Incontestablement, c'est des difficultés matérielles et l'absence de tout futur sécurité qui sont les terreaux fertiles de ce renouveau raciste comme en Allemagne en 1933.
- L’attentat xénophobe qui s’est déroulé à Hanau, près de Francfort, le 19 février 2020 et a fait neuf morts dans un bar à chicha lors d’une fusillade, a plongé l’Allemagne dans la stupeur et la colère.
"Le racisme est un poison”, a martelé la chancelière Angela Merkel le lendemain de l’attaque. Ces événements sont alarmants, car ils s’inscrivent dans une montée en puissance de la haine au niveau sociétal, un phénomène déjà disséqué il y a une décennie par le réalisateur autrichien Michael Haneke dans son film Le Ruban blanc.
L’action se déroule à l’été 1914 dans un petit village protestant du nord de l’Allemagne, au moment où une série d’événements violents et mystérieux, dont des actes de vandalisme, des incendies volontaires et des passages à tabac, vient troubler le calme qui y régnait.
Des enfants du village sont suspectés d’être les coupables, mais les crimes restent malgré tout non élucidés par la communauté et, par conséquent, impunis. À la fin du film, la nouvelle de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de l’éclatement du conflit qui lancera la Première Guerre mondiale s’abat sur les villageois.
(…).
Depuis le 11-Septembre, les sociétés du monde entier sont de plus en plus gagnées par l’intolérance. Pareille introspection est donc nécessaire.
À quoi peut-on attribuer la radicalisation non pas d’un seul groupe, mais d’une société tout entière ? De quelle manière et à quel moment une communauté auparavant tolérante et civilisée dérive-t-elle vers des formes d’interaction — entre ses citoyens et avec les personnes extérieures — qu’on pourrait qualifier d’extrémistes ? Que faire quand on assiste à la lente prolifération et acceptation de la haine ?
Comme le montre l’allégorie de Michael Haneke, une telle transformation peut survenir en une seule génération. Elle est surtout encouragée par l’effondrement du système éducatif, le détournement du savoir et, ce qui est plus problématique, la passivité politique et éthique.
(…).
La normalisation des propos haineux
Dans un tel contexte, la quasi-normalisation des discours haineux a fait augmenter l’extrémisme de certains groupes, tant et si bien que les militants antiracistes se retrouvent sur la défensive, tandis que les propos haineux sont désormais simplement considérés comme “l’expression d’une opinion différente”.
Le 27 janvier 2017, sept jours seulement après le début de sa présidence et, symbole fort, à l’occasion de la Journée internationale dédiée aux victimes de l’Holocauste, Donald Trump a signé le décret présidentiel 13769. Couramment appelée le “Muslim Ban”, cette loi a officiellement introduit une discrimination à l’encontre de certains individus du fait de leur religion, une interprétation validée par la Cour suprême des États-Unis-.
Tel Quel.ma (extraits)
- L’attentat xénophobe qui s’est déroulé à Hanau, près de Francfort, le 19 février 2020 et a fait neuf morts dans un bar à chicha lors d’une fusillade, a plongé l’Allemagne dans la stupeur et la colère.
"Le racisme est un poison”, a martelé la chancelière Angela Merkel le lendemain de l’attaque. Ces événements sont alarmants, car ils s’inscrivent dans une montée en puissance de la haine au niveau sociétal, un phénomène déjà disséqué il y a une décennie par le réalisateur autrichien Michael Haneke dans son film Le Ruban blanc.
L’action se déroule à l’été 1914 dans un petit village protestant du nord de l’Allemagne, au moment où une série d’événements violents et mystérieux, dont des actes de vandalisme, des incendies volontaires et des passages à tabac, vient troubler le calme qui y régnait.
Des enfants du village sont suspectés d’être les coupables, mais les crimes restent malgré tout non élucidés par la communauté et, par conséquent, impunis. À la fin du film, la nouvelle de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de l’éclatement du conflit qui lancera la Première Guerre mondiale s’abat sur les villageois.
(…).
Depuis le 11-Septembre, les sociétés du monde entier sont de plus en plus gagnées par l’intolérance. Pareille introspection est donc nécessaire.
À quoi peut-on attribuer la radicalisation non pas d’un seul groupe, mais d’une société tout entière ? De quelle manière et à quel moment une communauté auparavant tolérante et civilisée dérive-t-elle vers des formes d’interaction — entre ses citoyens et avec les personnes extérieures — qu’on pourrait qualifier d’extrémistes ? Que faire quand on assiste à la lente prolifération et acceptation de la haine ?
Comme le montre l’allégorie de Michael Haneke, une telle transformation peut survenir en une seule génération. Elle est surtout encouragée par l’effondrement du système éducatif, le détournement du savoir et, ce qui est plus problématique, la passivité politique et éthique.
(…).
La normalisation des propos haineux
Dans un tel contexte, la quasi-normalisation des discours haineux a fait augmenter l’extrémisme de certains groupes, tant et si bien que les militants antiracistes se retrouvent sur la défensive, tandis que les propos haineux sont désormais simplement considérés comme “l’expression d’une opinion différente”.
Le 27 janvier 2017, sept jours seulement après le début de sa présidence et, symbole fort, à l’occasion de la Journée internationale dédiée aux victimes de l’Holocauste, Donald Trump a signé le décret présidentiel 13769. Couramment appelée le “Muslim Ban”, cette loi a officiellement introduit une discrimination à l’encontre de certains individus du fait de leur religion, une interprétation validée par la Cour suprême des États-Unis-.
Tel Quel.ma (extraits)
Commentaire