« Toujours au moment des aveux, la scène paraît vide »
Kateb Yacine, Le cadavre encerclé
Le monde arabe et musulman, l’Oriental, s’est réveillé entre les deux guerres mondiales inter impérialistes sur le cadavre de l’Empire ottoman trahi par une « sainte famille » impériale ayant recouvré et confisqué une légitimité décatie, comme il fut sacrifié aux appétits d’une tribu nourrissant des prétentions impériales symboliques parce qu’elle s’est convaincue d’être la dépositaire des lieux saints de l’Islam.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, tous les empires traditionnels s’effondrèrent l’un après l’autre. Ce fut surtout le cas des archaïques empires terrestres et symboliques comme l’Empire russe, l’Empire austro-hongrois, l’Empire ottoman et l’Empire du Soleil-Levant (La Chine). Ainsi naquirent de nouvelles républiques. Certaines seront constitutionnalistes, plus ou moins libérales. D’autres dictatoriales, à l’exemple de la Turquie prise en tenaille entre un nouvel empire soviétique moderniste et une périphérie impériale colonialiste arriérée, régentée par l’empire maritime britannique, relayé par l’empire colonial français. Tel aura été aussi l’exemple de l’Empire russe secoué par une révolution sociale qui a conduit à un embargo total isolant la Russie révolutionnaire du reste du monde et la transformant en une proie aux prises avec les puissances occidentales intéressées par son dépècement.
En gros et schématiquement, le monde arabe et musulman, entre les deux grandes guerres mondiales, était partagé surtout entre la zone britannique et la zone française. Ce à quoi il faudra ajouter un fait marquant et capital. Le colonialisme français au Maghreb présentait la particularité d’avoir créé des colonies de peuplements dont l’Algérie était le cas le plus flagrant. C’est la mise en place de cette colonisation de peuplement qui imposera à la métropole une politique d’aménagement et de développement dont les principaux bénéficiaires furent avant tout les colons et les administrateurs civils et militaires métropolitains.
Le développement du capitalisme colonialiste au Maghreb a provoqué une prise de conscience des pratiques multiples de discriminations et d’inégalités qui furent le creuset de la conscientisation nationalitaire. C’est pourquoi le mouvement de décolonisation aura été plus radical au Maghreb qu’au Machreq. Ce radicalisme maghrébin a provoqué par contagion un radicalisme des processus révolutionnaires arabes et musulmans qui débouchèrent sur des révolutions radicales et républicaines (Egypte, Syrie, Irak, Yémen, Iran) un peu à la manière du processus révolutionnaire actuel qui, à partir de la Tunisie, s’est propagé en Orient en passant par l’Egypte).
Au Machreq, ce décrochage des griffes de l’empire anachronique ottoman a conduit les nationalistes arabes à s’aliéner à deux types de puissance. La première est la puissance impériale européenne décadente qui donne un répit au capitalisme colonial à travers les gesticulations ultimes de la France et de la Grande-Bretagne. Ces dernières mettent sous leurs tutelles tous les pays arabes d’Orient d’obédience hachémite à l’exclusion de la Péninsule arabique.
Ce colonialisme résiduel disparaîtra avec la Seconde Guerre mondiale et avec la création d’un Etat colonial domino israélien. La seconde puissance est américaine, mais elle présente la particularité de se présenter au départ comme puissance accompagnatrice de processus d’émancipation et de modernisation (Charte W. Wilson). Elle recourt à une stratégie subtile qui consiste à intégrer les pays qu’elle met sous tutelle dans la sphère impérialiste avec la perspective de s’en servir comme dominos. Tel est le cas de l’Iran et de l’Arabie Saoudite convoités par les puissances industrielles et par les firmes multinationales qui commencent à se mettre en place surtout dans le domaine financier, bancaire et dans le domaine énergétique comme noyau et pôle de formation du stade suprême du capitalisme devant aboutir au dépérissement de l’Etat nation, surtout le modèle jacobin contraignant.
L’Arabie Saoudite, au lendemain de la conférence de Yalta, intégrera les premiers clubs de prospective et de redéploiement stratégique, le Club de Bildelberg et de la Trilatérale créés par Zbiniew Brezinski, en raison de la place qu’elle occupe dans la culture musulmane, vu qu’elle est le centre de pèlerinage et de référence du conservatisme et du traditionalisme, mais surtout en raison aussi de l’extrême richesse de ses potentialités énergétiques. En effet, dès 1945, Ibn Saoud scelle un pacte d’alliance avec Roosevelt, le président des USA.
Grâce à l’initiative du mouvement des non-alignés (Bandung-Pékin-New Delhi en 1955, puis Belgrade-Le Caire-Alger 1961,1963, 1964), le monde arabe et musulman va se retrouver catapulté aux avant-postes de la lutte anticoloniale avec cinq personnalités marquantes comme, d’abord les révolutionnaires chinois (Chou en Lai) et européen (Tito), ensuite les réformateurs tels les Officiers libres comme l’Egyptien Nasser et Ahmed Sukarno l’Indonésien, et enfin les pacifistes réconciliateurs comme Nehru l’Indien. La conférence sera appuyée par les délégations de plus d’une centaine de pays en voie de décolonisation, au nombre desquels les trois pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Le mouvement de décolonisation va être pris en charge surtout par l’Algérie qui venait de sortir victorieuse d’une longue et pénible guerre. Dès le début des années 60, l’Algérie prend le relais de l’Egypte pour conduire le processus de non- alignement en organisant la Conférence afro-asiatique à Alger (1964).
Un début de radicalisme révolutionnaire va souffler sur le continent africain qui sera encadré par l’Algérie jusqu’à la crise algéro-marocaine de 1975. Au Proche-Orient, l’hégémonie culturelle et révolutionnaire de l’Egypte a usé d’abord sa crédibilité qu’elle a fini par la dissoudre par la défaite de 1967. La victoire relative de 1973 passera presque inaperçue du fait du conflit ouvert entre l’Algérie et la France (crise de la nationalisation des hydrocarbures en 1971) qui mettra l’Algérie aux avant-postes de la lutte anti-impérialiste. Ce dernier conflit permet de réaliser le changement de cap dans la perception des différentes étapes de la maturation du monde arabe et musulman qui venait de sortir de la période coloniale pour affronter la période néocoloniale.
L’Algérie utilise alors la question énergétique pour s’imposer comme leader et arrive tant bien que mal à fédérer un front des pays producteurs du pétrole (OPEP) où siègent, côte à côte, le Schah d’Iran et Fayçal d’Arabie Saoudite, un front élargi un peu plus tard aux pays latino-américains. En tentant de mobiliser le tiers-monde, l’Algérie va participer à embraser le continent africain et participera activement à accélérer le mouvement d’émancipation anticolonial.
Le monde arabe est alors sur deux fronts : le front anticolonial qui présente l’exemple d’émancipation arabe et musulman comme modèle à l’Afrique, mouvement soutenu et parfois porté à bout de bras par des financements indirects (algérien d’abord, libyen ensuite). Le second front est économique qui propose au continent africain surtout un modèle de développement inspiré de l’économie étatique dirigiste et fortement contrôlée avec des encadrements programmés militairement, économiquement, etc. A vrai dire, ce paternalisme « révolutionnaire » arabe et musulman est surtout à valeur ajoutée démagogique et sert de faire-valoir aux politiques locales antipopulaires, même si elles pouvaient se présenter comme populistes, à des régimes dictatoriaux comme le régime égyptien qui s’effondrera et au régime algérien qui s’étiolera.
Cette étape montre un monde arabe et musulman se présentant abusivement comme le champion de la lutte anti-impérialiste, surtout avec la radicalisation de la lutte de la résistance palestinienne anticoloniale qui contiendra et retardera l’émergence brutale de l’impérialisme américain dans la région orientale et africaine. Mais le monde arabe et musulman ne réussira jamais à créer sa propre stratégie ni à initier son propre savoir pour porter et proposer un nouveau projet alternatif aux hégémonies néocoloniales européenne, anglaise et française d’une part, et aux projets impérialistes américains d’autre part. En fait, le monde arabe et musulman s’accrochera désespérément à sa culture traditionnelle et patrimoniale devenue un instrument de gouvernance qu’il va offrir à l’industrie touristique en spectacle folklorique et artistique.
Cette stratégie qui ouvre la voie à la régression choisie en lieu et place du progrès et de la modernité, préparera le lit du fondamentalisme et de l’intégrisme quand les dictatures se fissurent surtout en Algérie et en Egypte. A la fin des années 70, alors que l’Egypte capitule devant le diktat américano-saoudien, alors que l’Algérie annule les monopoles sur le commerce extérieur qui protégeaient jusque-là sa fragile économie, Cuba seule résiste à la pression américaine dans un contexte d’aggravation de la guerre froide et d’affaiblissement de l’Union soviétique en lançant le projet désespéré de la Tricontinentale (Amérique latine, Afrique, Asie) dont les pays arabes et musulmans seront absents, et pour cause... d’alignement.
La plupart de ces pays arabes et musulmans se sont alignés sur le bloc occidental colonialiste et capitaliste, auquel ils ont plus ou moins apporté leur collaboration dans la lutte contre le bloc de l’Est et contre le socialisme sous prétexte de défendre la liberté surtout de culte et de religion.
En tournant le dos au projet de la Tricontinentale, la seule alternative programmée contre la mondialisation, si l’on en croit les derniers travaux de stratégie anti-impérialiste (voir les livres : L’empire (2000) et Multitude (2004), des philosophes, l’Italien Toni Negri et l’Américain Michael Hardt), le monde arabe a renoncé à s’autoémanciper comme l’avaient fait les peuples asiatiques d’abord et les peuples latino-américains ensuite depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les Etats et régimes arabes et musulmans ont changé de servitude et ont aggravé leur servilité vis-à-vis de leurs maîtres, alors que les peuples arabes exigeaient et exigent toujours le parachèvement des émancipations pour lesquelles ils ont payé le prix fort.
La suite...
Kateb Yacine, Le cadavre encerclé
Le monde arabe et musulman, l’Oriental, s’est réveillé entre les deux guerres mondiales inter impérialistes sur le cadavre de l’Empire ottoman trahi par une « sainte famille » impériale ayant recouvré et confisqué une légitimité décatie, comme il fut sacrifié aux appétits d’une tribu nourrissant des prétentions impériales symboliques parce qu’elle s’est convaincue d’être la dépositaire des lieux saints de l’Islam.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, tous les empires traditionnels s’effondrèrent l’un après l’autre. Ce fut surtout le cas des archaïques empires terrestres et symboliques comme l’Empire russe, l’Empire austro-hongrois, l’Empire ottoman et l’Empire du Soleil-Levant (La Chine). Ainsi naquirent de nouvelles républiques. Certaines seront constitutionnalistes, plus ou moins libérales. D’autres dictatoriales, à l’exemple de la Turquie prise en tenaille entre un nouvel empire soviétique moderniste et une périphérie impériale colonialiste arriérée, régentée par l’empire maritime britannique, relayé par l’empire colonial français. Tel aura été aussi l’exemple de l’Empire russe secoué par une révolution sociale qui a conduit à un embargo total isolant la Russie révolutionnaire du reste du monde et la transformant en une proie aux prises avec les puissances occidentales intéressées par son dépècement.
En gros et schématiquement, le monde arabe et musulman, entre les deux grandes guerres mondiales, était partagé surtout entre la zone britannique et la zone française. Ce à quoi il faudra ajouter un fait marquant et capital. Le colonialisme français au Maghreb présentait la particularité d’avoir créé des colonies de peuplements dont l’Algérie était le cas le plus flagrant. C’est la mise en place de cette colonisation de peuplement qui imposera à la métropole une politique d’aménagement et de développement dont les principaux bénéficiaires furent avant tout les colons et les administrateurs civils et militaires métropolitains.
Le développement du capitalisme colonialiste au Maghreb a provoqué une prise de conscience des pratiques multiples de discriminations et d’inégalités qui furent le creuset de la conscientisation nationalitaire. C’est pourquoi le mouvement de décolonisation aura été plus radical au Maghreb qu’au Machreq. Ce radicalisme maghrébin a provoqué par contagion un radicalisme des processus révolutionnaires arabes et musulmans qui débouchèrent sur des révolutions radicales et républicaines (Egypte, Syrie, Irak, Yémen, Iran) un peu à la manière du processus révolutionnaire actuel qui, à partir de la Tunisie, s’est propagé en Orient en passant par l’Egypte).
Au Machreq, ce décrochage des griffes de l’empire anachronique ottoman a conduit les nationalistes arabes à s’aliéner à deux types de puissance. La première est la puissance impériale européenne décadente qui donne un répit au capitalisme colonial à travers les gesticulations ultimes de la France et de la Grande-Bretagne. Ces dernières mettent sous leurs tutelles tous les pays arabes d’Orient d’obédience hachémite à l’exclusion de la Péninsule arabique.
Ce colonialisme résiduel disparaîtra avec la Seconde Guerre mondiale et avec la création d’un Etat colonial domino israélien. La seconde puissance est américaine, mais elle présente la particularité de se présenter au départ comme puissance accompagnatrice de processus d’émancipation et de modernisation (Charte W. Wilson). Elle recourt à une stratégie subtile qui consiste à intégrer les pays qu’elle met sous tutelle dans la sphère impérialiste avec la perspective de s’en servir comme dominos. Tel est le cas de l’Iran et de l’Arabie Saoudite convoités par les puissances industrielles et par les firmes multinationales qui commencent à se mettre en place surtout dans le domaine financier, bancaire et dans le domaine énergétique comme noyau et pôle de formation du stade suprême du capitalisme devant aboutir au dépérissement de l’Etat nation, surtout le modèle jacobin contraignant.
L’Arabie Saoudite, au lendemain de la conférence de Yalta, intégrera les premiers clubs de prospective et de redéploiement stratégique, le Club de Bildelberg et de la Trilatérale créés par Zbiniew Brezinski, en raison de la place qu’elle occupe dans la culture musulmane, vu qu’elle est le centre de pèlerinage et de référence du conservatisme et du traditionalisme, mais surtout en raison aussi de l’extrême richesse de ses potentialités énergétiques. En effet, dès 1945, Ibn Saoud scelle un pacte d’alliance avec Roosevelt, le président des USA.
Grâce à l’initiative du mouvement des non-alignés (Bandung-Pékin-New Delhi en 1955, puis Belgrade-Le Caire-Alger 1961,1963, 1964), le monde arabe et musulman va se retrouver catapulté aux avant-postes de la lutte anticoloniale avec cinq personnalités marquantes comme, d’abord les révolutionnaires chinois (Chou en Lai) et européen (Tito), ensuite les réformateurs tels les Officiers libres comme l’Egyptien Nasser et Ahmed Sukarno l’Indonésien, et enfin les pacifistes réconciliateurs comme Nehru l’Indien. La conférence sera appuyée par les délégations de plus d’une centaine de pays en voie de décolonisation, au nombre desquels les trois pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Le mouvement de décolonisation va être pris en charge surtout par l’Algérie qui venait de sortir victorieuse d’une longue et pénible guerre. Dès le début des années 60, l’Algérie prend le relais de l’Egypte pour conduire le processus de non- alignement en organisant la Conférence afro-asiatique à Alger (1964).
Un début de radicalisme révolutionnaire va souffler sur le continent africain qui sera encadré par l’Algérie jusqu’à la crise algéro-marocaine de 1975. Au Proche-Orient, l’hégémonie culturelle et révolutionnaire de l’Egypte a usé d’abord sa crédibilité qu’elle a fini par la dissoudre par la défaite de 1967. La victoire relative de 1973 passera presque inaperçue du fait du conflit ouvert entre l’Algérie et la France (crise de la nationalisation des hydrocarbures en 1971) qui mettra l’Algérie aux avant-postes de la lutte anti-impérialiste. Ce dernier conflit permet de réaliser le changement de cap dans la perception des différentes étapes de la maturation du monde arabe et musulman qui venait de sortir de la période coloniale pour affronter la période néocoloniale.
L’Algérie utilise alors la question énergétique pour s’imposer comme leader et arrive tant bien que mal à fédérer un front des pays producteurs du pétrole (OPEP) où siègent, côte à côte, le Schah d’Iran et Fayçal d’Arabie Saoudite, un front élargi un peu plus tard aux pays latino-américains. En tentant de mobiliser le tiers-monde, l’Algérie va participer à embraser le continent africain et participera activement à accélérer le mouvement d’émancipation anticolonial.
Le monde arabe est alors sur deux fronts : le front anticolonial qui présente l’exemple d’émancipation arabe et musulman comme modèle à l’Afrique, mouvement soutenu et parfois porté à bout de bras par des financements indirects (algérien d’abord, libyen ensuite). Le second front est économique qui propose au continent africain surtout un modèle de développement inspiré de l’économie étatique dirigiste et fortement contrôlée avec des encadrements programmés militairement, économiquement, etc. A vrai dire, ce paternalisme « révolutionnaire » arabe et musulman est surtout à valeur ajoutée démagogique et sert de faire-valoir aux politiques locales antipopulaires, même si elles pouvaient se présenter comme populistes, à des régimes dictatoriaux comme le régime égyptien qui s’effondrera et au régime algérien qui s’étiolera.
Cette étape montre un monde arabe et musulman se présentant abusivement comme le champion de la lutte anti-impérialiste, surtout avec la radicalisation de la lutte de la résistance palestinienne anticoloniale qui contiendra et retardera l’émergence brutale de l’impérialisme américain dans la région orientale et africaine. Mais le monde arabe et musulman ne réussira jamais à créer sa propre stratégie ni à initier son propre savoir pour porter et proposer un nouveau projet alternatif aux hégémonies néocoloniales européenne, anglaise et française d’une part, et aux projets impérialistes américains d’autre part. En fait, le monde arabe et musulman s’accrochera désespérément à sa culture traditionnelle et patrimoniale devenue un instrument de gouvernance qu’il va offrir à l’industrie touristique en spectacle folklorique et artistique.
Cette stratégie qui ouvre la voie à la régression choisie en lieu et place du progrès et de la modernité, préparera le lit du fondamentalisme et de l’intégrisme quand les dictatures se fissurent surtout en Algérie et en Egypte. A la fin des années 70, alors que l’Egypte capitule devant le diktat américano-saoudien, alors que l’Algérie annule les monopoles sur le commerce extérieur qui protégeaient jusque-là sa fragile économie, Cuba seule résiste à la pression américaine dans un contexte d’aggravation de la guerre froide et d’affaiblissement de l’Union soviétique en lançant le projet désespéré de la Tricontinentale (Amérique latine, Afrique, Asie) dont les pays arabes et musulmans seront absents, et pour cause... d’alignement.
La plupart de ces pays arabes et musulmans se sont alignés sur le bloc occidental colonialiste et capitaliste, auquel ils ont plus ou moins apporté leur collaboration dans la lutte contre le bloc de l’Est et contre le socialisme sous prétexte de défendre la liberté surtout de culte et de religion.
En tournant le dos au projet de la Tricontinentale, la seule alternative programmée contre la mondialisation, si l’on en croit les derniers travaux de stratégie anti-impérialiste (voir les livres : L’empire (2000) et Multitude (2004), des philosophes, l’Italien Toni Negri et l’Américain Michael Hardt), le monde arabe a renoncé à s’autoémanciper comme l’avaient fait les peuples asiatiques d’abord et les peuples latino-américains ensuite depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les Etats et régimes arabes et musulmans ont changé de servitude et ont aggravé leur servilité vis-à-vis de leurs maîtres, alors que les peuples arabes exigeaient et exigent toujours le parachèvement des émancipations pour lesquelles ils ont payé le prix fort.
La suite...
Commentaire