Vaches maigres pour les recettes fiscales
17 Aout 2009
· Elles ont reculé de 10 milliards de DH
· Gros déficit dans l’exécution de la loi de finances
L’Etat a une bien difficile équation à résoudre: celle de poursuivre sa stratégie d’allégement fiscal tout en palliant des dépenses publiques de plus en plus contraignantes.
Une situation qui, au terme des cinq premiers mois 2009, n’a pas manqué de mettre encore plus à mal la situation du budget public.
Et pour cause! Après des niveaux exceptionnellement élevés enregistrés au cours des deux dernières années, les recettes ordinaires de l’Etat ont fini par accuser un net repli (-11,1%).
De fait, pas moins de 10 milliards ont manqué à l’appel entre 2008 et 2009, à l’heure où les dépenses publiques s’affichent toujours en nette progression (+9% pour les charges ordinaires et +21% pour les dépenses d’investissement).
Une asymétrie qui, conjuguée à la progression des dépenses de compensation, a fini par affecter lourdement l’exécution de la loi de finances, laquelle s’est illustrée par un déficit de 488 millions de DH.
Concernant les revenus fiscaux, ils se sont affaissés de près de 21% par rapport à la même période de l’année précédente, principalement sous l’effet des récents réaménagements gouvernementaux effectués selon la fameuse méthode de calcul des tranches d’imposition.
Dans la même foulée, les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée ont diminué de 4,6% par rapport à fin mai 2008. Derrière cette contre-performance, une demande intérieure complètement en déroute. Il faut dire que les facteurs qui ont pesé négativement sur le pouvoir d’achat des ménages sont légion. Le premier est sans conteste le maintien de l’inflation aux alentours de 3,8% durant le 1er trimestre 2009. Une hausse constatée, d’ailleurs, essentiellement au niveau des produits alimentaires.
Le rendement des droits de douane, de son côté, s’est inscrit en retrait de 18%. Ce comportement baissier est à mettre à l’actif du creusement du déficit de la balance des paiements. En effet, suite à la décélération de la demande étrangère adressée au Maroc, les exportations des biens ont clôturé les six premiers mois de l’année sur une baisse de 30,7%. Une évolution qui s’explique en grande partie par le fléchissement des ventes du groupe OCP à l’étranger. Pour rappel, les exportations du phosphatier avaient reculé de 61,6% à l’issue du 1er trimestre.
S’agissant des recettes liées aux droits d’enregistrement, elles se sont contractées de 10%, après plusieurs années d’euphorie. Une donne qui trouve son explication dans le ralentissement tous azimuts des transactions immobilières. Les prélèvements directs se sont illustrés aussi par un net recul estimé à 18%, sous l’effet de la chute des recettes de l’impôt sur les sociétés (-19 %). Toutefois, la contre-performance la plus importante est à mettre à l’actif de l’impôt sur le revenu (IR) qui s’affaisse littéralement de 22%. Derrière ce repli, une baisse de l’activité dans certains secteurs qui, touchés par la crise, recrutent de moins en moins. Cette donne reste d’ailleurs confortée par le maintien du taux de chômage à 9,6 % au 1er trimestre.
Seule note positive, l’évolution des recettes non fiscales. Ces dernières sont restées quasi stables à 6,8 milliards, recouvrant une baisse de 35,4% des revenus de monopole et une hausse de 76,2% des autres recettes.
Mohamed MOUNADI
17 Aout 2009
· Elles ont reculé de 10 milliards de DH
· Gros déficit dans l’exécution de la loi de finances
L’Etat a une bien difficile équation à résoudre: celle de poursuivre sa stratégie d’allégement fiscal tout en palliant des dépenses publiques de plus en plus contraignantes.
Une situation qui, au terme des cinq premiers mois 2009, n’a pas manqué de mettre encore plus à mal la situation du budget public.
Et pour cause! Après des niveaux exceptionnellement élevés enregistrés au cours des deux dernières années, les recettes ordinaires de l’Etat ont fini par accuser un net repli (-11,1%).
De fait, pas moins de 10 milliards ont manqué à l’appel entre 2008 et 2009, à l’heure où les dépenses publiques s’affichent toujours en nette progression (+9% pour les charges ordinaires et +21% pour les dépenses d’investissement).
Une asymétrie qui, conjuguée à la progression des dépenses de compensation, a fini par affecter lourdement l’exécution de la loi de finances, laquelle s’est illustrée par un déficit de 488 millions de DH.
Concernant les revenus fiscaux, ils se sont affaissés de près de 21% par rapport à la même période de l’année précédente, principalement sous l’effet des récents réaménagements gouvernementaux effectués selon la fameuse méthode de calcul des tranches d’imposition.
Dans la même foulée, les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée ont diminué de 4,6% par rapport à fin mai 2008. Derrière cette contre-performance, une demande intérieure complètement en déroute. Il faut dire que les facteurs qui ont pesé négativement sur le pouvoir d’achat des ménages sont légion. Le premier est sans conteste le maintien de l’inflation aux alentours de 3,8% durant le 1er trimestre 2009. Une hausse constatée, d’ailleurs, essentiellement au niveau des produits alimentaires.
Le rendement des droits de douane, de son côté, s’est inscrit en retrait de 18%. Ce comportement baissier est à mettre à l’actif du creusement du déficit de la balance des paiements. En effet, suite à la décélération de la demande étrangère adressée au Maroc, les exportations des biens ont clôturé les six premiers mois de l’année sur une baisse de 30,7%. Une évolution qui s’explique en grande partie par le fléchissement des ventes du groupe OCP à l’étranger. Pour rappel, les exportations du phosphatier avaient reculé de 61,6% à l’issue du 1er trimestre.
S’agissant des recettes liées aux droits d’enregistrement, elles se sont contractées de 10%, après plusieurs années d’euphorie. Une donne qui trouve son explication dans le ralentissement tous azimuts des transactions immobilières. Les prélèvements directs se sont illustrés aussi par un net recul estimé à 18%, sous l’effet de la chute des recettes de l’impôt sur les sociétés (-19 %). Toutefois, la contre-performance la plus importante est à mettre à l’actif de l’impôt sur le revenu (IR) qui s’affaisse littéralement de 22%. Derrière ce repli, une baisse de l’activité dans certains secteurs qui, touchés par la crise, recrutent de moins en moins. Cette donne reste d’ailleurs confortée par le maintien du taux de chômage à 9,6 % au 1er trimestre.
Seule note positive, l’évolution des recettes non fiscales. Ces dernières sont restées quasi stables à 6,8 milliards, recouvrant une baisse de 35,4% des revenus de monopole et une hausse de 76,2% des autres recettes.
Mohamed MOUNADI
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