Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les langues en Égypte : Parlers contemporains( Nubien, berbère et beja : notes surtrois langues vernaculaires non arabe)

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les langues en Égypte : Parlers contemporains( Nubien, berbère et beja : notes surtrois langues vernaculaires non arabe)

    Le nubien, le berbère (siwi) et le beja sont trois langues vernaculaires parlées en Égypte par des groupes démographiquement minoritaires et vivant dans des régions périphériques qui ont longtemps été loin ou hors du contrôle du gouvernement central. Néanmoins, ces trois langues sont attestées depuis une période ancienne et font, de ce fait, partie intégrante de l'héritage culturel et historique de l'Égypte.

    Les variétés de nubien, berbère et beja parlées en Égypte se rattachent à des langues ou des groupes de langues parlées au sein d'ensembles bien plus vastes avec lesquels l'Égypte a entretenu des relations historiques.

    Ce bref article présente les sources disponibles sur ces trois langues en Égypte, abordées soit du point de vue de la description des systèmes linguistiques, soit du point de vue de leur usage et maintien.
    On remarquera que les sources relatives au nubien sont, de loin, les plus nombreuses, ce qui s'explique à la fois par le poids démographique relativement plus important des Nubiens et par l'intérêt dont ils font l'objet suite à la campagne archéologique de Nubie et à leur déplacement. A l'inverse, les sources sur le beja en Égypte sont quasiment inexistantes du fait que les membres de ce groupe vivent principalement au Soudan.
    Chaque groupe représente une situation sociolinguistique spécifique. Les berbères de Siwa constituent une entité linguistique et ethnique associée à un espace géographique bien délimité, celui de l'oasis.Les Nubiens, qui vivaient également dans un espace relativement clos, ont été déplacés et représentent maintenant une communauté en grande partie coupée de son lieu d'origine. Les Bishariyyîn, forment une petite communauté spécialisée dans le commerce avec le Soudan. L'absence de références ethniques ou linguistiques dans lès recensements égyptiens depuis 1897 rend difficile les tentatives d'estimation démographique de ces groupes.



    Le nubien
    Selon la classification de Greenberg et Bender, les langues nubiennes appartiennent à la branche soudanaise orientale de la famille nilo-saharienne et sont divisées en cinq groupes : nubien nilotique (Nile Nubian), nubien du Kordofan (Kordofanian or Hill Nubian), meidob, birgid, haraza.

    En dehors du groupe nubien nilotique qui s'étend entre le nord du Soudan et l'Égypte 1, les autres langues nubiennes sont parlées exclusivement dans l'ouest du Soudan et deux langues sont considérées comme mortes depuis une trentaine d'années : le birgid et le haraza.
    Le groupe nubien nilotique parte en Égypte est divisé en deux sous-groupes ; le mahas-fadicca, appelé aussi nobiin par les linguistes (Mitwalli Badr, 1955 ; Bell, 1974 ; Werher, 1987), et le kenzi-dongolawi.
    La relation entre le mahas-fadicca et le kenzi-dongolawi demeure sujet à controverse : s'agit-il de deux groupes dialectaux ou de deux groupes de langues ? Les études linguistiques récentes (cf. Becchaus-Gerst, 1983 ; Jakobi & Kummerle, 1993) privilégient plutôt l'hypothèse de groupes de langue, mais les locuteurs nubiens (Rouchdy, 1991) ont plutôt tendance à les considérer comme des groupes dialectaux, bien que mutuellement non intelligibles.
    La distinction, entre dialectes et langues reposant autant, si ce n'est plus, sur des facteurs extra-linguistiques (en particulier, décisions politiques, mouvements de conscience nationale, etc.) que linguistiques, nous emploieront ici des termes plus génériques, comme « parlers » ou « variétés ».

    En Égypte, les locuteurs nubiens sont les Kenzi et les Fadicca 2.Le parler kenzi est appelé matoki par ses locuteurs. Avant l'établissement du haut barrageen1964, les Kenzi occupaient la partie nord de la Nubie égyptienne (17 villages) et les Fadicca la partie sud (18 villages).

    Avec la construction du haut barrage, les Nubiens égyptiens ont été relogés dans la province d'Aswan (Kom-Ombo, Madinat Nasr). Les villages ont conservé leur ancien nom et l'ancienne capitale, Ennaba,a étédéplacée à Madinat Nasr. L'ancienne Nubie s'étendaitle long du Nil sur 350 km, la nouvelle Nubie égyptienne s'étend sur 60 km à une distance de 3 à 10 km du Nil (Rouchdy, 1980).




    Sources linguistiques
    Les études linguistiques portant sur les langues nubiennes sont relativement nombreuses et présentent des descriptions grammaticales (phonologie/morphologie, syntaxe, lexique). Certaines essaient d'établir une gloto-chronologie (Becchaus-Gerst, 1983 ; Thelwall, 1982) qui permettrait de définir à quel moment les différentes langues nubiennes se sont autonomisées, question pertinente pour étudier l'histoire des migrations et du peuplement etle lien entre les différentes langues nubiennes.

    Les parlers nubiens, en particulier nilotiques, sont donc relativement bien connus, mais la répartition dialectale demeure incertaine. Becchaus-Gerst (1983) et surtout Jakobi & Kùmmerle (1993) incluent dans leurs travaux des bibliographies exhaustives (pour le nubien nilotique, voir en particulier Armbruster, 1960 & 1965 ; Bell, 1970 ; Junker& Schafer, 1921; Massenbach, 1933 & 1962 ; Mitwalli Badr, 1955 ; Schafer, 1917 ; Wemer, 1987).

    Les Nubiens et les parlers nubiens en Égypte
    50 000 Nubiens ont été déplacés par le gouvernement égyptien en 1964, et Geiser estimait à 170 000 le nombre de Nubiens vivant en Égypte en 1970 3. Le nombre de personnes parlant le nubien comme langue maternelle ou langue seconde est inconnu, puisque les recensements égyptiens n'incluent pas de questions sur la langue maternelle.
    A notre connaissance, les références sur la situation sociolinguistique des nubiens égyptiens sont Fernea (1964), Rouchdy (1980,1989a & b, 1991) et Fernea & Rouchdy (1987).

    La construction du haut-barrage en 1964 et le déplacement de la population a provoqué un changement considérable dans le mode de vie des Nubiens : ceux-ci sont passés d'une région relativement isolée et ethniquement homogène à des villages proches de centres urbains où ils se sont trouvés en contact avec d'autres communautés, principalement originaires de Haute-Égypte.
    Les changements socioculturels consécutifs à ce déplacement s'accompagnent en contrepartie d'un mouvement de prise de conscience identitaire.
    La date de 1964 sera donc considérée comme date butoir, même si les processus dont il est question s'inscrivent dans une plus longue durée.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Situation linguistique avant 1964
    Jusqu'au début des années soixante-dix, les parlers nubiens nilotiques ont fait preuve d'une résistance assez remarquable dans un environnement géographique où l'arabe était dominant depuis des siècles .

    Bien que l'arabe soit présent en Nubie depuis une période très ancienne, qu'il soit la langue officielle de la Nubie depuis le xive siècle et que le bilinguisme arabe-nubien ait été bien attesté dans la population masculine, le nubien s'est maintenu jusqu'à une date récente comme la langue maternelle de la majorité des Nubiens.
    Cette résistance peut s'expliquer par divers facteurs géographiques et sociaux. Avant le haut barrage, la Nubie était une région relativement isolée et difficile d'accès, éloignée du pouvoir central. Les villages nubiens étaient dispersés le long du Nil et les communications étaient difficiles.

    Peu d'Égyptiens résidaient ou travaillaient en Nubie et « to non Nubian Egyptian being assigned to a job in Nubia was a form of exile » (Rouchdy & Femea, 1987). Si la population masculine émigrait vers les grandes villes d'Égypte pour .travailler, les femmes et les enfants restaient dans les villages, les mariages suivaient une endogamie relative.

    Situation linguistique après 1964

    A partir du déplacement de 1964, le contexte social fut bouleversé et l'arabe, devenant la langue dominante dans toutes les situations d'interaction (écoles, médias, marchés, administrations, etc.) se diffusa rapidement comme langue seconde de l'ensemble de la population nubienne.

    Selon les auteurs (Rouchdy, 1980,.1991 et Femea & Rouchdy, 1987), l'arabisation progresse rapidement depuis cette date et « the use of nubian dialects is declining in all sectors of the population, while there is a general increase in the understanding of Arabic ».

    Cette arabisation se traduit par une extension du bilinguisme à toutes les couches de la population, à travers l'acquisition de l'arabe comme seule langue maternelle par un nombre croissant de jeunes Nubiens citadins (en particulier au Caire) et par un phénomène de déperdition linguistique dans le sens d'une diminution de la compétence en langue nubienne chez une partie des bilingues (i.e. emprunts de plus en plus fréquents à des termes arabes et désorganisation du système grammatical nubien).

    Dans ce contexte d'arabisation, une distinction nette apparaît entre locuteurs urbains et locuteurs ruraux.Les urbains apparaissent comme largement arabisés (monolingues arabes, ou bilingues/arabe dominant, ou bilingues parfaits) alors que les ruraux apparaissent comme bilingues/nubien dominant (Geiser, 1986, p., 210) . Ainsi Rouchdy (1991) distingue cinq groupes de locuteurs.
    - les monolingues/nubien : peu nombreux et en voie de disparition, représentés parles vieilles femmes d'origine rurale ;
    - les bilingues/nubien dominant : les adultes non .urbains qui « parlent arabe avec un accent étranger »;
    - les bilingues compétents dans les deux langues :,les citadins d'âge moyen qui sont restés en contact avec leur région d'origine ;
    - les bilingues/arabe dominant: les jeunes Nubiens de milieu urbain;
    - les monolingues/arabe ; les citadins nés en ville et dont les familles n'ont pas gardé de liens avec la région d'origine (principalement Le Caire et Alexandrie).
    Mais cette distinction traditionnelle entre urbains et ruraux va en s'estompant, puisque les locuteurs ruraux sont de plus en plus touchés par l'arabisation. Ainsi Rouchdy relève un changement important entre deux séjours en 1978 et 1986 dans les villages de la nouvelle Nubie.

    En 1986, les enfants parlent presque uniquement arabe àla maison et seules les femmes parlent nubien entre elles.
    Cependant, la langue nubienne se maintient dans certains domaines, en particulier culturels (chants, poésie, théâtre) et personnels (affaires familiales, tractations maritales) et comme « langue secrète » (ne pas être compris des étrangers).

    Attitudes linguistiques. Langue et identité ethnique

    L'arabisation linguistique et les transformations socioculturelles ne se sont pas traduites par une désintégration ethnique, mais plutôt par une nouvelle conscience identitaire favorisant l'émergence d'une entité nubienne .

    Ainsi Fernea & Rouchdy soulignent que « the Nubians of Egypt have become an even stronger ethnic group that they were before ressettlement while at the same time losing much of their cultural uniqueness ». Rouchdy (1989) note « a revival of nubian ethnicity that did not exist in Egypt earlier in the 60's and 70's. In cities such as Alexandria and Cairo, Nubians clubs were more active and better attended ».

    À la perte de la terre natale s'est substituée la conscience d'une identité particulière, forgée par une origine et une expérience communes, qui transcende les différences locales.

    Il y a donc évolution d'une conception locale de l'identité (associée à un groupe linguistique repérable sur un territoire délimité) à une conception plus globale (associée à une entité plus vaste qui se maintient quels que soient les changements culturels).
    Cette évolution est, là encore, plus marquée en milieu urbain qu'en milieu rural. Chez les Nubiens urbanisés, la langue n'est pas considérée comme symbole primordial d'appartenance à un groupe ethnique .
    En zones rurales, les gens continuent de s'identifier :
    a) à la famille élargie,
    b) au groupe linguistique auquel ils appartiennent (i.e. matoki ou fadicca).
    La définition identitaire se fait donc prioritairement par l'affiliation linguistique, affiliation possible puisque la langue nubienne se maintient même si elle est en position de déclin.

    Jusqu'à une date récente, les ruraux n'avaient pas tendance à se définir comme des Nubiens « en général » et n'utilisaient pas le terme générique de nubi, nuba .

    Le développement d'une identité nubienne urbaine se manifeste entre autres par la formation de clubs et d'associations à vocation culturelle et par des émissions et des programmes culturels nubiens.
    Plus récemment, la publication de plusieurs ouvrages littéraires (romans ou nouvelles) rédigés en arabepar des écrivains nubiens et traitant de thèmes considérés comme typiquement « nubiens » - évocationde la terre natale, de l'exode, du lien affectif et symbolique avec le Nil, etc. - ont provoqué un débat dans les milieux littéraires égyptiens pour savoir s'il existait ou non une littérature spécifiquement nubienne (Mohamméd Hilmi, 1996) .

    Sur le plan culturel, l'identité nubienne peut donc s'exprimer soit en nubien (chansons et poésies traditionnelles, par ex.) soit en arabe (chansons modernes ou littérature).

    Les Nubiens reproduisent par conséquent une situation dans laquelle, à la suite de transformations sociales radicales, les pratiques linguistiques changent mais les consciences identitaires s'exacerbent, ce double mouvement entraînant un décalage important entre pratiques langagières et définition identitaire, Globalement, la représentation d'une entité ethnique « nubienne » ne se traduit pas, dans les pratiques, par une défense de la langue nubienne et encore moins par des revendications linguistiques.
    Cependant, certains intellectuels nubiens essaient de s'opposer au déclin de la langue nubienne et militent pour l'apprentissage oral et écrit de cette langue .

    Minoritaires, leurs tentatives n'ont sans doute pas d'impact sur les pratiqués quotidiennes de la majorité de la population, mais indiquent qu'il est pour le moment impossible de prévoir l'avenir de cette langue.
    dz(0000/1111)dz

    Commentaire


    • #3
      Contact nubien-arabe : quelques remarques sur le processus linguistique
      Le contact historique entre le nubien et l'arabe s'est traduit au Soudan par l'intégration de nombreux termes nubiens dans les dialectes arabes soudanais notamment dans les domaines de l'agriculture, de l'irrigation, de la vie domestique et des noms d'animaux (Abdin, 1959, AI-Qasim, 1965).
      En Égypte, nous n'avons pas d'indications concernant une telle influence, mais aucune étude n'a été effectuée dans ce sens sur les dialectes arabes de la région d'Aswan.

      En ce qui concerne les bilingues nubien-arabe, le degré d'emprunt et d'interférence, entre les deux langues varie en fonction du degré de bilinguisme Rouchdy (1991 ) montre quelques cas d'interférence du nubien (langue maternelle) vers l'arabe (langue seconde) :
      - perte des pharyngales h et c,
      - problème d'accord en genre, les adjectifs étant presque toujours traités au féminin car le suffixe -a est une marque de copule en fadicca.
      L'interférence de l'arabe vers le nubien se manifeste chez des locuteurs bilingues (uniquement bilingues arabe dominant) par, notamment :
      - une modification de l'ordre des mots dans la phrase en nubien : soit du nubien (SÔV) à l'arabe (SVO) ; soit du nubien (nom + numéral) à l'arabe (numéral + nom) ;
      - des emprunts à l'arabe de nombreuses prépositions et mots invariables comme fakin (mais), illa (sauf) ;
      - des emprunts dans les termes de salutations ;
      - des transpositions directes d'expressions arabes en nubien : cf. l'expression arabe ba'd swiyya, transposé en nubien comme kinnen aharo (au lieu du nubien egettir);
      - enfin, Rouchdy a relevé que 40 % du lexique étaient constitués de mots empruntés à l'arabe et adaptés à la morphologie du nubien.
      Les travaux de Rouchdy indiquent une érosion progressive de la langue nubienne, pénétrée lentement mais sûrement par la langue arabe, ce qui pourrait mener à terme à une déperdition linguistique totale, déperdition accélérée par le bilinguisme dominant arabe.

      Elle estime que la disparition du nubien en Égypte comme langue vivante est inéluctable en raison du contexte socio-économique.
      Le nubien reste cependant très vivant dans le domaine de la musique et de la poésie orale. Plus récemment, on constate une certaine reconnaissance de la spécificité culturelle nubienne dans les milieux officiels et intellectuels égyptiens .
      Dans quelle mesure cette reconnaissance extérieure va-t-elle ou non favoriser le maintien d'une culture dite nubienne, et dans quelle mesure le nubien se maintiendra-t-il comme langue vernaculaire vivante ou sera au contraire cantonné de plus en plus dans un rôle de représentation folklorique ?
      La question reste ouverte.

      Il semble difficile cependant d'étudier la situation des Nubiens égyptiens sans référence aux Nubiens soudanais, chez lesquels les mouvements culturels sont mieux implantés et moins folklorisés.
      dz(0000/1111)dz

      Commentaire


      • #4
        Le berbère
        Le berbère constitue une branche de la famille chamito-sémitique ou afro-asiatique et forme un large groupe linguistique dans l'ensemble du Maghreb ; « Avant la conquête arabe, le berbère occupait un domaine d'un seul tenant, de l'Atlantique à l'Égypte.
        Si les limites extrêmes de ce domaine n'ont guère reculé à l'est ni à l'ouest, si même elles ont été portées beaucoup plus loin dans le sud par l'avance touarègue, les régions berbérophones apparaissent sur la carte actuelle comme des îles ou des îlots que n'a pas submergé le flot des dialectes arabes.Le berbère est depuis longtemps parlé dans huit états africains : Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Niger, Tunisie, Libye et Égypte. » (Galand, 1988, p. 207).

        Le berbère est donc disséminé sur un immense territoire et ne possède aucun terme qui le désigne lui-même en tant que langue commune à tous les berbérophones.
        Il dispose de nombreux noms féminins qui s'appliquent aux variétés régionales.
        Ces variétés sont extrêmement diverses et sont décrites comme des parlers, comme des dialectes ou comme des langues.
        Cette diversité s'organise cependant autour de quelques grands groupes régionaux (chleuh, kabyle, touareg).
        Cependant, « on n'a pas encore réussi à classer les parlers berbères de façon satisfaisante » (Galand. 1988, p. 212).
        Siwa et le siwi
        Le berbère n'est parlé en Égypte que dans l'oasis de Siwa 16 dont la population était estimée à 10 000 personnes en 1990.
        Siwa est le nom arabe de l'oasis appelée sali en berbère.
        La langue est appelée siwi en arabe et en berbère (VycichI; 1991).
        Le siwi constitue donc l'avancée orientale extrême du berbère.
        Au xixe siècle, des voyageurs ont mentionné l'usage du siwi dans l'oasis de Bahariyya, actuellement totalement arabisée.

        L'oasis de Siwa est mentionnée dès la plus haute antiquité, mais son peuplement est mal connu.
        Deux groupes d'origine incertaine, les Telenu et les Temelu, sont signalés pendant l'ancien royaume , mais le rattachement de l'oasis à l'Égypte n'est attesté qu'à partir de la XXVIe dynastie (Fakhry, 1993, p. 79) .

        Pendant plusieurs siècles Siwa fut connue dans le monde gréco-égyptien par son fameux Oracle d'Amoun (Wagner, 1987) .

        La christianisation de l'oasis n'est pas formellement attestée 20. A partir du XIe siècle, Siwa est mentionnée parleshistoriens arabes (El-Bekri, XIe siècle, El-Idrissi, XIIe siècle, El-Maqrizi, XVe siècle) et est appelée d'abord Santariyya puis Siwa à partir du XVIIe siècle.
        La population est décrite comme entièrement berbère par El-Bekri, berbéro-arabe par El-Idrissi et rattachée aux berbères Zenata par Maqrizi.
        Jusqu'au xixe siècle, Siwa est restée une entité plus ou moins indépendante, visitée par des caravanes de marchands et quelques voyageurs européens (Browne, Homemann, Caillaud).
        Siwa ne payait pas de tribu au Sultan.
        Ce n'est qu'en 1820 qu'elle fut occupée par l'armée égyptienne sous Muhammad 'Ali ce qui provoqua de nombreuses confrontations entre la population locale et le gouvernement et plusieurs expéditions militaires.
        La population rejoignit le mouvement senusi pendant la première guerre mondiale.
        Jusqu'à une période récente, Siwa est demeurée très isolée et plus proche de la Libye, ce qui peut expliquer le maintien de la langue berbère.
        L'influence du gouvernement central égyptien n'a réellement commencé que dans les années trente.
        C'est à partir de cette date que selon Vycichl, l'influence de l'arabe s'est fait sentir sur le siwi par l'incorporation de nombreux termes arabes.

        Description du siwi
        L'ensemble des sources linguistiques sur le siwi sont recensées, présentées et commentées dans Vycihl, 1991 21. Les premières descriptions sont des listes de termes collectés par des voyageurs au xixe siècle.
        Trois lexiques du siwi ont été également publiés en arabe ('Abd al-Khàliq, 1940 ; Wâkid, 1949 ; Al-Jawhari, 1949).
        La plupart des descriptions grammaticales sont anciennes (Basset, 1890 ; Stumme, 1914 ; Walker, 1921 ; Laoust, 1931 ; Leguil, 1986-1987).
        Un Sketch on Siwan Language a été établi par Vycihl en 1991, incluant une présentation historique de Siwa, et constitue une remise à jour et un approfondissement du travail de Laoust, en particulier dans le domaine accentuel omis par ce dernier.

        VycichI présente les principales particularités du siwi :

        une partie du lexique n'appartient pas au stock lexical commun du berbère : agbén : maison, aIkîk : petit, bettîn : qui, etc. ;
        un accent grammatical permet de distinguer des formes définies et indéfinies ; a ‘’gid : un homme, a"ggid : l'homme ;
        absence de préfixe pour la 2e pers. sg. ou pl. de la forme verbale : ùsît : tu donnes, sim : vous donnez.
        La classification du siwi demeure incertaine, mais selon Vycichl, il serait proche du parler de Ghadames en Libye.

        Situation sociolinguistique de Siwa

        À notre connaissance, il n'existe aucune étude récente sur la situation linguistique actuelle de Siwa, bien que les auteurs indiquent brièvement une expansion de l'arabe. Ni le degré de bilinguisme, ni la variété d'arabe parlé par les bilingues (quel type de dialecte ?), ni l'influence de l'arabe sur le siwi n'ont été décrits avec précision. Fakhry (1993, p, 35) indique que jusque dans les années soixante, la majorité des femmes et des enfants étaient monolingues, alors qu'à présent tout le monde comprend l'arabe comme langue seconde. Il souligne : « More Arabic words and expressions are introduced. »
        Cette expansion de l'arabe correspond à une évolution rapide (Fakhry, 1993, p. 38) et à une certaine « égyptianisation de l'oasis ».
        dz(0000/1111)dz

        Commentaire


        • #5
          Beja (tu bedawi)
          Le beja, ou tu bedawi , appartient au groupe couchitique de la famille chamito-sémitique, dont il représente une branche autonome.

          Le beja n'est actuellement parlé que dans l'extrême sud de l'Égypte, à la frontière soudanaise (sur la côte de la mer Rouge à partir de MersA 'Alam) et, dans la vallée du Nil, à Aswan et Daraw, où les groupes bishariyin font du commerce (principalement, le commerce du chameau) entre les deux pays (Dalmau, 1994 ; Morin, 1994).

          La zone d'expansion des Beja était beaucoup plus grande par le passé. Ils sont mentionnés dès la plus haute antiquité (second millénaire avant notre ère).
          À l'époque romaine, à partir de 240 après J.-C.et « for two centuries or more, they dominated the Southern Thebaid and made their name a terror for the peoples of the Nile Valley far beyond it » (Paul, 1954, p. 58).

          A partir du Ve-VIe siècle, les Beja sont peu à peu expulsés de la vallée du Nil, mais on les retrouve mentionnés à plusieurs reprises lors de raids sur la vallée, chaque fois que le contrôle central s'affaiblit (cf. raid au IXe siècle sur Esna).
          Les Beja (Hadareb) contrôlent les pistes de pèlerinage passant par Aidhab du XIe au XVe siècle.

          A partir du XVe siècle, ils reculent vers le sud et c'est à cette époque qu'émergent les grandes tribus actuelles comme celle des Bishariyin. Mais jusqu'au XVIIIe siècle, avant l'arrivée des Ma'aza, les 'Abâbda et les Bishariyin sont les principaux occupants du désert oriental (Hobbs, 1989 ; Morin, 1994 ; Murray, 1935).

          Selon Murray, les Bishariyin, à la frontière du Soudan et de l'Égypte, appartiennent principalement au groupe Hamedôrâb des Bishari Umm ‘Ali, mais Gamal Hamdân (1981) inclut également les Bishari Umm Nagi . AI-Tayyib (1993) mentionne les Hamedôrâb et les Shatdirâb.

          Un deuxième groupe est rattaché aux Beja, mais se réclame d'un lignage arabe – ce qui est le cas de la majorité des clans dominants beja – et est actuellement totalement arabophone : les 'Abâbda. Le territoire actuel des 'Abâbda s'étend des rives orientales du Nil à la mer Rouge, au sud de la route Qift-Quseir .
          Des témoignages historiques (Murray, 1935, 1951) montrent que les 'Abâbda parlaient le beja au XIVe-XVe siècle (témoignage d'Ibn Battûta).
          Dans La Description de l'Égypte, Du Bois-Aymé les mentionne comme bilingues : « Les A'bâbdeh diffèrent entièrement par leurs mœurs, leur langage, leur costume, leur constitution physique, des tribus arabes qui, comme eux, occupent les déserts qui environnent l'Égypte...
          Les A'bâbdeh connaissent la langue arabe mais ils en ont une autre qui leur est propre. »
          Nous ignorons à quelle période les 'Abâbda sont devenus totalement arabophones. Des recherches sont en cours sur leurs dialectes.

          Sources linguistiques
          Les études sur les parlers beja ont toutes été entreprises au Soudan et quelques-unes portent spécifiquement sur le parler bishari (Almkwist, 1881,1885).
          Aucune ne fournit de description détaillée des pratiques langagières (incluant le bilinguisme) des Beja.
          La thèse de J. Morton donne quelques précisions sur les usages des Bishariyin dansla région de Halaïb : selon Morton, les Bishariyin sont tous bejaphones et une partie des hommes sont bilingues arabe-beja maislebilinguisme varie beaucoup en fonction du sexe, des lieux et du statut social :

          Aucune information précise sur la communauté bishariyin de Daraw et d'Aswan n'est disponible, mais on peut supposer que ces communautés sont bilingues.

          Ici encore, le maintien de la langue beja malgré des siècles de contact avec l'arabe s'explique par des facteurs d'isolement géographique et économique. Mais les facteurs symboliques et culturels semblent également jouer un rôle important
          – « There is an association of it (the beja fanguage) with key aspects of Beja society and culture » (Morton)
          – dans les domaines politique, littéraire ou économique, dans une société où l'éthique joue un rôle très important (Hamid Ahmed, 1996).

          Contact beja-arabe
          Comme pour le nubien, des étymons d'origine beja sont réparables dans les dialectes arabes soudanais, mais nous n'avons pas de données dans ce domaine sur (es dialectes arabes du sud de l'Égypte, en particulier sur le dialecte des 'Abâbda.
          De même, l'influence de l'arabe sur le beja n'a pas été étudiée de façon systématique en dehors du lexique présenté par Adrob (1986).
          dz(0000/1111)dz

          Commentaire


          • #6
            Conclusion
            Sur le plan linguistique, ces trois groupes représentent donc les poches ultimes de maintien de langues vernaculaires non arabes en Égypte .
            Dans les trois cas, on retrouve à l'origine des régions ou des groupes éloignés et relativement isolés du pouvoir central et qui ont très longtemps joui d'une certaine autonomie.
            Cet isolement ne signifie pas, dans le cas des Nubiens et des Beja, qu'il n'y ait pas eu contact ni même intermariages avec des groupes arabophones .
            Mais s'il y a eu islamisation, il n'y a pas eu arabisation totale, comme cefut le cas pour le reste de la population égyptienne.

            Depuis la deuxième moitié de ce siècle, l'environnement socio-économique s'est considérablement modifié et ce, de façon particulièrement radicale dans le cas des Nubiens.
            Bien que nous n'ayons pas de données précises pourles Berbères de Siwa ni pour les Bishari de Daraw, on peut postuler, sans grand risque d'erreur, que le contexte est favorable à une expansion de l'arabe au détriment des langues vernaculaires.Le berbère, le nubien etle beja sont-ils donc amenés à disparaître rapidement du sol égyptien ou à ne s'y maintenir que sous une forme vestigielle ou folklorisée ?

            Si seuls les facteurs socio-économiques jouaient dans le maintien ou la disparition des langues, on serait tenté de répondre par l'affirmative.
            Mais nombre d'exemples, dans le monde contemporain, montrent que des langues ou des variétés de langue que l'on craignait inéluctablement menacées ont résisté (Pishman, 1985, 1989). Des facteurs culturels et psychologiques ont contrebalancé les facteurs purement économiques et la langue a été perçue comme une composante identitaire fondamentale.
            À l'inverse, pour d'autres communautés, la langue n'est pas considérée comme une composante fondamentale de l'identité ethnique (Edwards 1994) .
            Pendant des siècles, le beja, le nubien et le siwi ont pu se maintenir grâce à des facteurs socio-économiques et culturels favorables (isolement, endogamie relative).
            Ces facteurs ont été largement érodés dans les années cinquante, soixante et soixante-dix, années où, de plus, la vision nationale s'accommodait mal de particularismes locaux.
            Dans quelle .mesure ces trois groupes continueront-ils de former des entités spécifiques, et dans quelle mesure la langue sera-t-elle un indicateur de cette appartenance ? Nous n'essaierons pas ici de faire du pronostic linguistique, et chaque langue représente un cas particulier.
            Les Berbères de Siwa forment peut-être l'ensemble le plus homogène, mais ils sont coupés du reste de l'ensemble berbérophone et donc extrêmement minoritaires.
            Les Bish'ariyin d'Aswan ou de Daraw, quoique fortement minoritaires dans un environnement urbain, gardent des liens très forts avec une communauté beaucoup plus nombreuse que rien, dans l'immédiat, ne menace de déperdition linguistique.
            Quand aux Nubiens, ils forment actuellement le groupe le plus complexe et le plus médiatisé occupant des statuts extrêmement différents en Égypte et au Soudan.

            Bibliographie

            ABD AL-KHALIQ K., Kalimât al-luġa s-siwiya, 1940, (cité par Vycihl, 1991).

            ABDIN ‘Abd al-Magid, « Some General Aspects of the Arabisation of the Sudan », Sudan Notes and Records, Vol. XL, p 48-74, 1959.

            ADRÔB ‘UHÂJ M., Mu'ajam bejâwi 'arabi, MAthesis, Institute ofAfro-Asian Studies, Khartoum, 1986.

            AL-JAWHARI Rif'at, Jannat as-sahrâ, 1949.

            HAMDÂN Gamal, Shakhsiyyat Misr, 2vol., Le Caire, 1981.

            ALMKVIST H.:

            -Die Bishari Sprache Tu-bedawie in Nordost Afrika, Kaiserliche Akademie der Wissenschaften, Upsala, 1881.

            - Bischari/deutsches und deutsch/bischariscbes Wörterbuch, 1885.

            AL-TAYYIB S., Mawsû'a al-qabâ'il al-'arabiyya. buhûth midâniyya wa târîkhiyya, Le Caire, Dâral-Fikral-'arabi, 1993.

            ARMBRUSTER. C. H.:

            - Dongolese Nubian. A Grammar. Cambridge, 1960.

            - Dongolese Nubian. A Lexicon Nubian English. English Nubian, Cambridge, 1965.

            AYOUB ‘Abd al-Rahmân, The Verbal System in a Dialect of Nubian (Halfa District), Linguistic Monograph Series 2, Sudan Research Unit, Khartoum, 1968.

            BASSET R, Le dialecte de Syouah, Publication de l'École des Lettres d'Alger, Bulletin de Correspondance africaine V, Paris, 1890.

            BECHAUS-GERST M., Sprachtiche und historische Rekonstructionen im Bereich des Nübischen unter besonderer Berücksichtigung des Nsinübischen, M. A. Thesis, Cologne, 1983.

            BELL H.:

            - « The Phonology of Nobiin Nubian », African Language Review 9, London, 1970-1971, p. 115-139.

            - « Dialect in Nobiin Nubian », Studies in Ancient Languages of the Sudan, 'Abd al-Gadir Mahmoud Abdallah ed, Khartoum, 1974, p. 109-122.

            DALMAU I., « Transformation de l'élevage et de la commercialisation du cheptel camelin entre le Soudan et l'Égypte », Égypte-Monde arabe 17, 1994, p. 119-132.
            DOI : 10.4000/ema.1452

            EDWARDS J., ° « Ethnolinguistic Pluralism and its Discontents », InternationalJournal of the Sociology of Language 110, 1994, p. 1-35.

            FAKHRY A., SiwaOasis (reprinted from The Oasesof Egypt, Vol. 1 ; Siwa Oasis. 1973), American University Press, Le Caire, 1993.

            FERNEA Robert A.:

            - Contemporary Egyptian Nubia, New Haven, 1964.

            - & ROUCHDY A., « Contemporary Egyptian Nubian », Nubian Culture Past & Present, 6 Int. Conf. for Nubian Studies, Upsala 11-16 août 1986, Thomas Hagg éd., 1987, p. 365-387.

            FISHMANJ.A.:

            - et al., The Rise and Fall of the Ethnic Reviyal, Mouton, Berlin, 1985.

            - Language and Ethnicity in Minority Sociolinguistic Perspective, Multilingual Matters LTD, Clevedon.

            FOGEL F., « Des Nubies, des Nubiens : traditions scientifiques et locales de l'identité », Égypte-Monde arabe 24, Le Caire, 1995, p. 75-86.
            DOI : 10.4000/ema.634

            GALAND L., « Le Berbère », Les langues dans le Monde ancien et moderne, t. III, textes réunis par D. Cohen, CNRS, Paris, 1988, p. 207-242.

            GEISER P. :

            - Cairo's Nubian Families, Cairo Paper in Social Science IV, American University Press, Le Caire, 1980.

            - The Egyptian Nubian. A Study in Social Symbiosis, American University Press, Le Caire, 1986.

            HALES.:

            - Nubfans:A Study in Ethnic Identity, Arrican and Asian Studies Seminar, Series n° 16, Khartoum, 1973.

            - The Changing Ethnic identity of Nubian in an Urban Milieu, Khartoum, Sudan, Ph. D. diss., Univ. of California, Los Angeles, 1979.

            HAMID AHMED M. T., Éthique, poésie et mode de vie au Soudan, Mémoire de DEA, Université de Bordeaux II, 1996.

            HOBBS J. J., Bedouin Life in the Egyptian Wilderness, American University Press, Le Caire, 1989.

            JAKOBI A.:

            - & T., The Nubian Languages. An Annotated Bibliography (African Linguistic Bibliographies 5), Rüdiger Köppe, Cologne, 1993.

            - « Review of Rouchdy 1991: Nubian and the Nubian Language in Contemporary Egypt »,Anthropological Linguistics 3G, 3, 1994, p. 392-395.

            JUNKERH. & SCHAFER H.,Nübische Texte im Kenzi Dialect, Vienna, 1921.

            KRONENBERG A., « Nubian Culture in the Sudan in the 20th Century; State of Research », Nubian Culture Past and Present, op. cit., 1987, p. 389-418.

            LAOUST E., Siwa I, Publications de l'Institut des Hautes études marocaines, XXII, Paris, 1931.

            LEGUIL A, « Notes sur le dialecte de Siwa », Bulletin des études africaines de INALCO, Paris, (I), n°11, 1986, p. 5-42. (H), n°12, 1987, p. 1-30.

            MASSENBACH (Von) G. :

            - Wörterbuch des nübischen Kunuzi-Dialektes mit einer grammatischen Einleitung, Berlin, 1933.

            - Nübische Texte im Dialekt der Kenuzi und der Dongolawi, Wiesbaden, 1962.

            MITWALLI BADR M. :

            - Study in Nubian Language, Le Caire, 1955.

            - Nobiin nog gery. Iqra bi-1-lugha nubiyya, Khartoum, s.d.

            MURRAY G. W., Sons of Ishmael, a Study of the Egyptian Bedouin, George Routledge & Sons, LTD, Londres, 1935.

            MORIN D. : « Sur la dynamique des langues dans l'est du Soudan », Égypte/Monde arabe 17, Le Caire, p. 143-153.
            DOI : 10.4000/ema.1457

            OSMAN AIi, « Nubian Culture in the 20tn Century, Comments on Session IV », Nubian Culture Past and Present, op. cit, 1987, p. 419-431.

            PAUL A., A History of theSeaTribes of the Sudan, Frank Cass & Co, LOT, Londres, 1954.

            QASIM Awri al-Sharif, « Some Aspects of Sudanese Colloquial Arabic », Sudan Notes and Records 46,1965, p. 40-49.

            ROUCHDY A.;

            - « Language in Contact : Arabic Nubian », Anthropological Linguistic Vol. 22, 8, 1980, p. 334-344. , .

            - « Persistence or Tip in Egyptian Nubian », Investigating Obsolence, Studies in Language Contraction and Death, Nancy C. Dorian, Cambridge C.U.P., 1989a, p. 91-102.

            - « Urban and non Urban Egyptian Nubians: Is there a Reduction in Language Skill ? », Investigating Obsolence, Studies in Language Contraction and Death, Nancy C. Dorian, Cambridge C.U.P., 1989b, p. 259-256.

            - Nubian and the Nubian Language in Contemporary Egypt. A Case of Cultural and Linguistic Contacts, Brill, 1991.

            SCHAFER H. ; Nubische Texte im Dialeckt der Kunuzi (Mundart von Abu Hôr), Akademie der Wissenchaften, Berlin, 1917.

            STUMME H., « Eine Sammiung über den Berberischen Dialekt der Oase Siwa », Berichte der Vemandiungen der Königlichen Geselschaft der Wissenschaften zu Leipzig, Philologisch-historische Klasse, 66, 2, 1914, p. 91-109.

            THELWALL R., « Linguistic Aspects of Greater Nubian History », The Archeological and Linguistic Reconstruction of African History, Ehret C. & Posnansky M. éd., Berkeley-Los Angeles, 1982, p. 39-56.

            VYCICHL W.:

            « Zur Sprache und Volkskunde der 'Abàbdi », in Anzeiger der Ösferreichischen, Akademie der Wissenschaflen, Phil. Hist. Klasse, jahrgang 1953, p. 177-184.

            - Sketch of the Siwan Language, University of Vienna (ms), 1991.

            WAGNER Guy, Les oasis d'Égypte à l'époque grecque, romaine et byzantine d'après les documents grecs, Ifao, Le Caire, 1987.

            WAKID 'Abd al-Latif, Wahât Amûn, Sîwa, 1949.

            WALKER W. Seymour, The Siwi language, Londres, 1921.

            WERNER R., Grammatik des Nobiin (Nilnubisch), Helmut Buske Vertag, Hamburg, 1987.

            ZUMRAWI Fatma, « Dynamics of language uses in the Nubian community of New Halla », unp. MA, IAAS, Khartoum, 1980.

            .
            dz(0000/1111)dz

            Commentaire


            • #7
              qu'en est il du copte?

              Commentaire


              • #8
                Copte

                Il n'est plus. Son existence se limite de nos jours aux usages liturgiques et encore, une partie de la liturgie de l'Eglise copte est faite en arabe.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                Commentaire


                • #9
                  Qu'est ce qui fait qu'une langue meurt et qu'une autre survive? Je me le demande

                  Commentaire


                  • #10
                    Naturel

                    Les mêmes raisons qui font qu'un individu ou une civilisation vivent plus ou moins que d'autres. C'est dans la nature des choses.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                    Commentaire


                    • #11
                      c'est à dire?

                      Commentaire


                      • #12
                        Qu'est ce qui fait qu'une langue meurt et qu'une autre survive? Je me le demande
                        le besoin,la nécessité .
                        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

                        Commentaire


                        • #13
                          euuuh... iiih...

                          Commentaire


                          • #14
                            @Broken Wings

                            c'est à dire?
                            Pourquoi un homme vit-il 90 ans alors qu'un autre meurt à 20 ? Qu'est-ce qui fait que tel peuple développe une civilisation qui perdure 1000 ans tandis qu'un autre disparait au bout quelques générations ? Qu'est-ce qui fait qu'une petite communauté amasse une fortune et qu'une autre plus grande vive et disparaisse dans la précarité ?

                            Le sort des langues est identique à ces choses humaines. Ca dépand d'une chance, d'un moment de l'histoire, d'un contexte qui l'a entouré, d'une disponibilté de moyens et d'une convergeance de certaines volontés, souvent inconscientes de la suite ... etc. Y a pas de règle universelle ni d'équation systématique.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                            Commentaire


                            • #15
                              Harrachi, merci

                              Je n'avais pas vu ce post.

                              Autrement dit, une langue pourrait être considérée comme un être vivant?

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X