La corruption au Maroc : L'année 2006 confirme clairement la gravité du phénomène (1/2/2007)
Al Bayane
Les enquêtes et baromètres sur la corruption confirment la gravité du problème au Maroc. 60% des Marocains sont touchés par ce phénomène et quatre secteurs se placent au seuil maximum du classement. Le gouvernement est appelé à agir d'urgence pour renverser la tendance et engager la mise en oeuvre du plan d'action.
Corruption en 2006. La situation est préoccupante et se confirme davantage, déclare à Al Bayane Azzedine Akesbi, secrétaire général de Transparency International Maroc. L'enquête sur l'indice de perception de la corruption en 2006 montre que le Maroc recule en termes de classement (78e position) mais stagne en termes de note, souligne Akesbi.
Pour lui, la situation inquiétante a été aussi confirmée par le baromètre, enquête à laquelle le Maroc, seul pays arabe, a participé pour la première fois en 2006. «Cette enquête (le baromètre) d'expérience et non de perception, effectuée sur un échantillon de ménages marocains, révèle la gravité du problème puisque plus de 60% des Marocains ont été amenés à corrompre durant les 12 mois précédant l'enquête» précise-t-il.
Le baromètre montre également que plusieurs secteurs d'activité souffrent du phénomène. Justice, santé, services publics et police sont les secteurs les plus touchés.
Selon le classement effectué situant l'absence de corruptionà l'échelle 1, alors que l'échelle 5 correspond au seuil maximum, la majorité des secteurs se placent autour de 3,5 de cette échelle. Néanmoins, quatre secteurs, la justice, la santé, les services publics et la police sont classés à l'échelle 4 et plus. Cela ne veut pas dire que tous ceux qui travaillent dans ces secteurs sont corrompus, non loin de là, mais montre qu'il y a un gros problème global posé dans ces secteurs note Akesbi. «L'enseignement qu'on tire de cet état de fait est d'abord la confirmation de ce phénomène qui touche profondément les gens dans leur droits», précise Akesbi, qui invite le gouvernement à agir d'urgence pour la lutte contre la corruption et renverser la tendance.
Le SG de Transparency International Maroc note toutefois, qu'il y a actuellement des signaux positifs qui se traduisent d'abord par la reconnaissance du problème par le gouvernement, ensuite par l'élaboration d'un plan d'action national pour la lutte contre ce phénomène et enfin l'engagement fort de l'Etat pour la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption, signée par le Maroc en 2003 et l'adaptation de la législation marocaine aux dispositions de cette convention» rappelle-t-il.
Et d'ajouter, que s'il y a aujourd'hui une banalisation du phénomène, le gouvernement doit donner des signes positifs, mettre en place l'Agence nationale de lutte contre la corruption et la doter de moyens propres lui garantissant toute son indépendance.
Pour Akesbi, il faut réussir la loi relative à la lutte contre la corruption et non seulement la mettre en vigueur. Il est tout à la fois urgent d'engager la mise en oeuvre du plan d'action et de faire participer la société civile et les ONG pour tourner la page et repartir sur des bases solides.
Fairouz El Mouden
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Le mal de la corruption n’épargne aucun pays arabe
Al Bayane
Les enquêtes et baromètres sur la corruption confirment la gravité du problème au Maroc. 60% des Marocains sont touchés par ce phénomène et quatre secteurs se placent au seuil maximum du classement. Le gouvernement est appelé à agir d'urgence pour renverser la tendance et engager la mise en oeuvre du plan d'action.
Corruption en 2006. La situation est préoccupante et se confirme davantage, déclare à Al Bayane Azzedine Akesbi, secrétaire général de Transparency International Maroc. L'enquête sur l'indice de perception de la corruption en 2006 montre que le Maroc recule en termes de classement (78e position) mais stagne en termes de note, souligne Akesbi.
Pour lui, la situation inquiétante a été aussi confirmée par le baromètre, enquête à laquelle le Maroc, seul pays arabe, a participé pour la première fois en 2006. «Cette enquête (le baromètre) d'expérience et non de perception, effectuée sur un échantillon de ménages marocains, révèle la gravité du problème puisque plus de 60% des Marocains ont été amenés à corrompre durant les 12 mois précédant l'enquête» précise-t-il.
Le baromètre montre également que plusieurs secteurs d'activité souffrent du phénomène. Justice, santé, services publics et police sont les secteurs les plus touchés.
Selon le classement effectué situant l'absence de corruptionà l'échelle 1, alors que l'échelle 5 correspond au seuil maximum, la majorité des secteurs se placent autour de 3,5 de cette échelle. Néanmoins, quatre secteurs, la justice, la santé, les services publics et la police sont classés à l'échelle 4 et plus. Cela ne veut pas dire que tous ceux qui travaillent dans ces secteurs sont corrompus, non loin de là, mais montre qu'il y a un gros problème global posé dans ces secteurs note Akesbi. «L'enseignement qu'on tire de cet état de fait est d'abord la confirmation de ce phénomène qui touche profondément les gens dans leur droits», précise Akesbi, qui invite le gouvernement à agir d'urgence pour la lutte contre la corruption et renverser la tendance.
Le SG de Transparency International Maroc note toutefois, qu'il y a actuellement des signaux positifs qui se traduisent d'abord par la reconnaissance du problème par le gouvernement, ensuite par l'élaboration d'un plan d'action national pour la lutte contre ce phénomène et enfin l'engagement fort de l'Etat pour la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption, signée par le Maroc en 2003 et l'adaptation de la législation marocaine aux dispositions de cette convention» rappelle-t-il.
Et d'ajouter, que s'il y a aujourd'hui une banalisation du phénomène, le gouvernement doit donner des signes positifs, mettre en place l'Agence nationale de lutte contre la corruption et la doter de moyens propres lui garantissant toute son indépendance.
Pour Akesbi, il faut réussir la loi relative à la lutte contre la corruption et non seulement la mettre en vigueur. Il est tout à la fois urgent d'engager la mise en oeuvre du plan d'action et de faire participer la société civile et les ONG pour tourner la page et repartir sur des bases solides.
Fairouz El Mouden
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Le mal de la corruption n’épargne aucun pays arabe
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