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Kalaâ des Béni Hammad
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J'adore les sites de la Qal3a et d'Achīr. Il n'en reste plus grand chose, mais les deux sites offrent les premiers témoignages sur l'architecture maghrébine en voie d'atteindre son stade classique. Inestimable !Dernière modification par Harrachi78, 21 avril 2021, 11h24."L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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Envoyé par Harrachi78 Voir le messageJ'adore les sites de la Qal3a et d'Achīr. Il n'en reste plus grand chose, mais les deux sites offrent les premiers témoignages sur l'architecture maghrébine en voie d'atteindre son stade classique. Inestimable !
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Autrement dit, l'architecture carré maghrébine utilisée par les Almohades, merinide, Zirides, Zianides, pour construire leur mosquée est née en Algérie, de ce courant architectural hammadide ? Y'a-t-il une différence avec le style andalou ou le style andalou est également un dérivé de l'architecture hammadide ?
Sinon, la valeur des sites de la Qal3a et d'Achīr est surtout archéologique. Ca vient d'un côté du fait qu'ils soient anciens et qu'ils donnent donc une visibilité concrète sur un des stades de cette évolution (fin 10e - début 11e siècl), et d'un autre côté du fait que les deux villes ont été désertées par la suite et donc restées quasiment dans leur état originel, alors que les autres villes maghrébines qui ont continué à vivre ont nécessairement subi les évolutions ultérieures jusqu'à l'ére classique et celles d'après.Dernière modification par Harrachi78, 22 avril 2021, 11h49."L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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Envoyé par molker Voir le messagePourquoi ces édifices ont disparu ?
En fait, on n'a pas assez conscience de l'importance de cela dans l'histoire de l'Algérie en particulier, car c'est toute la géographie humaine économique du Maghreb Central qui entame une mutation là, les anciens grands axes des échanges quittant peu à le couloir central que constituaient les Hauts-Plateaux pour passer plus vers la zone cotière. C'est un grand changement et ca va impacter toute la suite de notre histoire !Dernière modification par Harrachi78, 22 avril 2021, 12h22."L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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Envoyé par Harrachi78 Voir le message
Dans l'ensemble le style proprement maghrébin (Andalus inclus) commence déja à se déssiner à Kairoua, et de là il va évoluer doucement vers sa forme classique de la grande époque Almohade. Entre ces deux stades, l'évolution est constante un peu partout. Le Maghreb Central a donc eu sa part dans cette évolution, tout comme les trois autres ensembles constitutifs de cet Occident musulman.
Sinon, la valeur des sites de la Qal3a et d'Achīr est surtout archéologique. Ca vient d'un côté du fait qu'ils soient anciens et qu'ils donnent donc une visibilité concrète sur un des stades de cette évolution (fin 10e - début 11e siècl), et d'un autre côté du fait que les deux villes ont été désertées par la suite et donc restées quasiment dans leur état originel, alors que les autres villes maghrébines qui ont continué à vivre ont nécessairement subi les évolutions ultérieures jusqu'à l'ére classique et celles d'après.
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Envoyé par Hallaj Voir le message... pourquoi est-ce Kairouan qui a joué ce rôle de centre culturel leader du Maghreb ?
qu'y avait-il de spécial à Kairouan par rapport aux autres villes du Maghreb ?
Sur ces ruines hammadide je crois déceler des toitures en tuiles, ce qui donne un cachet de villa romaines à ces bâtiments hamadides ...
Sans-doute que l'Ifrikiya a été la plus romanisée des régions maghrébines et que le style architectural Maghrebin et andalou serait né en Tunisie de la rencontre des styles romain et omeyade ?
Sinon, l'art "omeyyade" se trouvait lui-même encore au stade de formation à cette époque et il était lui-même le fruit des traditions et influences qui existaient déjà en Syrie. En fait, l'art islamique est pluriel depuis le début. Il est né simultanement en plusieurs foyers provinciaux dont chacun va vite aboutir sur une variante regionale specifique. La branche occidentale dont nous parlons ici en est une.
"L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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La ville, qui est une fondation ex-nihilo, à servi de base à toute la conquête arabe musulmane depuis son commencement et durant un siècle, puis de siège et de centre du pouvoir et de l'administration du pays durant les deux siècles suivants. Les communications, les ordres, les finances, les hommes, le savoir ... etc., tout atterissait à Kairouan et passait par là durant ce temps et aussi c'est de là que tout se rediffusais à travers le Maghreb ... etc. Ça coule de source.
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Et du coup quel était le statut de cette ville Hamadide par rapport à Kairouan à la même époque ? Kairouan ne devait plus rien signifier à cette époque à mon avis puisque les Omeyades ...
Prenons l'exemple d'Āchīr. C'était la forteresse d'origine du clan sanhādjien des Zirides, depuis le temps où ils étaient encore au service des califes Fatimides. Il s'agissait donc -en pratique- d'une capitale "provinciale" de l'Empire fatimide, mais la notion est quelque peu inadequate dans notre contexte car ces sièges secondaires répondaient dans la réalité à un impératif politico-ethnique et non de considérations territoriales ou administratives pures : la place est fondée par et pour le chef d'une tribu (certes alliée au pouvoir), pour lui servir de base de concentration de la force militaire et financière qu'il tire de son propre groupe (et non d'un budget qu'il receverait du centre) et du pouvoir armé qu'il exerce sur les autres tribus qu'il peut soumettre ... où qu'elles se trouvent. Par la suite, lorsque les Fatimides vont se transposer en Égypte et confier leur pouvoir sur le Maghreb à ces vassaux zirides, ceux-ci vont s'établir à Mahdiyya qui était l'ancien siège du pouvoir fatimide, mais sans pour autant abandonner Āchīr car la nature de leur pouvoir fait que,c'est de leur région traditionnelle et de leur "peuple" qu'ils tireraient les hommes et les ressources nécessaires à leur maintien : la caution califale n'etait qu'une légitimation politique de leur pouvoir de fait, et non pas sa "source" effective car seule leur force et leurs moyens propres les maintenaient en position dominante sur le reste et rien dautre. Du coup, c'est justement depuis Āchīr et son pays sanhādjien que, deux ou trois générations plus tard, un Hammād (un oncle du souverain ziride en place comme tu le sais), va chercher à s'en s'émanciper et se créer sa propre lignée selon les mêmes règles. Du coup, une fois son projet réussi, il va fonder une nouvelle Qal3a pour dire au monde que "le tour" (dawla) des banī Hammād était désormais arrivé. Or, si l'a Kalaa des Hammadides va vite prospèrer sous le parrainage de la nouvelle dynastie, Āchīr n'est pas abandonnée là encore et restera une des places fortes du régime tant qu'il vivra ... et tant que la situation ethno-politique restera inchangée dans la région, ce qui ne sera plus le cas avec l'irruption des arabes Hilāliens au Maghreb-Central à partir du 12e et 13e siècle.
Pour ce qui est de Qayrawān c'est à peu près le même topo en plus grand. La ville fut d'abord capitale politique et administrative exclusive du Maghreb, depuis sa fondation vers 670 jusqu'à la création de Raqqāda par un émir aghlabide en 876. Mais, celle-ci était une cité fortifiée et administrative à quelques km de Qayrawān où restait concentrées toute l'activité économique et culturelle, et notamment la Grande Mosquée (fondée par 'Oqba b. Nāfi3 lui-même) qui était le principal centre de diffusion du savoir et de la religion au Maghreb, et un des lieux où se constituait le droit sunnite (malikite surtout) qui se trouvait en pleine formation à cette époque. Par la suite, l'avènement du pouvoir des Fatimides en 909 va poser problème dans la mesure où c'est leur pouvoir qui était reconnu de fait par les habitants du pays et non leur doctrine de droit. Ils ne se sentiraient donc jamais "chez-eux" ni assez en sécurité à Qayrawān, d'où la création de Mahdiyya (un site fortifié sur la côte mais toujours pas très loin de la vieille capitale) par leur fondateur. A partir de 969, la situation ne changera pas sous leurs successeurs Zirides, jusqu'à ce que les tribus des Arabes Hilāliens font irruption sur la scène : la guerre contre les Zirides aboutit à la prise de Qayrawān et son saccage par les nomades en 1057. La cité ne disparut pas, mais elle rapetissa, devint un simple bourg de province et ne retrouva plus jamais le rang qu'elle avait tenu durant près de 400 ans ... soit 300 de plus que n'ont vécu les Omeyyades pour en revenir à ta question de départ.Dernière modification par Harrachi78, 23 avril 2021, 11h57."L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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Envoyé par Hallaj Voir le message... les Zirides hamadides avaient rompu leurs serments d'allégeance envers les Fatimides de leurs côté et étaient devenus des champions du sunnisme au Maghreb. Ce qui selon moi fut une grave erreur puisque ...
... peut être que si les hamadides n'avaient pas coupé les liens avec l'Égypte ils auraient pu mater les banu Hilal plus facilement et conserver les routes sahariennes sécurisées pour assurer le développement de leurs villes du nord, et éviter ainsi le déplacement de l'or vers les routes égyptiennes et du Maghreb el aqsa.Dernière modification par Harrachi78, 23 avril 2021, 11h55."L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]
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l'infinité insondable de qui aurait pu être "si" ceci ou "si" cela
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