Le tourisme sexuel et la pédophilie au Maroc, plus précisément à Marrakech, continuent de mettre le feu aux poudres. Après le reportage intitulé « Le prix d’un enfant » diffusé le 19 janvier dernier sur la chaîne de télévision espagnole Antena 3, c’est au tour du magazine français d’investigation « Enquête exclusive » de tirer la sonnette d’alarme.
Diffusé sur la chaîne de télévision française M6 avant-hier soir, 19 mars 2006, ce reportage présenté par Bernard de la Villardière, a comporté trois parties : « Internet et tourisme sexuel : les enfants menacés », « Forum 68 : les gendarmes traquent les pédophiles » et « Pédophilie : la filière marocaine. » A l’instar des journalistes espagnols, les journalistes français ont eu aussi fait de l’investigation à l’aide d’une caméra cachée pour mettre à nu la prostitution infantile au Maroc.
Se faisant passer pour de simples touristes, les reporters ont dévoilé une autre facette de la ville ocre tant bourrelée d’éloges. Ils ont montré qu’ils ont été accostés par des rabatteurs, qui insistaient pour leur "livrer" des enfants, filles ou garçons, prêts à se prostituer. L’image d’un proxénète marocain proposant une fillette de 8 ans pour environ 150 euros, a choqué d’aucuns à plus d’un titre. Rien d’étonnant. Le tourisme sexuel au Maroc et précisément à Marrakech et Agadir n’est plus un secret, mais une réalité avérée.
La première partie de l’enquête a révélé que les enfants sont le plus souvent victimes de prédateurs de tout genre qui les exploitent soit pour des photos, films pornographiques sur Internet, prostitution, tourisme sexuel... La diffusion d’images pédopornographiques sur Internet, toujours selon le reportage, augmente depuis 2003, de près de 20 % par an. Dès lors une interrogation fuse : Comment protéger les mineurs de ces agressions et de la diffusion d’images pornographiques ? Cette question devrait être une préoccupation majeure pour les services spécialisés de la police et de la gendarmerie et les associations de protection de l’enfance. Cependant, les journalistes français ont démontré que la cybercriminalité pédophile est très difficile à combattre du fait qu’Internet se joue des frontières, que le haut débit favorise les échanges d’images et que les pédophiles se déplacent dans le monde entier. Ces criminels n’ont aucun profil type : ils sont de tous âges, de toutes classes sociales, de toutes nationalités. Le danger est bel et bien réel et des méthodes de traque doivent être adaptées en permanence. Les parents doivent également être très vigilents pour protéger leurs enfants qui peuvent être contactés ou bombardés brutalement d’images choquantes en surfant sur la toile.
Haro sur la prostitution infantile
Dans « Forum 68 : les gendarmes traquent les pédophiles », une enquête exclusive qui dévoile le travail d’investigation des gendarmes et des policiers spécialisés, de la surveillance des sites sensibles sur Internet, au démantèlement d’un réseau. Comment démasquer les pédophiles ? Comment remonter les filières ? Comment traquer dans le monde entier ces prédateurs qui agressent les enfants ? Tout commence en Pologne en 2001 : le journaliste polonais, Jacek Blaczick, infiltre un réseau criminel pédophile qui soudoie des parents dans un petit village afin qu’ils « vendent » leurs enfants pour réaliser des images pornographiques... L’un des membres les plus dangereux du réseau est français : « Tom ». Pour « Enquête exclusive », Jacek Blaczik et Jean-Claude Fontan vont poursuivre l’investigation, piéger « Tom » en se faisant passer pour des hommes en quête d’enfants. Avec une caméra cachée, ils découvrent que « Tom » veut organiser un trafic d’enfants en Europe. Ce bon père, bon mari s’apprête à enlever une petite fille pour un « client pédophile » lorsque les gendarmes l’arrêtent. Quelques semaines plus tard, c’est l’opération « Forum 68 », un coup de filet spectaculaire, plus de 80 personnes sont interpellées, 153.000 photos et 350 films saisis. 62 personnes seront finalement mises en examen. Parmi elles, 20 mineurs et beaucoup d’individus « sans histoire », inconnus des services de police.
La thaïlande n¹est pas loin
La troisième partie de l’émission montre aisément qu’au rythme où vont les choses au Maroc, ce pays pourrait succéder facilement à la Thaïlande et aux Philippines en matière de tourisme sexuel. En effet, les affaires impliquant des mineurs se sont multipliés ces derniers mois et les autorités ne sont même pas armées pour protéger les enfants, pour dissuader ou punir leurs agresseurs. Pour « Enquête exclusive », Jean-Claude Fontan et Arnaud Levert retracent le parcours de ces criminels, amateurs de jeunes, qui profitent de la misère et de l’ignorance pour abuser des enfants. Avec Karim, journaliste marocain qui a enquêté sur toute l’affaire, ils ont suivi les traces du « Belge ». Ce ressortissant européen photographiait des jeunes filles dans une maison d’Agadir. Interpellé par la police marocaine, le « Belge » est simplement prié de quitter le pays. La police arrête 13 jeunes filles dont plusieurs mineures et les met en prison. Pour « Enquête exclusive », l’une des jeunes victimes d’Agadir témoigne. Son histoire avec les associations locales qui tentent de lutter contre ce phénomène a été reconstituée. En caméra cachée, les journalistes sont pratiquement pris d’assaut par des « fournisseurs d’enfants » dans la ville ocre.
Ce genre de comportement est monnaie courante, explique Najat Anouar, présidente de l’association « Touche pas à mon enfant » aux journalistes français. Et d’ajouter : « Pour l’heure, la police marocaine procède à des arrestations efficaces mais ce n’est pas assez. Pis encore, les procédures contre les étrangers restent très rares, du fait que les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays. » Là où le bât blesse, c’est que des associations qui ¦uvrent pour sauver les enfants marocains de la dépravation existent, mais elles restent impuissantes toutes seules face à cette situation alarmante. Il est grand temps de sortir la ville ocre et Agadir de la débauche patente qui y sévit en se prémunissant d’outils juridiques à même de combattre ces abus et vices.
Meyssoune Belmaâza
Source : Albayane
Diffusé sur la chaîne de télévision française M6 avant-hier soir, 19 mars 2006, ce reportage présenté par Bernard de la Villardière, a comporté trois parties : « Internet et tourisme sexuel : les enfants menacés », « Forum 68 : les gendarmes traquent les pédophiles » et « Pédophilie : la filière marocaine. » A l’instar des journalistes espagnols, les journalistes français ont eu aussi fait de l’investigation à l’aide d’une caméra cachée pour mettre à nu la prostitution infantile au Maroc.
Se faisant passer pour de simples touristes, les reporters ont dévoilé une autre facette de la ville ocre tant bourrelée d’éloges. Ils ont montré qu’ils ont été accostés par des rabatteurs, qui insistaient pour leur "livrer" des enfants, filles ou garçons, prêts à se prostituer. L’image d’un proxénète marocain proposant une fillette de 8 ans pour environ 150 euros, a choqué d’aucuns à plus d’un titre. Rien d’étonnant. Le tourisme sexuel au Maroc et précisément à Marrakech et Agadir n’est plus un secret, mais une réalité avérée.
La première partie de l’enquête a révélé que les enfants sont le plus souvent victimes de prédateurs de tout genre qui les exploitent soit pour des photos, films pornographiques sur Internet, prostitution, tourisme sexuel... La diffusion d’images pédopornographiques sur Internet, toujours selon le reportage, augmente depuis 2003, de près de 20 % par an. Dès lors une interrogation fuse : Comment protéger les mineurs de ces agressions et de la diffusion d’images pornographiques ? Cette question devrait être une préoccupation majeure pour les services spécialisés de la police et de la gendarmerie et les associations de protection de l’enfance. Cependant, les journalistes français ont démontré que la cybercriminalité pédophile est très difficile à combattre du fait qu’Internet se joue des frontières, que le haut débit favorise les échanges d’images et que les pédophiles se déplacent dans le monde entier. Ces criminels n’ont aucun profil type : ils sont de tous âges, de toutes classes sociales, de toutes nationalités. Le danger est bel et bien réel et des méthodes de traque doivent être adaptées en permanence. Les parents doivent également être très vigilents pour protéger leurs enfants qui peuvent être contactés ou bombardés brutalement d’images choquantes en surfant sur la toile.
Haro sur la prostitution infantile
Dans « Forum 68 : les gendarmes traquent les pédophiles », une enquête exclusive qui dévoile le travail d’investigation des gendarmes et des policiers spécialisés, de la surveillance des sites sensibles sur Internet, au démantèlement d’un réseau. Comment démasquer les pédophiles ? Comment remonter les filières ? Comment traquer dans le monde entier ces prédateurs qui agressent les enfants ? Tout commence en Pologne en 2001 : le journaliste polonais, Jacek Blaczick, infiltre un réseau criminel pédophile qui soudoie des parents dans un petit village afin qu’ils « vendent » leurs enfants pour réaliser des images pornographiques... L’un des membres les plus dangereux du réseau est français : « Tom ». Pour « Enquête exclusive », Jacek Blaczik et Jean-Claude Fontan vont poursuivre l’investigation, piéger « Tom » en se faisant passer pour des hommes en quête d’enfants. Avec une caméra cachée, ils découvrent que « Tom » veut organiser un trafic d’enfants en Europe. Ce bon père, bon mari s’apprête à enlever une petite fille pour un « client pédophile » lorsque les gendarmes l’arrêtent. Quelques semaines plus tard, c’est l’opération « Forum 68 », un coup de filet spectaculaire, plus de 80 personnes sont interpellées, 153.000 photos et 350 films saisis. 62 personnes seront finalement mises en examen. Parmi elles, 20 mineurs et beaucoup d’individus « sans histoire », inconnus des services de police.
La thaïlande n¹est pas loin
La troisième partie de l’émission montre aisément qu’au rythme où vont les choses au Maroc, ce pays pourrait succéder facilement à la Thaïlande et aux Philippines en matière de tourisme sexuel. En effet, les affaires impliquant des mineurs se sont multipliés ces derniers mois et les autorités ne sont même pas armées pour protéger les enfants, pour dissuader ou punir leurs agresseurs. Pour « Enquête exclusive », Jean-Claude Fontan et Arnaud Levert retracent le parcours de ces criminels, amateurs de jeunes, qui profitent de la misère et de l’ignorance pour abuser des enfants. Avec Karim, journaliste marocain qui a enquêté sur toute l’affaire, ils ont suivi les traces du « Belge ». Ce ressortissant européen photographiait des jeunes filles dans une maison d’Agadir. Interpellé par la police marocaine, le « Belge » est simplement prié de quitter le pays. La police arrête 13 jeunes filles dont plusieurs mineures et les met en prison. Pour « Enquête exclusive », l’une des jeunes victimes d’Agadir témoigne. Son histoire avec les associations locales qui tentent de lutter contre ce phénomène a été reconstituée. En caméra cachée, les journalistes sont pratiquement pris d’assaut par des « fournisseurs d’enfants » dans la ville ocre.
Ce genre de comportement est monnaie courante, explique Najat Anouar, présidente de l’association « Touche pas à mon enfant » aux journalistes français. Et d’ajouter : « Pour l’heure, la police marocaine procède à des arrestations efficaces mais ce n’est pas assez. Pis encore, les procédures contre les étrangers restent très rares, du fait que les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays. » Là où le bât blesse, c’est que des associations qui ¦uvrent pour sauver les enfants marocains de la dépravation existent, mais elles restent impuissantes toutes seules face à cette situation alarmante. Il est grand temps de sortir la ville ocre et Agadir de la débauche patente qui y sévit en se prémunissant d’outils juridiques à même de combattre ces abus et vices.
Meyssoune Belmaâza
Source : Albayane
Que fait le Maroc pour enrayer ce grave fléau ?
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