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Abdelkader Djemaï: Le nez sur la vitre

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  • #16
    Bonsoir à tous,

    Morjane, pour répondre à ta question, je saisis tout à fait la relation qu'il y a pu avoir entre le père et son fils.
    Cette pudeur, elle existait dans la relation que j'avais avec mon père.
    Cette relation est complètement différente de celle que l'on peut avoir avec sa mère.
    Le père incarne l'autorité, et une certaine forme de respect s'impose.
    Ce respect envers le père, se traduit par une certaine distance en comparaison avec la relation maternelle.
    On parle beaucoup plus facilement avec sa maman qu'avec son père.
    Mon père s'assurait que tout allait bien pour moi, et s'il voyait que ma scolarité se déroulant sans pépin, il me faisait confiance et intervenait rarement pour superviser mes notes, mes devoirs ...
    Il se contentait de voir mes bulletins trimestriels, et puis comme tout allait bien, me faisait peu de commentaires.
    Après mes études, quand j'ai décroché mon premier job, il n'a jamais chercher à savoir combien je gagnais, ce que je faisais précisément.
    Il savait que je faisais ce que j'avais envie de faire, que ça me plaisait, et passait son chemin :wink:
    En fait voilà, cette distance avec le père (distance tout à fait relative) traduit une certaine liberté laissé au fils, une volonté de ne pas trop se mêler de la vie de son fils.
    Le père sait que pour devenir un homme, il faut laisser l'enfant se forger par lui même.
    Il laisse à la maman le soin de prêter attention à l'enfant pour tous les petits problèmes de la vie quotidienne.

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    • #17
      Bonjour,

      Azul liams,
      J'espère que tes insomnies te laisseront tranquille. Tant mieux si tu as aimé le livre.
      J'essayerai autant que le temps me le permettra de vous parler de livres que je lis et même chacun de nous pourra le faire. Il est intéressant d'élargir son choix et de connaitre la façon dont chacun ressent la lecture d'un livre.
      Bon courage pour toi en tous les cas.

      Azul Sentenza,
      Si je te disais que lorsque je lisais ce livre et que je sentais ce lien et cette pudeur qui est sous jacente mais si forte, je pensais aussi à toi et à ton papa? Tu as cette pudeur toi même en en parlant et cet amour et toute cette tendresse envers ton père et réciproquement que même sans le dire, le silence des mots le disent.
      Prends soin de toi


      Azul Clémence,
      Je te remercie . Je crois qu'une communication verbale est parfois nécéssaire sur certain points. Mais là aussi joue la différence des sexes. Une maman pourra plus facilement verbaliser sa tendresse et son amour et sa fierté envers son fils ou sa fille. Pour un homme, maintenant les hommes le diront peut être plus facilement mais il n'y a pas si longtemps, cela se faisait voir autrement . Exactement de la façon dont le décrit Sentenza.
      C'est aussi parce qu'une femme a toujours besoin d'être rassurée et qu'on lui dise verbalement que oui je t'aime alors qu'un homme n'y pense pas forcèment car ses gestes et ses actions démontrent déja tout cela.
      Enfin c'est ainsi que je le ressens.

      A propos de l'immigration, il est exacte qu'elle génère d'autre maux, d'autres complications surtout quand on va dans un environnement de differentes cultures. Ce n'est pas facile d'être immigré de la seconde génération mais je pense que cela dépend aussi dont les parents ont vécus eux même cela et le vivent.
      Pour moi l'intégration n'est pas une dissolution. On doit rester ce que l'on est et s'adapter comme un caméleon mais ne rien renier de ses racines, de ses valeurs , de sa culture.
      Je sais aussi que c'est un véritable problème qui demande un débat bien plus que ces quelques mots.

      Cordialement et belle journée

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      • #18
        salut à toutes et à tous, merci pour ta réponse Morjane,

        je crois bien que des oeuvres comme celles que tu viens de décordiquer toi et les autres contrinuera énormément à une meilleure compréhension des conditions de l'immigration et de toutes les péripéties qui sont vécues par eux.

        je ne sais si je me trompe ou pas mais je crois bien que toutes les analyses effectuées jusqu'à l'heure émanent spécialement des gens de l'immigration (toi, Sentenza et les autres). il serait peut être intéressant que l'oeuvre soit décortiquée par l'autre rive et voir ce qu'en pensent les gens d'outre mer, comme moi en se plaçant bien sur de votre coté.

        en tout cas, si j'arrive à dénicher ce bouquin, j'essaierai de vous livrer mes impressions d'un algérien vivant en algérie et qui de surcroit ne connait pas grand chose sur les grandes difficultés vécues par les immigrés.

        durant la dernière foire du livre qui a eu lieu ici en algérie, j'ai discuté longuement avec les responsables d'une maison d'édition qui se propose d'aider les jeunes auteurs à livrer leurs talons. ils m'ont proposé un coktail de petites oeuvres que j'ai acquise avec plaisir, que je lirai dès que j'aurai un peu de temps et ca sera pour moi un véritable plaisir que de pouvoir partager avec vous tous les enseignements que j'aurai tiré.

        au fait, il s'agit de la maison d'édition MARSA.

        merci à vous tous.

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        • #19
          Azul Clémence,

          A mon tour de te remercier pour ta réponse. Ah! tu as été à la foire d'Alger, c'est génial.
          Est il exact que les prix sont encore prohibitifs et qu'il y avait une forte demande de livre religieux et que les stands religieux y étaient nombreux. Je crois que pour les enfants c'était tres bien fait et intéressant , était ce vrai?

          Pour la maison d'éditions Marsa, à priori je ne pense pas connaitre. Je regarderai plus attentivement lorsque je me promènerai en librairie.
          Ah! Oui, ce serait avec bonheur que j'aimerai lire l'avis de lecteur de l'autre rive.
          Pour parler du livre et même des deux livres, je ne me suis pas basée d'après moi, j'essaie toujours d'avoir un oeil critique et d'avoir une certaine distance mais d'un autre coté ma perception est basée en fonction de ma personalité et mon caractère.

          Cordialement

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          • #20
            salut à toutes et à tous, salut Morjane,

            pour répondre à tes questions je dirai que la foire du livre malgré ses lacunes a été une bouffée d'oxygène pour les lecteurs de manière générale, c'est vrai que le livre religieux a marqué de sa forte présence la foire de cette année ainsi que celle des années précédentes mais il faut dire qu'il y avait pour tous les gouts et tous les ages.

            les prix de livres de certaines branches telle la technologie et les sciences de manière générale ont été proposés à des prix prohibitifs spécialement pour les étudiants mais ceux qui ont su guetter les moments propices ont pu profiter de remises assez conséquentes.

            les livres de littérature et des siences humaines de manière générale ont été proposés à des prix relativement abordables , avec même des remises conséquentes.

            pour ma part, cette foire m'a permis de retrouver certaines anciennes oeuvres et de découvrir d'autres . j'en ai acheté pour une lecture de toute une année.

            C.B.

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            • #21
              Bonsoir à tous,

              Salam Clémence

              Ah! je te remercie d'avoir satisfait ma curiosité. Tu sais j'avais suivis cette foire et j'ai tant lus et lus que je ne savais qu'en penser n'y étant pas, hélas. Je trouve que c'est une merveilleuse idée que d'organiser cette foire et j'ai comme l'impression que cette année elle a pris plus d'ampleur par rapport à l'année dernière. N'y etant pas ce n'etait qu'une impression mais je vois que c'est le cas.
              Mettre le livre à portée de tous serait comme ouvrir une porte , il y a tant à faire dans ce domaine et le prix est souvent rédibithoire .

              A mon prochain post qui concernera encore un livre ou auteur que j'aime. Le problème pour moi étant de décider de qui je parlerai, j'hésite entre gibran, Ferraoun, ou un livre avec plein de nouvelles écrit par des auteur algériens et français (entre autres)


              Bonne soirée et vraiment merci

              Belle soirée à tous :biggrin:

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              • #22
                salut à toutes et à tous, salut Morjane,

                s'agissant de ton interrogation, je dirai que j'aurai bien aimé savoir un peu plus sur les nouvelles que peuvent écrire des gens de différentes cultures et ayant beaucoup de points communs, telle que la langue par exemple.

                mais il me semble que rien ne t'empêche d'écrire sur les trois surtout que ton mode d'analyse est tellement accessible au plus novice.

                C.B.

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                • #23
                  L'Algérie des deux rives

                  Bonjour

                  L’Algérie des deux Rives est un recueil de nouvelles qui réunis 14 écrivains français et algériens qui appartenaient à la génération qui fut témoin de la Guerre d’indépendance. Plus particulièrement de la période allant de 1954 à 1962.

                  J’ai aimé lire ce livre pour la multitude de fragments de vies qu’il a restitué, chaque nouvelle a une fragrance et résonne de façon différente et l’ensemble est une mosaïque qui a éclaté et cherche à se recoller.

                  Certains récits sont durs violent comme l’était cette période car ils évoquent une période douloureuse faite de morts et de sangs et la violence prendra un autre visage des années plus tard. D'’autres ont toute la douceur et la poésie qu’offre ces magnifiques paysages aux effluves de jasmin apporté par ce beau sirocco qui vogue avec déraison dans la folie du temps et d’autres évoque cet odeur de café qui reste gravé à jamais dans le coeur

                  Amin Zaoui: L'Arôme de ce café là
                  Nul n’aurait su dire, quand, où comment.
                  Les choses se font faites ainsi ! Partout on ne parlait que de guerre. Qu’est ce que la guerre ?
                  Les femmes au hammam parlaient des hommes, qui, de plus en plus quittaient la ville pour ne plus revenir.
                  Pour l’absence
                  Les fenêtres se fermaient tôt.

                  (…) moi j’aimais par-dessus tôt l’arome rare et singulier de leur café, préparé par Lalla Farah, une femme corpulente qui fêtait le sabbat, l’Aïd du ramadan et celui du mouton et qui aimait chanter les chansons d’Oums Kalsoum et de reinette l’Oranaise.
                  Une vraie femme disait mon père. Propos qui réveillaient chez ma mère Lalla Hlima une braise de jalousie. En silence elle lui lançait le regard d’une louve assoiffée et murmurait « Une juive au nez pointu »

                  ( …) Le matin sur le mur était écrit O.A.S.
                  Je ne comprenais pas. Mais quand ma mère me confirma que nos voisins, Lallah Farah et ses enfants avaient quitté la ville, je constatais enfin que la guerre était là, derrière les fenêtres fermées.
                  J’étais certain que la guerre demeurait suspendue dans le silence des Fenêtres aveugles
                  J’ai pleuré après Laya et j’ai commencé à attendre le retour de l’arôme de ce café là.


                  Une nouvelle m’a marqué, c’était terrible pour tous ceux qui ont vécus ces atrocités
                  Je vous préviens que ces passages sont douloureux et désolée pour la longueur maisc'est par souci de restituer l'histoire et son message.

                  L’Ange éperdu de Dieu (Ibn Arabi) de Christian Ganachaud
                  Ils m’ont arrêté au petit matin, ils ont fait irruption chez moi, j’étais encore en pyjama. Ils m’ont traîné en pleine lumière, la seule lumière que l’on trouve en Algérie, franges d’anges avec, au loin, la mer ; robe de soie froissée, robe de mariage, virginité chaque vague glissant sur les sables de lit.

                  Ils m’ont torturé, je veux dire qu’ils ont craché et piétiné mes chairs, ils ont cherché à me faire le plus mal possible, là où se niche la douleur ils l’ont trouvée et extraite de mon corps qui devenait une bouillie sanglante. Ça me faisait rire. Ils m’ont ébouillanté, je riais, ils m’ont passé à la gégène toute cette électricité qui brûlait jusqu’aux recoins les plus reculés des os, je riais. Ils m’ont suspendu par les pieds à des chaînes et m’ont frappé jusquà ce qu’ils soient fatigués. Je riais. Les soldats français m’ont dit : « Tu es pour l’indépendance de ton pays de ratsq, tu vas nous dire les noms de tes copains.

                  (…) Les français étaient des dingues : ils tapaient sur tout ce qui bougeait comme si l’Algérie était leur terre de morts.. Moi je n’ai rien compris les frontières, les morts n’en ont pas, les nuages n’ont pas de barbelés, les voisins ne se font pas éclater la gueule à chaque fois qu’ils traversent l’aube.


                  Apres il raconte ses sévices et ses tortures jusqu’au jour où il murmura
                  « Al Malâikat al-muhaymigagagh »
                  Ils s’arrêtèrent et se mirent à sourire.
                  « Et ça veut dire quoi ton charabia ? »
                  ‘Les anges éperdus de Dieu » ils me refilèrent un coup de gégène.

                  Cela dura et dura jusqu'à ce qu’on finisse par se lasser de son obstination et on le largua dans un asile de fou d’où il resta jusqu’au jour bénis de l’indépendance

                  Les jours passèrent, les années passèrent et là
                  Tout pouvait se faire à nouveau, tout pouvait se vivre. Lentement j’ai appris à vivre C’était un matin au moment où l’aurore frémit encore des angoisses de la nuit où les ailes s’échappent des embruns, où l’océan s’envole

                  (….) un jour des types barbus sont venus demander des comptes mon oncle en disant qu’il ne suivait pas les principes du Coran. J’ai dit : « A chaque sourate, commencent ainsi les mots : Au nom de dieu, celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux »

                  Ils lui ont tiré une rafale de Kalachnikov en pleine gueule. Pour eux c’était un commerçant payé par les capitalistes occidentaux : L’Algérie devait être un pays islamiste, purement islamiste ils m’ont enfermé dans le coffre de la voiture.

                  Ils m’ont torturé pour savoir qui étaient mes amis et surtout ceux de mon oncle. Je riais à nouveau ( ….) Ces dingues d'intégristes n'avaient pas la patience de la violence. La punition était le seul salut possible.(…) Ils m’ont coupé à la hache les bras et effilé ma gorge juste assez pour que je ne meure pas. Je riais.

                  Dans leur bicoque, ils ont tué des enfants et violé des femmes. J'ai retrouvé l'enfer sauf qu'il ne s'agissait plus des démons français, mais des démons priants, des gisants et des orants non de pierre mais de chair... J'ai juste hurlé " Adhkunî addhkurkum "au moments où ils me hachaient les jambes (...)



                  Le titre est donc l’Algérie des Deux rives (Nouvelles de Guerre) aux éditions Mille et une Nuits.
                  Alors voici les noms des écrivains dont on pourra lire la nouvelle :
                  Pierre Bergounioux , Maïssa Bey, François Bon,Raymond Bozier, Bernard Chambaz, Christian Ganachaud, Nina Hayat, Tassadit Imache, Yasmina Khadra, Leïla Marouane, Arezki Mellal, Boualem Sansal, Habib Tengour Amin Zaouï

                  Cordialement.

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                  • #24
                    salut à toutes et à tous,

                    j'ai une question qui me travaille et qui fait que je suis indécis entre analyser et livrer mes impressions sur un roman qui m'incite à dire beaucoup de choses. des choses qui ne seraient pas toujours à l'avantage de l'auteur , ou bien ignorer complètement l'auteur et ne pas en faire un état.

                    je voudrai savoir aussi:

                    a t on le droit d'écrire n'importe quoi?
                    le lecteur n'a t il pas droit à un certain égard et respect?
                    ne doit il pas recevoir une contrepartie du temps qu'il dépense dans la lecture et de l'argent qu'il sacrifie en conséquence?

                    je crois bien que l'écriture est une noble tache et que celui qui n'a rien à dire ou qui ne peut dire des choses intéressantes susceptibles d'être étudiées et analysées qu'il setaise à jamais.

                    je suis boulversé et je me demande si je faits bien d'etre aussi inquiet et si ca mérite qu'on critique un non évènement.

                    C.B

                    Commentaire


                    • #25
                      Azul Clémence,

                      Difficile dilemne entre le silence et l'oubli et en parler donc faire parler de lui et inciter malgré soit a le faire connaitre, même si c'est en mal.

                      Perso je serai pour en parler car cela évitera peut être à d'autre d''être en quelque sorte trahis.

                      L'éthique voudrait qu'un écrivain respecte ses lecteurs et ne présente pas un torchon en guise de roman ou d'Essai mais je ne sais pas. L'écrivain ecrit et si il a trouvé un éditeur c'est aussi que l'éditeur quelque part le soutient.

                      Je comprend ton bouleversement car je crois que je ressentirais cela aussi car je suis trop récéptive à cela entre autres.


                      Cordialement et merci aussi pour mes poèmes.

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                      • #26
                        Le nègre de Marianne

                        Le nègre de Marianne

                        C’est un roman de Madjid Thalmats, édition Marsa, kabyle algérien qui a vécu en France depuis l’age de sept (7) ans et qui, pour réussir, a fait de l’écriture et de la prose son cheval de bataille et de l’amour de Marianne le moyen d’aboutir à son objectif et surtout la clé du salut et de la reconnaissance.

                        Jamais un roman ne m’a induit en erreur comme le fut celui dont je vous parle et qui est déroutant un plus d’un titre. Il faut dire qu’à plusieurs reprises, je me suis demandé s’il était vraiment utile de continuer à lire une œuvre qui, à mon sens, ne comporte aucune vraie caractéristique d’une œuvre littéraire, d’une histoire méritant d’être racontée ou d’une fable que la fontaine n’aurait jamais osé rapporter.

                        Je me suis même mis à me dire que peut être l’auteur a voulu écrire un roman du genre policier auquel il n’a pas su incruster les ingrédients qui sont les siens, alors il a préféré le présenter sous forme d’un roman littéraire. Non pas que les romans policiers n’ont aucune valeur à mes yeux. Il m’est même arrivé d’ingurgiter des volumes entiers en des temps très courts. Il se trouve simplement que les spécificités d’un roman policier sont telles que l’auteur n’a nullement réussi à faire croire à cette hypothèse.

                        Le livre écrit en 170 pages avec un style littéraire relevé, bien que empruntant plusieurs formules argotiques émanant du langage usagé dans les rues, s’est surtout caractérisé par une narration d’un quotidien et d’évènements plutôt banales me poussant à douter de la capacité de l’auteur à traiter d’un sujet ou d’une question digne de ce nom. Cela fut le cas jusqu’à la centième page où l’auteur à raconté sa rencontre avec Marianne. Une fille d’une classe sociale qui lui est supérieure, étudiante de son état, fille d’un médecin, élégante et d’une beauté extrême, elle ne peut laisser le commun des mortels indifférents à sa beauté et à ses formes angéliques qu’elle met en valeur le plus souvent.

                        Ce qui m’a encore plus dérouté, c’est cette facilité que notre narrateur a rencontré tout au long du processus consistant à attirer son attention au niveau de la discothèque, la suite qui a consisté à engager avec elle une discussion sérieuse pour qu’ensuite il l’invite chez lui pour sceller leur relation, finalement amoureuse, par une première nuit du genre intime. Là aussi, ce qui a marqué mon esprit, c’est cette manière de décrire un coup de foudre, puis un amour des plus intenses basant tout l’effort sur les parties intimes d’une femme allant jusqu’à décrire la forme de son sex.
                        A ce moment là, je devenais enragé et je me disais quel navet nous offre-t-ont là en guise d’œuvre littéraire ?

                        Pour couronner le tout, l’auteur nous a présenté son ambition future qui est celle de devenir écrivain comme une forme de parade qui consistait à convaincre sa nouvelle campagne qu’il avait un projet ambitieux et que sa position actuelle d’intérimaire n’était que passagère le temps qu’il se fraye le chemin vers le monde de l’écriture. Et voila que notre auteur construit son projet futur et toute son ambition autour d’une parade sensée convaincre sa campagne et ses parents sans que lui-même ne soit vraiment convaincu de cela, lui qui a quitté le chemin l’école très tôt combien même il est resté un lecteur fidèle de beaucoup d’auteurs.

                        Comme le « ridicule » ne s’arrête pas à ce niveau, l’auteur a bien réussi à finaliser son projet d’écriture d’un livre sans trop insister sur les étapes qui l’ont menées vers cela mais en continuant à nous narrer son quotidien avec Marianne et son lien avec certains personnages telles que sa cousine Nadia et une amie à elle du nom de Clarisse qui avait un œil sur Nacer (Le narrateur) et qui est décédée dans un accident de voiture en allant à l’aéroport chercher sa grand-mère.

                        Le bouleversement dans le sens et le mérite à accorder au roman s’est produit au moment ou Nacer à commencé à se chercher un éditeur pour publier son roman et sa grande réussite à susciter l’attention d’un grand éditeur qui lui a proposé une avance et lui a fait de grandes éloges de son roman. A ce moment là, il court informer sa campagne Marianne qui ne peut contenir sa joie et décident de fêter cela chez lui. Quelle ne fut sa surprise lorsqu’il se réveilla et qu’il découvrit devant lui Clarisse, sensée être tuée dans un accident de voiture, qui dormait là, dans son lit alors que celle qui est morte n’est autre que Marianne la blonde qui s’est donnée la mort avec des barbituriques. Une Clarisse brune qu’il n’arrive pas à aimer et qu’il a trompée avec une certaine Hélène Fragonie, employée dans une bibliothèque.

                        L’auteur passe ainsi d’une situation caractérisée par la réussite, la clarté, la facilité à une situation caractérisée par le flou, l’ambiguïté et l’incertitude, ce qui explique un peu l’état d’esprit du narrateur au départ et les ambitions qu’il s’était fixées comme moyen de réussite et d’aboutissement et la situation dans laquelle il se retrouva à la fin malgré l’aboutissement de son projet qui n’a pas été suivi de reconnaissance comme il l’espérait à part, peut être, auprès de son oncle qui n’arrêtait pas de le dissuader de mettre fin à son projet utopique.

                        Sa déception s’exprime particulièrement dans la copie de la lettre adressée aux autorités de sa ville qu’il a insérée à la fin du récit dans laquelle il dénonce l’injustice dont il a fait l’objet en écopant de deux amendes pour cause de non respects des règles de stationnement en date des 17 et 18 octobre 2001.

                        En arrivant à la fin du récit, on découvre un génie particulier de l’auteur pour décrire le début d’un rêve, le lancement d’un projet au bout duquel il espère recevoir une reconnaissance et la révision d’un statut social, chose qui n’a pas été évidente à la fin du parcours.

                        En guise de conclusion, je dirai que l’auteur a pris un risque qui ne peut être osé que par les écrivains aguerris, qui se sont déjà construit un nom dans le monde de l’écriture, en reléguant l’essentiel du débat traité par son histoire aux cinquante dernières pages alors que les cent premières pages étaient faites de manière à décourager les lecteurs les plus tenaces.

                        Je souhaite longue vie et beaucoup de réussite à l’auteur.

                        KADI Kamal, le 04.01.2005.

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                        • #27
                          Bonjour à tous,
                          Bonjour Clémence,

                          J'ai lus avec intérêt ta critique du nègre de Marianne d'autant plus que je repensais à ton bouleversement consécutif à la lecture de ce roman.
                          Je comprend mieux l'origine et les raisons de ton trouble et forcèment tu as aiguisé ma curiosité qui me mettra en quête de ce livre.
                          J'ai recherché des infos sur Marsa en tant qu'éditeur .Ce que j'ai lus m'a donné envie tout particulièrement de rechercher des livres parus avec cet éditeur car les extraits que j'ai lus des parutions chez Marsa m'intriguent et l'éthique de l'éditeur ne peut que me plaire.
                          Je manque de temps et en plus je suis plongé dans les bavardages mais c'est certain que si je vois ce livre je l'achèterai pour mes futures lectures.

                          Tu sais j'ai lus ta contribution lorsque tu l'as écrite et tu m'as laissé dans un drole d"état car ce livre est une contradiction et j'ai ressenties tant d'étrangeté que tu m'as rendues muette.

                          Merci d'en avoir si bien parlé.

                          Cordialement

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                          • #28
                            salut à toutes et à tous, salut Morjane,

                            tu faits si bien dé décrire un peu ton étonnement et l'étrange sensation que tu as ressentie juste en lisant un résumé assez condensé du roman, alors que diras tu si tu finis par lire toute l'oeuvre qui excelle dans la démonstration de cette contradiction qui n'est autre ce que peut vivre un jeune beur qui souhaiterait réussir malgré toutes les barrières et qui se rend compte qu'il ne suffit pas d'etre écrivain pour avoir la reconnaissance des autres.

                            plus que l'affirmation de la volonté individuelle pour surpasser les blocages imposés par les uns et les autres, le problème d'intégration devient un phénomène de société qu'il faudra globalement.

                            ce sont en fait que l'auteur nous suggère à mon sens indirectement sans meme y avoir fait référence et c'est ce qui rend son oeuvre qualitative et d'un génie certain avec tous les petits griefs qu'on peut faire à un jeune auteur qui n'est qu'au début de son immense traversée.

                            quand je lis, j'ai cette mauvaise habitude de me laisser emporter entièrement par l'oeuvre et c'est ce qui me fait réagir parfois avec excés soit dans un sens ou dans un autre. tu as surement du le remarquer Morjane.

                            cordialement, C.B.

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                            • #29
                              Bonjour à tous, azul Clémence,

                              Oui je ne sais pas comment je réagirais en lisant ce livre j'espère avoir ta perséverance qui me permettra de dépasser le cap des 100 premières pages.
                              J'ai vus que tu réagissais avec verbe et émotion mais je ne peux rien trouver à redire à cela étant aussi un peu comme celà.
                              Il faut dire aussi que les bons auteurs ont ce don de faire réagir d'une manière ou d'une autre par leurs écrits.
                              Bien entendu, si je trouve ce livre ,j'en parlerai.

                              Codialement

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                              • #30
                                Bonjour,

                                Ils ont peur de l'Amour, mes soeurs....

                                L’amour quel est il lorsque l’on est une femme en algérie. A travers cette interrogation ce livre nous en dévoile une partie. Il risque de choquer certain parfois car la morale n’est pas toujours au rendez-vous mais il faut dépasser ce stade qui n’est qu’en fin de compte que secondaire car l’essentiel est bien ailleurs.

                                C’est un parcours fait d’errance a travers le regard de deux femmes qui ont leurs destins liés sans que jamais elles ne se rencontrent C’est une aspiration d’être libre et d’aimer, tout simplement à une époque et dans un climat où l’amour est bien plus un tabou et un vice qu’un acte de foi.

                                C’est pourtant un désir de vie et de liberté sans chaînes aucune juste être une femme, une épouse à part entière pour Hawa avec tout ce que cela peut être de si beau.

                                Mais ce livre ne parle pas que d’amour, il parle de la vie, de la guerre d’Algérie a travers le personnage de Jean le Chanceux, il parle d’intolérance et de révolte. Il raconte aussi le sort guère envieux de certaines femmes qui se retrouvent seules parce que leurs maris les ont abandonnés, les laissant seules sans un sous vaillant avec des enfants à nourrir et élever,

                                Ou alors du chantage à la polygamie en cas de désobéissance ou de lassitude.

                                J’ai aimé ce livre car il fait partie de cette nouvelle génération de femmes algériennes qui a travers leurs écrits cassent des tabous et disent ce qui doit rester cacher. Ce n’est pas un livre réquisitoire c’est un livre réflexion qui permet d’envisager aussi que tout n’est pas rose de l’autre coté du miroir et réfléchir pour que cela change. Les femmes bien entendu connaissent cette facette, les hommes qui faisaient semblant de l’ignorer y songeront ...... peut être .

                                L’auteur que je ne connaissais pas s’appelle Malika Allel elle est née en 1953 à Oran. Journaliste elle a travaillé à la chaîne 3 de la radio Algérienne.
                                Depuis 1982 elle partage son temps entre les deux rives de la Méditerranée
                                Ce livre est son premier roman et il est paru aux Editions Marsa (merci Clémence, au fait, je suis à la 93 ème page du Nègre de Marianne )

                                Cordialement

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