l'exprime magistralement dans son ouvrage "La naissance de la philosophie".
Dans ce sens, la philosophie ne semble pas tant être le début d'une nouvelle façon de penser que la décadence d'une forme de sagesse supérieure. Giorgio Colli l'exprime magistralement dans son ouvrage "La naissance de la philosophie".
Les origines de la philosophie grecque, et donc de la pensée occidentale tout entière, sont mystérieuses. [...] Platon appelle «philosophie», amour de la sagesse, sa propre recherche, sa propre activité éducative, liée à une expression écrite, à la forme littéraire du dialogue. Et Platon se tourne avec vénération vers le passé, vers ce monde où les «sages» avaient véritablement vécu. D’autre part, la philosophie postérieure, notre philosophie, n’est autre qu’une continuation, qu’un développement de la forme littéraire introduite par Platon; et pourtant cette dernière surgit comme un phénomène de décadence, puisque «l’amour de la sagesse» est en deçà de la «sagesse». En effet l’amour de la sagesse ne signifiait pas pour Platon une aspiration à quelque chose qui n’avait jamais été atteint, mais plutôt une tendance à récupérer ce qui déjà avait été réalisé et vécu.
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