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Attentat en Arabie: Le Hezbollah accuse les autorités saoudiennes

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  • #31
    2 - L'Arabie saoudite et les racines du djihad planétaire

    La doctrine pratiquée en Arabie saoudite et connue en Occident sous le vocable de « wahhabisme » est née en Arabie centrale au milieu du XVIIIe siècle avec les enseignements de Muhammad ibn Abd al-Wahhab. Le réformateur voulait débarrasser l’islam des innovations étrangères qui en compromettaient les fondements monothéistes et restaurer les pratiques qu’il croyait être celles de l’époque du Prophète et de ses successeurs immédiats, au VIIe siècle. En 1744, il conclut avec Muhammad ibn Saoud, souverain de Diriya – proche de l’actuelle Riyad –, un pacte (mithaq) selon lequel ibn Abd al-Wahhab verrait sa protection assurée par ibn Saoud et, en échange, légitimerait l’extension du pouvoir de celui-ci à un réseau plus important de tribus arabes : c’est dans ce pacte que se fonde l’Arabie saoudite moderne.

    Le wahhabisme apparaît donc avant que les Européens n’arrivent au Moyen-Orient : Napoléon n’avait pas encore envahi l’Égypte et il n’y avait pas trace de l’Empire britannique en Irak ni dans les mini-États du golfe Persique. Le wahhabisme est un pur produit des terres de la péninsule Arabique les plus isolées, très peu en contact avec le monde extérieur.

    Le wahhabisme présente rétrospectivement un double intérêt.

    D’abord, il a redonné vigueur à l’idée de djihad, la guerre sainte. Avec la fin de l’expansion de l’islam et la dislocation de l’État musulman unitaire, en effet, l’idée de djihad universel s’estompait, évoluant sous l’influence du soufisme vers un concept de combat spirituel de l’individu. Le wahhabisme allait inverser la tendance.

    Ensuite, le djihad était considéré comme un instrument essentiel de l’éradication de toutes les innovations qui avaient compromis la pureté du monothéisme au sein de l’islam. Le verset du Coran : « Vous frapperez les polythéistes (mushrikun) là où vous les trouverez » devait s’appliquer plus largement que jamais, au point d’inclure d’autres musulmans. La vénération que portent les chiites à Ali, le gendre de Mahomet, en fit les cibles désignées d’attaques militaires tel le massacre perpétré dans la ville ottomane de Karbala en 1802 – 5 000 morts –, bien avant qu’Abou Moussab al-Zarqaoui ne lance sa campagne contre les mosquées chiites d’Irak. En somme, le wahhabisme légitimait le djihad contre tous ceux qui ne partageaient pas ses articles de foi. Il n’est pas inintéressant de relever un fait historique : le sultan calife de l’Empire ottoman, qui était la plus haute autorité spirituelle de l’islam sunnite au moment où émergeait le wahhabisme, considérait les adhérents de cette doctrine comme hérétiques et leur fit la guerre.

    L’Arabie saoudite moderne fut officiellement créée en 1932, après que le roi Abd al-Aziz ibn Saoud eut achevé ses campagnes militaires commencées trente ans plus tôt et utilisé ses guerriers imprégnés de wahhabisme militant pour recouvrer le patrimoine de ses ancêtres. Le wahhabisme serait resté une obscure doctrine sans grand rayonnement si ne s’étaient produits trois développements. D’abord, les armées d’ibn Saoud conquirent le Hedjaz, où se trouvaient les deux villes saintes de l’islam, La Mecque et Médine : les pèlerins du monde entier allaient être désormais confrontés à l’enseignement de la doctrine. Ensuite, l’exploitation de ses vastes réserves de pétrole fournit à l’État saoudien des ressources lui permettant de propager la doctrine sur la planète : au XXe siècle, le pacte impliquait non seulement la protection du mouvement par la famille royale, mais également le transfert d’un pactole de pétrodollars. Enfin, les champs pétroliers saoudiens constituant les réserves les plus importantes au monde et les compagnies américaines en ayant obtenu la concession, l’Arabie saoudite, malgré ses liens historiques avec l’extrémisme wahhabite, passa sous le parapluie américain.

    Ce serait pourtant une erreur que de faire du wahhabisme la seule et unique source idéologique du nouveau terrorisme planétaire. L’Arabie saoudite moderne des années 1950 et 1960 a abrité d’autres mouvements militants dont l’impact a été considérable. Ainsi, les rois Saoud et Faysal, tout comme leurs successeurs, donnèrent asile à des éléments des Frères musulmans d’Égypte, du Soudan, de Jordanie et de Syrie. Certains furent appointés, d’autres obtinrent des postes dans les institutions éducatives, y compris dans les universités, ou au sein des vastes organisations caritatives du pays, par exemple la Ligue islamique mondiale fondée en 1962. Alors que Nasser, en 1966, avait fait exécuter Sayyid Qutb, l’idéologue de la confrérie, le frère de celui-ci, Muhammad Qutb, s’enfuit en Arabie saoudite, où il enseigna à la King Abdul Aziz University de Jedda. Devait l’y rejoindre dans les années 1970 l’un des chefs des Frères musulmans de Jordanie, Abdullah Azzam. Tous deux furent en 1979 les professeurs d’Oussama ben Laden.

    Les organisations caritatives saoudiennes de taille planétaire comme la Ligue islamique mondiale furent les canaux de transmission du nouveau militantisme forgé dans la coopération entre clercs wahhabites et Frères musulmans exilés. Après 1973, ces organisations allaient bénéficier des énormes ressources du pétrole, fournies par le gouvernement, qui contribuèrent sans aucun doute à leur rayonnement planétaire. Azzam était à la tête des services de la Ligue islamique mondiale à Peshawar, au Pakistan, quand le pays servait de base arrière à la résistance contre l’occupant soviétique en Afghanistan. Il y fut rejoint par son élève ben Laden, qui monta avec des fonds saoudiens le Maktab Khadmat al-Mujahiddin pour les volontaires contre l’Armée rouge. Après la défaite des Soviétiques, ce service devint al-Qaïda.

    De riches Saoudiens se firent également les soutiens de l’extrémisme musulman à travers le monde. En 1993, Charles Pasqua, ministre français de l’Intérieur, rencontra son homologue saoudien, le prince Naïef, pour l’inciter à mettre un terme au transfert de fonds privés saoudiens en direction du Front islamique du salut algérien (FIS) et d’autres milices [6] Cf. Roland Jacquard, In the Name of Osama Bin Laden,... [6] . Un an plus tard, le président Clinton faisait escale en Arabie saoudite pour s’y plaindre que les financements privés du Hamas sapaient le processus de paix israélo-palestinien.

    Mais il s’agissait là de montants relativement modestes. Ce sont les organisations caritatives au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dans lesquelles venait désormais s’incarner l’alliance entre Riyad et l’establishment wahhabite malgré le soutien avéré de celui-ci au djihad mondial, qui allaient principalement financer les groupes extrémistes. Aux Philippines, par exemple, on trouvait à la tête des services de l’International Islamic Relief Organization (IIRO, Organisation du secours islamique international), qui est elle-même une ramification de la Ligue islamique mondiale, le beau-frère de ben Laden, Muhammad Jamal Khalifa ; le renseignement local le soupçonnait de servir de canal financier à l’organisation Abu Sayyaf. Muhammad al-Zawahiri, frère du partenaire égyptien de ben Laden, Ayman al-Zawahiri, allait par la suite travailler pour l’IIRO en Albanie. Un employé bangladais de l’IIRO, Sayed Abu Nasir, dirigeait la cellule – entre-temps démantelée par la police indienne – qui avait l’intention de frapper les consulats américains de Madras et de Calcutta ; ses supérieurs lui auraient expliqué que 40 % à 50 % des dons étaient détournés pour financer les camps d’entraînement en Afghanistan et au Cachemire Cf. Stephen Emerson, Jonathan Levin, « Terrorism Financing :... .

    Robert Baer, ancien agent de la CIA, résume : « Quand, au début des années 1980, l’Arabie saoudite décida de financer les moudjahiddin afghans, l’IIRO se révéla parfaite, à la fois canal de financement et instrument plausible de dénégation [8] Cf. Robert Baer, Sleeping with the Devil : How Washington... [8] . » En 2002, les Forces de défense d’Israël mirent au jour une documentation étayant des liens immédiats entre l’IIRO et le Hamas ; l’un des documents, qui remontait à 2000, révélait le détail d’une allocation de 280 000 dollars à quatorze groupes d’assaut [9] Cf. Dore Gold, Hatred’s Kingdom : How Saudi Arabia... [9] . Robert Baer affirme que le prince Salman, alors gouverneur de Riyad et frère du roi Abdallah, gérait d’une main de fer cette sorte de partage des fonds par l’IIRO.

    L’IIRO n’était pas la seule organisation caritative que finançaient les Saoudiens. Il y avait aussi la World Assembly of Muslim Youth (WAMY) et la nébuleuse des fondations al-Haramain. Toutes trois sont soupçonnées par divers services de renseignement de financer le terrorisme. L’interrogatoire d’un agent d’al-Qaïda révéla par exemple qu’al-Haramain servait de canal à al-Qaïda dans le Sud-Est asiatique. Mieux, les services de renseignement de la Fédération de Russie accusèrent al-Haramain d’avoir télégraphié des fonds aux Tchétchènes en 1999. Le 2 juin 2004, le Trésor américain parlait d’al-Haramain comme de « l’une des principales ONG islamiques soutenant al-Qaïda et promouvant le militantisme islamiste sur la planète ».

    Il serait cependant incorrect de présenter ces organisations comme purement non gouvernementales ou privées, comme le font souvent – à tort – en particulier les commentateurs américains. Leurs conseils de direction sont tous coiffés par un officiel saoudien. Le grand mufti saoudien, qui est également membre du cabinet, préside le Conseil représentatif de la Ligue islamique mondiale. Le ministre des Affaires islamiques préside le secrétariat exécutif de WAMY et le conseil d’administration d’al-Haramain. Des périodiques saoudiens ont détaillé les dons de la famille royale à ces trois organisations. Si l’on en croit les documents juridiques soumis par les conseils saoudiens au sein de la firme Baker Botts lors de la procédure qui suivit le 11 Septembre, le prince Sultan a apporté à l’IIRO 266 000 dollars par an pendant seize ans . Michael Isikoff, Mark Hasenbill, « ALegal Counterattack »,... . Il a également fourni une somme bien moindre à WAMY. Cela ne signifie pas, pour rester équitable, que Sultan finançait délibérément le terrorisme ; cela montre tout simplement que l’Arabie officielle subventionnait ces organisations caritatives : en bref, c’étaient d’authentiques organisations gouvernementales.

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    • #32
      3 - L'Arabie saoudite et les racines du djihad planétaire

      C’est en Bosnie qu’a été découvert le premier document établissant des liens entre ces organisations et les terroristes : le compte rendu manuscrit d’une réunion de la fin des années 1980 à laquelle assistaient le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et des représentants de ben Laden, et où l’IIRO s’est déclarée prête à mettre ses services pakistanais à la disposition des militants, précisait que « des attaques pourraient être lancées à partir de ses locaux Cf. Glenn Simpson, « List of Early al-Qaeda Donors... ». L’IIRO est plus généralement soupçonnée de financer le terrorisme aux Philippines, en Russie, en Afrique orientale, en Bosnie et en Inde. Al-Qaïda, pour sa part, s’est habituée à trouver un appui dans l’Arabie saoudite, comme en témoigne une conversation téléphonique interceptée entre un fonctionnaire supérieur de l’organisation et l’un de ses subordonnés : « Ne va pas t’en faire pour l’argent; l’argent saoudien, c’est ton argent Cf. Sebastian Rotella, « A Road to Ansar Began in Italy »,... . » Le numéro deux du département d’État, Richard Armitage, l’admettait à la mi-août 2003, alors qu’il était en Australie : « De l’argent provenant d’organisations caritatives saoudiennes a financé les militants en Irak The Australian, 14 août 2003. . »
      Les tendances actuelles en Arabie saoudite


      Le 12 mai 2003, l’Arabie saoudite faisait elle-même l’objet d’un triple attentat suicide à la bombe : 35 victimes, dont 9Américains. Alors qu’il niait jusque-là la présence d’al-Qaïda sur son territoire, le gouvernement saoudien mit au jour des cellules et des munitions de l’organisation à Riyad, La Mecque, Médine et Jedda, ainsi que dans la zone du Jouf, dans le Nord. Les Saoudiens, qui avaient fourni les bases idéologiques et financières du développement d’al-Qaïda et de ses organisations sœurs, Hamas inclus, découvraient que l’incendie qu’ils avaient allumé pouvait aussi bien gagner leur propre pays.

      Malheureusement, rien n’indique que l’Arabie saoudite ait réduit le financement du terrorisme à l’étranger depuis qu’elle prend sa menace intérieure apparemment au sérieux. Entendu par le Senate Judiciary Committee le 26juin 2003, soit un mois après les attentats à la bombe de Riyad, David Aufhauser, conseiller général au Trésor, n’hésita pas à qualifier ce pays d’« épicentre » financier du terrorisme. Plus de deux mois après les attentats, le 31 juillet 2003, John Pistole, directeur de la lutte antiterroriste, était interrogé sur la volonté saoudienne de cesser de financer le terrorisme : il fit l’éloge du niveau sans précédent de coopération entre Arabie saoudite et FBI dans l’enquête portant sur les attentats de Riyad, mais il dut « passer » sur le financement du terrorisme par l’État saoudien.

      En effet, l’Arabie saoudite s’évertua à proclamer qu’elle allait enfin prendre des mesures sévères contre ses abominables organisations caritatives et, le 12 juin 2003, Adel al-Jubeir, conseiller du prince héritier aux Affaires étrangères, annonçait lors d’une conférence de presse qu’al-Haramain allait fermer tous ses services extérieurs [15] <http :// www. saudiembassy. net/ press_release/ statements/... [15] . Pourtant, Jane Perlez, à Jakarta, rapportait le 5 juillet au New York Times qu’al-Haramain avait certes mis en location son spacieux quartier général, situé dans la banlieue, mais pour « s’installer dans un local plus petit au bout du pâté de maisons [16] Cf. Jane Perlez, « Saudis Quietly Promote Strict Islam... [16] ». Autre cas, celui d’Ashland, en Oregon, où les services d’al-Haramain restèrent ouverts et continuaient de fonctionner en septembre 2003, même si leur avocat déclarait que plus aucuns fonds ne parvenaient de la maison mère de Riyad Cf. Steve Miller, « Oregon Group Thrives Despite al-Qaeda... .

      En Cisjordanie et à Gaza également, le comportement des Saoudiens contre-disait leurs déclarations. Des documents saisis par les Forces de défense d’Israël ont révélé un transfert de 5 624 370 dinars jordaniens le 20 août 2003 à la société al-Quran al-Sunna de Qalqiliya, une structure prowahhabite qu’Israël avait classée comme « organisation terroriste » en 2002. D’autres documents démontrent que la société Idhna, affiliée au Hamas, a eu des contacts avec al-Haramain au moins jusqu’au mois de février 2004 [18] Lieutenant-colonel Jonathan D. Halevi, « What Drives... [18] . Abdul Aziz al-Muqren, l’un des leaders de la branche saoudienne d’al-Qaïda, allait encore qualifier l’Arabie saoudite de « principale source de financement de la plupart des mouvements djihadistes « Al Qaeda Magazine Debates Attacks in Saudi Arabia »,... ».

      Il semble qu’en réalité, depuis les attentats de mai 2003, les Saoudiens combattent de fait al-Qaïda à l’intérieur du Royaume comme ils le faisaient jusque-là pour l’extrémisme. Mais cela ne vaut pas pour le djihad mondial, qui continue de bénéficier de leur soutien. On trouve un exemple spectaculaire de ce phénomène dans l’appui apporté aux sunnites insurgés contre la coalition emmenée par les États-Unis. Le président de la Cour suprême, Saleh bin Mohammed al-Luhaidan, fut enregistré à son insu alors qu’il expliquait à de jeunes Saoudiens comment rejoindre l’Irak et le théâtre de l’insurrection ; pendant le mois de novembre 2004, trente-six clercs wahhabites, pour la plupart salariés du gouvernement saoudien, appelèrent à l’attentat suicide contre les forces irakiennes et américaines en Irak [20] Cf. John R. Bradley, « Kingdom of Peace Transformed... [20] .

      Le plus dangereux, chez les Saoudiens, c’est leur influence idéologique. Il est certes vrai que nombre de leurs officiels ont condamné les attentats du 11 Septembre ; mais d’autres voix se sont également élevées. Un ouvrage saoudien, The Foundations of the Legality of the Destruction That Befell America, justifie sur Internet l’assassinat de milliers d’Américains. L’introduction, écrite le 16 novembre 2001, est due à un dirigeant religieux éminent, cheikh Hamud bin Uqla al-Shuaibi, qui y espérait qu’Allah frapperait les États-Unis de nouvelles destructions. Le nom d’al-Shuaibi apparaît d’ailleurs dans un livre intitulé le « Grand livre des Fatwas », découvert à Kaboul dans un bureau des taliban. Il figurait un peu plus tôt sur le site web du Hamas comme source de légitimité religieuse de l’attentat suicide. Le groupe wahhabite al-Jama al-Sala-fiyya lui a dédié – parmi d’autres clercs saoudiens – des attentats perpétrés contre les soldats américains dans l’ouest de l’Irak. Pour résumer : la pensée d’al-Shuaibi a un rayonnement planétaire.

      La question à se poser est celle de la place des chefs religieux de ce type. Sont-ils des personnages situés en marge de la société, ou bien reflètent-ils un courant plus central de l’opinion ?

      Al-Shuaibi était particulièrement autorisé. Né en 1925 à Bouraïdah, bastion du wahhabisme, il avait été le disciple du grand mufti du roi Faysal, cheikh Muhammad ibn Ibrahim Al al-Sheikh. La liste de ses propres élèves se lit comme un Who’s Who de l’Arabie saoudite et comprend l’actuel grand mufti, l’ancien ministre des Affaires islamiques et secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, Abdullah al-Turki. De nombreux dignitaires saoudiens assistèrent à ses funérailles en 2002. Pour aller vite, Shuaibi n’avait rien d’un marginal. Ses idées militantes de justification du 11 Septembre trouvaient par exemple un écho chez cheikh Abdullah bin Abdul Rahman Jibrin, qui fait actuellement partie du Directoire à la Recherche théologique, à la Jurisprudence islamique, à la Propagation et à l’Orientation islamique, une ramification officielle du gouvernement.

      Depuis les choses semblent avoir empiré. Nasser bin Hamed al-Fahd, autre théologien wahhabite de renom, a approuvé dans une publication de mai 2003 l’usage des armes de destruction massive contre l’Amérique. Il se fonde sur la loi du talion, mais pose pour les musulmans le droit de tuer dix millions d’Américains en réponse aux crimes de leur gouvernement contre la nation islamique. Al-Fahd donne par ailleurs le détail des circonstances dans lesquelles la religion autorise à tuer des Américains non-belligérants : par exemple pendant une opération de terrain, où la distinction entre soldats et civils est rendue difficile, ou encore en fonction des besoins et des considérations militaires. Accordant une grande importance à ces considérations, le théologien affirme qu’il revient en dernière instance aux chefs responsables du djihad d’arrêter le choix des armes à utiliser contre les infidèles [21] Cf. Lieutenant-colonel Jonathan D. Halevi, « Al-Qaeda’s... [21] . Al-Fahd a beau avoir, depuis, rétracté certaines de ses thèses radicales, elles n’en restent pas moins caractéristiques des positions que l’on rencontre fréquemment chez les religieux saoudiens.

      Il y a un sérieux besoin de se confronter au problème posé par l’Arabie saoudite. Ce n’est pas une simple affaire de financement du terrorisme : le pays joue un rôle déterminant dans la propagation d’idéologies extrémistes à travers l’ensemble du monde arabo-musulman, et au-delà. Une pauvre mosquée soufie de l’ex-Asie centrale soviétique ne peut entrer en compétition avec le nouveau centre wahhabite, érigé juste à côté, où le nouvel imam peut offrir aux élèves des bourses d’études dans une université saoudienne. Il suffit à l’Arabie saoudite de gonfler ses muscles financiers pour balayer les courants plus modérés de Bosnie, de Tchétchénie, d’Indonésie ou de certaines parties du Kurdistan irakien. Des auditions récentes menées par le Congrès ont permis de mesurer l’étendue de l’incitation à la haine antichrétienne et antijuive que financent les Saoudiens dans les mosquées américaines.

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      • #33
        4 - L'Arabie saoudite et les racines du djihad planétaire

        Le nouveau terrorisme djihadiste est le produit d’une tendance qui s’est développée depuis des années dans le monde musulman. Il ne découle pas de la misère ou de blessures infligées par l’impérialisme européen voilà soixante ans. À la fin de 2002, cheikh Abdul Rahman al-Arifi, imam de la King Fahd Defense Academy, écrivait :
        « Nous allons investir le territoire du Vatican : nous avons la volonté d’investir Rome et d’y introduire l’islam. Quant aux chrétiens qui ont imprimé une croix sur la poitrine des musulmans au Kosovo et, auparavant, en Bosnie, après l’avoir fait dans bien des pays du monde, il leur faudra nous payer l’humiliante jizya [tribut] ou se convertir [22] MEMRI, Special Dispatch, n° 447,6 déc. 2002. [22] . »

        Il s’agit ici non plus d’une réaction doctrinale destinée à chasser l’Occident du Moyen-Orient, mais d’une doctrine offensive, et même expansionniste. Son auteur n’accorde guère d’importance au fait que l’OTAN soit entrée en guerre pour protéger les musulmans du Kosovo : il lui faut trouver des arguments, indépendamment de leur capacité à nourrir la haine qu’il cherche à créer.

        Les institutions saoudiennes ne devraient pas encourager semblable haine. Même si un coup d’arrêt était porté au financement direct d’al-Qaïda ou du Hamas, l’exportation de telles idéologies incendiaires ne peut qu’entretenir le djihad planétaire, quelles que soient les concessions décidées par l’Occident. Seuls les Saoudiens peuvent changer ces orientations. Or, à moins que les Occidentaux ne se concentrent sur la véritable origine de la nouvelle vague de terrorisme sans se laisser distraire par des questions annexes, l’Arabie saoudite restera la principale source du djihad planétaire, tant au cœur de l’Europe qu’au Moyen-Orient.

        Traduit de l’anglais par Abraham Goldberg

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        • #34
          Pour tous ceux qui veulent connaitre à quoi ressemblent le diable et ses suppôts pour s'en prémunir, je leur livre un modeste "copie-collé" d'une de mes nombreuses lectures qui m'ont permis d'ouvrir les yeux !
          Ceci est aussi un camouflet pour les apprentis chirurgiens qui tentent de recoudre l'hymen de cette famille de brigands qui ont usurpés les qualités de gardiens des lieux saints alors que les esprits éveillés savent que cette famille des Saouds s'attellent à détruire la Mecque et le tombeau du prophète QLSDDSSL.
          Si rien n'est fait, ils y arriveront aussi vite que cette nébuleuse criminelle du Daech a été érigée !
          Le reste , tout le reste et de ceux qui défendent les sionistes cachés, n'est que du verbiage sans intérêt aucun !
          BONNE LECTURE.

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          • #35
            @ xenon

            Non,il était question de fatwa n'invitant pas à faire le Djihad,ce qui n'est pas démontré .
            sur les faits ,plutot un machin hypocrite et cynique dans les médias et les mosquées qui chauffe insidieusement les autres à aller buter et se faire buter en Syrie tout en la haramisant à ses citoyens sauf autorisation gouvernementale pour se prémunir d'une contagion probable à l'intérieur de ses frontiéres -comme si d'ailleurs le haram ou le halal dépendait d'un visa du cheikh.., une secte taillée sur mesure pour les débiles..
            Je ne sais pas si je dois rire ou compatir ....finalement dahaktni ya radjoul !

            Ton pote a dit :
            Pour ça, ils ont une fatwa émanant de la haute autorité religieuse de l'AS qui décrète illicite de combattre Israel malgré tous les crimes commis contre les palestinien
            J'attends toujours qu'il nous ramène cette fetwa ....alors qu'il y en a une interdisant le djihad en Syrie .....Tu l'as demandée et je te l'ai ramenée ...tu as pinaillé sur la date, et je t'en ai ramené une autre antérieure.

            Bref, si tu as une fetwa émanant de cette autorité ...ramène-la et épargne-nous ton tmahbil

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            • #36
              @ getule

              L'Arabie saoudite et les racines du djihad planétaire
              saha ....rak bien ?!!


              Je vois que tu as fait ton marché sur le net ....Sauf que tu as oublié le reçu .....celui mentionnant que celui qui a pondu le pavé que tu as si bien copié est Dore Gold ancien ambassadeur de sahyoun à l'ONU.

              Un ange ou un diable ....tu nous dis connaitre à quoi ressemble les diables

              Ok, on va faire avec . ....Comment vas-tu le convaincre par son propre texte si tu lui dis ce que tu nous as dit :

              Pour ça, ils ont une fatwa émanant de la haute autorité religieuse de l'AS qui décrète illicite de combattre Israel malgré tous les crimes commis contre les palestinien

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