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Que s'est il passé à Yakouren en 1958

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  • #46
    Medit

    Non justement ils les ont fait tuer à cette époque.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #47
      Quand a L OAS, Mouloud Feraoun vous contera toute uen histoire au bout d une mitraillette! Vous la connaissez au fait?

      Non Zwina voulait simplement dire que l etat colonial francais se fiche des intellectuels tout comme des anes kabyles. Ils sont tous bons a etre karsherise's! Mais si c est fait par les kabyles eux memes, surtout idiots pour avaler une telle couleuvre car aveugles par leur paranoia de la trahison, tant mieux!

      C est un peu ce que demande l etat Algerien post-62 a ses commis kabyles d aujourd'hui: il les charge de faire la sale besogne!
      pour clore avec la mort: Kamal Saadi a paye' de sa vie. Tout comme Mouloud Feraoun.

      je vous ai dit que l ame kabyle is cheap!

      Un cercle qui se ferme! C est le colonialisme, cette fois algerien, qui revient au galop!
      Dernière modification par mmis_ttaq-vaylit, 16 août 2007, 22h09.
      Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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      • #48
        @Zwina,
        Non justement ils les ont fait tuer à cette époque.
        On est d'accord,

        Je repliquais au gars qui disait je cite :
        La France avait tout intérêt à ce que le formidable potentiel intellectuel algérien, ce vivier d'hommes et de femmes remarquables soit protégé, et prenne en charge l'Algérie nouvelle.
        en lui demandant d'arreter ses conneries.

        Ce que je retiens de l'operation bleuite est que le grande majorite des morts etaient des lettres.

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        • #49
          Ce que je retiens de l'operation bleuite est que le grande majorite des morts etaient des lettres.

          Je ne sais pas si on parle de la même opération, mais chez moi la plus grande majorité des victimes étaient des moudjahidines simple!!

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          • #50
            Medit

            On est d'accord Bien plus facile avec un bourricot qui ne sait rien.
            Dernière modification par zwina, 16 août 2007, 22h39.
            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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            • #51
              Lynx

              Pas la liste fournie par la France, ils avaient les noms de toute l'organisation du MNA et celle des leaders dans la region.
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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              • #52
                Souad Massi semble fâcher contre l'Algérie :

                « Par rapport au public algérien, j'ai été très triste car de nombreux concerts en Algérie ont été annulés sans aucune explication. Alger est censée être la capitale culturelle arabe de cette année et franchement quand je regarde mon mari marocain et ce qui se passe dans son pays, j'ai l'impression que c'est le Maroc la capitale culturelle du monde arabe. Il se passe tellement de choses chez vous: toute l'année il y a des festivals et des manifestations culturelles. Ça me rend triste pour l'Algérie car je ne peux pas défendre mon pays. Je ne sais pas si c'est lié à des problèmes d'organisation, mais à part l'ouverture de l'année culturelle à Alger, je m'attendais à de plus grosses manifestations. D'autre part, il y a plein de tabous en Algérie, la discussion est impossible. Les films sont censurés parce qu'on parle de musique, de chrétiens ou de juifs. Il y a toujours un malaise. Les réalisateurs n'ont pas d'argent, ils s'autocensurent car ils savent que, sinon, leur film ne sera pas diffusé. Il y a pourtant beaucoup d'artistes qui ont du talent en Algérie et il faut leur donner les moyens de travailler. On n'a pas d'excuses. »
                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                • #53
                  Envoyé par Jjoandemilan
                  Réponse :

                  Les intellectuels étaient à abattre plus par les algériens qui ne l'étaient pas que par les français.
                  S'il y a eu des ordres de la part des services secrets dans ce sens, c'est d'une extrême gravité. Un point sur lequel il faudra faire toute la lumière.
                  La France avait tout intérêt à ce que le formidable potentiel intellectuel algérien, ce vivier d'hommes et de femmes remarquables soit protégé, et prenne en charge l'Algérie nouvelle.Casser les élites pour laisser libre champ à qui?.
                  Salut, joandemilan.
                  Je crains que vous vous etes loin de la vérité.
                  Ayant vécu cette guerre j'ai observé trois phénomènes les 4 premières années:
                  1. Dès le début, les victimes aux mains de la répression coloniale, ce fut justement d"éliminer les algériens instruits.Pourquoi ?
                  Ces intellectuels (sics), ces penseurs étaient capables de mener une rebellion et non les illéttrés.
                  Alors, croyait-on, pour étouffer la rebellion dans l'oeuf... on a commencé à éliminer ... oui... physiquement beaucoup de lettrés.
                  Cela a eu une double conséquence:
                  Beaucoup de lettrés se sont trouvés obligés d'aller au macquis
                  D'autres se sont exilés (oui) en France ou à l'étranger.
                  Dans mon village, les premiers morts étaient un ingénieur (en janvier 55) et 2 étudiants de terminale.... et ni l'un ni les autres n"étaient impliqués dans la rebellion.
                  2. Je suis surpris de voir que vous pensez que l'administration aurait planifié de voir cette élite (sic) diriger la nouvelle Algérie!À l'époque aucun français ne pouvait imaginer qu'un gouvernement braderait l'Algérie... encore moins à préparer une élite!
                  La preuve ? le conflit a duré 7 ans... et le groupe d'algériens était réduit à peu de chose à l'indépendance.

                  3. Ce que j'ai mis en bleu: Il faut qu'on se comprenne, les services secrets n'ont jamais donné d'ordre.Il y a eu une stratégie de la part des services français qui consitait à faire croire à l'ALN qu'il y avait parmi eux des traitres.
                  Malheureusement ça a marché.
                  Pire, quand un innocent est arreté, on le torturait... car des soupçons pesaient naturellement sur ses compagnons.
                  Et la machine de mort s'est déclenchée dans les macquis... car le colonel a été trompé par l'ennemi.

                  Ça parait simple, aujourd'hui... mais sur le terrain... ce n'était pas évident.
                  L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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                  • #54
                    Avucic

                    Il faut quand même saluer les excellents stratèges français des services de renseignements qui avaient élaboré cette belle mise en scène pour eliminer ceux qui un jour auraient pu leur faire de l'ombre.
                    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                    • #55
                      Voici un document emanant d'un site pieds noirs qui demontre que la France n'a jamais fait mystère de cette opération la bleuite qu'elle considère comme une victoire sauf que pour moi c'est un crime.

                      http://pieds-noirs.info/pni/article.php3?id_article=166

                      avec la photo de ce fameux capitaine Leger qui est un meurtrier pas un héros.
                      Dernière modification par zwina, 17 août 2007, 14h32.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                      • #56
                        C'est ce qui s'appelle décapiter un mouvement, technique déjà éprouvée en Indochine, par la même équipe, puis en Algérie, et savoir-faire bien exporté en Amérique du Sud, aujourd'hui étudiée par l'Etat Major américain.
                        Peut-être que certains ont eu l'occasion de voir ce documentaire ou de lire le livre :
                        http://risal.collectifs.net/spip.php?article1153

                        quelques extraits du film ici
                        http://www.dailymotion.com/videos/re...onique+Robin/1

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                        • #57
                          Capitaine Leger

                          Certains militaires se sont apparemment spécialisés dans les coups tordus. Un exemple remarquable est fourni par un officier français du nom de Paul-Alain Léger. Né en 1922, chargé pendant la deuxième guerre mondiale de missions de commando, il dirigea au cours de la guerre d'Indochine des unités entièrement constituées d'anciens Viet-minh "retournés". Parmi ses spécialités : se faire livrer par des paysans des caches d'armes ou de précieux renseignements en se faisant passer pour une unité communiste...

                          Mais c'est au cours de la guerre d'Algérie, et en particulier pendant la "bataille d'Alger", qu'il devait donner toute sa mesure (l'histoire est relatée par Yves Courrières, "L'heure des colonels", Fayard, 1970).

                          Là encore, il se révélait un as du "retournement" d'éléments adverses parfois bien placés. Et quand il tombait sur quelqu'un de non retournable, il lui arrivait de s'en servir encore plus efficacement comme nous le verrons dans un autre chapitre.

                          Janvier 1958, certains de ses protégés, résidant à Alger, ont réussi à capter la confiance des cadres FLN des provinces voisines. En fait, depuis l'échec de la "bataille d'Alger", l'insurrection ne parvient plus à frapper dans la capitale algérienne. Des hommes de Léger entrent en contact avec l'état-major FLN pour proposer leurs services. On leur demande, instamment, des attentats aussi impressionnants que possible. Que faire ? Pour garder leur confiance, Léger doit organiser lui-même quelques attentats à la grenade, en veillant à ce qu'ils ne fassent aucune victime ni aucun dégât important (les "cibles" étaient parfois prévenues et avaient ordre de ne pas poursuivre le "terroriste", ou de le poursuivre dans une fausse direction). L'état-major de la Wilaya (région) 3 fait savoir que ce n'est pas suffisant, et qu'il se dispose à envoyer d'autres poseurs de bombes.

                          Faudra-il tout recommencer ? Les protégés de Léger répondent qu'ils ne demandent pas mieux que de répandre un maximum de sang, mais qu'ils éprouvent de terribles difficultés techniques et autres, et ne peuvent les expliquer que de vive voix. Ils obtiennent ainsi une entrevue pour organiser une suite plus percutante. Léger les accompagne en personne... et il capture sans coup férir leurs interlocuteurs.
                          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                          • #58
                            Comment Leger a procédé

                            Zohra Tadjer

                            Le 25 janvier 1958 elle arrête à Alger Zohra Tadjer, dite Roza, une jeune fille de dix-huit ans. Pas une prise d'envergure : elle n'a fait que confectionner un drapeau algérien. On essaye de la "retourner", de la convaincre de changer de bord. Et elle paraît effectivement accepter mais... trop facilement. Car elle a manifestement des convictions et du caractère. Ses gardiens comprennent fort bien qu'elle ruse, qu'elle ne se soumet que pour recouvrer la liberté, et rejoindre le FLN. Il faut dire que la pauvre Zohra a affaire entre autres au capitaine Léger.

                            On décide donc de l'utiliser autrement, et d'abord de continuer à jouer ce jeu du retournement. C'est Léger qui conduit les pourparlers avec la jeune femme. Et dans les nombreuses conversations, de plus en plus détendues sinon confiantes, qu'il a avec elle, il glisse bientôt un argument nouveau. Comme pour mieux l'impressionner, pour mieux la conforter dans son revirement, il lui laisse entendre que de nombreux cadres du FLN le trahissent aussi. Il montre même à Zohra, pour appuyer ces insinuations, des lettres émanant de membres haut gradés de l'organisation indépendantiste. Plus vicieusement encore, il la laisse seule sous un prétexte quelconque face à ces lettres. Juste ce qu'il faut pour lui permettre de déchiffrer les signatures, et donc les noms des expéditeurs, pas assez pour qu'elle puisse tout lire (elle aurait alors compris : ces documents ont été en fait interceptés et leur contenu ne dénote aucune trahison).

                            Après quoi il ne reste plus qu'à libérer la naïve Zohra, en continuant à feindre de croire à son "retournement" sincère et total. On lui souhaite bonne chance, on lui promet de nouvelles instructions. Le résultat dépasse les espérances les plus folles de Léger. La malheureuse, convaincue d'avoir berné l'armée française, gagne bien entendu le maquis, s'empresse de dénoncer les "traîtres". Et elle est conduite à Amirouche, le chef de la wilaya (région militaire) 3, le plus impitoyable et le plus maladivement méfiant des leaders F.L.N. Ce dernier fait torturer d'abord tous les hommes ainsi désignés. Beaucoup finissent, comme bien souvent en pareil cas, par avouer n'importe quoi et dénoncer n'importe qui : il est encore plus difficile de résister moralement à la torture quand elle vient de son propre camp.

                            D'où une purge sans précédent dans la Wilaya 3 et bientôt aussi dans la Wilaya 4, visant de préférence les intellectuels, ses bêtes noires. Médecins, ingénieurs, enseignants, qui s'étaient joints sincèrement à la lutte du FLN, sont massacrés, une perte irrémédiable pour la future Algérie indépendante. Mais Amirouche ne fait confiance qu'à ses solides montagnards. Zohra elle-même est atrocement torturée et finalement égorgée.



                            Kouidder

                            Ce genre de manoeuvre devait encore être utilisé par l'armée française. Fin 1959, une patrouille française capture dans la montagne un combattant FLN du nom de Kouidder. D'abord, tout se passe pour lui comme avec Azzedine après sa capture : on l'emmène dans une villa, on le traite bien, et un capitaine français lui suggère de retourner dans le maquis pour prêcher la "paix des braves". Le prisonnier commence par protester : il n'est pas un traître ! Suivent, pendant plusieurs jours, des discussions animées, où les deux hommes font assaut d'éloquence, et aussi d'hypocrisie. Le Français fait miroiter, là aussi, la future Algérie française où les Musulmans auront enfin des droits égaux à ceux des Européens. Kouidder dénonce les bombardements aveugles de l'aviation française sur les villages, l'autre ne se vexe pas et lui retourne les massacres et atrocités perpétrés par le FLN. Enfin, après qu'on lui ait donné des garanties concernant sa famille (ce sera le seul point respecté), Kouidder finit par accepter.

                            Une évasion simulée, au cours d'un transfert, lui permet de regagner le maquis. Aussitôt, on le fouille minutieusement : c'est la règle, il le sait et l'accepte. Mais à sa grande surprise, on trouve dans une cavité de sa semelle une liste de dix noms, dix combattants du FLN. Et des hommes réputés pour leur mauvais esprit (pessimisme, idées politiques déviantes, indiscipline, etc.). Et encore deux messages personnels dans la doublure de sa djellaba. Kouidder proteste, dénonce la perfidie des Français... peine perdue. Abominablement torturé, il finit par avouer tout ce qu'on veut, et les hommes "dénoncés" par lui également. La purge est encore terrible.



                            Kobus

                            Mais l'adversaire n'était pas en reste.

                            Dans le cas suivant, la victime s'était elle-même ingéniée à entretenir une certaine ambiguïté malsaine. Au cours de cette même guerre, un certain Belhadj Djillali, plus connu sous le nom de Kobus, sert d'abord d'informateur à l'armée française. Puis, peu à peu, il réussit à convaincre ses patrons qu'il peut faire mieux. Il recrute jusqu'à un millier d'Algériens en leur tenant un discours bien particulier. L'idée-force : "Les Français sont prêts à nous accorder l'indépendance à condition d'écraser d'abord ces communistes du FLN. Donc en combattant le FLN nous combattons pour l'Algérie indépendante..." Et de fait, dans son camp, on salue en même temps le drapeau français et le drapeau algérien...

                            Jeu dangereux, mais notre homme montre une efficacité certaine, au point d'inquiéter sérieusement le FLN. Ce dernier charge Azzedine (un de ses meilleurs officiers, qui a mis en échec Bigeard soi-même) de lui régler son compte.

                            Un poste français se trouve non loin du camp de Kobus, pour le surveiller. Chaque jour, une patrouille de Kobus s'en va jusqu'au camp français, puis une patrouille française effectue le trajet inverse. Enfin, après tous ces contrôles, un officier français s'en va inspecter le camp de Kobus, car on s'en méfie de plus en plus. Azzedine fait d'abord poser une mine télécommandée. Elle laisse passer les deux patrouilles mais explose au passage de l'officier, le blessant grièvement, et accentuant la méfiance.

                            Quelques jours plus tard une ferme voisine des deux camps, et qui se croyait à l'abri précisément grâce à ce voisinage, est attaquée de nuit. Ses occupants sont massacrés et un millier de moutons emmenés. On promène les bêtes du côté du camp de Kobus, en laissant leurs traces évidentes. Puis on les emmène dans le maquis, mais cette fois en prenant soin d'effacer les empreintes. Pendant ce temps, d'autres hommes d'Azzedine harcèlent le camp français.

                            La position de Kobus devient intenable. Ses vingt-deux officiers, las du double jeu, s'en vont tout bonnement proposer leurs services au FLN. Pour prouver leurs bonnes intentions, ils apporteront la tête de Kobus et entraîneront avec eux l'ensemble de ses soldats. Le FLN fera exécuter discrètement les vingt-deux officiers, et dispersera les hommes au sein de ses unités.



                            Azzedine

                            Le 17 novembre 1958, par une opération coup de poing dans la campagne algérienne, les forces du général Massu réussissent, la chance aidant, à blesser et capturer Azzedine. Le prisonnier est soigné avec les plus grandes attentions, et logé dans la villa même de Massu. La torture, c'est pour les terroristes, ou assimilés, des villes.

                            Et surtout l'heure est à la "paix des braves", mot d'ordre du président De Gaulle. Et justement on tient un brave. Donc, après l'avoir bien choyé, le capitaine Marion lui fait des propositions "honnêtes", aveuglement ou risque calculé, comme on voudra. On le libère s'il accepte à son tour d'aller prêcher la "paix des braves" à ses frères d'arme. Comme garantie, on lui demande seulement sa "parole d'honneur". Il est vrai qu'accessoirement sa famille est menacée de mort s'il reprend le combat. En outre, s'il se montre docile jusqu'au bout, on lui promet une somme rondelette et une place de choix dans la nouvelle Algérie française purgée de ses injustices.
                            Azzedine accepte avec une formule très à la mode, mais dont on ne peut encore mesurer toute l'ironie : "Capitaine Marion, je vous ai compris !" Après quoi il regagne le maquis, revient une fois voir le capitaine Marion pour lui rendre compte. Puis deuxième aller-retour, troisième. La quatrième sortie est définitive, Azzedine reprend le combat avec plus de vigueur que jamais. Entre-temps, il a mis sa famille à l'abri.
                            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                            • #59
                              Suite

                              Poissons frais

                              1957, le commandement français découvre que des camions transportant régulièrement du poissons frais du Maroc jusqu'à Alger acheminent aussi des armes pour le FLN. Les conducteurs espèrent ainsi ne pas être la cible d'attentats. Ce sont des commandos français qui s'en chargent, au bazooka ou à la bombe, en imitant à chaque fois au mieux le style de l'adversaire. Le trafic cesse bientôt.


                              Journal

                              Début 1960, les services secrets français découvrent que le contenu, les articles du journal indépendantiste "El Moudjahid", après rédaction et mise en page mais avant impression, transitent par l'aéroport d'Alger. On pourrait détruire la filière, mais elle se reformerait fatalement ailleurs et le bénéfice serait mince. Donc on la laisse fonctionner, mais on modifie au passage, subrepticement, certains articles. Il ne s'agit pas d'en faire de vibrants appels en faveur de l'Algérie française : cela ne prendrait pas. D'abord on infléchit le ton des récits de combats, les rendant nettement moins optimistes.

                              Puis, comme le pot aux roses n'est pas découvert, les promoteurs de l'opération s'enhardissent. Ils remplacent une consigne de boycott de certaines élections par un appel à voter lors de ces mêmes élections (les deux positions pouvaient se défendre du point de vue du FLN, mais il lui fallait absolument être cohérent dans ses consignes, parler d'une seule voix).

                              Enfin, encore plus sournois, on insère une revendication territoriale de l'Algérie sur une région du Maroc. Cette revendication est bien réelle, et d'ailleurs solidement étayée par des documents fournis entre autres par l'administration française. Mais bien sûr le FLN a pour l'heure d'autres priorités, et il ne peut se permettre de se brouiller avec le voisin marocain.
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                              • #60
                                Colonel Charles Lacheroy, createur de l'action psychologique

                                Le colonel Charles Lacheroy né le 22 août 1906 , le dernier grand stratège de l'Armée française, le " père " de l'Action psychologique et de la guerre subversive, bâtie en Indochine et appliquée en Algérie s'est eteint le 25 janvier 2005, à Aix en Provence, à l'âge de 98 ans.

                                A moins de deux années du bouclage de " Son Siècle ", comme il l'a mentionné en sous-titre " Mémoires d'un siècle " de son livre de 250 pages: " De Saint-Cyr à l'Action Psychologique ", écrit il n'y a seulement que trois années. Un livre court, fort discret, correspondant au caractère et tempérament de ce soldat .

                                On peut dire qu'à son entrée à l'Ecole militaire de Saint-Cyr, en 1925, l'avenir de Charles Lacheroy a été programmé d'avance. Il rencontrera dès ses premiers pas dans la carrière militaire, toutes les personnes qui joueront un rôle dans sa vie civile et militaire au fil des années, jusqu'à son dernier soupir.

                                1927, il sortira dans les vingt premiers de la promotion " Maroc-Syrie " avec pour condisciples, le colonel Paul Paillole, créateur des services spéciaux de la défense nationale dès 1940, ainsi que Jacques Faure, le seul du trio, promu général, qui commanda la 27ème division d'Infanterie alpine en Grande Kabylie, en Algérie

                                Il étrenne ainsi ses galons de sous lieutenant en Syrie, dans la 3è compagnie méhariste du Levant, à Lattaquié. De 1931 à 1935, l'officier bourguignon parcourut sur " Rabda ", une dromadaire femelle, les territoires sahariens et les zones bédouines.

                                Il se lia d'amitié avec un chef de tribu, qui avait combattu aux côtés du fameux Laurence d'Arabie, qui lui enseigna l'arabe parlé, mais aussi les méthodes de combats et de survie dans le désert, où la rébellion était maîtresse du terrain.

                                Le débarquement des alliés en Afrique du Nord, (8 novembre 1942) est vécu depuis Dakar par Charles Lacheroy, affecté à l'état-major de l'Infanterie coloniale, sous les ordres du lieutenant-colonel Raoul Salan, chef du 2ème bureau. Le tandem Salan-Lacheroy fonctionnera quatre fois, en 1945, où ce dernier, chef de bataillon, aura pour chef de corps du 6ème Régiment d'Infanterie coloniale, le colonel Salan, dans la libération de la France depuis la Méditerranée jusqu'au Danube. Puis de 1957 à 1958, pendant la guerre d'Algérie, le putsch d'avril 1961 et l'O.A.S. jusqu'à l'amnistie.

                                Son premier périple dans le Maghreb, Charles Lacheroy l'avait débuté avant la deuxième guerre mondiale, Maroc, (1936), Tunisie, (1941) et terminé en Algérie, (1943), à l'état-major du général de Larminat, à Saint Cloud, en Oranie, d'où il partit pour la campagne d'Italie, sous les ordres du général bônois Alphonse Juin.

                                Depuis son P.C. de Bien Hoâ, Charles Lacheroy se rend compte que la théorie et la stratégie des guerres classiques, enseignées à Saint-Cyr, autour de la victoire d'Austerlitz, et appliquées dans la dernière guerre mondiale, (terminée, il y a à peine cinq années), sont complètement dépassées en Extrême Orient. Le succès de Mao Tse Tong sur la grande armée impériale du Maréchal Tchang Kaï-chek, en Chine, en est la parfaite illustration.

                                Ici, l'Armée française fait une guerre pourrie sans fronts ni frontières. La puissance de feu dont dispose le colonel Lacheroy lui donne la maîtrise de son secteur cochinchinois, mais la nuit ce sont les hommes du Viet-minh qui occupent le terrain, attaquant les villages et terrorisant la population. Souvent en surnombre, ils attaquent et détruisent les postes militaires isolés.

                                Charles Lacheroy se rappelle, à ce moment-là, la théorie de Laurence d'Arabie face à la rébellion bédouine en Syrie : " C'est de la psychologie que dépend la victoire ! "


                                Il s'attache donc à lire et à disséquer page par page, l'ouvrage de Mao Zadong, " la stratégie de la guerre révolutionnaire en Chine " qui a inspiré la tactique guerrière de Ho Chi Minh et Giap.

                                A son tour, il calque ses actions défensives et ses attaques, présent lui-même sur le terrain, tant de jour que de nuit, sur celles de ses ennemis qui sont surpris par ces nouvelles méthodes de guerre moderne des troupes françaises. Sur le plan militaire, les résultats sont rapidement probants, il faut donc maintenant rassurer les peuplades fidèles et regagner leur confiance. C'est alors que Lacheroy rédige ses premières doctrines de l'Action psychologique et de la guerre subversive et les met en application, avec l'approbation du général Chanson, afin que ses troupes se sentent comme " un poisson dans l'eau !" au milieu des populations du secteur et que celles-ci complètement sécurisées soient " l'eau nécessaire à l'évolution du poisson ! " Suivant les propres maximes préférées du petit livre rouge du " Grand Timonier " Mao Tsé Tong.

                                Lacheroy a alors 46 ans et il a convaincu nombre de généraux en Indochine du bien fondé de sa doctrine de la guerre révolutionnaire. il prononce sa première conférence à Bien Hoâ et ensuite à Saigon, ''Le Viet-minh et les hiérarchies parallèles ". Un franc succès et des émules, notamment trois officiers. Il en retrouvera deux, dans la guerre d'Algérie, appliquant ses méthodes de l'Action psychologique et la Guerre subversive.

                                Roger Trinquier, alors chef de bataillon du " Commando Ponchardier ". Trinquier, colonel et adjoint du général Massu, créera le 1er février 1957, le D.P.U. (Dispositif de protection urbaine), pendant la bataille d'Alger. Il publiera d'ailleurs en 1961 un livre, " La guerre moderne " qui fera école même durant la guerre du Katanga.

                                Paul Alain Leger, (ancien S.A.S. et B.C.R.A. de la 2ème guerre mondiale) alors capitaine parachutiste et commandant de la base du Cu-Lao, qui " retournera " des ex-viets prisonniers, habillés en noir dans ses commandos paras. A Alger, le capitaine Leger avec le capitaine Graziani (que j'ai bien connus sous les ordres des colonels Godard et Decorse), créeront, la " bleuite ", au sein de la Willaya 111 d'Amirouche et en Grande Kabylie, avec des ex-fellaghas ralliés, cette fois habillés en bleu.

                                Le troisième disciple, toujours à Saigon, fut le lieutenant de cavalerie Arnaud de Bardies-Montfa, grand admirateur de Charles de Foucauld, qui jouera, 18 années, plus tard, un rôle primordial dans la vie privée de Charles Lacheroy.

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                                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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