CRISE LIBYENNE | Les Etats membres se rallient à la Libye et demandent à l’UE d’abandonner la «liste noire» des personnalités libyennes indésirables.Agences | 05.03.2010 | 00:03
Les Etats membres de la Ligue arabe ont adopté mercredi au Caire une position entièrement solidaire avec la Libye dans son différend avec la Suisse. Ils accusent Berne d’être «raciste» et demandent à l’UE de réfuter la «liste noire» suisse des personnes à ne pas admettre dans l’espace Schengen.
Au total, les ministres de 17 pays membres de la Ligue arabe, dont ceux des voisins de la Libye, ont signé le document. «Le Conseil de la Ligue arabe condamne les mesures unilatérales des autorités suisses», en référence à la «liste noire» des 150 personnalités libyennes auxquelles l’entrée dans l’espace Schengen est interdite, peut-on lire dans ce document. Une liste que les ministres qualifient de «raciste».
La Ligue arabe condamne aussi «l’utilisation de l’espace européen à des fins politiques» et «demande aux Etats de l’Union européenne de ne pas se tenir à une telle liste». Le Conseil revient aussi sur des menaces «proférées par des membres du parlement suisse» sur l’usage de la force armée contre la Libye.
Arbitrage et sanctions
Après le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, la Ligue arabe demande aussi un tribunal arbitral et des sanctions pour les responsables de la fuite ayant abouti à la publication dans la Tribune de Genève de photos d’Hannibal Kadhafi. Ce texte a été adopté alors que la Libye a annoncé un embargo économique contre la Suisse.
Par ailleurs, l’ambassadeur libyen aux Etats-Unis a précisé la pensée du colonel Kadhafi qui a appelé récemment au djihad contre la Suisse. Selon lui, le leader libyen évoquait un «boycott économique» contre la Confédération et non une «attaque armée».
Enfin, la Compagnie nationale libyenne de pétrole a mis en garde les compagnies pétrolières américaines contre les «répercussions» que pourrait provoquer le trait d’ironie du porte-parole de la diplomatie américaine sur l’appel de Muammar Kadhafi au djihad contre la Suisse. Elle a fait part à leurs représentants «de notre indignation au sujet de ces propos et les informer des répercussions négatives que pourraient entraîner de tels propos sur les relations économiques entre les deux pays».
Des musulmans suisses se mobiliseront à Berne
Suite à l’appel de Kadhafi au djihad, le groupe Citoyens suisses musulmans lance «Touche pas à mon pays» et appelle à manifester pour la libération de Max Göldi. D’origine marocaine et berbère, Abdel Lamhangar est établi à Romont, où il porte les couleurs du PS au conseil général.
Vous refusez une instrumentalisation des musulmans suisses...
Lors de la campagne contre les minarets, on a beaucoup parlé des musulmans et des craintes suscitées par l’islam. Le résultat est connu. La paix confessionnelle a été mise à mal. Nous refusons d’être une nouvelle fois instrumentalisés. Que ce soit par les uns – le Parti évangélique et l’UDC – ou par un dictateur proche-orientale.
Vous insistez beaucoup sur la solidarité avec la Suisse…
Si l’on devait résumer ce qui s’est dit lors des débats de la campagne antiminarets, c’est que l’on ne peut pas faire confiance aux musulmans de Suisse. Notre envie est d’exprimer un signal clair de solidarité et de citoyenneté. Muammar Kadhafi veut jouer sur le maillon des musulmans blessés par la votation pour désunir la Suisse. Notre message est donc une expression de loyauté.
La manifestation est-elle autant tournée vers la Suisse que vers la Libye?
Notre message vise la Libye. Le message que nous adressons est d’ailleurs clair: pour les minarets, nous affirmons que nous apprécions l’Etat de droit dans lequel nous vivons, ainsi que les moyens de régler les problèmes de façon démocratique et par les voies légales. Nous pouvons vivre dans ce pays en étant différents mais égaux. Nous faisons aussi partie de ce socle compact qu’est la société suisse et, face à une menace qui vient de l’extérieur, il faut d’abord exprimer notre solidarité. C’est un acte fondateur d’une nouvelle citoyenneté des musulmans de Suisse. Nous sommes d’abord citoyens de ce pays, ensuite musulmans.
Xavier Alonso
Les Etats membres de la Ligue arabe ont adopté mercredi au Caire une position entièrement solidaire avec la Libye dans son différend avec la Suisse. Ils accusent Berne d’être «raciste» et demandent à l’UE de réfuter la «liste noire» suisse des personnes à ne pas admettre dans l’espace Schengen.
Au total, les ministres de 17 pays membres de la Ligue arabe, dont ceux des voisins de la Libye, ont signé le document. «Le Conseil de la Ligue arabe condamne les mesures unilatérales des autorités suisses», en référence à la «liste noire» des 150 personnalités libyennes auxquelles l’entrée dans l’espace Schengen est interdite, peut-on lire dans ce document. Une liste que les ministres qualifient de «raciste».
La Ligue arabe condamne aussi «l’utilisation de l’espace européen à des fins politiques» et «demande aux Etats de l’Union européenne de ne pas se tenir à une telle liste». Le Conseil revient aussi sur des menaces «proférées par des membres du parlement suisse» sur l’usage de la force armée contre la Libye.
Arbitrage et sanctions
Après le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, la Ligue arabe demande aussi un tribunal arbitral et des sanctions pour les responsables de la fuite ayant abouti à la publication dans la Tribune de Genève de photos d’Hannibal Kadhafi. Ce texte a été adopté alors que la Libye a annoncé un embargo économique contre la Suisse.
Par ailleurs, l’ambassadeur libyen aux Etats-Unis a précisé la pensée du colonel Kadhafi qui a appelé récemment au djihad contre la Suisse. Selon lui, le leader libyen évoquait un «boycott économique» contre la Confédération et non une «attaque armée».
Enfin, la Compagnie nationale libyenne de pétrole a mis en garde les compagnies pétrolières américaines contre les «répercussions» que pourrait provoquer le trait d’ironie du porte-parole de la diplomatie américaine sur l’appel de Muammar Kadhafi au djihad contre la Suisse. Elle a fait part à leurs représentants «de notre indignation au sujet de ces propos et les informer des répercussions négatives que pourraient entraîner de tels propos sur les relations économiques entre les deux pays».
Des musulmans suisses se mobiliseront à Berne
Suite à l’appel de Kadhafi au djihad, le groupe Citoyens suisses musulmans lance «Touche pas à mon pays» et appelle à manifester pour la libération de Max Göldi. D’origine marocaine et berbère, Abdel Lamhangar est établi à Romont, où il porte les couleurs du PS au conseil général.
Vous refusez une instrumentalisation des musulmans suisses...
Lors de la campagne contre les minarets, on a beaucoup parlé des musulmans et des craintes suscitées par l’islam. Le résultat est connu. La paix confessionnelle a été mise à mal. Nous refusons d’être une nouvelle fois instrumentalisés. Que ce soit par les uns – le Parti évangélique et l’UDC – ou par un dictateur proche-orientale.
Vous insistez beaucoup sur la solidarité avec la Suisse…
Si l’on devait résumer ce qui s’est dit lors des débats de la campagne antiminarets, c’est que l’on ne peut pas faire confiance aux musulmans de Suisse. Notre envie est d’exprimer un signal clair de solidarité et de citoyenneté. Muammar Kadhafi veut jouer sur le maillon des musulmans blessés par la votation pour désunir la Suisse. Notre message est donc une expression de loyauté.
La manifestation est-elle autant tournée vers la Suisse que vers la Libye?
Notre message vise la Libye. Le message que nous adressons est d’ailleurs clair: pour les minarets, nous affirmons que nous apprécions l’Etat de droit dans lequel nous vivons, ainsi que les moyens de régler les problèmes de façon démocratique et par les voies légales. Nous pouvons vivre dans ce pays en étant différents mais égaux. Nous faisons aussi partie de ce socle compact qu’est la société suisse et, face à une menace qui vient de l’extérieur, il faut d’abord exprimer notre solidarité. C’est un acte fondateur d’une nouvelle citoyenneté des musulmans de Suisse. Nous sommes d’abord citoyens de ce pays, ensuite musulmans.
Xavier Alonso
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