Parlons un peu de cette communaute d'Algeriens de Californie qui pour la plupart ont realiser leurs reves.
Quand, en 1971, le journaliste Don Hoefler désigna par Silicon Valley la concentration d’entreprises de semi-conducteurs et d’informatique, il ne se doutait pas que dans les années 1975, 76 et 77, une poignée d’Algériens allaient prendre d’assaut Standfort University et créer par la suite des start-up qui valent aujourd’hui des millions de dollars. Silicon Valley désigne le pôle des industries de pointe (technopôle) situé au sud de la baie de San Francisco, en Californie, aux Etats-Unis. Même si cette région n’est pas une vallée à proprement parler, l’expression désigne souvent par métonymie l’industrie des hautes technologies en général. La ville de San José est la plus grande ville de Silicon Valley. La visite de la Silicon Valley valait la peine et toute la délégation algérienne présente au séminaire en question était là. C’est à 9h00 que trois voitures prirent l’autoroute 101 pour aller voir ces jeunes pousses drivées par des Algériens. Contrairement à ce que l’on dit, ce ne sont pas des « petits » de 30 ans mais des quinquagénaires bien en forme qui sont arrivés vers la moitié des années 1970 que nous avons retrouvés. Et le tour commença. Cortina est notre première destination.
Developpement soft pour un processeur
Une entreprise de pointe dans le développement des semi-conducteurs et c’est un Zino Chair, PhD de Syrracruse et vice-président, qui nous reçoit. Cortina a été créée en 2001 et aujourd’hui, elle fait un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars. « Cortina conçoit des circuits et semi-conducteurs et nous sommes les leaders dans la communication intelligente », nous confie Zino Chair en ajoutant que « pour cela, nous nous rapprochons de nos clients ». Et comme clients, les grands noms du moment tels que Cisco, Sagem, Cortina, Huawei et autres ZTE. Zino C., bien que modeste et quand même propriétaire de cette entreprise, vient d’acheter la division optique du géant Intel. Aussi, Cortina est le leader dans le mixed-signal, la haute densité, le « Gigabps framing » et dans l’agrégation de la haute densité dans l’Ethernet. Comme le dit si bien Zino Chair, « nous sommes une compagnie d’ingénieurs et nous sous-traitons la fabrication ». Un cas de réussite unique ? Et bien non, on passe à autre chose et on est chez Xilink où officie Farid Mazouni. Arrivé à San Francisco en 1975, il est à la tête d’une des plus grandes réussites de la Silicon Valley dans les semi-conducteurs. Ses produits ont même été utilisés dans Spirit, le robot qui se trouve sur Mars. Un compétiteur d’Intel ? « Non, nous répond-il, nous faisons mieux » ; en nous menant à l’intérieur des laboratoires.
Au cœur des processeurs
En bon professeur, M. Mazouni nous montre étape après étape comment on fabrique une puce, en s’arrêtant et en expliquant le pourquoi du comment de chaque processus. Toute la délégation avance à pas cadencés et paraît complètement « sonnée ». Nous l’interrogeons sur ce qu’il fabrique et il nous rétorque : « Des processeurs à programmer. En un mot, nous fabriquons un processeur qui peut aussi bien faire du riz que de faire avancer un robot sur Mars ». Et de poursuivre, pour mieux expliquer : « Il a deux catégories de ‘‘logic device’’ : les fixes et les programmables et nous sommes dans le business des processeurs programmables ». Xilinx est le leader des PLD -Programmable Logic Device- un secteur en plein « boom », comme affirmé par M. Mazouni. Ce marché est devenu mâture grâce au FPGA –Filed Programmable Gate Array- et sa part de marché est de « 52% » au niveau mondial. Le marché du PLD représente plus de 2,5 milliards de dollars. Ses clients sont Alcatel-Lucent, Cisco Systems, EMC, Ericsson, Fujitsu, Hewlett-Packard, IBM et Motorola de même que les universités et des centres de recherches. Pour les puristes, Xilink travaille à 65 nanos et doit passer rapidement vers le 45 nanos. En deux heures de temps, on a vu les fours, les wafers, les différents tests pour le contrôle de qualité et en sortant de Xilink, nous avons compris pourquoi la Silicon Valley est un monde. En effet, c’est là que s’est véritablement forgée l’image d’entreprises parties de rien -souvent dans une résidence familiale (avec par exemple le garage où a été lancé Hewlett-Packard à Palo Alto, devenu un monument historique)- pour devenir des géants technologiques et industriels (comme Apple à Cupertino ou Sun Microsystems, Intel à Santa Clara et Xilinx à Palo Alto). Cette image idyllique que l’on aime à raconter n’existe plus maintenant. Aujourd’hui, il est toujours possible de réussir mais il faut avoir la meilleure idée et surtout trouver un financement. Après, c’est au marché d’en décider.
Plus petit que le petit
Le tour n’est pas terminé. Nous allons voir Tessera. Dans un précédent numéro d’IT Mag, nous avions interviewé l’un des fondateurs de Tessera, M. Belgacem Haba. Physiquement, Tessera est une petite bâtisse de 500 mètres carrés où la devanture est peinte d’un bleu « Sonacome », ironise M. Haba. Autour d’une table de réunion, il commence à parler et tout d’un coup un silence se fait lourd. Il donne des chiffres. « Sur tous les portables qui se vendent dans le monde, Tessera a une royaltie », nous dit-il en affichant un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars, à 80% en royalties et 20% en nouveaux produits mis sur le marché. Il parle de mémoire, de flash, de portable mais pour 2010-2015, en montrant des prototypes, cela va de la puce à 50 Gbyte au flash à 16 mégas qui fonctionnent. On est dans le futur et sa spécialité est de rendre encore plus petit ce qui l’est déjà. M. Haba nous fait visiter ensuite ses locaux où sur tous les murs, les brevets sont accrochés. Des centaines de brevets sont placés en trophées. C’est le « Zidane » des semi-conducteurs ; sauf que, malheureusement, quand il vient à Alger, au moins deux fois par an, il n’a pas de limousine qui l’attend ni une multitude de photographes et de journalistes. En sortant de Tessera, on ne voit plus le monde comme on le voyait auparavant. On fait un bond de 10 à 15 ans. Tessera est avant tout un centre de recherches. Il invente et il précède même les demandes des industriels. Tout montre que Tessera est le futur Parc Palo Alto Research Center.
Le champion des serveurs
Le dernier Algérien que nous avons vu, nous l’avons rencontré dans une compagnie très connue aux Etats-Unis et en Europe. Elle fabriquait des cartes mères mais a diversifié son activité en produisant des serveurs. Salim Fedel est « Senior Director » de SuperMicro. Inventeur et grand travailleur, M. Fedel lance de nouveaux produits sur le marché du matériel informatique. Et son dernier produit est un rack qui prend deux serveurs avec une seule alimentation. Gain d’espace et réduction des coûts. A la question de savoir comment il fait, il nous répond : « Nous faisons tous les développements de nos produit à Palo Alto. Ensuite, nous faisons faire ailleurs, selon nos spécifications. » En effet, SuperMicro, nous explique son directeur, emploie « plus de 100 ingénieurs qui développent de nouveaux produits ». En terminant cette virée à la Silicon Valley, le vœu qui a été émis est de dire que tous les Algériens que l’on a vus nous ont demandé de dire qu’ils sont prêts à donner du temps mais aussi de la documentation à toutes les universités pour peu qu’on leur fasse la demande. Ils sont certes Américains, mais Algériens dans le cœur. A. K.
De notre envoyé spécial à San Francisco samedi 31 mars 2007, par Abderrafiq KHENIFSA
http://www.itmag-dz.com/spip.php?article675
Quand, en 1971, le journaliste Don Hoefler désigna par Silicon Valley la concentration d’entreprises de semi-conducteurs et d’informatique, il ne se doutait pas que dans les années 1975, 76 et 77, une poignée d’Algériens allaient prendre d’assaut Standfort University et créer par la suite des start-up qui valent aujourd’hui des millions de dollars. Silicon Valley désigne le pôle des industries de pointe (technopôle) situé au sud de la baie de San Francisco, en Californie, aux Etats-Unis. Même si cette région n’est pas une vallée à proprement parler, l’expression désigne souvent par métonymie l’industrie des hautes technologies en général. La ville de San José est la plus grande ville de Silicon Valley. La visite de la Silicon Valley valait la peine et toute la délégation algérienne présente au séminaire en question était là. C’est à 9h00 que trois voitures prirent l’autoroute 101 pour aller voir ces jeunes pousses drivées par des Algériens. Contrairement à ce que l’on dit, ce ne sont pas des « petits » de 30 ans mais des quinquagénaires bien en forme qui sont arrivés vers la moitié des années 1970 que nous avons retrouvés. Et le tour commença. Cortina est notre première destination.
Developpement soft pour un processeur
Une entreprise de pointe dans le développement des semi-conducteurs et c’est un Zino Chair, PhD de Syrracruse et vice-président, qui nous reçoit. Cortina a été créée en 2001 et aujourd’hui, elle fait un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars. « Cortina conçoit des circuits et semi-conducteurs et nous sommes les leaders dans la communication intelligente », nous confie Zino Chair en ajoutant que « pour cela, nous nous rapprochons de nos clients ». Et comme clients, les grands noms du moment tels que Cisco, Sagem, Cortina, Huawei et autres ZTE. Zino C., bien que modeste et quand même propriétaire de cette entreprise, vient d’acheter la division optique du géant Intel. Aussi, Cortina est le leader dans le mixed-signal, la haute densité, le « Gigabps framing » et dans l’agrégation de la haute densité dans l’Ethernet. Comme le dit si bien Zino Chair, « nous sommes une compagnie d’ingénieurs et nous sous-traitons la fabrication ». Un cas de réussite unique ? Et bien non, on passe à autre chose et on est chez Xilink où officie Farid Mazouni. Arrivé à San Francisco en 1975, il est à la tête d’une des plus grandes réussites de la Silicon Valley dans les semi-conducteurs. Ses produits ont même été utilisés dans Spirit, le robot qui se trouve sur Mars. Un compétiteur d’Intel ? « Non, nous répond-il, nous faisons mieux » ; en nous menant à l’intérieur des laboratoires.
Au cœur des processeurs
En bon professeur, M. Mazouni nous montre étape après étape comment on fabrique une puce, en s’arrêtant et en expliquant le pourquoi du comment de chaque processus. Toute la délégation avance à pas cadencés et paraît complètement « sonnée ». Nous l’interrogeons sur ce qu’il fabrique et il nous rétorque : « Des processeurs à programmer. En un mot, nous fabriquons un processeur qui peut aussi bien faire du riz que de faire avancer un robot sur Mars ». Et de poursuivre, pour mieux expliquer : « Il a deux catégories de ‘‘logic device’’ : les fixes et les programmables et nous sommes dans le business des processeurs programmables ». Xilinx est le leader des PLD -Programmable Logic Device- un secteur en plein « boom », comme affirmé par M. Mazouni. Ce marché est devenu mâture grâce au FPGA –Filed Programmable Gate Array- et sa part de marché est de « 52% » au niveau mondial. Le marché du PLD représente plus de 2,5 milliards de dollars. Ses clients sont Alcatel-Lucent, Cisco Systems, EMC, Ericsson, Fujitsu, Hewlett-Packard, IBM et Motorola de même que les universités et des centres de recherches. Pour les puristes, Xilink travaille à 65 nanos et doit passer rapidement vers le 45 nanos. En deux heures de temps, on a vu les fours, les wafers, les différents tests pour le contrôle de qualité et en sortant de Xilink, nous avons compris pourquoi la Silicon Valley est un monde. En effet, c’est là que s’est véritablement forgée l’image d’entreprises parties de rien -souvent dans une résidence familiale (avec par exemple le garage où a été lancé Hewlett-Packard à Palo Alto, devenu un monument historique)- pour devenir des géants technologiques et industriels (comme Apple à Cupertino ou Sun Microsystems, Intel à Santa Clara et Xilinx à Palo Alto). Cette image idyllique que l’on aime à raconter n’existe plus maintenant. Aujourd’hui, il est toujours possible de réussir mais il faut avoir la meilleure idée et surtout trouver un financement. Après, c’est au marché d’en décider.
Plus petit que le petit
Le tour n’est pas terminé. Nous allons voir Tessera. Dans un précédent numéro d’IT Mag, nous avions interviewé l’un des fondateurs de Tessera, M. Belgacem Haba. Physiquement, Tessera est une petite bâtisse de 500 mètres carrés où la devanture est peinte d’un bleu « Sonacome », ironise M. Haba. Autour d’une table de réunion, il commence à parler et tout d’un coup un silence se fait lourd. Il donne des chiffres. « Sur tous les portables qui se vendent dans le monde, Tessera a une royaltie », nous dit-il en affichant un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars, à 80% en royalties et 20% en nouveaux produits mis sur le marché. Il parle de mémoire, de flash, de portable mais pour 2010-2015, en montrant des prototypes, cela va de la puce à 50 Gbyte au flash à 16 mégas qui fonctionnent. On est dans le futur et sa spécialité est de rendre encore plus petit ce qui l’est déjà. M. Haba nous fait visiter ensuite ses locaux où sur tous les murs, les brevets sont accrochés. Des centaines de brevets sont placés en trophées. C’est le « Zidane » des semi-conducteurs ; sauf que, malheureusement, quand il vient à Alger, au moins deux fois par an, il n’a pas de limousine qui l’attend ni une multitude de photographes et de journalistes. En sortant de Tessera, on ne voit plus le monde comme on le voyait auparavant. On fait un bond de 10 à 15 ans. Tessera est avant tout un centre de recherches. Il invente et il précède même les demandes des industriels. Tout montre que Tessera est le futur Parc Palo Alto Research Center.
Le champion des serveurs
Le dernier Algérien que nous avons vu, nous l’avons rencontré dans une compagnie très connue aux Etats-Unis et en Europe. Elle fabriquait des cartes mères mais a diversifié son activité en produisant des serveurs. Salim Fedel est « Senior Director » de SuperMicro. Inventeur et grand travailleur, M. Fedel lance de nouveaux produits sur le marché du matériel informatique. Et son dernier produit est un rack qui prend deux serveurs avec une seule alimentation. Gain d’espace et réduction des coûts. A la question de savoir comment il fait, il nous répond : « Nous faisons tous les développements de nos produit à Palo Alto. Ensuite, nous faisons faire ailleurs, selon nos spécifications. » En effet, SuperMicro, nous explique son directeur, emploie « plus de 100 ingénieurs qui développent de nouveaux produits ». En terminant cette virée à la Silicon Valley, le vœu qui a été émis est de dire que tous les Algériens que l’on a vus nous ont demandé de dire qu’ils sont prêts à donner du temps mais aussi de la documentation à toutes les universités pour peu qu’on leur fasse la demande. Ils sont certes Américains, mais Algériens dans le cœur. A. K.
De notre envoyé spécial à San Francisco samedi 31 mars 2007, par Abderrafiq KHENIFSA
http://www.itmag-dz.com/spip.php?article675
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