L’affaire Abdelhaï Beliardouh
L’année 2002 a été marquée par l’agression dont a été victime Abdelhaï Beliardouh (voir photo), correspondant d’El Watan à Tébessa "où les barons de l’import-import (6), de la contrebande et du terrorisme ont pignon sur rue." (7) Le 20 juillet, Saâd Garboussi, président de la Chambre de commerce et d’industrie des Nememchas (wilayas de Tébessa et de Souk Ahras), se présente, avec trois fonctionnaires de la Chambre de commerce, dont un est armé, au domicile d’Abdelhaï Beliardouh. Le journaliste est roué de coups devant sa famille avant d’être traîné, par le col de sa chemise, dans les rues de la ville jusqu’à la place du 1er Novembre. Il est alors de nouveau violenté et insulté. Selon El Watan du 21 juillet, ni la police ni la gendarmerie ne sont intervenues pour porter secours au journaliste. Il est ensuite conduit, en voiture, dans la cave de la villa de Saâd Garboussi où il est interrogé sur la source d’une information, parue le jour même, dans le quotidien francophone. Il est relâché quelques heures plus tard.
Cette agression fait suite à la parution, dans l’édition du 20 juillet d’El Watan, d’un article intitulé "Arrestation du président de la Chambre". Abdelhaï Beliardouh écrivait notamment que Saâd Garboussi "aurait été cité par un repenti comme étant un pourvoyeur de fonds pour le terrorisme" et "aurait participé au blanchiment des fonds du GIA, fruits du crime et du racket qui ont endeuillé les régions de Médéa et de Jijel". Peu avant l’agression, Saâd Garboussi avait appelé Fayçal Métaoui, rédacteur en chef du quotidien, pour lui demander d’inclure, dans l’édition du lendemain, une mise au point. Quand Fayçal Métaoui lui a expliqué que cela ne serait pas possible avant l’édition du lundi, le président de la Chambre de commerce et d’industrie a lancé : "Vous allez voir, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs." Le 21 juillet, la rédaction d’El Watan a déposé plainte auprès du procureur de la République de Tebessa pour "séquestration et intimidation". De son côté, le président de la Chambre de commerce a démenti l’agression. Après quatre heures d’audition chez le procureur et douze heures d’audition devant un juge d’instruction, Saâd Garboussi a été mis en liberté provisoire. Des huit personnes qui devaient témoigner en faveur du journaliste, trois seulement se sont présentées devant le juge d’instruction.
Le 23 juillet, dans un communiqué, l’association des correspondants de presse de la wilaya de Tébessa a souligné que "Saâd Garboussi a préféré appliquer sa propre loi et sa justice ainsi que la logique de la force, sans donner le moindre crédit à l’Etat, comme si cet individu était convaincu qu’il n’y a pas d’Etat dans la wilaya de Tébessa." L’association a également envoyé une lettre au wali de Tébessa sollicitant l’autorisation de porter des armes : "Nous considérons que nos vies ainsi que celles de nos familles sont en danger, et il ne nous reste aucune autre solution que celle de compter sur nous-mêmes pour défendre notre honneur et notre droit à la vie". Pour Salima Tlemçani, journaliste à El Watan, il est nécessaire d’armer rapidement les journalistes et correspondants "dont la vie se décide désormais chez les barons de la contrebande et les terroristes". Le 19 octobre, Abdelhaï Beliardouh a tenté de se suicider en avalant de l’acide pur. Il a été transporté d’urgence dans un hôpital d’Alger. Le journaliste est décédé dans la nuit du 19 au 20 novembre. L’acide avait provoqué de graves lésions internes, notamment à l’œsophage et à l’estomac
L’année 2002 a été marquée par l’agression dont a été victime Abdelhaï Beliardouh (voir photo), correspondant d’El Watan à Tébessa "où les barons de l’import-import (6), de la contrebande et du terrorisme ont pignon sur rue." (7) Le 20 juillet, Saâd Garboussi, président de la Chambre de commerce et d’industrie des Nememchas (wilayas de Tébessa et de Souk Ahras), se présente, avec trois fonctionnaires de la Chambre de commerce, dont un est armé, au domicile d’Abdelhaï Beliardouh. Le journaliste est roué de coups devant sa famille avant d’être traîné, par le col de sa chemise, dans les rues de la ville jusqu’à la place du 1er Novembre. Il est alors de nouveau violenté et insulté. Selon El Watan du 21 juillet, ni la police ni la gendarmerie ne sont intervenues pour porter secours au journaliste. Il est ensuite conduit, en voiture, dans la cave de la villa de Saâd Garboussi où il est interrogé sur la source d’une information, parue le jour même, dans le quotidien francophone. Il est relâché quelques heures plus tard.
Cette agression fait suite à la parution, dans l’édition du 20 juillet d’El Watan, d’un article intitulé "Arrestation du président de la Chambre". Abdelhaï Beliardouh écrivait notamment que Saâd Garboussi "aurait été cité par un repenti comme étant un pourvoyeur de fonds pour le terrorisme" et "aurait participé au blanchiment des fonds du GIA, fruits du crime et du racket qui ont endeuillé les régions de Médéa et de Jijel". Peu avant l’agression, Saâd Garboussi avait appelé Fayçal Métaoui, rédacteur en chef du quotidien, pour lui demander d’inclure, dans l’édition du lendemain, une mise au point. Quand Fayçal Métaoui lui a expliqué que cela ne serait pas possible avant l’édition du lundi, le président de la Chambre de commerce et d’industrie a lancé : "Vous allez voir, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs." Le 21 juillet, la rédaction d’El Watan a déposé plainte auprès du procureur de la République de Tebessa pour "séquestration et intimidation". De son côté, le président de la Chambre de commerce a démenti l’agression. Après quatre heures d’audition chez le procureur et douze heures d’audition devant un juge d’instruction, Saâd Garboussi a été mis en liberté provisoire. Des huit personnes qui devaient témoigner en faveur du journaliste, trois seulement se sont présentées devant le juge d’instruction.
Le 23 juillet, dans un communiqué, l’association des correspondants de presse de la wilaya de Tébessa a souligné que "Saâd Garboussi a préféré appliquer sa propre loi et sa justice ainsi que la logique de la force, sans donner le moindre crédit à l’Etat, comme si cet individu était convaincu qu’il n’y a pas d’Etat dans la wilaya de Tébessa." L’association a également envoyé une lettre au wali de Tébessa sollicitant l’autorisation de porter des armes : "Nous considérons que nos vies ainsi que celles de nos familles sont en danger, et il ne nous reste aucune autre solution que celle de compter sur nous-mêmes pour défendre notre honneur et notre droit à la vie". Pour Salima Tlemçani, journaliste à El Watan, il est nécessaire d’armer rapidement les journalistes et correspondants "dont la vie se décide désormais chez les barons de la contrebande et les terroristes". Le 19 octobre, Abdelhaï Beliardouh a tenté de se suicider en avalant de l’acide pur. Il a été transporté d’urgence dans un hôpital d’Alger. Le journaliste est décédé dans la nuit du 19 au 20 novembre. L’acide avait provoqué de graves lésions internes, notamment à l’œsophage et à l’estomac
Commentaire