le mensonge d état marocain
Lorsqu on veut éliminer son adversaire , on l accuse de n importe quoi .
“Abraham Serfaty n'est pas marocain. Il est brésilien” , le hic par un décret
Décret du ministère de l’Intérieur, 1991
Ce qui nous force à mentir c est le sentiment de l impossibilité chez les autres qu ils comprennent entièrement notre action .
Meme le mensonge le plus compliqué est plus simple que le vrai ...[ .Paul Valery /TelQuel ]
* Repose en PAIX !
Lorsqu on veut éliminer son adversaire , on l accuse de n importe quoi .
“Abraham Serfaty n'est pas marocain. Il est brésilien” , le hic par un décret
Décret du ministère de l’Intérieur, 1991
Le contexte. Un an après la détonante sortie du livre Notre ami le roi, écrit par Gilles Perrault grâce aux témoignages de Christine Daure-Serfaty (épouse d’Abraham), Hassan II est presque contraint de relaxer ses prisonniers politiques, ceux de Tazmamart essentiellement. Le 11 septembre 1991, Abraham Serfaty, opposant farouche du régime, est libéré de la prison de Kénitra, après 17 ans derrière les barreaux. Mais à peine un pied dehors que le fondateur d’Ilal Amam est expulsé vers la France.
Le mensonge. “Serfaty n'est pas marocain. Il est brésilien”. C'est en ces termes que s'est exprimé Driss Basri, tout-puissant ministre de l'Intérieur, pour justifier l'expulsion d'Abraham Serfaty à sa sortie de prison. Sa marocanité lui est contestée à la découverte d'une prétendue filiation paternelle avec les cocotiers de Copacabana. Son père, qui a vécu et travaillé au Brésil durant de longues années, lui aurait ainsi légué sa nationalité. En 1997, Driss Basri pousse l’ironie jusqu’à déclarer que Serfaty “n'a qu'à prendre son passeport brésilien et demander un visa, s'il a trop le mal du pays”. L’idée (de trouver à Serfaty une improbable nationalité brésilienne) a été suggérée, comme Basri l’a souvent répété dans les coulisses, par l’un des anciens “camarades” d’Abraham au parti communiste marocain.
La vérité. Outre le fait que la nationalité marocaine ne se perd jamais, Abraham Serfaty n'a jamais été naturalisé brésilien. Son père non plus. Ce dernier bénéficiait en effet de papiers de circulation brésiliens qui lui permettaient de passer du Maroc au Brésil. En réalité, Hassan II voulait éviter les débordements militants qu'aurait pu lui causer l'encombrant détenu politique une fois sorti de prison. L'excuse du Brésil n'a jamais tenu la route, ça aurait pu être l'Indochine si Serfaty y connaissait un vague cousin. Un mensonge gros comme une montagne, donc, aussi exotique qu'une forêt amazonienne.
Et depuis… Abraham Serfaty, âgé de plus de 80 ans, profite comme il peut de ses vieux jours à Marrakech, avec Christine Daure-Serfaty, son épouse. Son retour au bercail, le 30 septembre 1999, s'est fait sous l'égide de Mohammed VI. La politique de la rupture du tout nouveau roi est entamée, sans un mot sur la logique qui a prévalu par le passé. Difficile en effet d’expliquer qu'un ressortissant brésilien ait été enfermé 17 ans pour ses opinions politiques, puis chassé du pays parce qu'il est brésilien, et ramené au Maroc parce qu'il est marocain, au final.
Par TelQuel
Le mensonge. “Serfaty n'est pas marocain. Il est brésilien”. C'est en ces termes que s'est exprimé Driss Basri, tout-puissant ministre de l'Intérieur, pour justifier l'expulsion d'Abraham Serfaty à sa sortie de prison. Sa marocanité lui est contestée à la découverte d'une prétendue filiation paternelle avec les cocotiers de Copacabana. Son père, qui a vécu et travaillé au Brésil durant de longues années, lui aurait ainsi légué sa nationalité. En 1997, Driss Basri pousse l’ironie jusqu’à déclarer que Serfaty “n'a qu'à prendre son passeport brésilien et demander un visa, s'il a trop le mal du pays”. L’idée (de trouver à Serfaty une improbable nationalité brésilienne) a été suggérée, comme Basri l’a souvent répété dans les coulisses, par l’un des anciens “camarades” d’Abraham au parti communiste marocain.
La vérité. Outre le fait que la nationalité marocaine ne se perd jamais, Abraham Serfaty n'a jamais été naturalisé brésilien. Son père non plus. Ce dernier bénéficiait en effet de papiers de circulation brésiliens qui lui permettaient de passer du Maroc au Brésil. En réalité, Hassan II voulait éviter les débordements militants qu'aurait pu lui causer l'encombrant détenu politique une fois sorti de prison. L'excuse du Brésil n'a jamais tenu la route, ça aurait pu être l'Indochine si Serfaty y connaissait un vague cousin. Un mensonge gros comme une montagne, donc, aussi exotique qu'une forêt amazonienne.
Et depuis… Abraham Serfaty, âgé de plus de 80 ans, profite comme il peut de ses vieux jours à Marrakech, avec Christine Daure-Serfaty, son épouse. Son retour au bercail, le 30 septembre 1999, s'est fait sous l'égide de Mohammed VI. La politique de la rupture du tout nouveau roi est entamée, sans un mot sur la logique qui a prévalu par le passé. Difficile en effet d’expliquer qu'un ressortissant brésilien ait été enfermé 17 ans pour ses opinions politiques, puis chassé du pays parce qu'il est brésilien, et ramené au Maroc parce qu'il est marocain, au final.
Par TelQuel
Meme le mensonge le plus compliqué est plus simple que le vrai ...[ .Paul Valery /TelQuel ]
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