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Quand l’émir Abdelkader se considéra comme représentant du sultan marocain

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  • Quand l’émir Abdelkader se considéra comme représentant du sultan marocain


    Histoire :
    Confronté à la colonisation française de l’Algérie en 1830, l’émir Abdelkader bénéficia d’un fort soutient de la part du Maroc, à tel point qu’il se considéra ouvertement sous la tutelle du sultan alaouite. C’est ce qui ressort d’une correspondance adressée à Moulay Abderrahman en octobre 1838.


    Parallèlement à l’offensive française en Algérie (1830), les zones d’influence de Moulay Abderrahman (de 1822 à 1859) s’étendaient jusqu’à certaines régions du pays voisin. Ses prétentions de gagner du terrain vers l’est grandirent surtout après en avoir chassé les Ottomans (1299 – 1923).

    Mais face à la colonisation française qui devint rapidement une réalité, le sultan alaouite fut contraint de se retirer de ces régions-là, même si les populations lui avaient prêté allégeance. De ce fait, il soutint toujours ses voisins algériens face à la présence impérialiste.

    Appuyé par Moulay Abderrahmane, le chef religieux et militaire l’émir Abdelkader (de 1832 à 1847) mena une campagne farouche contre la présence française. L’ouest algérien lui préta alors allégeance en 1832, puis la population locale se mobilisa autour de lui pour constituer les moudjahidines.

    Cet engagement armé porta ses fruits, faisant essuyer à l’armée française plusieurs échecs. Mais à partir de 1839, la force coloniale prit le dessus en adoptant la stratégie de la terre brûlée. Des milliers d’hectares de terres agricoles furent dévastés, de même que des villes et villages.



    L’alliance entre l’émir Abdelkader et les Alaouites

    Intitulé «Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger», l’ouvrage du chercheur algérien Ismaël Hamet revient longuement sur cette partie de l’histoire, expliquant que l’émir des moudjahidines fut ensuite contraint de quitter l’Algérie. «Lorsque les ennemis gagnèrent du terrain, l’émir trouva refuge au Maroc oriental, en suivant les bordures du Rif pour se retrouver à Oujda, où il fut chaleureusement accueilli», écrivit le chercheur décédé en 1932.

    En revanche, cet ancien interprète militaire indiqua que l’émir exprima son refus de l’allégeance que la population lui préta. Il exprima son rejet par ces mots :

    «Je ne suis venu sur la terre du sultan ni pour m’accaparer de son pouvoir ni de prendre possession de ses terres car cette attitude est totalement insensée.»

    Avant même de poser pied sur le territoire du sultan, l’émir se considérait justement comme l’un des représentants de Moulay Abderrahmane. Il revendiqua également que son pouvoir et son influence sur toute cette région du Maghreb étaient rattachés au sultan. En octobre 1889, il envoya à ce dernier «les cadeaux reçus de la part de la France» dans le cadre du traité de Tafna, signé le 30 mai 1837 et prévoyant une trêve avec l’armée de l’émir.

    Ce qui confirmait davantage le rattachement du chef moudjahid au pouvoir du sultan marocain étaient les prêches du vendredi, donnés au nom de Moulay Abderrahmane dans l’ouest algérien, sous l’instruction du guide armé. Dans son ouvrage, Ismaël Hamet rappela que même en remportant moultes batailles, le résistant Algérien ne prétendit guère à proclamer son règne sur la région et il tint à le rappeler dans sa correspondance avec le dirigeant alaouite.

    «Le peuple algérien est désormais uni et nous avons rompu avec le passé. Les moyens à la disposition de notre armée sont abondants, grâce à votre bénédiction sur nous, sans laquelle j’aurais été l’homme le plus faible et inapte à remplir de telles responsabilités. A cet instant, nous requérons auprès de votre excellence de mobiliser l’un de vos fils pour nous gouverner. Je serai le premier à œuvrer pour être au service de votre envoyé et mobiliserai tous les moyens possibles à cet effet.»

    L’émir Abdelkader dans sa lettre à Moulay Abderrahmane
    Ismaël Hamet indiqua qu’en réponse, le sultan alaouite recommanda à l’émir Abdelkader de continuer le djihad de là où il se trouvait. Les historiens expliquaient cet attachement à la dynastie alaouite par la conscience du leader algérien de la force que constituait le Maroc à l'époque, au niveau des ressources militaires et humaines.



    L’alliance stratégique contre la France

    L’Angleterre comptait parmi les alliés les plus stratégiques de Moulay Abderrahmane dans sa lutte contre l’impérialisme français qui menaçait son territoire, ce qui importait beaucoup aux yeux de l’émir Abdelkader. Autre raison de cet attachement, la bataille contre l’impérialisme français était motivée par des raisons religieuses, ce qui poussa le guide algérien à préconiser l’union avec le pouvoir marocain. De son côté, l’occupation française avait tenté de pousser Moulay Abderrahmane à se désolidariser de l’émir, mais rien n’y fit.

    Pendant toutes ces années, le Maroc resta attaché à l’émir Abdelkader et l’Algérie, ce qui enlisa les relations avec la France au point de mener une offensive contre les hommes de Moulay Abderrahmane. Les crispations donnèrent lieu à la bataille d’Isly, le 14 août 1844, après laquelle l’armée occupante put imposer de nombreuses contraintes au Maroc. Ces exigences furent actées en vertu de l’accord de Maghnia en 1845, qui traça des frontières floues entre les deux pays. Le traité, lui, ouvrit la porte à l’intrusion française dans le royaume chérifien jusqu’à y mettre en place son protectorat en 1912.



    ...

  • #2
    dans votre vie, absolument tout tourne autour de votre sultan .
    ce n'est qu'un homme, qui fait pipi et caca comme vous .
    vous en avez fait une divinité .
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      Quand l’émir Abdelkader se considéra comme représentant du sultan marocain
      Quelle est la source ?

      L'Emir Abd El Kader ne reconnaissait pas l'autorité du Sultan marocain Abderrahmane Ben Hicham (une preuve que l'Algérie était un état indépendant)

      C'est dans la lettre de l'Emir envoyée aux savants égyptiens pour demander leurs avis sur la traîtrise du sultan marocain :


      ثم أمرني بترك الجهاد، فأبيت، لأنه ليس له عَلَيَّ ولايةٌ

      https://www.algerie-dz.com/forums/cu...tre-du-makhzen
      "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

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      • #4
        vous en avez fait une divinité .
        c'est juste ton impression et ton imagination qui te jouent des tours.

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        • #5
          icosi,

          Quelle est la source ?
          t'as ce passage qui enrichirait beaucoup tes connaissances historiques sur cette époque malgré ta marocophobie primaire.

          Intitulé «Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger», l’ouvrage du chercheur algérien Ismaël Hamet revient longuement sur cette partie de l’histoire, expliquant que l’émir des moudjahidines fut ensuite contraint de quitter l’Algérie. «Lorsque les ennemis gagnèrent du terrain, l’émir trouva refuge au Maroc oriental, en suivant les bordures du Rif pour se retrouver à Oujda, où il fut chaleureusement accueilli», écrivit le chercheur décédé en 1932.
          la recherche de la vérité est un chemin laborieux mais il permet de vivre le restant de sa vie en paix avec soi même.

          Commentaire


          • #6
            de la source toz, je suppose...
            ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

            Commentaire


            • #7
              de la source toz, je suppose...
              yabiladi
              "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

              Commentaire


              • #8
                Intitulé «Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger», l’ouvrage du chercheur algérien Ismaël Hamet revient longuement sur cette partie de l’histoire, expliquant que l’émir des moudjahidines fut ensuite contraint de quitter l’Algérie. «Lorsque les ennemis gagnèrent du terrain, l’émir trouva refuge au Maroc oriental, en suivant les bordures du Rif pour se retrouver à Oujda, où il fut chaleureusement accueilli», écrivit le chercheur décédé en 1932.
                Cet article est faux et mensonger, l'émir Abdelkader qui était un prince ne s'est jamais considéré comme un vulgaire sujet d'un autre sultan, qui de surcroît était même moins puissant que lui.

                L'émir Abdelkader n'a jamais prêté aucune allégeance à aucun suzerain Alaouite, et il les a même combattu et vaincu à Tlemcen quand les Alaouite ont voulu profiter de la colonisation française pour s'emparer de Tlemcen, c'est l'émir Abdelkader qui a bouté les Alaouite hors de Tlemcen et qui a même préféré offrir sa ville aux français plutôt qu'aux Alaouites.

                De plus, le Maroc oriental n'existait pas encore à cette époque tout simplement parce que le Maroc n'était pas encore né. Les habitants de cette région ne prêtait pas encore allégeance aux Alaouites, les rifains avaient leurs propres chefs avant l'arrivée des français. Ce sont les français qui ont offert Oujda et le Rif aux Alaouites. L'émir Abdelkader ne recevait donc aucune aide des Alaouite mais ce sont plutôt les rifains qui l'ont aidé.
                Dernière modification par Hallaj, 04 décembre 2021, 20h24.

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                • #9
                  le sultan de fes s'engage. traité de tanger

                  Article 4. Hadj-Abd-él-Kader est mis hors la loi dans toute l'étendue de l'Empire de Maroc, aussi bien qu'en Algérie. Il sera, en conséquence, poursuivi à main armée par les Français sur le territoire de l'Algérie, et par les Marocains sur leur territoire, jusqu'à ce qu'il en soit expulsé ou qu'il soit tombé au pouvoir de l'une ou de l'autre nation. Dans le cas où Abd-el-Kader tomberait au pouvoir des troupes françaises, le Gouvernement de Sa Majesté l'Empereur des Français s'engage à le traiter avec égards et générosité. Dans le cas où Abd-el-Kader tomberait au pouvoir des troupes marocaines, Sa Majesté l'Empereur de Maroc s'engage à l'interner dans une des villes du littéral ouest de l'empire, jusqu'à ce que les deux Gouvernements aient adopté, de concert, les mesures indispensables pour qu'Abd-el-Kader ne puisse, en aucun cas, reprendre les armes et troubler de nouveau la tranquillité de l'Algérie et du Maroc.
                  « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

                  Commentaire


                  • #10

                    Quand l’émir Abdelkader se considéra comme représentant du sultan marocain
                    Ces ânezouleries qui n'en finissent pas , lisez plutôt le livre de Charles Henry Churchill " La vie de AbdelKader " c'est plus véridique et un authentique témoignage . Les ayachisteries postées ne sont que des mensonges et donc à ne pas lire d'autre que le titre .

                    Commentaire


                    • #11
                      Dis moi anzoul , en toutes sincérités crois tu que tes posts aient une influence sur les Algériens ? Tu connais le proverbe Algérien bien connu : Tu pisses sur du sable ! Alors si tu en a encore , bois beaucoup d'eau pour beaucoup pisser .

                      Commentaire


                      • #12
                        Je ne vois pas ou est le scoop, le pere de l'Emir Abdelkader est originaire du Rif, descend des idrissides, et etait representant du Sultan du Maroc pour la region d'Oran.

                        Dites moi pas qu'on vous cache ces faits historiques en Algerie aussi??

                        Ce serait grave.

                        Et il ne serait pas le premier leader algerien d'origine marocaine d'ailleurs:


                        Dernière modification par ayoub7, 13 décembre 2021, 06h37.

                        Commentaire


                        • #13
                          LAROUSSE:


                          1. INTRODUCTION : LE FONDATEUR DE LA NATION ALGÉRIENNE



                          L'émir Abd el-Kader, l'homme qui défia les armées françaises de 1832 à 1847 avant de créer les bases d'un véritable État algérien, est aujourd'hui considéré par l'Algérie indépendante comme l'une des figures les plus marquantes de son histoire. La noblesse de son attitude après sa capture et la protection très efficace qu'il apporta aux chrétiens de Damas à la fin de sa vie lui valurent aussi un très grand prestige chez ses anciens adversaires.

                          2. LES ANNÉES D'ENFANCE ET D'INITIATION

                          2.1. LE MOINE SOLDAT

                          Sa famille, originaire du Rif, s'était établie dans la région de Mascara, où son père, Mohieddine, était devenu, au début du xixe siècle, le chef spirituel d'une communauté qui manifestait son hostilité à la domination turque.

                          Abd el-Kader vient au monde dans un domaine de la plaine d'Erhis, sur l'oued al-Hammam, au sud-ouest de Mascara. Son éducation très pieuse ne néglige pas l'exercice des armes et, surtout, l'équitation, pour laquelle le jeune homme acquiert une grande réputation.

                          À vingt ans, il effectue avec son père le traditionnel pèlerinage à La Mecque. Puis les pèlerins vont jusqu'à Bagdad vénérer le tombeau d'un saint, leur lointain ancêtre. Là, Mohieddine a une vision : son aïeul lui prédit qu'Abd el-Kader régnera sur le Maghreb. Le père et le fils regagnent leur pays en 1829. L'année suivante, les Français s'emparent d'Alger.


                          3. LA LUTTE CONTRE LES FRANÇAIS

                          3.1. DE LA PROCLAMATION DE LA GUERRE SAINTE AU TRAITÉ DE LA TAFNA (MAI 1837)

                          COMBATTANT SOUS LES MURS D'ORAN


                          Abd el-Kader seconde de plus en plus efficacement son père, qui, tout en reconnaissant la suzeraineté du sultan marocain, regroupe les tribus des régions de Mascara et de Tlemcen, et prépare la résistance aux chrétiens : le 27 avril 1832, le vieux chef proclame le djihad, et, en mai, il tente de s'emparer d'Oran. C'est un échec, mais le jeune Abd el-Kader se fait remarquer par sa vaillance.

                          PROCLAMÉ ÉMIR (1832)


                          En novembre, les tribus décidées à combattre se réunissent aux portes de Mascara. Une nouvelle apparition de son ancêtre incite Mohieddine à demander le pouvoir pour son fils. L'assemblée choisit avec enthousiasme Abd el-Kader comme sultan : le jeune chef se contente, en fait, du titre d'émir, car il reconnaît comme son père la suprématie du sultan du Maroc.

                          EN LUTTE CONTRE LES FRANÇAIS


                          Dès 1833, Abd el-Kader reprend la lutte contre les Français, commandés par un nouvel arrivé, le général Desmichels, qui veut « se donner de l'air » aux dépens de tribus situées dans la mouvance du jeune émir. Mais Desmichels, devant les critiques de plus en plus vives formulées en métropole contre les projets de conquête, en vient vite à rechercher l'entente avec son adversaire : le traité du 26 février 1834 reconnaît à Abd el-Kader le titre de « commandeur des croyants » et lui laisse encore son autorité sur tout l'ancien beylicat d'Oran, jusqu'à Miliana à l'est. L'année suivante, en avril 1835, l'émir étend même son pouvoir jusqu'à Médéa, aux dépens de tribus qui se sont soulevées contre les Français : ces derniers, en position difficile, ne peuvent guère s'opposer à cette expansion.

                          LA VICTOIRE DE LA MACTA (JUIN 1835)

                          Mais le général Trézel a remplacé, à Oran, le général Desmichels, jugé trop faible. Les conflits reprennent bientôt avec les Arabes, les Français voulant prendre sous leur protection des tribus qu'Abd el-Kader considère de sa dépendance. Le 28 juin, l'émir inflige à Trézel un rude échec à la Macta. Sous l'impulsion du maréchal Clausel, nommé gouverneur général de l'Algérie, la contre-offensive française aboutit à l'occupation de Mascara (6 décembre), puis de Tlemcen (13 janvier 1836). En fait, les forces de l'émir se reconstituent très vite et reprennent les territoires que les Français, trop peu nombreux, ne peuvent occuper.

                          LE TRAITÉ AMBIGU DE LA TAFNA (MAI 1837)


                          Pour rétablir la situation, Louis-Philippe envoie en Algérie un chef réputé, Thomas Bugeaud, qui remporte un premier succès au ravin de la Sikkak (6 juillet 1836). En novembre, Bugeaud échoue cependant dans une tentative contre Constantine : Abd el-Kader en profite pour bloquer Oran, et le nouveau commandant en chef français doit signer avec l'émir, en mai 1837, le traité, conciliant mais ambigu, de la Tafna. Abd el-Kader voit son domaine étendu jusqu'aux confins du beylicat de Constantine. Celui-ci s'effondre après la prise de sa capitale par les Français en octobre 1837, ce qui ne résout pas les problèmes de souveraineté sur ce territoire.

                          3.2. LA REPRISE DES HOSTILITÉS ET LA DÉFAITE (1837-1847)

                          LA VIOLATION DU TRAITÉ DE LA TAFNA


                          Dans le nouveau vide politique ainsi créé, les Français et Abd el-Kader vont s'affronter : des interprétations divergentes du traité conduiront à réactiver le conflit. Bugeaud veut faire signer à l'émir un traité additionnel pour fixer, de façon plus restrictive, la limite du domaine arabe. Les Français n'obtiennent que l'accord personnel de l'ambassadeur d'Abd el-Kader, et ce dernier estimera que l'expédition menée par le duc d'Orléans (fils aîné de Louis-Philippe) pour relier Constantine à Alger, constitue un acte de guerre, dans la mesure où il leur avait interdit de traverser ses territoires.

                          Les combats reprennent dans la Mitidja en novembre 1839. Les Français connaissent une période difficile. En décembre 1840, Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie pour rétablir la situation. Ses « colonnes mobiles » occupent les principales villes de l'intérieur qui étaient tenues par Abd el-Kader : dès 1841, Tagdempt (près de Tiaret), Mascara, Boghar et, en 1842, Tlemcen.

                          LA DESTRUCTION DE LA SMALA


                          En même temps, les Français s'attaquent à ce qui fait l'essentiel des richesses en possession des tribus alliées de l'émir : les troupeaux sont confisqués, les récoltes détruites. La guerre prend un caractère inexpiable, et les ressources d'Abd el-Kader diminuent avec la ruine sans cesse aggravée des régions qu'il parcourt. Enfin, le 16 mai 1843, un officier du duc d'Aumale (avant-dernier fils de Louis-Philippe) découvre par hasard l'immense campement formé par la capitale mobile de l'émir, la smala. Une charge de cavalerie la disperse. Le coup est très rude pour Abd el-Kader, qui doit se réfugier sur les confins marocains.

                          TRAQUÉ PAR LE SULTAN DU MAROC

                          Mais la défaite de l'Isly (→ bataille de l'Isly, 14 août 1844) oblige le sultan du Maroc Abd al-Rahman à refuser toute aide de son hôte, et même à le déclarer hors-la-loi. Dès lors, Abd el-Kader doit en revenir à une lutte de partisans, ce qui lui procure des succès, notamment à Sidi-Brahim et dans la région d'Aïn-Temouchent (→ combats de Sidi-Brahim, septembre 1845). Il opère même en 1846 sa jonction avec les Kabyles et n'est repoussé vers le Maroc qu'avec de grandes difficultés.

                          CONTRAINT À LA REDDITION

                          L'hostilité, cette fois ouverte, d'Abd al-Rahman va causer la perte de l'émir, rejeté en Algérie et auquel la voie du Sud est coupée par les Français. Abd el-Kader doit se rendre à Lamoricière le 23 décembre 1847, puis au duc d'Aumale le lendemain.

                          4. LA RECONNAISSANCE DE SES ANCIENS ADVERSAIRES

                          4.1. EN CAPTIVITÉ

                          Lamoricière, comme le duc d'Aumale, avait promis à l'émir, lors de sa reddition, de le conduire en terre d'islam à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre. En fait, on l'interne d'abord à Toulon, au fort Lamalgue. La IIe République n'exécute pas la promesse de la royauté et l'ancien chef arabe est transféré à Pau (avril 1848), puis, comme il proteste de plus en plus vivement contre les conditions déplorables de sa détention, au château d'Amboise (novembre 1848). Il y restera, ainsi que sa suite – une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants soumis au froid et à l'isolement –, jusqu'en 1852.

                          4.2. L'ESTIME DE NAPOLÉON III

                          Enfin, le 16 octobre, Louis Napoléon lui rend la liberté. Abd el-Kader lui écrit : « Vous m'avez mis en liberté, tenant ainsi, sans m'avoir fait de promesses, les engagements que d'autres avaient pris envers moi et n'avaient pas tenus. […] Je n'oublierai jamais la faveur dont j'ai été l'objet. » Abd el-Kader, lui, sera fidèle à son dernier engagement : doté d'une pension de 100 000 francs par an, il part pour la Turquie en décembre, après avoir visité Paris, et se retire à Brousse.

                          4.3. LE PROTECTEUR DES CHRÉTIENS DE DAMAS

                          Accueilli sans chaleur, il prend prétexte de la dévastation de la ville par un tremblement de terre pour gagner Damas, où vit une importante colonie algérienne. Il se montre désormais un ami des Français et des chrétiens maronites, contribuant notamment à en sauver plusieurs milliers en juillet 1860, lors de l'insurrection des Druzes musulmans (→ campagnes de Syrie). C'est à ce titre qu'il est décoré de l'ordre de Pie IX et qu'il reçoit la Légion d'honneur. Certains songent même à lui confier une sorte de vice-royauté de l'Algérie.

                          Pourtant, son rôle pendant la guerre de 1870 est controversé. Dans plusieurs lettres aux autorités françaises, il aurait vivement condamné l'un de ses fils qui tentait de reprendre la lutte en Algérie : ces documents sont considérés comme des faux par certains, qui y voient l'œuvre de l'administration coloniale. Il refuse obstinément de prendre la tête d'un royaume arabe sous protectorat français, tel qu'en rêvait Napoléon III.

                          En 1966, les cendres de l'émir Abd el-Kader ont été ramenées de Damas et inhumées au « carré des martyrs » du cimetière d'El-Alia, près d'Alger.

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