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Bejaia à l’époque hammadite ,une description détaillée de la ville médievale

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  • #16
    Elles n'ont pas disparu, elles se sont transformées. Les principales villes algériennes deviennent trop tôt des centres de colonisation européenne. La nouvelle population s'installe dans le même espace et le remodèle rapidement à ses normes et tuant en même temps l'ancien mode de vie classique qui les faisait. Par exemple, là où la colonisation française arrive tard et où les européens ne sont pas massivement établis, comme au Mzāb que les français atteignent en 1900, le cadre traditionnel s'est conservé bien mieux.
    ...dommage ...
    petit HS de ma part

    la place des martyres ( coté du metro ) , des vestiges d'une mosquée découverts il y a 4 ou 5 ans

    Il y a 183 ans, on ordonnait de démolir la plus belle mosquée d’Alger, Djamaa Essayida, attenante au palais du dey, la Djenina. Les travaux de démolition ont démarré le 1er avril 1831. La France occupait l’Algérie, et n’était pas encore sûre de rester… Pourtant, le mal s’enracinait déjà.


    Le 17 mars dernier, des vestiges archéologiques ont été mis au jour dans le site de fouilles préventives sous l’actuelle Place des Martyrs, emplacement de la future station-musée du métro d’Alger. Il s’agit, entre autre, des restes démolis de la salle de prière, la cour intérieure et la base du minaret de la mosquée » Essayida », le sol carrelé de « Beyt el Mal » (Siège de l’administration financière à l’époque ottomane), ainsi que des ateliers de ferronnerie. C’est là une partie du quartier vital de la ville, jusqu’en 1830. Tout l’artisanat et le savoir-faire y était concentré. Jusqu’à la prise d’Alger.
    Occupation incertaine et ambitions démesurées


    Dès les premières semaines de l’occupation de la ville, le génie militaire français a commencé à construire des routes. Pour se faire, il fallait souvent détruire des zones entières, qu’il s’agisse d’habitations ou de cimetières. Une véritable fièvre qui s’est emparée des conquérants sous Bourmont, se poursuivant sous Clauzel. Pourtant, les français ne savaient pas encore s’il fallait se retirer ou s’il fallait rester et étendre l’occupation à une colonisation. Rien n’était sûr et rien n’était joué encore. Pourtant, sur le terrain, les occupants jouaient aux conquérants. Malgré les promesses faites au lendemain de la prise d’Alger, rien ni personne ne fut respecté.

    Dans cette optique de conquérants, les militaires souhaitaient disposer d’un espace pour le rassemblement et les manœuvres des troupes. Mais la ville étant conçue d’une façon traditionnelle, elle n’offrait aucun espace de libre suffisamment étendu. Aménager une place d’armes ne pouvait se faire qu’aux dépens des bâtisses existantes.

    Cette zone située au croisement de trois rues principales (rue Bab-el-Oued, rue Bab-Azoun et rue de la Marine) était la plus appropriée, sachant que les forces militaires françaises étaient placées dans la Djenina, le palais du Dey, situé à ce niveau. La construction de cette place et le choix du lieu avait aussi d’autres objectifs. D’abord, elle représentait un point central d’où il était possible de surveiller l’ensemble de la ville. Aussi, par sa taille, la place symboliserait la puissance de la France et confirmerait sa présence au besoin.
    Le sacrifice de la plus belle mosquée


    Dans Le Miroir, Hamdane Khodja raconte le triste épisode lié à la démolition de Djamaa Essayida. « On fit croire à Clauzel que la mosquée Essayida contenait le trésor du dey. Bientôt, ce général visita pieusement ce lieu religieux ; il allait souvent y faire des prières et des vœux, ouis il décida dans sa sagesse qu’il allait s’en emparer (…) le général Clauzel fit doc fermer les portes de la mosquée, introduisit pendant la nuit des ouvrier et pour procéder à la fouille du trésor prétendu, jusqu’à ce que l’on eut épuisé tous les moyens de recherches et que l’on eut aussi perdu espoir. Pour cacher cette honte, on fit immédiatement démolir cette mosquée, dans laquelle se trouvaient plusieurs colonnes d’un marbre rare et des portails qu’on dit avoir vendus »

    Dans un rapport du 22 août 1832 qui résume cette affaire, le lieutenant-colonel Lemercier, Commandant le Génie militaire, indique que les premières démolitions concernaient « de mauvaises baraques à simple rez-de-chaussée… qui servaient de boutiques aux Orfèvres et aux teinturiers juifs ». L’objectif était de faciliter l’accès au palais du Dey. Cependant, le rapport mentionne : « on avait pris soin de respecter les mosquées, afin de ne point blesser les idées religieuses des Maures ». Mais ces premiers travaux ont été arrêtés. Et le 31 octobre, Gallice, commandant du Génie, proposait le premier plan d’aménagement de la place Louis-Philippe, prévoyant la démolition de la mosquée Essayida et même la mosquée de la Pêcherie, sous la baguette de l’architecte Luvini. Ce plan é été accepté par Clausel et entériné par Berthezène. Ce dernier affirmera dans une lettre datée du 14 juillet qu’il donna son approbation trop vite et qu’il n’avait pas examiné le projet attentivement, parce qu’il était préoccupé par le « plus affreux malheur », « en quoi j’eus tort ».

    Le 30 mars, Berthezène a alloué à Luviniun terrain de 800m² sur la place du Gouvernement à condition d’abattre la mosquée Essayida. L’objectif était de construire une façade donnant sur la place en réemployant les matériaux de démolition, hormis les marbres.

    Les travaux de démolition de la mosquée Essayida commencèrent le 1er avril 1831. Ils seront interrompus du 22 avril au 16 juin pour des considérations de compétition entre le Génie et l’architecte, puis à cause de lenteurs administratives.
    Les splendeurs de la mosquée Essayida


    Son histoire est assez peu connue. On trouve, aujourd’hui, très peu d’éléments sur sa construction et surtout, sur son auteur. Certains pensent qu’il s’agit d’une dévote musulmane, mais rien n’est moins sûr. On sait par contre qu’elle fut reconstruite au 16ème siècle- assurément après le séisme qui détruisit une partie de la ville- par Mehemmed-Pacha, un dey qui régna 25 ans et mourut de mort naturelle.

    Alber Devoulx, dans « Les édifices religieux de l’ancien Alger » reprend le témoignage d’Auguste Lodoyer, ancien membre de la société historique algérienne. Ce dernier explique que l’extérieur de la mosquée était assez banal. Quant à l’intérieur, il reconnait aisément sa splendeur : « une coupole élégante et d’une grande hardiesse de dessin, formait le milieu de l’édifice ; elle reposait sur des bas-côtés soutenus par une vingtaine de grosse colonnes en marbre blanc, les mêmes qui ont servi plus tard à former le péristyle actuel de la grande mosquée de la rue de la Marine, dont la première pierre a été posée en 1837 et en grande pompe, par S.A.R. le duc de Nemours. Ces bas-côtés servaient eux-mêmes, à droite et à gauche, de tribunes réservées pour le Souverain et sa cour. Elles étaient ornées de balustrades finement sculptées et formées par compartiments dont chacun avait une coupole festonnée et découpée en arabesques du meilleur style et du meilleur goût. Des versets du Coran, en grand caractères dorés, formant des cartouches d’un bel effet, étaient écrits de distance en distance autour de la coupole principale ».

    Alber Devoulx déduit que le type de la nef carré entourée d’arcades ogivales, inauguré dans la mosquée Bitchin en 1622, avait été adopté pour la reconstruction de Djama Esseyida, mais avec beaucoup plus de goût et de richesse. L’auteur précise aussi que les pièces de marbre (colonnes et autres pièces) utilisées dans la construction à l’époque étaient importées d’Italie.

    Albert Devoulx affirme que la mosquée Essayida possédait une dotation modeste malgré son rang. Selon les archives qu’il a trouvé, elle n’a eu que trois donations faites par des pachas « l’une émanant du dey El-Hadj Mohammed ben Mahmoud (1677-1678), l’autre due au pacha Hassan (1681-1682) et enfin, la troisième, provenant des libéralités de Mohammed pacha, restaurateur de l’édifice, et ce ne fut qu’en novembre 1832 que l’on fit tomber le minaret. Il faut noter que ce dernier était resté dix-huit mois debout dominant les ruines de la mosquée.

    Mais enlever pierre par pierre, à coup de pioches et de matériaux, cette hauteur compacte de matériaux, parut trop long au gré du chef des travaux. Celui-ci fit donc attacher des cordes au sommet de l’édifice, et au moyen de cabestans, il tentât de l’ébranler et de l’abattre. Mais les cordes cassèrent sous les efforts des travailleurs, et le minaret resta debout », un passant dont le nom est tue sciemment, leur proposa de « saper le minaret par sa base, de remplacer les matériaux, au fur et à mesure que la pioche les enlèveraient, par des supports en bois debout d’un demi mètre de hauteur, et lorsque les trois côtés opposés au palais seraient ainsi minés, d’enduire les bois avec du goudron et autres matières inflammables et d’y mettre le feu, sur tous les points à la fois ». La proposition fut acceptée et exécutée et le minaret tomba d’une seule pièce. Et d’ajouter « sous cette mosquée se trouvait une école qui avait été construite par le Beit El-Maldj Sari Mustapha ben el-Hadji Mohammed, ainsi que cela résulte d’un acte passé devant le cadi hanéfite d’Alger, dans les derniers jours du mois de rabi 2° de l’année 1115 (du 03 au 11 septembre 1703) ».

    Le sort connu par cette mosquée n’était qu’un prélude. D’autres édifices religieux subirent le même sort. C’était le début d’une colonisation « certaine » et une fin du monde pour tout un peuple.

    Zineb Merzouk

    Des bab el oued , bab el bahar , bab azzoun.... il ne reste que le nom...
    وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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    • #17
      C'est cela. Tout l'espace qui constitue aujourd'hui la Place des Martyrs était à l'origine le centre de la médina Algéroise. Tout à été rasé au début de la colonisation pour laisser place à une place d'arme selon les normes européennes de l'époque, ensuite ça a commencé tout autour à construire des bâtiments européens, et cette nouvelle ville fit disparaître toute la partie basse de l'ancien Alger. Plus tard, pour que la ville européenne puisse s'étendre, on fit raser les remparts, fait disparaitre des cimetières ... etc.

      Mais il ne s'agit pas seulement de l'aspect physique. La structure sociale fut entre temps démantelée par ces changements, et le mode de vie lui-même disparut au bout de quelques générations. On à tendance à l'oublier, mais en 1962, Alger ou Oran étaint des villes à large majorité européennes. Il ne restait pratiquement rien d'algerien, et le remplacement qu'il y eut après fut de populations nouvelles venues de l'intérieur du pays, même si le processus avait commencé dès les années 30. Il y eut donc ré-algerianisation de la population urbaine des anciennes villes, mis sans lien directe avec la tradition et culture citadine d'avant la colonisation. De telles ruptures nettes n'eurent pas lieu en Tunisie ou au Maroc.
      Dernière modification par Harrachi78, 22 novembre 2021, 21h43.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #18
        Saha Harrachi78
        ​​​​​​
        ​​​​​​Oui je suis bien conscient de la situation de Béjaïa à l'arrivé des français,qui est plutôt due a l'occupation espagnole au début du 16 Siècle ,mais ce que je regrette dans le cas de Béjaïa comme pour d'autre médinas algeriennes bien conservée à l'arrivé des français ,c'est la précocité de l'urbanisation coloniale qui a défigurée totalement le tissu urbain locale et fait disparaitre toutes les activités traditionnelles qui en sont liées .


        Et puis la singularité du cas algérien , qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs comme par exemple, le passif des relations de la régence avec les puissances européennes et l'imaginaire européen qui en resulte ,ou la décapitation brutale de l'autorité ottomane.​​​reste pour moi exceptionnel, lorsqu'on prend en considération le contexte de l'époque ,on est en pleine monté de l'orientalisme et l'expédition française de l'Égypte trois longues décennies avant la prise d'alger ,a ouvert les yeux de l'occident sur les richesses culturelles de l'orient.meme le corps expéditionel français comportait en son sein une équipe d'hommes de cultures de divers disciplines ,dont certains ont vivement contestés le destructions commis par le génie militaire .

        IL y a aussi le regret qu'on a pas gardé des souvenirs imagés des différents monuments détruits .soit à cause de l'avènement tardif de la photographie ou par le manque d'intérêt des premiers explorateurs français qui avait plutôt les yeux rivés sur les vestiges préislamiques.
        Dernière modification par Ruicosta, 22 novembre 2021, 22h58.

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        • #19
          C'est juste oui. Le principal problème dans le fait colonial en Algérie (pour nous autres bien entendu) C'est sa précocité comme tu dis. On a tendance à croire que ce fut sa durée qui causa tant de dégâts dans notre identité et notre patrimoine, mais en réalité la longueur ne pesa pas vraiment plus que le moment.

          En 1830, les puissances européennes n'étaient pas encore aussi "évoluées" qu'elles le seront après 1850. L'industrialisation n'était encore qu'à ses débuts, et les sociétés fonctionnaient encore dans une large mesure selon les normes de l'époque pré napoléonienne. Les français ne savaient pas vraiment ce qu'ils allaient faire de leur conquête inattendue, et ils n'y avait encore aucune expérience d'une colonisation dans ce qui était encore vu comme un puissant État musulman. Il s'ensuivit les interminables guerres, et diverses politiques et approches, tandis que la société Alger traditionnelle se désagrégeait par le choc.

          Les colonisations suivantes seront bien plus ordonnées, et généralement moins invasives socialement parlant, et cela est justement dû à leur expérience algérienne en grande partie.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #20
            Oui le monde de 1830 n'est absolument pas celui de la deuxième moitié du siècle, même dans le contexte algérien où il coïncide avec la fin de la pacification coloniale ,et la résignation des algériens ,on peut objectivement constater un changement positif de la politique coloniale en ce qui concerne le patrimoine locale dans toute ses dimensions, avec les opérations d'etudes et de conservations de ce qui est encore présent ,et qui va culminer vers la fin du siècle avec par exemple l'adoption du style néomaureseque dans le domaine architectural ou la création des associations de musique andalouses dans le domaine artistique.

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            • #21
              C
              'est cela. Tout l'espace qui constitue aujourd'hui la Place des Martyrs était à l'origine le centre de la médina Algéroise. Tout à été rasé au début de la colonisation pour laisser place à une place d'arme selon les normes européennes de l'époque, ensuite ça a commencé tout autour à construire des bâtiments européens, et cette nouvelle ville fit disparaître toute la partie basse de l'ancien Alger. Plus tard, pour que la ville européenne puisse s'étendre, on fit raser les remparts, fait disparaitre des cimetières ... etc.
              tout comme la place de la breche à constantine, elle faisait partie de ce qui reste de la vieille. jamaa lekbir de constantine fut construit sur les ruine d'un temple romain. il n'est plus si grand que ça car il a perdu sa place au profit des rues et des bâtiments.

              la france a redessiné les espaces. pas uniquement en algérie, le vieux paris a été presque entièrement détruit.
              « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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              • #22
                Les vestiges des peuples qui ont marquaient de leurs empreintes la civilisation existent toujours, c'est celles bâties sur la fabulation et l'imposture qui n'ont survécus à l'érosion du temps; sinon comment expliquer la présence des ruines de la civilisation Romaine aujourd'hui dans la localité Djemaa N'sahridj anciennement appelée Bidda, ou encore à Iflissen en Kabylie maritime? ...
                Dernière modification par infinite1, 23 novembre 2021, 12h46.

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                • #23
                  Les vestiges des peuples qui ont marquaient de leurs empreintes la civilisation existent toujours, c'est celles bâties sur la fabulation et l'imposture qui n'ont survécus à l'érosion du temps; sinon comment expliquer la présence des ruines de la civilisation Romaine aujourd'hui dans la localité Djemaa N'sahridj anciennement appelée Bidda, ou encore à Iflissen en Kabylie maritime? ...

                  A lire sa, on comprend que le peuple hebreux n'a jamais existe mais les Egyptiens qu'ont trouve encore leurs pyramides qui resistent encore le temps depuis plus de 3000 ans prouvent que ce peuple a existe.

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                  • #24
                    A lire sa, on comprend que le peuple hebreux n'a jamais existe mais les Egyptiens qu'ont trouve encore leurs pyramides qui resistent encore le temps depuis plus de 3000 ans prouvent que ce peuple a existe.

                    Il faut d'abord signaler que cette phrase est incorrecte (comporte des fautes de français), ensuite dans les travaux des Égyptologues il n'a jamais été question ou fait allusion à une quelconque civilisation Hébraïque, mais d'une civilisation Pharaonique, c'est à dire des œuvres propres aux Pharaons de l’Égypte ancienne.

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