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Quelle est l'etymologie de bournous et couscous?

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  • #76
    Azul human,

    Je te remercie beaucoup pour ce corpus plus qu'intéressant. J'ai quand même quelques remparques sur sa pertinence.

    Semitique,Arabianique/Lybicoberbere

    1/nky/ng=to kill (tuer;il ya eu deletion du "y" en Libyque)

    En tamazight, ce n'est pas ng, mais ngh ( le gh est prononcé comme le r grasseyé ou parisien)

    2/qr'/gr=to call (il ya eu deletion du "hamza" en Libyque, notez bien qu'il s'agit d'une racine lislakh presente aussi au proto indo-europeen gwel=to call)

    En arabe, la racine qr veut plutôt dire lire. C'est son premier sens. Alors qu'en tamazight ghr veut plutôt dire dans un premier sens appeler, et lire par la suite. En tous les cas, cette racine peut avoir plusieurs sens.

    3/msy/ns=to sepnd the night (deletion de "y"=>peut etre racine lislakh avec le proto indo-europeen "nok"=nuit par centumisation[cad k,c<=>s])

    Là, je n'ai rien à dire. Il y a une similitude. Mais très lointaine quand même.

    4/hbt/wt=to strike (changement phonetique characteristique du Libyque b=>w et deletion
    de h aussi une characteristique du libyque)

    C'est un peu tiré par les cheveux le rapprochement.

    5/sb'/sw=to drink (b=>w+deletion de hamza)

    Difficile de voir la similitude.

    6/'wsh/wsh=to give(deletion de hamza)
    Je ne connais pas cette racine en tamazight. Je connais plutôt fek ou ef.

    7/wsn/zn=to sleep

    Idem. Pour dormir, on dit plutôt ttes, gwin

    8/rdh/rz=to break

    Le rapprochement est vraiment tiré par les cheveux. D'autant plus que le le z de rez est emphatique. Et en tamazight, un son emphatique et un son normal peuvent avoir des sens différents : izi: mouche ( le z est normal) ; iZi ( le z est emphatique), la visicule bilaire.

    9/skb/sku=to lay down(b=>w=>u)

    Je ne connais cette racine dans ce sens. Sku chez moi veut plutôt constuire.

    10/zhr/zr=to see(deletion de "h")

    Difficile quand même à faire le rapprochement. D'autant plus que le z de zr est emphatique.

    11/wq'/ag=to happen, to befall (supression de "w")

    Je ne connais pas ag dans ce sens.

    12/asy/z=to make(par simplifcation phonetique)

    Inconnu pour moi et en arabe et en tamazight.

    13/yp/af=to find(idem)

    Un peu tiré par les cheveux.

    14/ws'/as=to go toward, to gather (idem)

    Inconnu pour moi et en tamazight et en arabe.

    15/'dw/ddu=to go (idem)
    Oui, mais... è

    16/'ny/imi=to say (idem)
    Ce n'est pas imi, mais ini (dire)

    17/dry/ddr=to live(idem)
    Oui, mais...

    Les liens en le tamazight et l'arabe sont vraiment très ténus. Mais il y en a toujours. Si on suppose qu'ils existent. En tous les cas, il faut vraiment les chercher, car le tamazight a suivi sa propre évolution pendant une longue période. Idem pour l'arabe.

    Qui aurait pensé par exemple que le mot hawa( air en arabe) et azwu ( air en tamazight) sont le même concept. En fait, en tamazight, dans certains cas, on peut permuter le h par le z et inversement. Le meilleur exemple est Houara, qui est une tribu amazigh qui se trouve un peu partout en Afrique du Nord, mais qui est originaire de Zouara en Lybie.
    Le Tamazgha, c'est la terre des Amazighs.

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    • #77
      salam
      1/Si vous lisez le pdf que j'ai poste,vous pouvez avoir une idee des sound changes en les langues libyques, par exemple q=>gh.
      2/Il ne s'agit pas d'Arabe mais de proto Semitique/Arabianique cad l'ancienne langue qui a donne naissance a l'Arabe entre autre, par exemple le "g" proto Semitique a donne naissance au son "dj" en Arabe, neanmoins il ya le verbe qarra=dire en Arabe.
      3/le sound change m=>n est tres commun en Libyque (voire le pdf que j'ai poste du linguiste Salem Chaker)
      4/non, il faut avant tout lire l'explication complete des sound changes en Libyque, en Libyque le "h" initial disparait et le b=>w.
      5/idem b=>w (ces sound changes sont communs a l'interieur meme des langues Libyques comme on peut apprendre dans le papier de Salem Chaker)
      6/ et7/il s'agit de la langue proto Libyque et non des langues et dialects qui descendent,les linguistes libycistes se basent surtout sur la langue Naffusi d'est Libye sud Tunisie car celle la plus archaique et conservative (=>la plus proche du proto Berbere)+la langue Touareg qui a mieux conserve les racines et reflexes libyques.
      8/le dh semitique est aussi emphatique رضض
      9/glissement semantique
      10/idem, ici aussi le z est emphatique (l'auteur use des signes speciales que je n'ai pas dans le qualifier comme par exemple un z et au dessous un point)ظهر ẓahr
      12/on ne peut connaitre tous les mots Arabes (lisan al 3arab a plus de 5 millions de mots)et Libyques
      13/le "p" proto semitique a evolue en "f" en proto libyque
      14/idem que 12
      16/en proto libyque c'est "m" et a evolue en (en votre dialecte entre autres)"n"
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      • #78
        Voila une quotation de ce papier, pour l'explication de ces changements phonetiques:

        Le poids des bi- et mono-consonantiques est plus troublant car ils sont particulièrement bien
        représentés dans le vocabulaire fondamental : la plupart des verbes usuels n'ont qu'une ou deux


        consonnes radicales :
        ili "être" ; as "arriver" ; af "trouver" ; ©© "manger"; yy/fifi "laisser"; sw "boire" ;


        ddu


        "aller"... Cependant, la comparaison interdialectale et les recherches diachroniques montrent

        qu'une grande partie de ces racines courtes sont d'anciens triconsonantiques ayant perdu une ou deux


        consonnes en raison d'une usure phonétique particulièrement forte en berbère (Cf. § 6. "Phonologie").


        Ce processus de réduction commence à date très ancienne ; certains cas de disparition de consonnes ne


        peuvent être mis en évidence que par comparaison avec le sémitique (et sont donc "pré-berbères") :


        a)- Disparition ou confusion de certains ordres d'arrière (vélaires-pharyngales-laryngales), de certaines


        labio-vélaires et nasales :



        Sémitique Berbère



        lbs


        "vêtir" ls "vêtir"


        lbb


        "coeur" ul "coeur"


        fil


        "éléphant" ilu "éléphant"


        fwm


        "bouche" imi "bouche"


        mwt


        "mort" mm(t) "mort/mourir"


        wqd


        "brûler" qqd "passer au feu" et d "cendre"




        ly
        "haut" aly "monter, suspendre"




        yn "source" anu "puits"




        •ts "éternuer" s "rire"


        Ì


        rq
        "brûler" r/rg "brûler"


        p'd


        "pied" afud "genou"


        qr'


        "crier" r/qqar "appeler/crier"


        lsn


        "langue" ils "langue"



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        • #79
          Mais il se poursuit encore à l'intérieur du berbère, quasiment sous nos yeux, puisque la
          comparaison des dialectes actuels, ou l'examen des séries dérivationnelles, permettent très souvent de
          restituer une troisième - voire une seconde - consonne "faible" (Basset 1948 ; Prasse 1957) :
          b)- Disparition pan-berbère de radicales /w/ ou /y/, représentant elles mêmes souvent d'anciennes
          consonnes postérieures ou labiales chamito-sémitiques :
          tter "mendier", qqen "lier", ffe"sortir",
          ssen/issin
          "savoir", ffer "cacher"... tous bilitères à première radicale tendue, dans lesquels la tension
          initiale est la rémanence d'un ancien /w/ radical initial, comme l'attestent tous les dérivés verbaux et
          nominaux apparentés, à vocalisme initial /u/ constant, voire à /w/ radical conservé :
          tter
          tuttra, suter < WTR ; qqen tuqqna/uun, aswen/taweni < WΩN ; ffetuffa, ufu,
          ssufe
          < WFΩ ; ssen ussun, tussunt, amussen/amusnaw, tamusni < WSN ; ffer tuffra, ufur <
          WFR
          c)- Disparition dialectale (berbère nord) de radicales /w/ (ou /h/ ?), /y/ :
          - a
          "prendre" < aw; annay/ny "voir" < hny/wny ; ks "paître" < KSW ; tasa/awsa "foie" ;
          tala
          /tahala "fontaine/source" < HLW (?).
          d)- Vocalisation régionale de radicales /w/ et /y/ traitées en /u/ et /i/ stables ou instables :
          - ttu
          "oublier" (berb. nord) < itaw-ttew (touareg) ; tti < tty "retourner, renverser"
          - kabyle :
          ndu (nda) "baratter" < ndw (touareg, Maroc)
          - fsu
          "bourgeonner, s'épanouir" < fsw/fsy
          - ddu
          "aller (avec) < ddw < wdw : Cf. touareg : idaw-ddew "aller en compagnie" et Maroc : tawada
          "marche, fait d'aller"
          - amenzu
          "précoce" d'un radical nzi < nzy "être au matin, être le premier" (touareg).
          Dernière modification par humanbyrace, 28 juin 2010, 13h04.
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          • #80
            e)- Chute dialectale de radicales labiales ou nasales :

            - kabyle, Maroc central... :
            kker, "se lever" < nker (touareg, Maroc)
            - kabyle (local.) :
            ages "ceindre" < bges
            - berb. nord :
            ass "jour", mais chleuh (localement) : asf "jour", dans lequel on décèle un ancien
            nominal déverbatif (nom d'instrument en
            s-) du radical F/FW "faire jour" ; d'où : ass < asf < *a-S-FW
            = "période de jour".
            - touareg, chleuh, kabyle :
            kf/fk "donner" > Maroc central, Mzab, Ouargla : "donner" (< ak(k) <
            kf/fk
            ). A noter que la forme intermédiaire ak(k) est attestée, y compris dans les parlers ayant fk/kf,
            comme radical du thème d'aoriste intensif : kabyle :
            ttakk, chleuh : akka, touareg : hakk
            *WKF/WFK).
            f)- Assimilations et fusions dialectales de consonnes consécutives de localisation voisine :
            - md > nd > dd :
            mdy > ndy > addy (> ady) "tendre un piège"
            - ld > ll :
            ldy > lly "tirer, ouvrir"
            - sk > šš :
            isker > iššer "ongle" ; iskew > iššew "corne" ; uÒkay > uššay "lévrier"...
            - tk/dk >
            ©© > šš : kr > •tkr > šša® > aša® "remplir" et, très probablement : *tkš > (touareg) > ©©
            (kabyle) >
            šš (chleuh) "manger" (la dentale initiale étant confirmée par la forme pan-berbère de
            l'intensif :
            tatt/tett, que l'on peut supposer issu d'un *tatkš).



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            • #81
              Même pour les monolitères les plus fondamentaux et les plus stables à travers l'ensemble
              berbère, il est souvent possible de montrer qu'ils proviennent d'anciens trilitères :
              ili/l "posséder" (pan-berbère), mais kabyle : ayla "propriété, bien" et touareg (et kabyle) : tilawin
              "possessions, biens, femmes" autorisent à poser un radical primitif :
              *YLW "posséder".
              iri/r "aimer/vouloir" (pan-berbère), mais touareg méridional (local) : erh "aimer/vouloir", Ghad. eber

              et chleuh :
              tayri "amour", amarg "nostalgie, poésie" permettent de poser une racine *WRY ou *YRW.
              ini "dire" (pan-berbère), mais le prétérit nni/nna (pan-berbère) et l'aoriste intensif touareg ganna sont


              la trace de deux autres consonnes radicales (<
              *YNW/WNY ?).
              i"nuit" (berbère nord), mais ißeGhadames et éhetouareg indiquent l'existence d'une ancienne


              radicale initiale, confirmée par les données morphologiques : annexion à voyelle constante, sing. :
              yi;
              plur.
              aan > waan-wuan). La forme particulière (-an) du suffixe de pluriel (i/aan) est, elle aussi,
              l'indice d'une autre radicale, qui a laissé sa trace dans le timbre de la voyelle /a/ (< /w/, /h/ ?). D'où :
              i
              <
              *YWΔ ou *YΔW).
              En définitive, l'examen - interne ou externe - des radicaux non trilitères du berbère montre que
              beaucoup d'entre eux peuvent être ramenés à des séquences de trois consonnes. Ces correctifs apportés,
              on aboutit pour le berbère à un état de choses somme toute assez comparable à celui du sémitique
              : une prévalence nette des racines lexicales triconsonantiques, qui n'exclut pas, bien entendu, un
              noyau de vrais bilitères que l'on postule aussi généralement à un stade proto-sémitique. Mais, et c'est
              sans doute là une pierre d'achoppement à tout progrès en matière de comparatisme berbère, le travail
              de reconstruction lexicale est à peine ébauché ; on en devine plus ou moins les grandes lignes ; dans
              quelques cas favorables, la restitution des formes primitives est d'ores et déjà acquise, mais pour
              l'essentiel du fonds des radicaux à une ou deux consonnes, les recherches de diachronie interne restent
              à faire. Il nous manque toujours un dictionnaire étymologique du berbère (où, à tout le moins, des
              principales racines berbères) qui permettrait une comparaison lexicale systématique avec les langues
              apparentées.

              Dernière modification par humanbyrace, 28 juin 2010, 13h10.
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              • #82
                6. LA PHONOLOGIE
                Le système phonologique (consonantique) fondamental du berbère (Basset 1946 et 1952 ;
                Galand 1960 ; Prasse 1972), comparé à celui du sémitique (Cantineau 1960), apparaît comme un
                système fortement réduit. Les lacunes principales sont les suivantes :
                a)- Disparition presque totale des ordres postérieurs : laryngales, pharyngales et même
                partiellement vélaires. Les phonèmes d'arrière attestés dans la langue actuelle proviennent presque tous
                d'emprunts à l'arabe, en dehors de quelques cas d'origine expressive (onomatopées, interjections...).
                Seul le touareg a relativement bien conservé la laryngale /h/ dans le lexique courant (Prasse 1969),
                encore qu'une partie au moins des attestations ne soient pas primitives mais résultent de traitements
                locaux d'autres phonèmes (/w/ et /z/).
                b)- Pas de distinction fondamentale entre un ordre dental et un ordre inter-dental : les interdentales
                actuelles de la plupart des dialectes méditerranéens (kabyle, rifain, Maroc central
                partiellement...) proviennent de la spirantisation d'anciennes occlusives. Même si l'on soutenait
                (comme O. Rössler) la thèse inverse de l’antériorité des spirantes, il n'y a pas, en base, d'opposition
                entre spirantes et occlusives correspondantes dans les zones dentales et palatales.
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                • #83
                  c)- Réduction de la série des pharyngalisées à deux unités fondamentales : /
                  Â/ et /∂/. Les autres
                  "emphatiques" que l'on rencontre dans tous les dialectes contemporains s'expliquent soit par un
                  emprunt à l'arabe (le plus souvent), soit par une emphatisation conditionnée par la présence d'une
                  "emphatique vraie", d'une vélaire ou d'une pharyngale qui ont aussi une puissante action de
                  vélarisation et de postériorisation les consonnes avoisinantes. Les exceptions à ce schéma d'explication
                  sont rarissimes et doivent être traitées de manière spécifique (emprunts sémitiques très anciens, résidus
                  de stades linguistiques antérieurs, emphatisation expressives...) ; on pense notamment à deux ou trois
                  exemples pan-berbères de /
                  ®/ et de /Ò/ pharyngalisés non prévisibles : eÒk "construire, enterrer", uÒkay
                  >
                  uššay "lévrier", ta®akna "tapis"...
                  En fait, le seul trait de structure qui pourrait refléter la parenté chamito-sémitique du berbère
                  en matière phonologique est l'existence de cette série (très réduite) de pharyngalisées dans la zone
                  dentale. On retrouve donc en berbère les triades dentales caractéristiques du sémitique
                  (sourde/sonore/pharyngalisée ; M. Cohen 1935) :
                  t d

                  s z
                  Â
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                  • #84
                    En berbère, comme en sémitique, la pharyngalisée est fondamentalement indifférente à l'opposition de
                    voix : la tendue berbère correspondant à /
                    ∂/ est /•t•t/ et l'on sait par divers indices dialectologiques et
                    diachroniques convergents que /
                    ∂/ et /Â/ ont alterné avec /•t/ et /Ò/ (Galand 1973). Il convient cependant
                    de signaler qu'en berbère ces pharyngalisées sont caractérisées par une instabilité certaine et ancienne :
                    on relève, même dans le fonds lexical le plus fondamental, des alternances entre pharyngalisées et
                    non-pharyngalisées pour un même radical lexical (/d/-/
                    ∂/, /s, z/-/Â/). Ainsi :

                    fr
                    = "suivre" / dffir = "derrière",

                    s-•ts
                    = "rire" / dess (intensif) (kabyle)
                    aydi
                    = "chien" / i∂an = "chiens" (pan-berbère),
                    uzzal
                    = "fer" (berb. nord) / taÂuli = "fer, arme" (touareg)
                    sku
                    = "enterrer" (touareg) / aÂekka "tombe" (pan-berbère)
                    De nombreuses oppositions lexicales actuelles pourraient ainsi procéder d'une phonologisation
                    secondaire (et d'une lexicalisation) de formes expressives à emphatisation selon le modèle évident en
                    kabyle :
                    azrem "serpent" / aÂrem "boyau". On comparera dans cette optique :
                    ader
                    "descendre, baisser" / ∂er "tomber", a∂ar "pied" ;
                    azar
                    "grains, fruit, figue" / tiÂurin "raisin" (plur.)
                    asur
                    "veine, nerf" / aÂar "racine, veine",
                    izi
                    "mouche" / iÂi "vésicule biliaire"
                    azen
                    "envoyer, dépêcher" / uÂun "diviser, partager"...
                    Aussi ne peut-on exclure que les pharyngalisées soient, au moins en partie, secondaires : d'origine
                    expressive et/ou étrangère (longs contacts avec des langues sémitiques). Quoiqu'il en soit, il faut
                    s'attendre à des correspondances imparfaites et complexes entre emphatiques sémitiques et berbères.
                    La mise en parallèle, sur la base des correspondances qui se dégagent à partir de l'
                    Essai de
                    يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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                    • #85
                      Marcel Cohen (1947), des deux systèmes phonologiques fait bien apparaître les lacunes berbères et les
                      incertitudes de la mise en rapport des phonèmes dans le lexique et, par voie de conséquence, dans
                      l'établissement de règles de correspondances phonétiques générales univoques.
                      Correspondances phonétiques probables
                      Sémitique
                      ⇔ Berbère Sémitique ⇔ Berbère
                      ' Ø t t
                      h Ø d d

                      •t
                      ∂/•t (d/t)

                      Ì
                      Ø (k)


                      Ø θ t (s/z)

                      δ
                      d
                      x Ø (g)
                      •θ t (?)


                      Ø (g) d d (d/z)
                      k k
                      g g (
                      ‡) p f > Ø
                      q
                      ‡/q b b > Ø

                      12

                      š s (š/z) r r (l)
                      s s (z) l l (r)
                      z z (s) n n

                      Ò
                      ∂ (z/s) m m (n)
                      y y > i > Ø w w/y > Ø

                      [Les parenthèses indiquent des correspondances données comme également possibles par M. Cohen (1947) ou
                      établies par nous-même à partir du
                      Dictionnaire des racines sémitiques de D. Cohen.]
                      Sur 28 phonèmes sémitiques, 8 sont normalement représentés par zéro en berbère, 2 sont
                      susceptibles de l'être (/w/ et /y/) et 6 phonèmes apicaux (alvéolaires et interdentales) sont confondus
                      dans les autres dentales : 16 phonèmes sémitiques sur 28 (soit 57 %) disparaissent en berbère et/ou n'y
                      ont généralement pas de correspondant spécifique.
                      Pour le système vocalique berbère - sous réserve de l'opposition de durée qui ne paraît pas être
                      primitive en berbère (les faits touaregs procèdent certainement de la phonologisation et de la
                      grammaticalisation de phénomènes à l'origine expressifs), la correspondance est immédiate avec le
                      reste du chamito-sémitique : le vocalisme berbère est fondamentalement ternaire, comme celui que l'on
                      postule pour la proto-langue commune :
                      /i/ /u/
                      /a/
                      Les phonèmes d'aperture moyenne (/é/, /o/) qui existent dans certains dialectes "orientaux" (touareg,
                      Libye, Tunisie) sont d'apparition récente (Prasse 1984) et résultent certainement de la phonologisation
                      d'anciennes variantes conditionnées..
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                      • #86
                        Le lexique berbère : trace d'un substrat non chamito-sémitique ?
                        La divergence assez marquée entre les fonds lexicaux du berbère et du reste du chamitosémitique
                        contraste fortement avec les convergences très nettes que l'on a pu constater au niveau des
                        systèmes grammaticaux. De cette apparente contradiction est née, dès la fin du siècle dernier, une idée
                        qui continue à être défendue par certains spécialistes (notamment Werner Vycichl chez les
                        berbérisants : 1982, 1983...) : le berbère serait une langue "mixte", constituée à date très ancienne par
                        association d'un superstrat (= grammaire) proto-sémitique à un substrat (= fonds lexical) autochtone,
                        mal identifié ("méditerranéen"...).
                        Cette idée (berbère = langue mixte), sans préjuger des problèmes théoriques et concrets qu'elle
                        soulève, paraît insuffisamment fondée. En premier lieu, on sait que même dans les domaines linguistiques
                        les mieux connus et les mieux établis comme l'indo-européen, le nombre des racines
                        lexicales communes aux différentes branches que l'on peut attribuer sans conteste au lexique primitif
                        ne dépasse pas quelques dizaines d'unités... Tant sont importants et aléatoires en matière de lexique les
                        processus d'évolution et de renouvellement, en particulier dans des régions à histoire (humaine, culturelle,
                        politique...) très tourmentée.
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                        • #87
                          Plus largement, une simple exploration, très superficielle, des fascicules parus du
                          Dictionnaire
                          des racines sémitiques
                          de David Cohen permet de recenser plusieurs dizaines de formes ayant de
                          grandes chances d'êtres apparentées à des radicaux berbères. On relève en outre dans la formation de
                          certains secteurs du lexique berbère une convergence très significative avec le sémitique, qui ne laisse
                          aucun doute sur l'origine de cette partie du vocabulaire. On admet depuis longtemps qu'un certain
                          nombre de racines trilitères sémitiques procèdent du développement, par répétition de la dernière
                          radicale ou suffixation d'un phonème, d'anciennes séquences bilitères. La chose est bien connue pour
                          les bases évoquant les idées de "couper", "trancher", "séparer"... On retrouve en berbère des données
                          similaires (Chaker 1981/a), souvent pour les mêmes zones sémantiques, mais avec des matériaux
                          phonologiques spécifiques, ce qui ne peut avoir d'autre explication que l'héritage parallèle des bases
                          bilitères, avec retraitements et élargissements propres à chaque groupe :
                          - "couper", "trancher" = palato-vélaire + dentale (occlusive/constrictive) + 3ème consonne :
                          tes
                          "couper" ; gdem/gzm "couper" ; gdez "converger, rencontrer" ; gzy "entailler, scarifier" ;
                          gzer
                          "être en hostilité"...
                          - "séparer", "enclore", "trier", "nettoyer" = labiale (/f/) + liquide + 3ème consonne :
                          freg
                          "enclore" ; fry/frw "séparer, couper" → tafruyt "poignard" ; frek "séparer, apaiser,
                          sauver" ;
                          fre∂ "nettoyer" ; fres "émonder, nettoyer" ; fren "trier, choisir" ; ifrir "surnager, apparaître"...
                          - "s'épanouir", "s'ouvrir", "ouvrir", "étaler", "défaire" = labiale (/f/) + dentale (occlusive/constrictive) +
                          3ème consonne :
                          fsy
                          "défaire" ; fsw "s'épanouir" ; fser "étendre" ; ftek "percer" ; fte‡ "étendre"; ftes "émietter" ;
                          fty
                          "multiplier"...
                          - "marcher, piétiner, fouler" = /r/ + palato-vélaire + 3ème consonne :
                          rgz
                          "marcher" ; rky, "piétiner, fouler" ; rke∂ "piétiner, danser" ; rkes "danser"; rkeš "écraser" ;
                          rkem
                          "piétiner, fouler"...
                          - "couler", "filer", "serpenter" = sifflante + liquide (/r, l/) + 3ème consonne :
                          azrem
                          "serpent, ver" ; aÂrem "intestin, boyau" ; srem "avoir la diarrhée" ; zry "passer" ; zreg
                          (et formes secondaires :
                          izireg, zrureg...) "filer, tracer un trait" ; sry "étirer, peigner" ; sru "filer" ;
                          aslem
                          "poisson" ; touareg : eser "défaire" ; asi:ra "bande étroite" ; ...
                          Les séries berbères qui précèdent constituent des développements tout à fait comparables à
                          ceux que l'on rencontre en sémitique à partir des bases bilitères similaires :
                          BD-, FT- / GD-, QT- , QS-
                          / RG- / FR- /SR-
                          ... (on en trouvera des exemples abondants D. Cohen 1970/76).
                          Certes, l'identité chamito-sémitique des matériaux grammaticaux berbères est plus
                          immédiatement apparente et démontrable que celle du lexique, mais tout indique que cette divergence
                          grammaire/lexique est superficielle et qu'elle a souvent été exagérée. On peut raisonnablement postuler
                          que la partie "résistante" du vocabulaire berbère pourra, peu à peu, être rapportée au chamitosémitique
                          à mesure que la reconstruction interne du berbère et des autres groupes progressera. La
                          résolution de ce problème lexical berbère nous renvoie, une fois encore, au préalable incontournable
                          de l'élaboration d'une grammaire historique du berbère et d'un dictionnaire étymologique des racines
                          berbères... En disposant de tels instruments, il sera possible d'établir des règles de correspondances
                          phonétiques plus précises entre le berbère et le reste du chamito-sémitique et de mesurer alors valablement
                          le degré d'unité ou de divergence des lexiques.
                          يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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                          • #88
                            On remarque (et on peut trouver ces meme reflexes dans maintes livres de linguistique compratiste, lislakh, nostratique[ie afrasoropic], proto world)que quelques mots pour les animaux et les organes humains entre les langues arabianiques, iranonessiques/indo-europeens et libyco-berberes* sont similaires.
                            J'ai deja poste ces listes, par exemple le mot Akkadien pour "pied" est "ped" celui Persan "pa", Libyque "fudh" Anglais "foot" on peut aussi inclure l'Arabe "fakhdh" (tenant en compte le sound change p<=>f et d<=>dh)

                            A/animaux (comparison entre Arabe et Libyque d'est Libye)
                            Libyque/Arabe
                            agad/gady
                            azal/anz
                            awl/igl
                            tiksi/tays
                            akr/kafr
                            zamr/haml
                            ful/thawr
                            ganduz/gamus
                            awez(autruche)/waz(oie)=>due peut etre a l'absence des oies du homeland secondaire Libyque il ya eu glissement semantique??
                            (evidememnt une comparison proto Libyque/proto Arabianique peut donner de meilleurs resultats).

                            Pour hawa/azwo, (avec z<=>dj) il ya aussi djaw (air renferme), djaw s'utilise aussi pour designer la meteo.


                            *Il y'avait des tribus historiques du nom "berber" en la corne de l'Afrique (une trace d'eux est peut etre la ville Somalienne bebera) et j'ai appris d'un ami Nigerien qu'il ya aussi de nos jours des tribus du nom "berber" au nord est de Nigeria, ils ne parlent par contre pas une langue Libyque ni meme Afrasianique mais une langue Nilotique apparement.
                            http://www.joshuaproject.net/people-...=NI&peo3=12509
                            Voila une photo qu'on trouve au net d'une femme beriberi
                            Dernière modification par humanbyrace, 30 juin 2010, 12h26.
                            يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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                            • #89
                              Merci humanbyrace pour les informations.

                              WOW, pas mal de similitudes entre l'arabe et le berbere.

                              Commentaire


                              • #90
                                intro

                                Bonjour les amis,
                                Je trouve votre débat intéressant.
                                Je note cependant cette répitionchez nous :
                                Ber ber
                                cous cous
                                djur djur a
                                kes kes
                                et bien des mots comme ça qu'en pensez-vous?

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