

NEW YORK (SIWEL) – Le 13 janvier 2025, Ferhat Mehenni, président du Gouvernement kabyle en exil (Anavad) et leader du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), a adressé une lettre officielle à Amar Bendjama, ambassadeur d’Algérie et représentant permanent auprès des Nations Unies et président du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois de janvier. Le chef indépendantiste kabyle y demande l’inscription à l’agenda du Conseil de sécurité du droit du peuple kabyle à l’autodétermination, un principe que l’Algérie soutient pour d’autres régions, mais qu’elle refuse à la Kabylie.
Dans cette lettre, il dénonce de graves violations des droits de l’homme commises par l’État algérien depuis juin 2021. Ces violations incluent l’arrestation de plus de 13 000 militants, des cas de torture, et des détentions arbitraires, en vertu d’une loi assimilant au terrorisme toute revendication politique kabyle pourtant éminemment pacifique. Il pointe également l’usage controversé de la force militaire en août 2021, responsable de violents incendies en Kabylie, causant des centaines de morts et de blessés, qu’il qualifie de crime orchestré par le régime algérien dans le cadre de la stratégie du plan génocidaire « Zéro Kabyle ».
Le président Mehenni exhorte le Conseil de sécurité à agir pour protéger les droits fondamentaux et la liberté du peuple kabyle, tout en réclamant justice pour les victimes de la répression. Cette démarche vise à attirer l’attention internationale sur une situation critique et à garantir le respect du droit à l’autodétermination.
Nous publions ci-dessous l’intégralité de la lettre :
ANAVAD AQVAYLI DI VERRA
GOUVERNEMENT KABYLE EN EXIL
13 janvier 2025
Son Excellence Amar Bendjama
Ambassadeur d’Algérie et Représentant Permanent auprès des Nations Unies
Président du Conseil de Sécurité de l’ONU
Mission Permanente de l’Algérie auprès de l’ONU
326 E 48th St.
New York, NY 10017
États-Unis
Objet : Demande de débat à l’ONU sur le droit du peuple kabyle à l’autodétermination et sur sa répression violente par l’Algérie
Monsieur l’Ambassadeur,
Vous venez d’assumer la présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le mois de janvier 2025. Au nom du peuple kabyle et de son seul représentant légitime, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), je vous adresse mes salutations respectueuses.
En prenant connaissance des enjeux et des débats que vous envisagez de soulever à la tête de cette prestigieuse institution internationale, il m’apparaît important, au nom du droit des peuples à l’autodétermination, un principe cher à votre pays en ce qui concerne la Palestine, l’ex-Sahara occidental, et récemment l’Azawad, de vous demander d’inclure à l’agenda de l’ONU l’examen du droit du peuple kabyle à l’autodétermination, que l’Algérie réprime violemment, en méconnaissance de ce même droit.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir informer les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU des graves violations des droits humains dont le peuple kabyle est victime depuis mai 2021, en vertu de l’article 87bis du Code pénal algérien, qui assimile toute revendication du droit à l’autodétermination du peuple kabyle à un acte de « terrorisme ».
C’est pour réprimer ce même droit qu’au moins 13 000 activistes ont été arrêtés, torturés et violés lors des interrogatoires, avant d’être emprisonnés puis condamnés arbitrairement, sur la base de preuves fabriquées. 38 Kabyles sont actuellement sous le coup d’une peine de mort pour un crime qu’ils n’ont jamais commis. L’Algérie, qui accorde régulièrement des amnisties à des dizaines de milliers de criminels, s’abstient de libérer les prisonniers politiques kabyles, qu’elle entend utiliser comme monnaie d’échange contre la renonciation de notre Mouvement à la liberté du peuple kabyle, tout comme elle entend utiliser Boualem Sansal comme un autre levier pour obtenir de la France la renonciation à certaines positions de sa politique étrangère.
C’est pour justifier la classification arbitraire du pacifique Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) en tant qu’organisation « terroriste » que l’Algérie a utilisé des drones, des avions militaires et des hélicoptères pour incendier toute la Kabylie le 9 août 2021, ce qui a causé plus de 500 morts et mille blessés graves, avant d’accuser Israël, le Maroc et le MAK d’être les responsables. Ce crime, faisant partie de l’opération génocidaire de l’Algérie, intitulée « Zéro Kabyle », orchestrée au plus haut niveau de la hiérarchie militaire algérienne, visait également à pousser le MAK à prendre les armes. Notre pacifisme a déjoué cette manœuvre machiavélique.
Monsieur le Président du Conseil de Sécurité de l’ONU,
Au nom du peuple kabyle et du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, j’avais adressé un mémorandum au Secrétaire Général de l’ONU le 28 septembre 2017 concernant le droit du peuple kabyle à l’autodétermination. Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint une copie de ce document.
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire, et vous adresse mes salutations empreintes de sérieux et de respect pour les victimes de la répression en Algérie en général, et en Kabylie en particulier.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma considération distinguée.
Ferhat Mehenni
Président du Gouvernement Kabyle en Exil (Anavad)
Président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK)
Réfugié politique en exil à Paris
Copies à :
Secrétaire d’État américain Antony Blinken
Sénateur américain Marco Rubio
GOUVERNEMENT KABYLE EN EXIL
13 janvier 2025
Son Excellence Amar Bendjama
Ambassadeur d’Algérie et Représentant Permanent auprès des Nations Unies
Président du Conseil de Sécurité de l’ONU
Mission Permanente de l’Algérie auprès de l’ONU
326 E 48th St.
New York, NY 10017
États-Unis
Objet : Demande de débat à l’ONU sur le droit du peuple kabyle à l’autodétermination et sur sa répression violente par l’Algérie
Monsieur l’Ambassadeur,
Vous venez d’assumer la présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le mois de janvier 2025. Au nom du peuple kabyle et de son seul représentant légitime, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), je vous adresse mes salutations respectueuses.
En prenant connaissance des enjeux et des débats que vous envisagez de soulever à la tête de cette prestigieuse institution internationale, il m’apparaît important, au nom du droit des peuples à l’autodétermination, un principe cher à votre pays en ce qui concerne la Palestine, l’ex-Sahara occidental, et récemment l’Azawad, de vous demander d’inclure à l’agenda de l’ONU l’examen du droit du peuple kabyle à l’autodétermination, que l’Algérie réprime violemment, en méconnaissance de ce même droit.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir informer les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU des graves violations des droits humains dont le peuple kabyle est victime depuis mai 2021, en vertu de l’article 87bis du Code pénal algérien, qui assimile toute revendication du droit à l’autodétermination du peuple kabyle à un acte de « terrorisme ».
C’est pour réprimer ce même droit qu’au moins 13 000 activistes ont été arrêtés, torturés et violés lors des interrogatoires, avant d’être emprisonnés puis condamnés arbitrairement, sur la base de preuves fabriquées. 38 Kabyles sont actuellement sous le coup d’une peine de mort pour un crime qu’ils n’ont jamais commis. L’Algérie, qui accorde régulièrement des amnisties à des dizaines de milliers de criminels, s’abstient de libérer les prisonniers politiques kabyles, qu’elle entend utiliser comme monnaie d’échange contre la renonciation de notre Mouvement à la liberté du peuple kabyle, tout comme elle entend utiliser Boualem Sansal comme un autre levier pour obtenir de la France la renonciation à certaines positions de sa politique étrangère.
C’est pour justifier la classification arbitraire du pacifique Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) en tant qu’organisation « terroriste » que l’Algérie a utilisé des drones, des avions militaires et des hélicoptères pour incendier toute la Kabylie le 9 août 2021, ce qui a causé plus de 500 morts et mille blessés graves, avant d’accuser Israël, le Maroc et le MAK d’être les responsables. Ce crime, faisant partie de l’opération génocidaire de l’Algérie, intitulée « Zéro Kabyle », orchestrée au plus haut niveau de la hiérarchie militaire algérienne, visait également à pousser le MAK à prendre les armes. Notre pacifisme a déjoué cette manœuvre machiavélique.
Monsieur le Président du Conseil de Sécurité de l’ONU,
Au nom du peuple kabyle et du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, j’avais adressé un mémorandum au Secrétaire Général de l’ONU le 28 septembre 2017 concernant le droit du peuple kabyle à l’autodétermination. Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint une copie de ce document.
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire, et vous adresse mes salutations empreintes de sérieux et de respect pour les victimes de la répression en Algérie en général, et en Kabylie en particulier.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma considération distinguée.
Ferhat Mehenni
Président du Gouvernement Kabyle en Exil (Anavad)
Président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK)
Réfugié politique en exil à Paris
Copies à :
Secrétaire d’État américain Antony Blinken
Sénateur américain Marco Rubio
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