Tiens un article intéressant à lire :
Au Timor comme au Sahara Occidental,
l'indépendance est irréversible
SAHARA OCCIDENTAL TIMOR EST
DEUX TRAGEDIES OUBLIEES ?
Des similitudes de situation entre le peuple sahraoui et le peuple maubère existent. Elles méritent l'attention de chacun. C'est dans cet esprit que j'ai accepté de faire cet article, bien que n'étant ni historienne, ni écononiste des différents impérialismes.
Ces deux peuples sont quantitativement proches : 450.000 habitants environ pour l'un et 650.000 pour l'autre. Ils subissent depuis plus de 18 ans l'occupation et la colonisation de leur territoire, par le Maroc pour le Sahara Occidental, par l'Indonésie pour l'est de l'île de Timor située à l'extrême sud-ouest de l'Archipel de la Sonde au nord-ouest de l'Australie. L'année 1975, en pleine 'guerre froide', a été fatale pour ces deux peuples.
En 1965, l'ONU avait demandé à l'Espagne de se retirer du Sahara Occidental, mais ce n'est qu'en mai 1975 que l'Espagne met fin à sa présence dans son ex-colonie, non sans abandonner le nord et le du Occidental au Maroc. Le Maroc entraîne ainsi la Mauritanie à occuper le sud Dans le même temps, le référendum d'autodétermination est ajourné, certes à la demande de l'ONU qui pourtant y avait déjà appelé dès 1972 ! L'est de I'ile du Tinor faisaitt partie de l'empire colonial portugais dès le XVI siècle Le 25 avril 1974, le pouvoir portugais issu de la 'Révolution des Oeillets' reconnaît le droit à l'autodétermination et à l'indépendance de ce territoire. Le processus de décolonisation y sera interrompu par l'invasion militaire indonésienne en décembre 1975.
Dans les deux cas, les règles internationales sont bafouées. L'annexion du Timor-Est n'a jamais été reconnue par l'ONU puisque depuis 1974 elle a reconduit le Portugal comme puissance administrative de tutelle.
De la même façon, en ce qui concerne le Sahara espagnol. la Cour Internationale de Justice de la Haye avait conclu le 16 octobre 1975 à l'absence de lien de souveraineté territoriale avant la colonisation entre cette 'colonie" d'une part et Ie Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part
Contrairement à la Convention de Genève, des transferts de population sont, en outre. organisés. Le Maroc, après la première marche de "volontaires" en novembre 1975, y procède massivement en octobre 91 et avril 92, et a repris ce processus début juin. Cette pratique se retrouve à l'autre bout du Pacifique . Ainsi la dictature de Djakarta membre de l'ONU..., incite ses citoyens, commerçants ou fonctionnaires, par des salaires majorés de 20% et des perspectives de carrière améliorées, à repeupler le Timor. Dans le même temps. les Timorais de souche sont marginalisés, même les jeunes qui, eux, ont subi l'école indonésienne où leur langue n'est pas celle de l'enseignement.
Une forte résistance populaire s'est organisée dès 1975, conduite par le Front Révolutionnaire du Timor-Est Indépendant (FRETILIN). Quant au Polisario. Front pour la Libération de la Seguiet El Hamra et du Rio Oro, il s'était constitué clandestinement en mai 1973. Contre chacun de ces deux peuples, l'occupant a procédé et procède encore à une répression impitoyable, multipliant les réactions par la violence et la violation systématique des droits de l'homme les plus fondamentaux, interdisant toujours la présence d'observateurs internationaux et celle des repentants des organisations non gouvernementales.
En témoignent d'un côté, la longue liste des disparu(e)s Sahraouis et de l'autre la destruction systématique entre 1977 et 1979 des villages maubères l'édification de camps où est parquée la moitié de la population puis le massacre de Dili le 12 novembre 1991 . Depuis le début de l'occupation indonésienne, 200.000 Timorais auraient perdu la vie dans cet engrenage infernal soit un tiers de la population entre 1975 et 19811.
Les Sahraouis, pour une partie d'entre eux ont dû chercher refuge ailleurs : ils ont été accueillis en janvier 1976 au sud-est de 1"Algérie près de la frontière mauritanienne. Dix-huit ans après, 160.000 environ, qui ont dû renoncer au nomadisme survivent dans un désert absolu grâce à leur ténacité civique et morale, aménageant leurs camps provisoires, s'initiant à l'agriculture, scolarisant leurs enfants, formant les femmes de chaque génération, défendant leur langue et leur culture. Devant les reculades incessantes des instances internationales, le secrétaire général du Polisario vient d'annoncer la reprise de la guerre si le référendum d'autodétermination n'est pas enfin organisé fin juin début juillet, dans des conditions justes, libres, équitables et équilibrées.
De même, Xanama Gusmào à la tête du Conseil National de la Résistance Maubère créé en 1987, emprisonné depuis novembre 1992 à Java. réclame l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Il affirme dans sa défense, le 27 mars 1993 : "Pourquoi a-t-on peur du référendum ? Moi je n'ai pas peur, et si aujourd'hui même, sous surveillance internationale, le peuple Maubère choisit l'indépendance, je ferai moi-même un véritable appel à mes camarades du maquis pour qu'ils déposent les armes, et j'offrirai ma tête afin queue soit décapitée en public. Qui a peur du référendum a peur de la Vérité !".
Si ces peuples sont acculés à prendre les armes, ils savent, au-delà du droit à disposer d'eux-mêmes stipulé dans la Charte des Nations Unies que leur territoire est viable dans l'autonomie. Corrélativement les entreprises française continuent à vendre des armes à l'Indonésie; en 1978, les USA lui en fournissaient les 9 dixièmes et le Canada., la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, le reste. Comme le dit Noam Chomsky- dans le film de M. Achbar et P. Wintonick : "Tous ceux qui veulent s'enrichir sont là pour veiller au massacre". Pour le Sahara OccidentaL Boutros Boutros-Ghali a lui-même réaffirmé les constats de la MINURSO: 102 violations de cessez-le-feu dont 97 attribuables au Maroc .
Qu'en disent nos médias ? Faut-il attendre des carnages pour mériter leur tribune ? Seule une émission de Géopolis. un samedi de mai 1993. a donné des informations sur la situation au Sahara Occidental. Nous avons quand même appris que sur pression de l'Indonésie , un tribunal de Manille a interdit à un certain nombre de personnalités internationales (dont Danielle Mitterrand représentant pour France-Libertés. sa fondation) de participer a la première conférence des ONG de l'Asie-Pacifique sur Timor-Est.
En avril 94. à Madrid, Monsieur Abdelaziz. Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), proposait aussi la tenue d'une conférence internationale sur le Sahara occidental pour l'application juste du plan de paix groupant les Etats-Unis. la France. l'Espagne, l'Algérie. la Mauritanie- les Nations-Unies l'O.U.A (Organisation de l'Unité Africaine siégeant à Addis Abeba), le Maroc et Le Front Polisario. L'O.U.A., par l'intermédiaire de son Secrétaire Général s'est déclarée favorable à cette proposition.
Quand la République Arabe Sahraouie Démocratique reconnue par 75 pays dans le monde, mais pas par la France pourra-t-elle bénéficier malgré les lobbies financiers. d'un règlement définitif du problème de décolonisation du Sahara Occidental ?
Quand les légitimes revendications du Timor-Est que refuse une Indonésie forte de 200 millions d'habitants. et premier pays musulman du monde seront-elles enfin reconnues par la communauté internationale ?
Tout combat. pour la défense des droits d'un peuple. Même s'il ne se déroule pas à deux heures d'avion de Paris. mérite que chaque citoyen soucieux d'égalité et de justice en soit informé afin qu'il puisse lui apporter son soutien. Malgré les drames qui perdurent, ou ceux qui occupent le devant de la scène médiatique, le Comité-Relais du Calvados de France-Libertés agit encore en croyant que même une action modeste garde la force du témoignage collectif C'est ainsi que pourra troisième fois, des enfants sont accueillis dans l'agglomération caennaise. La Fondation l'avait fait également pour des enfants d'Afrique du Sud à l'époque exilés en Tanzanie, et aujourd'hui enfants - pour d'entre eux - de membres du gouvernement de Nelson Mandela !
Mireille BRUN
Comité-relais du Calvados
FRANCE-LIBERTES
Au Timor comme au Sahara Occidental,
l'indépendance est irréversible
SAHARA OCCIDENTAL TIMOR EST
DEUX TRAGEDIES OUBLIEES ?
Des similitudes de situation entre le peuple sahraoui et le peuple maubère existent. Elles méritent l'attention de chacun. C'est dans cet esprit que j'ai accepté de faire cet article, bien que n'étant ni historienne, ni écononiste des différents impérialismes.
Ces deux peuples sont quantitativement proches : 450.000 habitants environ pour l'un et 650.000 pour l'autre. Ils subissent depuis plus de 18 ans l'occupation et la colonisation de leur territoire, par le Maroc pour le Sahara Occidental, par l'Indonésie pour l'est de l'île de Timor située à l'extrême sud-ouest de l'Archipel de la Sonde au nord-ouest de l'Australie. L'année 1975, en pleine 'guerre froide', a été fatale pour ces deux peuples.
En 1965, l'ONU avait demandé à l'Espagne de se retirer du Sahara Occidental, mais ce n'est qu'en mai 1975 que l'Espagne met fin à sa présence dans son ex-colonie, non sans abandonner le nord et le du Occidental au Maroc. Le Maroc entraîne ainsi la Mauritanie à occuper le sud Dans le même temps, le référendum d'autodétermination est ajourné, certes à la demande de l'ONU qui pourtant y avait déjà appelé dès 1972 ! L'est de I'ile du Tinor faisaitt partie de l'empire colonial portugais dès le XVI siècle Le 25 avril 1974, le pouvoir portugais issu de la 'Révolution des Oeillets' reconnaît le droit à l'autodétermination et à l'indépendance de ce territoire. Le processus de décolonisation y sera interrompu par l'invasion militaire indonésienne en décembre 1975.
Dans les deux cas, les règles internationales sont bafouées. L'annexion du Timor-Est n'a jamais été reconnue par l'ONU puisque depuis 1974 elle a reconduit le Portugal comme puissance administrative de tutelle.
De la même façon, en ce qui concerne le Sahara espagnol. la Cour Internationale de Justice de la Haye avait conclu le 16 octobre 1975 à l'absence de lien de souveraineté territoriale avant la colonisation entre cette 'colonie" d'une part et Ie Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part
Contrairement à la Convention de Genève, des transferts de population sont, en outre. organisés. Le Maroc, après la première marche de "volontaires" en novembre 1975, y procède massivement en octobre 91 et avril 92, et a repris ce processus début juin. Cette pratique se retrouve à l'autre bout du Pacifique . Ainsi la dictature de Djakarta membre de l'ONU..., incite ses citoyens, commerçants ou fonctionnaires, par des salaires majorés de 20% et des perspectives de carrière améliorées, à repeupler le Timor. Dans le même temps. les Timorais de souche sont marginalisés, même les jeunes qui, eux, ont subi l'école indonésienne où leur langue n'est pas celle de l'enseignement.
Une forte résistance populaire s'est organisée dès 1975, conduite par le Front Révolutionnaire du Timor-Est Indépendant (FRETILIN). Quant au Polisario. Front pour la Libération de la Seguiet El Hamra et du Rio Oro, il s'était constitué clandestinement en mai 1973. Contre chacun de ces deux peuples, l'occupant a procédé et procède encore à une répression impitoyable, multipliant les réactions par la violence et la violation systématique des droits de l'homme les plus fondamentaux, interdisant toujours la présence d'observateurs internationaux et celle des repentants des organisations non gouvernementales.
En témoignent d'un côté, la longue liste des disparu(e)s Sahraouis et de l'autre la destruction systématique entre 1977 et 1979 des villages maubères l'édification de camps où est parquée la moitié de la population puis le massacre de Dili le 12 novembre 1991 . Depuis le début de l'occupation indonésienne, 200.000 Timorais auraient perdu la vie dans cet engrenage infernal soit un tiers de la population entre 1975 et 19811.
Les Sahraouis, pour une partie d'entre eux ont dû chercher refuge ailleurs : ils ont été accueillis en janvier 1976 au sud-est de 1"Algérie près de la frontière mauritanienne. Dix-huit ans après, 160.000 environ, qui ont dû renoncer au nomadisme survivent dans un désert absolu grâce à leur ténacité civique et morale, aménageant leurs camps provisoires, s'initiant à l'agriculture, scolarisant leurs enfants, formant les femmes de chaque génération, défendant leur langue et leur culture. Devant les reculades incessantes des instances internationales, le secrétaire général du Polisario vient d'annoncer la reprise de la guerre si le référendum d'autodétermination n'est pas enfin organisé fin juin début juillet, dans des conditions justes, libres, équitables et équilibrées.
De même, Xanama Gusmào à la tête du Conseil National de la Résistance Maubère créé en 1987, emprisonné depuis novembre 1992 à Java. réclame l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Il affirme dans sa défense, le 27 mars 1993 : "Pourquoi a-t-on peur du référendum ? Moi je n'ai pas peur, et si aujourd'hui même, sous surveillance internationale, le peuple Maubère choisit l'indépendance, je ferai moi-même un véritable appel à mes camarades du maquis pour qu'ils déposent les armes, et j'offrirai ma tête afin queue soit décapitée en public. Qui a peur du référendum a peur de la Vérité !".
Si ces peuples sont acculés à prendre les armes, ils savent, au-delà du droit à disposer d'eux-mêmes stipulé dans la Charte des Nations Unies que leur territoire est viable dans l'autonomie. Corrélativement les entreprises française continuent à vendre des armes à l'Indonésie; en 1978, les USA lui en fournissaient les 9 dixièmes et le Canada., la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, le reste. Comme le dit Noam Chomsky- dans le film de M. Achbar et P. Wintonick : "Tous ceux qui veulent s'enrichir sont là pour veiller au massacre". Pour le Sahara OccidentaL Boutros Boutros-Ghali a lui-même réaffirmé les constats de la MINURSO: 102 violations de cessez-le-feu dont 97 attribuables au Maroc .
Qu'en disent nos médias ? Faut-il attendre des carnages pour mériter leur tribune ? Seule une émission de Géopolis. un samedi de mai 1993. a donné des informations sur la situation au Sahara Occidental. Nous avons quand même appris que sur pression de l'Indonésie , un tribunal de Manille a interdit à un certain nombre de personnalités internationales (dont Danielle Mitterrand représentant pour France-Libertés. sa fondation) de participer a la première conférence des ONG de l'Asie-Pacifique sur Timor-Est.
En avril 94. à Madrid, Monsieur Abdelaziz. Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), proposait aussi la tenue d'une conférence internationale sur le Sahara occidental pour l'application juste du plan de paix groupant les Etats-Unis. la France. l'Espagne, l'Algérie. la Mauritanie- les Nations-Unies l'O.U.A (Organisation de l'Unité Africaine siégeant à Addis Abeba), le Maroc et Le Front Polisario. L'O.U.A., par l'intermédiaire de son Secrétaire Général s'est déclarée favorable à cette proposition.
Quand la République Arabe Sahraouie Démocratique reconnue par 75 pays dans le monde, mais pas par la France pourra-t-elle bénéficier malgré les lobbies financiers. d'un règlement définitif du problème de décolonisation du Sahara Occidental ?
Quand les légitimes revendications du Timor-Est que refuse une Indonésie forte de 200 millions d'habitants. et premier pays musulman du monde seront-elles enfin reconnues par la communauté internationale ?
Tout combat. pour la défense des droits d'un peuple. Même s'il ne se déroule pas à deux heures d'avion de Paris. mérite que chaque citoyen soucieux d'égalité et de justice en soit informé afin qu'il puisse lui apporter son soutien. Malgré les drames qui perdurent, ou ceux qui occupent le devant de la scène médiatique, le Comité-Relais du Calvados de France-Libertés agit encore en croyant que même une action modeste garde la force du témoignage collectif C'est ainsi que pourra troisième fois, des enfants sont accueillis dans l'agglomération caennaise. La Fondation l'avait fait également pour des enfants d'Afrique du Sud à l'époque exilés en Tanzanie, et aujourd'hui enfants - pour d'entre eux - de membres du gouvernement de Nelson Mandela !
Mireille BRUN
Comité-relais du Calvados
FRANCE-LIBERTES
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