Mustapha Mansouri : «Le pouvoir algérien veut punir les riverains des frontières»
Lors des meetings organisés par le RNI à Jerada et à Oujda dans le cadre des échéances communales, Mustapha Mansouri, président du RNI, a évoqué plusieurs dossiers qui concernent la région dont celui des relations algéro-marocaines. Il explique dans cet entretien sa position concernant ces relations
ALM : Peut-on inscrire votre interpellation du pouvoir algérien dans le cadre de votre responsabilité politique ou se rapporte-t-elle à de nouveaux rebondissements que connaît le dossier du Sahara marocain ?
Mustapha Mansouri : Mon intervention est spontanée. Elle n’est pas minutée par des calculs politiciens se rapportant à notre intégrité territoriale. Je voulais expliquer mon point de vue en tant que leader politique se trouvant dans une région frontalière. On ne peut négliger un tel problème politique alors qu’on est dans une campagne d’élection. L’Oriental est une région qui devait par principe jouer un rôle moteur de croissance pour le Maghreb arabe mais, à cause de la position algérienne, nos deux pays perdent annuellement plusieurs points de croissance. C’est de mon devoir de rappeler cela car je suis convaincu que le pouvoir algérien veut punir les riverains de ces frontières qu’ils soient marocains ou algériens.
Les habitants de Casablanca, Alger ou Oran peuvent prendre l’avion quand ils veulent pour visiter soit le Maroc ou l’Algérie. Le problème se pose pour les riverains qui sont liés par des liens familiaux. Ce sont des cas humains en dehors de toute gesticulation politique. D’autant plus que sur le plan économique, l’Oriental a réussi un virage de 180° depuis que la frontière est fermée.
Le Maroc est en train de mettre à nu tous les arguments de dépendance économiques.
En tant que président du Parlement, vous vous faites démarqué en inscrivant votre approche dans une dichotomie de globalité et de spécificité. Peut-on en savoir plus sur cette démarche ?
Il ne suffit pas de dire aux étrangers que le Sahara est marocain et de répéter qu’on est bien chez nous pour nos concitoyens. Il faut convaincre par des arguments qui prennent en considération les mutations que connaît la politique internationale. Le Sahara s’étend sur huit millions de km2 et implique tous les pays du Nord africain et plusieurs pays subsahariens. Tous ces pays intègrent une partie de ce Sahara à leur territoire national. Mais par enchantement il n’y a que le Sahara marocain qui pose problème. La logique dans de telles situations est d’expliquer que la donne est faussée dès le départ. Soit on considère ce Sahara comme entité close et indépendante allant de l’Atlantique à la Mer rouge soit on soulève le cas de toutes les entités ethniques pour le balkaniser.
Que cherchent, à votre avis, nos détracteurs?
Nous priver de nos 230.000 km2 alors qu’ils contrôlent 1,2 million km2. Du fait, soit on considère ce Sahara dans sa globalité ou on l’aborde autrement. A cela s’ajoute le fait que le Maroc est allé loin dans son approche de régionalisation en proposant une large autonomie qu’il est en train de peaufiner et de généraliser. En nous poussant à développer cette option qui ne peut qu’être bénéfique pour notre pays, ils se sont rendus compte qu’il y a plus 3 millions de Touaregs qui ne contrôlent pas leur richesse pétrolière.
La réponse est du côté algérien. Qu’est-ce qu’ils veulent au juste?
C’est aux Marocains qu’ils doivent le dire. Pas de solution sans négociations franches et directes entre Algériens et Marocains. Ce n’est qu’avec le Maroc qu’ils peuvent résoudre plusieurs équations géostratégiques qui les préoccupent.
Ne pensez-vous pas que la bonne foi n’est pas suffisante pour convaincre dans un conflit qui cache ses vraies raisons ?
Une mise à jour est nécessaire dans ce type de conflit. Même en étant dans son propre droit, il faut contrecarrer toutes les velléités adverses. Le Polisario et l’Algérie ont commencé à inscrire leurs revendications dans le cadres de droits humains concernant nos concitoyens du Sud. Et c’est un point que j’ai soulevé avec Christopher Ross, l'envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara, et avec les parlementaires européens que j’ai rencontrés. J’ai demandé à tous ces interlocuteurs s’ils peuvent permettre aux unionistes marocains qui subissent le joug aux camps de Tindouf d’exprimer librement leurs convictions. Ceux qui sont de l’autre côté du mur sont aussi des êtres humains. Et toutes les bonnes volontés du monde ne peuvent opérer selon deux poids et deux mesures.
Or les séparatistes qui vivent dans notre Sahara se déplacent librement avec des passeports marocains et entrent chez eux quand ils veulent. C’est la grande différence entre un Etat de droit et ceux qui monnayent le droit international.
Le 09-06-2009 Par : Ali Kharroubi
DNCR à Oujda
Lors des meetings organisés par le RNI à Jerada et à Oujda dans le cadre des échéances communales, Mustapha Mansouri, président du RNI, a évoqué plusieurs dossiers qui concernent la région dont celui des relations algéro-marocaines. Il explique dans cet entretien sa position concernant ces relations
ALM : Peut-on inscrire votre interpellation du pouvoir algérien dans le cadre de votre responsabilité politique ou se rapporte-t-elle à de nouveaux rebondissements que connaît le dossier du Sahara marocain ?
Mustapha Mansouri : Mon intervention est spontanée. Elle n’est pas minutée par des calculs politiciens se rapportant à notre intégrité territoriale. Je voulais expliquer mon point de vue en tant que leader politique se trouvant dans une région frontalière. On ne peut négliger un tel problème politique alors qu’on est dans une campagne d’élection. L’Oriental est une région qui devait par principe jouer un rôle moteur de croissance pour le Maghreb arabe mais, à cause de la position algérienne, nos deux pays perdent annuellement plusieurs points de croissance. C’est de mon devoir de rappeler cela car je suis convaincu que le pouvoir algérien veut punir les riverains de ces frontières qu’ils soient marocains ou algériens.
Les habitants de Casablanca, Alger ou Oran peuvent prendre l’avion quand ils veulent pour visiter soit le Maroc ou l’Algérie. Le problème se pose pour les riverains qui sont liés par des liens familiaux. Ce sont des cas humains en dehors de toute gesticulation politique. D’autant plus que sur le plan économique, l’Oriental a réussi un virage de 180° depuis que la frontière est fermée.
Le Maroc est en train de mettre à nu tous les arguments de dépendance économiques.
En tant que président du Parlement, vous vous faites démarqué en inscrivant votre approche dans une dichotomie de globalité et de spécificité. Peut-on en savoir plus sur cette démarche ?
Il ne suffit pas de dire aux étrangers que le Sahara est marocain et de répéter qu’on est bien chez nous pour nos concitoyens. Il faut convaincre par des arguments qui prennent en considération les mutations que connaît la politique internationale. Le Sahara s’étend sur huit millions de km2 et implique tous les pays du Nord africain et plusieurs pays subsahariens. Tous ces pays intègrent une partie de ce Sahara à leur territoire national. Mais par enchantement il n’y a que le Sahara marocain qui pose problème. La logique dans de telles situations est d’expliquer que la donne est faussée dès le départ. Soit on considère ce Sahara comme entité close et indépendante allant de l’Atlantique à la Mer rouge soit on soulève le cas de toutes les entités ethniques pour le balkaniser.
Que cherchent, à votre avis, nos détracteurs?
Nous priver de nos 230.000 km2 alors qu’ils contrôlent 1,2 million km2. Du fait, soit on considère ce Sahara dans sa globalité ou on l’aborde autrement. A cela s’ajoute le fait que le Maroc est allé loin dans son approche de régionalisation en proposant une large autonomie qu’il est en train de peaufiner et de généraliser. En nous poussant à développer cette option qui ne peut qu’être bénéfique pour notre pays, ils se sont rendus compte qu’il y a plus 3 millions de Touaregs qui ne contrôlent pas leur richesse pétrolière.
La réponse est du côté algérien. Qu’est-ce qu’ils veulent au juste?
C’est aux Marocains qu’ils doivent le dire. Pas de solution sans négociations franches et directes entre Algériens et Marocains. Ce n’est qu’avec le Maroc qu’ils peuvent résoudre plusieurs équations géostratégiques qui les préoccupent.
Ne pensez-vous pas que la bonne foi n’est pas suffisante pour convaincre dans un conflit qui cache ses vraies raisons ?
Une mise à jour est nécessaire dans ce type de conflit. Même en étant dans son propre droit, il faut contrecarrer toutes les velléités adverses. Le Polisario et l’Algérie ont commencé à inscrire leurs revendications dans le cadres de droits humains concernant nos concitoyens du Sud. Et c’est un point que j’ai soulevé avec Christopher Ross, l'envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara, et avec les parlementaires européens que j’ai rencontrés. J’ai demandé à tous ces interlocuteurs s’ils peuvent permettre aux unionistes marocains qui subissent le joug aux camps de Tindouf d’exprimer librement leurs convictions. Ceux qui sont de l’autre côté du mur sont aussi des êtres humains. Et toutes les bonnes volontés du monde ne peuvent opérer selon deux poids et deux mesures.
Or les séparatistes qui vivent dans notre Sahara se déplacent librement avec des passeports marocains et entrent chez eux quand ils veulent. C’est la grande différence entre un Etat de droit et ceux qui monnayent le droit international.
Le 09-06-2009 Par : Ali Kharroubi
DNCR à Oujda
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