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Capitalisme vs Socialisme: quel est le système le plus moral?

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  • #91
    Envoyé par Ghandi
    Et puis je te rappelle que l'URSS a été dans l'espace 10 ans avant que les USA n'arrive à le faire et avec l'Europe réunit.

    Voici l'histoire de la conquête spatiale (le summum de la technique) :
    ..avant de s'occuper de conquête spatial encore faut-il s'occuper des désirs du peuple, non ?
    Le niveau de civilisation ne peut pas se mesurer qu'à son niveau technologique atteint mais au degré de bonheur atteint tel qu'il est ressenti par son peuple, car chaque individu est animé par une seule chose : la quête du bonheur.
    "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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    • #92
      Gandhi

      Je pense que nous avons tout simplement deux visions différentes des choses Tu sais ce genre de discussions peut durer des jours, le système parfait n'existe qu'en théorie, dans la pratique il y aura des dérives parce que l'humanité a une histoire, un présent et un futur. Ce qui est important est de bien définir le concept pour éviter de s'égarer sur des considérations idéologiques. Pour ma part, si demain un autre système est inventé qui fait ses preuves qu'il est supérieur, je n'aurais aucun problème à le reconnaitre. Je suis pour le pragmatisme, et le pragmatisme dit que en l'absence de meilleure alternative, vaudrait mieux garder l'alternative la moins pire - c'est tout ce que j'essaye de t'expliquer.

      Est ce que le socialisme est anti-libérale ?
      Ca dépend comment on défini 'socialisme', économiquement parlant, oui c'est anti-libérale parce que ça donne une économie qui n'est pas libre de s'auto-organiser selon les contraintes du marché.

      Je ne sais pas si une économie complètement libre est possible, mais ce serait intéressant de la modéliser un jour.

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      • #93
        PetiteBrise

        Je répondrai plus tard insha'Allah.

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        • #94
          Petite brise,

          L'exemple de l'URSS c'est uniquement pour dire que le progrès technique et scientifique n'est pas le seul apanage du capitalisme.

          C'est pour préciser que le capitalisme n'est pas forcément La solution !! Mais une solution parmi d'autres qui a besoin d'être surveillée, contrôlé, ajustée et dont les objectifs doivent être orientés vers le bien des être humains. Y compris pour permettre l'initiative individuelle sans pour autant qu'elle soit la finalité.
          Dernière modification par Gandhi, 24 septembre 2010, 13h43.
          Rebbi yerrahmek ya djamel.
          "Tu es, donc je suis"
          Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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          • #95
            SaLam;

            J'ai voté ni l'un ni l'autre, l'un fais un riche et dix pauvres et l'autre tue l'evolution !

            Le capitaliste ne cherche que son interêt alors que le socialiste par egoïsme et c'est la nature humaine on ne va pas leurrer ne veut pas partager ce qu'il a avec les autres car il sait que ce n'est pas le seul qui va en tirer profit !

            Pourquoi pas avoir un systeme qui puisse faire l'equilibre entre les deux .... et puis oups j'oubliais on ne vit pas dans un monde parfait !!!! bien que j'ai voté aucun des deux mais je sais qu'il faut parfois ce contenter de ce qu'on a et que la vie est pleine de contradictions qui font de nous ce qu'on est aujourd'hui
            __________________
            Que Celui Qui N'a Pas Traversé La Riviére Ne Se Moque Pas De Celui Qui S'est Noyé

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            • #96
              Tchek,

              En effet on peut penser que capitalisme est un système cohérent. En fonction de certaines données, on prend des décisions quelque peu rationnelles, qui ne le sont pas tout le temps puisque il y a parfois de la non transparence, du vis à des echelles énormes, qui peuvent engendrer des catasptrophes. Ces décisions praissent rationnelles mais seulement relativement aux paramètres initiaux et aux différentes valeurs attribuées aux produits et activités (est ce les bonnes valeurs ?). En fait, il existe énormément d'imprécision à différents échelles qui sont cumulées, sa finit par devenir opaque, incompréhensible, et non maitrisable.

              Ce qu'il ne faut pas oublier ce que tous les paramètres ne peuvent jamais être pris en compte, tout simplement impossible mais aussi parce que ça n'arrange pas dans le contexte et l'époque.

              Parfois on finit par prendre certaine métriques en compte après catastrophe, crash, catalisme (fianaciers, boursiers, économiques), guerre, colonisation, impérialisme, ...etc, et toute sorte de phénomènes pour satisfaire certains humains de la planète.

              Va t-on tout le temps survivre à ces problèmes ? Alons nous supporter des conneries encore et encore à cause de l'inconscience, de l'avidité, de l'égoïsme, de la cupidité, ... ?

              l'avidité, l'égoïsme, la cupidité sont les trucs exploités par la machine capitaliste.

              Car le capital c'est l'argent, sa fructification.
              Rebbi yerrahmek ya djamel.
              "Tu es, donc je suis"
              Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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              • #97
                Que diriez-vous d'un système qui tend vers l'optimisation des ressources et la maximisation des gains mais QUI MET L'HOMME AU CENTRE DE L'EVOLUTION?

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                • #98
                  Que diriez-vous d'un système qui tend vers l'optimisation des ressources et la maximisation des gains mais QUI MET L'HOMME AU CENTRE DE L'EVOLUTION?
                  Il me semble que c'est justement l'idée derrière le capitalisme El Bahar. Mais pourrais-tu élaborer ton idée?

                  Commentaire


                  • #99
                    PetiteBrise

                    Mais à ton avis, quelles sont les racines de cet usure, quelle est la réalité qui se cache derrière cet usure pour pouvoir efficacement l'effacer d'un système financier et économique ?
                    L'usure a toujours existé, c'est pas le capitalisme qui l'a inventé. Par contre, l'industrialisation et l'essor technologique ont amplifié les possibilités d'investissement et ceci a conduit à l'expansion exponentielle des pratiques usurieres. La mondialisation s'est chargé du reste.

                    Et mes questions sont maintenant les suivantes :
                    Comment anéantir la fainéantise dans un système économique ?
                    Le moyen le plus efficace est de stimuler l'initiative par l'appât du gain. La religion elle-même utilise le même moyen pour motiver les croyant à bien se tenir dans cette vie. La raison est simple, c'est la nature humaine.

                    Comment anéantir la cupidité dans un système économique ?
                    Il faut d'abord se poser la question "est-ce que la cupidité peut être anéantie économiquement sans anéantir l'économie avec elle?" Tu penses que ça peut se faire? (déjà que cupidité et ambition sont pratiquement indissociable d'un point de vue commercial).

                    Comment filtrer les cochoneries provenant de l'extérieur ?
                    Tu veux dire les produits importés à travers les conventions de 'libres échanges'?

                    L'Etat devra mettre en place une constitution qu'il devra prendre le temps et le soin d'expliquer aux concitoyens afin qu'ils y adhèrent en majorité. L'Etat doit être le garant de l'éthique et de la morale du système économique. Il devra utiliser le système juridique pour faire des réajustements continuels et nécessaires pour amener ce système vers plus d'éthique.
                    Ooh je ne sais pas PetiteBrise, mette la moralité et l'éthique entre les mains des politiques me semble être une idée dangereuse. Etablir la justice doit certainement être la responsabilité de l'Etat. Mais de la à plafonner la richesse que quelqu'un pourrait accumuler pour des considérations 'morales' me semble être une voie de repression et d'injustice que l'Etat ne se privera pas d'exploiter. Un autre problème vraiment crucial est celui de la corruption, plus l'Etat s'implique, plus le danger de la corruption devient réel.

                    Dans cette constitution seront inscrits le rôle de chacun des acteurs ainsi que les obligations, les devoirs et les droits de ces acteurs.
                    Et toute la question est de déterminer justement le contenu de ces rôles et laisser faire le potentiel d'intelligence humaine pour s'approcher le plus possible de leur rôle en tant qu'acteur d'un tout.
                    Deja l'usure devrait etre bannie puisque c'est non conforme avec l'Islam. Ceci devrait prévenir pas mal de dérives. Ensuite, les monopoles, à mon avis, il faut trouver un moyen pour décourager les monopoles ou au moins les reguler de façon à assurer ou promouvoir une meilleure gestion des ressources tout en preservant la concurrence. Le problème des monopoles c'est que généralement, ils permettent aux entreprises de gérer les ressources d'une manière plus economes, mais l'inconvénient c'est qu'elles auront en contrepartie un pouvoir de dicter les prix. A mon avis, c'est un point important à considérer.

                    => Le citoyen concevra de nouveaux moyens par son niveau d'intelligence et son degré de profondeur moral : c'est à ce niveau que le religieux intervient, en tant qu'instrument puissant de dynamique morale et intellectuelle (la marche à suivre est décrite dans le Coran ... autre sujet à approfondir )
                    Ouf, très très complexe. Mais je suis d'accord qu'il serait plus efficace de réformer les gens que de réformer la religion.

                    => la banque fournira l'essence et les conseils aux citoyens pour remplir leur rôle
                    Oui, un des services interessants qu'une banque islamique pourrait forunir est d'aider les investisseurs à rencontrer ceux qui n'ont pas l'argent mais qui détiennent les compétences et un projet clair. Dans ce cas, la banque pourrait toucher un bénéfice légal islamiquement puisqu'elle fournit un service concret, au lieu de preter l'argent et toucher un interet sans rien faire. Bien entendu, la question de qu'est ce qui inciterait un riche à financer un projet et risquer de perdre aquand il pourrait garder ses fonds à la banque mérite d'être étudiée. Si l'usure est bannie, garder l'argent à la banque devrit devenir automatiquement moins attrayant non? Je ne suis pas sure, tout ceci ne sont que mes propres spéculations d'après ma compréhension des principes.

                    ...j'oubliais l'essentiel : AVEC l'AIDE DE DIEU ! Si Dieu le veut et le permet
                    Absolument, c'est l'essentiel.

                    En tout cas c'est un sujet vaste, et nous ne perdons rien à échanger nos perceptions des choses. Je ne sais pas s'il y a des spécialistes dans la finance ou en sciences économiques dans le forum. Il serait interessant d'entendre ce qu'ils/ elles auront à dire sur le sujet.
                    Dernière modification par Tchektchouka, 26 septembre 2010, 16h00.

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                    • Envoyé par Tchetchouka
                      L'usure a toujours existé, c'est pas le capitalisme qui l'a inventé. Par contre, l'industrialisation et l'essor technologique ont amplifié les possibilités d'investissement et ceci a conduit à l'expansion exponentielle des pratiques usurieres. La mondialisation s'est chargé du reste.
                      Effectivement l'usure a toujours existé mais la générosité a également toujours existé. Et ce sont des hommes qui ont priorisé ce type de valeurs qui ont construit un système économique, tel un reflet de leur propre système de valeurs, et il est plus facile pour l'homme de faire le mal que de faire le bien.
                      Envoyé par Tchetchouka
                      Le moyen le plus efficace est de stimuler l'initiative par l'appât du gain. La religion elle-même utilise le même moyen pour motiver les croyant à bien se tenir dans cette vie. La raison est simple, c'est la nature humaine.
                      Il est évident que nous n'avons pas la même lecture du Coran.
                      Mais selon ma lecture, c'est le don qui est favorisé par le Coran et l'égoïsme qui est condamné.
                      La nature humaine contient en elle le bien et le mal, dire que "c'est la nature humaine" ne veut rien dire en soi car les opposés coexistent dans cette même nature humaine.... vers quel côté de la balance voulons nous faire pencher cette nature ?
                      Nous sommes capables du pire comme du meilleur, quel camp choisissons nous ?

                      Envoyé par Tchetchouka
                      Il faut d'abord se poser la question "est-ce que la cupidité peut être anéantie économiquement sans anéantir l'économie avec elle?" Tu penses que ça peut se faire? (déjà que cupidité et ambition sont pratiquement indissociable d'un point de vue commercial).
                      Pas complètement, c'est pour cela que nous devons mettre en place avant toute chose les objectifs avec leur garde fou, afin d'effectuer de constants réajustements pour réduire cette cupidité à défaut de l'anéantir totalement.

                      Envoyé par Tchetchouka
                      Tu veux dire les produits importés à travers les conventions de 'libres échanges'?
                      Non pas du tout, pas les produits importés, mais une présence financière et économique étrangère dans le pays dont la pratique corromprait l'état d'esprit de leurs acteurs économiques.

                      Envoyé par Tchetchouka
                      Ooh je ne sais pas PetiteBrise, mette la moralité et l'éthique entre les mains des politiques me semble être une idée dangereuse. Etablir la justice doit certainement être la responsabilité de l'Etat. Mais de la à plafonner la richesse que quelqu'un pourrait accumuler pour des considérations 'morales' me semble être une voie de repression et d'injustice que l'Etat ne se privera pas d'exploiter. Un autre problème vraiment crucial est celui de la corruption, plus l'Etat s'implique, plus le danger de la corruption devient réel.
                      Mettre des millions sous son matelas est un acte nuisible pour tout le système économique. La constitution de cette somme d'argent se ferait par le jeu honnête de tous les acteurs qui feront circuler et fructifier cet argent en prenant des risques au bénéfice de toute l'économie. Créer des voies de garages pour amonceler de l'argent de façon excessive c'est créer un système économique parallèle complètement stérile et mettre ainsi en péril tout le système. Avons nous le choix face à ce genre de dérive et surtout face au danger de ce genre de dérive ?

                      Concernant les limites du pouvoir de l'Etat, c'est au pouvoir juridique de revêtir le rôle de garde fou et ceci en toute transparence.
                      Envoyé par Tchetchouka
                      Deja l'usure devrait etre bannie puisque c'est non conforme avec l'Islam. Ceci devrait prévenir pas mal de dérives. Ensuite, les monopoles, à mon avis, il faut trouver un moyen pour décourager les monopoles ou au moins les reguler de façon à assurer ou promouvoir une meilleure gestion des ressources tout en preservant la concurrence. Le problème des monopoles c'est que généralement, ils permettent aux entreprises de gérer les ressources d'une manière plus economes, mais l'inconvénient c'est qu'elles auront en contrepartie un pouvoir de dicter les prix. A mon avis, c'est un point important à considérer.
                      Peut-être faudrait-il scinder une activité en sous-catégories :
                      - séparer la partie administrative de la partie production pure;
                      Etant donnée que la comptabilité et le droit du travail est le même pour toutes les entreprises, il faudrait que ce soit des entreprises autonomes qui gèrent la compta et la gestion des ressources humaines d'une entreprise de production.
                      - L'activité de la production pure, peut être divisée également en sous catégories et plusieurs entreprises pourraient très bien travailler au sein d'une même usine, et la banque serait une sorte de bailleur de fond qui orchestrerait cela afin d'y apporter une cohérence... je sais c'est plus facile à dire qu'à faire, mais je trouve le concept intéressant qu'il faudra peut-être creuser

                      Envoyé par Tchetchouka
                      Mais je suis d'accord qu'il serait plus efficace de réformer les gens que de réformer la religion.
                      La pratique d'une religion est liée aux personnes qui la pratiquent, plus ils sont intelligents et plus leur pratique le sera également car au fond, la religion est par son essence du bon sens .
                      Pour moi c'est la partie la plus simple, car il n' y a qu'à associer un enseignement d'un bon niveau et le Coran pour faire de cette Religion une source de dynamisme et de booster de potentiel humain, intellectuel et moral.
                      Envoyé par Tchetchouka

                      Oui, un des services interessants qu'une banque islamique pourrait forunir est d'aider les investisseurs à rencontrer ceux qui n'ont pas l'argent mais qui détiennent les compétences et un projet clair. Dans ce cas, la banque pourrait toucher un bénéfice légal islamiquement puisqu'elle fournit un service concret, au lieu de preter l'argent et toucher un interet sans rien faire. Bien entendu, la question de qu'est ce qui inciterait un riche à financer un projet et risquer de perdre aquand il pourrait garder ses fonds à la banque mérite d'être étudiée. Si l'usure est bannie, garder l'argent à la banque devrit devenir automatiquement moins attrayant non? Je ne suis pas sure, tout ceci ne sont que mes propres spéculations d'après ma compréhension des principes.
                      Il ne faudrait pas mettre à la direction des banques des hommes avec une mentalité d'épicier. Ils doivent avoir un profil psychologique et une conscience aigüe de la collectivité bien particuliers : ce sont des hommes et femmes de challenges.

                      De toute façon, de façon générale, tous les postes à haute responsabilité devraient être affectés à des personnes qui subiront une batterie de tests très poussés effectués par des organes autonomes et différents.

                      Envoyé par Tchetchouka
                      En tout cas c'est un sujet vaste, et nous ne perdons rien à échanger nos perceptions des choses. Je ne sais pas s'il y a des spécialistes dans la finance ou en sciences économiques dans le forum. Il serait interessant d'entendre ce qu'ils/ elles auront à dire sur le sujet.
                      Oui effectivement, leur apport pourrait être très instructif à condition qu'ils ne s'abreuvent pas de terme technique et incompréhensible et surtout qu'ils ne soient pas trop formatés par leur cursus professionnel...et qu'ils ont su garder un esprit libre pour sortir des sentiers battus.
                      "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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                      • Pour résumer :

                        Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme ,le socialisme c'est le contraire .

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                        • Alternative économique

                          Celle qui rend à l'homme ce qui est à l'homme : l'homme social, l'homme culture

                          http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9...3%A9conomie%29



                          http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/LATOUCHE/10651

                          http://www.decroissance.info/Entreti...-Vedrine-Serge
                          Rebbi yerrahmek ya djamel.
                          "Tu es, donc je suis"
                          Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                          • L’essence du néolibéralisme

                            CETTE UTOPIE, EN VOIE DE RÉALISATION, D’UNE EXPLOITATION SANS LIMITE
                            L’essence du néolibéralisme

                            LE monde économique est-il vraiment, comme le veut le discours dominant, un ordre pur et parfait, déroulant implacablement la logique de ses conséquences prévisibles, et prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu’il inflige, soit de manière automatique, soit - plus exceptionnellement - par l’intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l’OCDE, et des politiques qu’ils imposent : baisse du coût de la main- d’oeuvre, réduction des dépenses publiques et flexibilisation du travail ? Et s’il n’était, en réalité, que la mise en pratique d’une utopie, le néolibéralisme, ainsi convertie en programme politique, mais une utopie qui, avec l’aide de la théorie économique dont elle se réclame, parvient à se penser comme la description scientifique du réel ?


                            Cette théorie tutélaire est une pure fiction mathématique, fondée, dès l’origine, sur une formidable abstraction : celle qui, au nom d’une conception aussi étroite que stricte de la rationalité identifiée à la rationalité individuelle, consiste à mettre entre parenthèses les conditions économiques et sociales des dispositions rationnelles et des structures économiques et sociales qui sont la condition de leur exercice.
                            Il suffit de penser, pour donner la mesure de l’omission, au seul système d’enseignement, qui n’est jamais pris en compte en tant que tel en un temps où il joue un rôle déterminant dans la production des biens et des services, comme dans la production des producteurs. De cette sorte de faute originelle, inscrite dans le mythe walrasien (1) de la « théorie pure », découlent tous les manques et tous les manquements de la discipline économique, et l’obstination fatale avec laquelle elle s’accroche à l’opposition arbitraire qu’elle fait exister, par sa seule existence, entre la logique proprement économique, fondée sur la concurrence et porteuse d’efficacité, et la logique sociale, soumise à la règle de l’équité.


                            Cela dit, cette « théorie » originairement désocialisée et déshistoricisée a, aujourd’hui plus que jamais, les moyens de se rendre vraie, empiriquement vérifiable. En effet, le discours néolibéral n’est pas un discours comme les autres. A la manière du discours psychiatrique dans l’asile, selon Erving Goffman (2), c’est un « discours fort », qui n’est si fort et si difficile à combattre que parce qu’il a pour lui toutes les forces d’un monde de rapports de forces qu’il contribue à faire tel qu’il est, notamment en orientant les choix économiques de ceux qui dominent les rapports économiques et en ajoutant ainsi sa force propre, proprement symbolique, à ces rapports de forces. Au nom de ce programme scientifique de connaissance, converti en programme politique d’action, s’accomplit un immense travail politique (dénié puisque, en apparence, purement négatif) qui vise à créer les conditions de réalisation et de fonctionnement de la « théorie » ; un programme de destruction méthodique des collectifs.
                            Le mouvement, rendu possible par la politique de déréglementation financière, vers l’utopie néolibérale d’un marché pur et parfait, s’accomplit à travers l’action transformatrice et, il faut bien le dire, destructrice de toutes les mesures politiques (dont la plus récente est l’AMI, Accord multilatéral sur l’investissement, destiné à protéger, contre les Etats nationaux, les entreprises étrangères et leurs investissements), visant à mettre en question toutes les structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur : nation, dont la marge de manoeuvre ne cesse de décroître ; groupes de travail, avec, par exemple, l’individualisation des salaires et des carrières en fonction des compétences individuelles et l’atomisation des travailleurs qui en résulte ; collectifs de défense des droits des travailleurs, syndicats, associations, coopératives ; famille même, qui, à travers la constitution de marchés par classes d’âge, perd une part de son contrôle sur la consommation.


                            Suite...
                            Rebbi yerrahmek ya djamel.
                            "Tu es, donc je suis"
                            Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                            • LE programme néolibéral, qui tire sa force sociale de la force politico-économique de ceux dont il exprime les intérêts - actionnaires, opérateurs financiers, industriels, hommes politiques conservateurs ou sociaux-démocrates convertis aux démissions rassurantes du laisser-faire, hauts fonctionnaires des finances, d’autant plus acharnés à imposer une politique prônant leur propre dépérissement que, à la différence des cadres des entreprises, ils ne courent aucun risque d’en payer éventuellement les conséquences -, tend globalement à favoriser la coupure entre l’économie et les réalités sociales, et à construire ainsi, dans la réalité, un système économique conforme à la description théorique, c’est-à-dire une sorte de machine logique, qui se présente comme une chaîne de contraintes entraînant les agents économiques.


                              La mondialisation des marchés financiers, jointe au progrès des techniques d’information, assure une mobilité sans précédent de capitaux et donne aux investisseurs, soucieux de la rentabilité à court terme de leurs investissements, la possibilité de comparer de manière permanente la rentabilité des plus grandes entreprises et de sanctionner en conséquence les échecs relatifs. Les entreprises elles-mêmes, placées sous une telle menace permanente, doivent s’ajuster de manière de plus en plus rapide aux exigences des marchés ; cela sous peine, comme l’on dit, de « perdre la confiance des marchés », et, du même coup, le soutien des actionnaires qui, soucieux d’obtenir une rentabilité à court terme, sont de plus en plus capables d’imposer leur volonté aux managers, de leur fixer des normes, à travers les directions financières, et d’orienter leurs politiques en matière d’embauche, d’emploi et de salaire.


                              Ainsi s’instaurent le règne absolu de la flexibilité, avec les recrutements sous contrats à durée déterminée ou les intérims et les « plans sociaux » à répétition, et, au sein même de l’entreprise, la concurrence entre filiales autonomes, entre équipes contraintes à la polyvalence et, enfin, entre individus, à travers l’ individualisation de la relation salariale : fixation d’objectifs individuels ; entretiens individuels d’évaluation ; évaluation permanente ; hausses individualisées des salaires ou octroi de primes en fonction de la compétence et du mérite individuels ; carrières individualisées ; stratégies de « responsabilisation » tendant à assurer l’auto-exploitation de certains cadres qui, simples salariés sous forte dépendance hiérarchique, sont en même temps tenus pour responsables de leurs ventes, de leurs produits, de leur succursale, de leur magasin, etc., à la façon d’« indépendants » ; exigence de l’« autocontrôle » qui étend l’« implication » des salariés, selon les techniques du « management participatif », bien au-delà des emplois de cadres. Autant de techniques d’assujettissement rationnel qui, tout en imposant le surinvestissement dans le travail, et pas seulement dans les postes de responsabilité, et le travail dans l’urgence, concourent à affaiblir ou à abolir les repères et les solidarités collectives (3).


                              L’institution pratique d’un monde darwinien de la lutte de tous contre tous, à tous les niveaux de la hiérarchie, qui trouve les ressorts de l’adhésion à la tâche et à l’entreprise dans l’insécurité, la souffrance et le stress, ne pourrait sans doute pas réussir aussi complètement si elle ne trouvait la complicité des dispositions précarisées que produit l’insécurité et l’existence, à tous les niveaux de la hiérarchie, et même aux niveaux les plus élevés, parmi les cadres notamment, d’une armée de réserve de main-d’oeuvre docilisée par la précarisation et par la menace permanente du chômage. Le fondement ultime de tout cet ordre économique placé sous le signe de la liberté, est en effet, la violence structurale du chômage, de la précarité et de la menace du licenciement qu’elle implique : la condition du fonctionnement « harmonieux » du modèle micro-économique individualiste est un phénomène de masse, l’existence de l’armée de réserve des chômeurs.


                              Suite ...
                              Rebbi yerrahmek ya djamel.
                              "Tu es, donc je suis"
                              Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                              • Cette violence structurale pèse aussi sur ce que l’on appelle le contrat de travail (savamment rationalisé et déréalisé par la « théorie des contrats »). Le discours d’entreprise n’a jamais autant parlé de confiance, de coopération, de loyauté et de culture d’entreprise qu’à une époque où l’on obtient l’adhésion de chaque instant en faisant disparaître toutes les garanties temporelles (les trois quarts des embauches sont à durée déterminée, la part des emplois précaires ne cesse de croître, le licenciement individuel tend à n’être plus soumis à aucune restriction).


                                On voit ainsi comment l’utopie néolibérale tend à s’incarner dans la réalité d’une sorte de machine infernale, dont la nécessité s’impose aux dominants eux-mêmes. Comme le marxisme en d’autres temps, avec lequel, sous ce rapport, elle a beaucoup de points communs, cette utopie suscite une formidable croyance, la free trade faith (la foi dans le libre-échange), non seulement chez ceux qui en vivent matériellement, comme les financiers, les patrons de grandes entreprises, etc., mais aussi chez ceux qui en tirent leurs justifications d’exister, comme les hauts fonctionnaires et les politiciens, qui sacralisent le pouvoir des marchés au nom de l’efficacité économique, qui exigent la levée des barrières administratives ou politiques capables de gêner les détenteurs de capitaux dans la recherche purement individuelle de la maximisation du profit individuel, instituée en modèle de rationalité, qui veulent des banques centrales indépendantes, qui prêchent la subordination des Etats nationaux aux exigences de la liberté économique pour les maîtres de l’économie, avec la suppression de toutes les réglementations sur tous les marchés, à commencer par le marché du travail, l’interdiction des déficits et de l’inflation, la privatisation généralisée des services publics, la réduction des dépenses publiques et sociales.


                                SANS partager nécessairement les intérêts économiques et sociaux des vrais croyants, les économistes ont assez d’intérêts spécifiques dans le champ de la science économique pour apporter une contribution décisive, quels que soient leurs états d’âme à propos des effets économiques et sociaux de l’utopie qu’ils habillent de raison mathématique, à la production et à la reproduction de la croyance dans l’utopie néolibérale. Séparés par toute leur existence et, surtout, par toute leur formation intellectuelle, le plus souvent purement abstraite, livresque et théoriciste, du monde économique et social tel qu’il est, ils sont particulièrement enclins à confondre les choses de la logique avec la logique des choses.


                                Confiants dans des modèles qu’ils n’ont pratiquement jamais l’occasion de soumettre à l’épreuve de la vérification expérimentale, portés à regarder de haut les acquis des autres sciences historiques, dans lesquels ils ne reconnaissent pas la pureté et la transparence cristalline de leurs jeux mathématiques, et dont ils sont le plus souvent incapables de comprendre la vraie nécessité et la profonde complexité, ils participent et collaborent à un formidable changement économique et social qui, même si certaines de ses conséquences leur font horreur (ils peuvent cotiser au Parti socialiste et donner des conseils avisés à ses représentants dans les instances de pouvoir), ne peut pas leur déplaire puisque, au péril de quelques ratés, imputables notamment à ce qu’ils appellent parfois des « bulles spéculatives », il tend à donner réalité à l’utopie ultraconséquente (comme certaines formes de folie) à laquelle ils consacrent leur vie.


                                Et pourtant le monde est là, avec les effets immédiatement visibles de la mise en oeuvre de la grande utopie néolibérale : non seulement la misère d’une fraction de plus en plus grande des sociétés les plus avancées économiquement, l’accroissement extraordinaire des différences entre les revenus, la disparition progressive des univers autonomes de production culturelle, cinéma, édition, etc., par l’imposition intrusive des valeurs commerciales, mais aussi et surtout la destruction de toutes les instances collectives capables de contrecarrer les effets de la machine infernale, au premier rang desquelles l’Etat, dépositaire de toutes les valeurs universelles associées à l’idée de public, et l’imposition, partout, dans les hautes sphères de l’économie et de l’Etat, ou au sein des entreprises, de cette sorte de darwinisme moral qui, avec le culte du winner, formé aux mathématiques supérieures et au saut à l’élastique, instaure comme normes de toutes les pratiques la lutte de tous contre tous et le cynisme.


                                Peut-on attendre que la masse extraordinaire de souffrance que produit un tel régime politico-économique soit un jour à l’origine d’un mouvement capable d’arrêter la course à l’abîme ? En fait, on est ici devant un extraordinaire paradoxe : alors que les obstacles rencontrés sur la voie de la réalisation de l’ordre nouveau - celui de l’individu seul, mais libre - sont aujourd’hui tenus pour imputables à des rigidités et des archaïsmes, et que toute intervention directe et consciente, du moins lorsqu’elle vient de l’Etat, par quelque biais que ce soit, est d’avance discréditée, donc sommée de s’effacer au profit d’un mécanisme pur et anonyme, le marché (dont on oublie qu’il est aussi le lieu d’exercice d’intérêts), c’est en réalité la permanence ou la survivance des institutions et des agents de l’ordre ancien en voie de démantèlement, et tout le travail de toutes les catégories de travailleurs sociaux, et aussi toutes les solidarités sociales, familiales ou autres, qui font que l’ordre social ne s’effondre pas dans le chaos malgré le volume croissant de la population précarisée.


                                Le passage au « libéralisme » s’accomplit de manière insensible, donc imperceptible, comme la dérive des continents, cachant ainsi aux regards ses effets, les plus terribles à long terme. Effets qui se trouvent aussi dissimulés, paradoxalement, par les résistances qu’il suscite, dès maintenant, de la part de ceux qui défendent l’ordre ancien en puisant dans les ressources qu’il recelait, dans les solidarités anciennes, dans les réserves de capital social qui protègent toute une partie de l’ordre social présent de la chute dans l’anomie. (Capital qui, s’il n’est pas renouvelé, reproduit, est voué au dépérissement, mais dont l’épuisement n’est pas pour demain.)


                                MAIS ces mêmes forces de « conservation », qu’il est trop facile de traiter comme des forces conservatrices, sont aussi, sous un autre rapport, des forces de résistance à l’instauration de l’ordre nouveau, qui peuvent devenir des forces subversives. Et si l’on peut donc conserver quelque espérance raisonnable, c’est qu’il existe encore, dans les institutions étatiques et aussi dans les dispositions des agents (notamment les plus attachés à ces institutions, comme la petite noblesse d’Etat), de telles forces qui, sous apparence de défendre simplement, comme on le leur reprochera aussitôt, un ordre disparu et les « privilèges » correspondants, doivent en fait, pour résister à l’épreuve, travailler à inventer et à construire un ordre social qui n’aurait pas pour seule loi la recherche de l’intérêt égoïste et la passion individuelle du profit, et qui ferait place à des collectifs orientés vers la poursuite rationnelle de fins collectivement élaborées et approuvées.


                                Parmi ces collectifs, associations, syndicats, partis, comment ne pas faire une place spéciale à l’Etat, Etat national ou, mieux encore, supranational, c’est-à-dire européen (étape vers un Etat mondial), capable de contrôler et d’imposer efficacement les profits réalisés sur les marchés financiers et, surtout, de contrecarrer l’action destructrice que ces derniers exercent sur le marché du travail, en organisant, avec l’aide des syndicats, l’élaboration et la défense de l’ intérêt public qui, qu’on le veuille ou non, ne sortira jamais, même au prix de quelque faux en écriture mathématique, de la vision de comptable (en un autre temps, on aurait dit d’« épicier ») que la nouvelle croyance présente comme la forme suprême de l’accomplissement humain.

                                monde-diplomatique
                                Par Pierre Bourdieu.

                                Pierre Bourdieu
                                Sociologue, professeur au Collège de France.

                                (1) NDLR : par référence à Auguste Walras (1800-1866), économiste français, auteur de De la nature de la richesse et de l’origine de la valeur (1848) ; il fut l’un des premiers à tenter d’appliquer les mathématiques à l’étude économique.


                                (2) Erving Goffman, Asiles. Etudes sur la condition sociale des malades mentaux, Editions de Minuit, Paris, 1968.


                                (3) On pourra se reporter, sur tout cela, aux deux numéros des Actes de la recherche en sciences sociales consacrés aux « Nouvelles formes de domination dans le travail » (1 et 2), no 114, septembre 1996, et no 115, décembre 1996, et tout spécialement à l’introduction de Gabrielle Balazs et Michel Pialoux, « Crise du travail et crise du politique », no 114, p. 3-4.
                                Dernière modification par Gandhi, 11 octobre 2010, 15h38.
                                Rebbi yerrahmek ya djamel.
                                "Tu es, donc je suis"
                                Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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