Délinquance
Crée le : 09 octobre 2014
A Londres, on parle bien du Maroc en ce moment. Seulement, il n’y est question que d’indignation, d’appel au boycott d’une destination où les touristes peuvent être mis facilement en prison pour des «délits médiévaux». Le fait générateur: une affaire de ressortissant britannique arrêté à Marrakech puis jugé à 4 mois de prison dans ce qui apparaît, dans sa version marocaine, comme une affaire de mœurs aux dessous énigmatiques, et dans sa version anglaise, comme une bavure policière.
En dépit de la remise en liberté du touriste, cet épisode a pris l’ampleur d’une déflagration incontrôlée sur la réputation Maroc, avec, pour planter le décor, la menace Daech. Le tout décuplé par les possibilités de communication virale offertes par les réseaux sociaux. Il suffit de pister sur Twitter le hashtag #freeraycole, de visionner les retrouvailles familiales, les témoignages, dignes de Midnight Express, sur Skynews, pour mesurer l’émotion suscitée par cette affaire.
Ce durcissement judiciaire peut paraître plébiscité côté marocain tant il surfe sur l’humeur de la vox populi, sous prétexte qu’il faille préserver les valeurs. Le dosage de la réponse apportée est beaucoup plus discutable. Le Maroc continuera d’être attaqué et critiqué sévèrement tant qu’un individu, tant que des adultes consentants, continueront d’y courir le risque de faire l’objet d’une procédure ou d’être emprisonnés pour le simple fait d’être gay.
La «clientèle du Golfe» en sait quelque chose, sur la question des mœurs, nos forces de l’ordre sont en principe aguerries pour ce qui est de gérer avec tact des comportements jugés déviants. Sans aller jusqu’à nourrir des campagnes stigmatisantes. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui? Ces orientations, c’est à la politique judiciaire de les repréciser. Le principe constitutionnel, clef de séparation des pouvoirs, ne dédouane pas un gouvernement d’insister sur les priorités, sur la vraie délinquance.
Leconomiste
Crée le : 09 octobre 2014
A Londres, on parle bien du Maroc en ce moment. Seulement, il n’y est question que d’indignation, d’appel au boycott d’une destination où les touristes peuvent être mis facilement en prison pour des «délits médiévaux». Le fait générateur: une affaire de ressortissant britannique arrêté à Marrakech puis jugé à 4 mois de prison dans ce qui apparaît, dans sa version marocaine, comme une affaire de mœurs aux dessous énigmatiques, et dans sa version anglaise, comme une bavure policière.
En dépit de la remise en liberté du touriste, cet épisode a pris l’ampleur d’une déflagration incontrôlée sur la réputation Maroc, avec, pour planter le décor, la menace Daech. Le tout décuplé par les possibilités de communication virale offertes par les réseaux sociaux. Il suffit de pister sur Twitter le hashtag #freeraycole, de visionner les retrouvailles familiales, les témoignages, dignes de Midnight Express, sur Skynews, pour mesurer l’émotion suscitée par cette affaire.
Ce durcissement judiciaire peut paraître plébiscité côté marocain tant il surfe sur l’humeur de la vox populi, sous prétexte qu’il faille préserver les valeurs. Le dosage de la réponse apportée est beaucoup plus discutable. Le Maroc continuera d’être attaqué et critiqué sévèrement tant qu’un individu, tant que des adultes consentants, continueront d’y courir le risque de faire l’objet d’une procédure ou d’être emprisonnés pour le simple fait d’être gay.
La «clientèle du Golfe» en sait quelque chose, sur la question des mœurs, nos forces de l’ordre sont en principe aguerries pour ce qui est de gérer avec tact des comportements jugés déviants. Sans aller jusqu’à nourrir des campagnes stigmatisantes. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui? Ces orientations, c’est à la politique judiciaire de les repréciser. Le principe constitutionnel, clef de séparation des pouvoirs, ne dédouane pas un gouvernement d’insister sur les priorités, sur la vraie délinquance.
Leconomiste
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