"Taha Hussein livre au public un ouvrage qui provoque une tempête jusque sur les bancs de l'Assemblée nationale : Sur la poésie antéislamique (1926). Depuis son séjour en France, sa profonde passion de l'héritage classique arabe s'accompagne du credo scientifique moderne : observation et expérimentation, sur fond de doute cartésien. Une méthode qu'il n'hésite pas un seul instant à appliquer à un des legs les plus sacrés de la culture arabe, la poésie antéislamique, pour mettre en cause son authenticité ! Avec le soutien de ceux que choque sincèrement pareille thèse, envieux et malveillants s'associent pour faire chasser de l'université un esprit aussi dangereux. Une instruction judiciaire est lancée dont l'issue est encore incertaine."
"Il arrive de temps à autre qu’un livre ait les honneurs du Parlement égyptien, mais c’est en général parce qu’un ou plusieurs députés adjurent les autorités de l’interdire ! Le cas le plus célèbre reste celui de Taha Hussein (طه حسين) dont l’étude sur la poésie préislamique, publiée à la fin des années 1920, suscita un énorme scandale politique. En effet, doutant de l’authenticité de nombre de poèmes que la tradition fait remonter avant l’islam, le critique égyptien se lançait sur une voie terriblement périlleuse : il ouvrait une brèche dans l’édifice sur lequel s’était développée, non seulement toute la philologie arabe, mais aussi l’ensemble des gloses linguistiques sur lesquels reposent les interprétations religieuses. Taha Hussein, qui accepta de publier une version expurgée de son étude, occupa par la suite de hautes responsabilités politiques et figure aujourd’hui au panthéon des grands auteurs égyptiens. Il n’en reste pas moins la bête noire de quelques religieux qui voudraient bien arriver à le faire disparaître des programmes scolaires"
"Il arrive de temps à autre qu’un livre ait les honneurs du Parlement égyptien, mais c’est en général parce qu’un ou plusieurs députés adjurent les autorités de l’interdire ! Le cas le plus célèbre reste celui de Taha Hussein (طه حسين) dont l’étude sur la poésie préislamique, publiée à la fin des années 1920, suscita un énorme scandale politique. En effet, doutant de l’authenticité de nombre de poèmes que la tradition fait remonter avant l’islam, le critique égyptien se lançait sur une voie terriblement périlleuse : il ouvrait une brèche dans l’édifice sur lequel s’était développée, non seulement toute la philologie arabe, mais aussi l’ensemble des gloses linguistiques sur lesquels reposent les interprétations religieuses. Taha Hussein, qui accepta de publier une version expurgée de son étude, occupa par la suite de hautes responsabilités politiques et figure aujourd’hui au panthéon des grands auteurs égyptiens. Il n’en reste pas moins la bête noire de quelques religieux qui voudraient bien arriver à le faire disparaître des programmes scolaires"

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