Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Algérie, avant 1830, coté instruction?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Algérie, avant 1830, coté instruction?

    Question pour les férus d'histoire. Harrachi, Xénon?

    Comment était ce qu'on appelle Algérie maintenant côté instruction?
    Y a-t-il des stats sérieux?
    Nombre de collèges? Lycées? université, je n'en connais pas, perso.

    L'analphabétisme est l'incapacité ou la difficulté à lire, écrire et compter, le plus souvent par manque d'apprentissage.

    L'Algérie était-elle alphabétisée ou pas ?
    Dernière modification par Bachi, 19 avril 2021, 16h16.

  • #2
    Il n'existait aucun system d'instruction publique au sens moderne du terme BACHI, et encore moins des organes publiques ou gouvernentaux pour suivre ou quantifier ces choses.

    En somme, l'équivalent de l'enseignement primaire ou basique était pourvu par les mosquées de village ou de quartier. Le maillage était donc dense et ca explique pourquoi savoir lire et écrite était chose courante, particulièrement en milieux citadins ou les familles aisées pouvaient aussi se permettre des percepteurs privés pour leurs enfants. Mais il n'existait pas de méthodes standardisées pour enseigner ni de système d'évaluation commun. Tout reposait sur la qualité et le niveau de savoir des percepteur ainsi que des moyens et du temps que pouvaient se permettre les élèves pour recevoir.

    A un niveau plus élevé il fallait aller vers une medersa plus pointue. On ne pouvait trouver cela que dans quelques grandes villes du genre Tlemcen, Bejaïa, Constantine ou auprès des grandes confréries en extérieur. La encore, atteindre ce niveau dépendait des dons du jeune et de ses moyens financiers, mais partiellement seulement pour ce second point car le système des waqf mettait des moyens parfois conséquents entre les mains de ces institutions qui fonctionnaient comme les fondations de notre époque.

    Enfin, pour les plus doués et les plus résolus, le niveau supérieur se trouvait dans l'une des grandes universités du monde musulmans. A l'époque ottomane les algériens allaient surtout à la Zitūna de Tunis ou à l'Azhar du Caire. Mais à une époque antérieure la Qarawiyyīn de Fès ou les grands centres Andalousiens étaient très fréquentés aussi. Là encore, ces institutions se financaient sur les mêmes bases des biens en main-morte (awqāf) décrit plus haut.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

    Commentaire


    • #3
      Merci Harrachi..
      Grossomodo, c'est ce que je pensais...
      L'école coranique était peut-être la plus répandue. On y faisait une année ou deux puis on s'en va oublier.

      mais j'aurais aimé connaitre ton avis sur les proportions des lettrés.
      Chose dont je peux témoigner, en 62 il devait y avoir plus de 80% d'analphabètes. Pourtant beaucoup étaient passés par l'école coranique dans leur prime enfance.
      L'analphabétisme en français était encore plus étendu, bien sûr.

      S'il y a une réussite de l'Algérie indépendante, c'est bien celle de l'effacement total de cette incapacité.
      Dernière modification par Bachi, 19 avril 2021, 20h57.

      Commentaire


      • #4
        Globalement, savoir lire et écrire était chose plutôt courante avant l'époque coloniale. Mais il y avait naturellement des disparités liées aux contextes et aux modes de vie de chaque segment de la société de l'époque. Ceux qui peuplaient les villes avaient à la fois plus de moyens et plus besoin d'instruction que les paysans ou, moins encore, que les nomades. Les proportions n'étaient pas les mêmes partout, mais dans l'ensemble, l'accès à l'instruction de base était possible et peu coûteux dans toutes les mosquées du pays, et l'importance que les parents donnaient à cela, à la fois pour des considérations religieuses et de préstige social, être lettré n'avait rien d'exceptionnel

        L'irruption du régime colonial va changer beaucoup de choses, parfois volontairement et parfois par défaut. Il provoqua d'abord une paupérisation générale et plus particulièrement chez des élites sociales qu'il a fini par faire disparaître carrément, mais il a aussi provoqué une régression du niveau générale en démantelant le système traditionnel des waqf, sans pour autant offrir en alternative un système éducatif. Donc, l'état de fait que tu voyais en 1962 était en grande partie le résultat de 130 années d'embargo inavoué, couplè à autant de générations en situation de misère poussée.
        Dernière modification par Harrachi78, 19 avril 2021, 21h28.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

        Commentaire


        • #5
          En somme, l'équivalent de l'enseignement primaire ou basique était pourvu par les mosquées de village ou de quartier.

          J'ai bien connu cette époque ou l’enseignement dispensé dans la mosquée consisté à ânonner le coran sans compréhension aucune .

          Commentaire


          • #6
            Chez moi, on apprends à lire le coran, à le réciter, à comprendre le sens des sourates courtes, à faire des calculs et autres trucs du genre.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

            Commentaire


            • #7
              Chez moi, on apprends à lire le coran, à le réciter, à comprendre le sens des sourates courtes, à faire des calculs et autres trucs du genre.

              Pour quel résultat ? ...

              Y a t-il dans la sphère globale islamique ou est dispensé l'enseignement religieux des sommités universellement reconnues comme telles ? ...

              Commentaire


              • #8
                Pardon ?!
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                Commentaire


                • #9
                  Infinite

                  Le sujet est l'alphabétisme, pas les hautes études.


                  Commentaire


                  • #10
                    Le sujet est l'alphabétisme, pas les hautes études.

                    C'est ce que j'ai compris, c'est pour ça que j'avais répondu que dans les écoles coraniques on diffuser l'apprentissage du coran sans que l'on comprennent le sens et le contenu souvent mème ânonnement est déformé ...

                    Ex: T'btiyada Abi-lahhabi... alors qu'il fallait lire: T'btiyada Abou L'hab... Des déformations comme ça il y en a plein, aujourd'hui combien sont-ils ceux déchiffrent l'exactitude des récifales qu'ils débitent ? ...

                    Alors si c'est çà l'instruction, ou même l'alphabétisation, moi je suis un imam érudit ! ...
                    Dernière modification par infinite1, 20 avril 2021, 10h18.

                    Commentaire


                    • #11
                      voici un lien trés instructif Les séparations scolaires dans l’Algérie coloniale (openedition.org), qui peut éclairer.

                      - on parle de 40% de gens qui savaient lire et écrire,
                      - un enseignement de premier degré axé sur l'aprentissage du coran, 40000 éleves
                      - un enseignement de secong degé assuré par les madrassa ou les zaouias environ 9000 eleves
                      - pas d'université

                      à noter la remarque très pertinente de ibn khaldun qui compare l'enseignement en espagne et au maghreb. il préconise pour le maghreb d'apprend à lire et à écrire, la grammaire et puis le coran par la suite et non l'inverse.





                      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

                      Commentaire


                      • #12
                        Envoyé par infinite1 Voir le message
                        Le sujet est l'alphabétisme, pas les hautes études.

                        C'est ce que j'ai compris, c'est pour ça que j'avais répondu que dans les écoles coraniques on diffuser l'apprentissage du coran sans que l'on comprennent le sens et le contenu souvent mème ânonnement est déformé ...

                        Ex: T'btiyada Abi-lahhabi... alors qu'il fallait lire: T'btiyada Abou L'hab... Des déformations comme ça il y en a plein, aujourd'hui combien sont-ils ceux déchiffrent l'exactitude des récifales qu'ils débitent ? ...

                        Alors si c'est çà l'instruction, ou même l'alphabétisation, moi je suis un imam érudit ! ...
                        Non, si ton exposé là doit prouver quelque chose, c'est que tu es non seulement analphabète en arabe, mais un analphabète de la catégorie super rare de ceux qui se proclament érudits dans une matière qu'ils affirment pourtant ignorer dans une même phrase.

                        Sinon, on dit :
                        tabbat yadā abī Lahabin wa tabb ...

                        Le mot "Ab" faisant partie de ce qui est appelé les "cinq pronoms" (al-asmā' al-khamsa) et se situant dans la phrase à la fonction d'additif (mudhāf ilayh), la règle veux pour ce cas de figure qu'il se decline systématiquement sur le mode du madjrūr et se prononce donc abī -
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                        Commentaire


                        • #13
                          Une chose importante : l'enseignement traditionnel était basé sur le Taqlid et non sur l'observation et l'esprit critique. En somme, c'était peut être une bonne chose que la France ait débarrassé les algériens de leurs œillères, même si le prix à payer fut un taux d'analphabétisme important durant près d'un siècle, car une fois indépendants, les algériens ont pu lancer un nouveau système éducatif sur des bases modernes, éloigné des biais que peuvent avoir la la lecture traditionnelle sur l'apprentissage des enfants.

                          Commentaire


                          • #14
                            voici un lien trés instructif Les séparations scolaires dans l’Algérie coloniale (openedition.org), qui peut éclairer.

                            - on parle de 40% de gens qui savaient lire et écrire,
                            - un enseignement de premier degré axé sur l'aprentissage du coran, 40000 éleves
                            - un enseignement de secong degé assuré par les madrassa ou les zaouias environ 9000 eleves
                            - pas d'université
                            49000 donc, ca fait pas 40%, On est très loin

                            Commentaire


                            • #15
                              Les estimations indiquées concerne le nombre de ceux qui pouvaient être scolarisés à un instant T BACHI, pas le nombre de tous ceux qui ont appris à lire et à écrire au cours de toute une génération où de plusieurs. Par ailleurs, cette moyenne est à nuancer par les variations de milieux puisque ça pouvait monter beaucoup plus haut que 40% en milieux citadins et descendre beaucoup plus bas en milieu tribal, avec toute une autre gamme de nuances entre régions, modes et niveaux de vies entre clans tribus ... etc. Si tu songes à avant 1830 bien entendu.

                              Dans tous les cas de figure, l'irruption du régime colonial à été clairement source d'appauvrissement et de régression en ce domaine par rapport aux époques antérieures, et qu'il fut par la suite inhibiteur de toute possibilité d'évolution du système traditionnel vers la modernité. Il faudra attendre l'action de l'association des ulémas dans les années 1930 pour qu'un programme modrne en arabe et des écoles dignes du noms commencent à fleurir, mais ca restait une initiative privée et leur nombre comme leurs moyens ne seront jamais suffisamment étendus pour changer la donne à grande échelle durant les 30 ans de leur existence.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X