Par Alexis Feertchak
Publié le 13 mars 2025 à 17h48,
L’écrivain franco-algérien de 80 ans, arrêté le 16 novembre dernier, est visé par un nouveau chef d’accusation à l’issue d’une audition devant un juge du tribunal de Dar El Beida à Alger.
Le ciel de Boualem Sansal, 80 ans, s’obscurcit encore un peu plus. L’écrivain franco-algérien, arrêté le 16 novembre dernier au titre de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne «tout acte visant la sûreté de l’État» ou «l’intégrité du territoire», est visé par un nouveau chef d’accusation : «intelligence avec des parties étrangères», selon une information du média algérien TSA. «Oui, a priori, c’est confirmé», glisse au Figaro l’une de ses proches. Boualem Sansal a été présenté dans la matinée de ce jeudi 13 mars devant un juge de la quatrième chambre du tribunal de Dar El Beida à Alger.
«Et pourquoi pas l’inculper pour intelligence tout court ? Car c’est de cela qu’il s’agit, d’une pensée libre qui dérange par sa liberté même», a dénoncé son avocat, Me François Zimmeray. L’ancien ambassadeur de France aux droits de l’homme évoque une «accusation absurde notifiée en dehors de tout cadre légal» et une «persécution lâche et cruelle».
Visé par le président algérien lui-même
En particulier, d’après journal algérien Ennahar, Boualem Sansal aurait, par le passé, livré «des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique à l’ambassadeur de France en Algérie». L’on peut penser à l’ancien ambassadeur de France Xavier Driencourt puisque, dans une interview à L’Opinion début février, le président de la République algérienne lui-même, Abdelmadjid Tebboune, avait mentionné le nom du diplomate.
« C’est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie. Boualem Sansal est allé dîner chez Xavier Driencourt, l’ancien ambassadeur de France à Alger, juste avant son départ à Alger. Ce dernier est lui-même proche de Bruno Retailleau qu’il devait revoir à son retour », avait accusé le chef de l’Etat, en pleine crise diplomatique avec le ministère de l’Intérieur français sur le (non) retour des Algériens expulsés de France. L’affaire Boualem Sansal «n’a pas livré tous ses secrets», prédisait alors le président algérien.
L’écrivain franco-algérien, critique de longue date du régime algérien et héraut de la lutte contre l’islamisme est maintenu en détention dans une chambre pénitentiaire de l’hôpital Mustapha d’Alger, où il est soigné pour un cancer, depuis que la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté, mi-décembre, sa demande de remise en liberté. Alger lui reproche notamment des propos tenus auprès du média français Frontières au sujet du Sahara occidental, dont Paris a reconnu la souveraineté marocaine.
Le Figaro
Publié le 13 mars 2025 à 17h48,
L’écrivain franco-algérien de 80 ans, arrêté le 16 novembre dernier, est visé par un nouveau chef d’accusation à l’issue d’une audition devant un juge du tribunal de Dar El Beida à Alger.
Le ciel de Boualem Sansal, 80 ans, s’obscurcit encore un peu plus. L’écrivain franco-algérien, arrêté le 16 novembre dernier au titre de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne «tout acte visant la sûreté de l’État» ou «l’intégrité du territoire», est visé par un nouveau chef d’accusation : «intelligence avec des parties étrangères», selon une information du média algérien TSA. «Oui, a priori, c’est confirmé», glisse au Figaro l’une de ses proches. Boualem Sansal a été présenté dans la matinée de ce jeudi 13 mars devant un juge de la quatrième chambre du tribunal de Dar El Beida à Alger.
«Et pourquoi pas l’inculper pour intelligence tout court ? Car c’est de cela qu’il s’agit, d’une pensée libre qui dérange par sa liberté même», a dénoncé son avocat, Me François Zimmeray. L’ancien ambassadeur de France aux droits de l’homme évoque une «accusation absurde notifiée en dehors de tout cadre légal» et une «persécution lâche et cruelle».
Visé par le président algérien lui-même
En particulier, d’après journal algérien Ennahar, Boualem Sansal aurait, par le passé, livré «des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique à l’ambassadeur de France en Algérie». L’on peut penser à l’ancien ambassadeur de France Xavier Driencourt puisque, dans une interview à L’Opinion début février, le président de la République algérienne lui-même, Abdelmadjid Tebboune, avait mentionné le nom du diplomate.
« C’est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie. Boualem Sansal est allé dîner chez Xavier Driencourt, l’ancien ambassadeur de France à Alger, juste avant son départ à Alger. Ce dernier est lui-même proche de Bruno Retailleau qu’il devait revoir à son retour », avait accusé le chef de l’Etat, en pleine crise diplomatique avec le ministère de l’Intérieur français sur le (non) retour des Algériens expulsés de France. L’affaire Boualem Sansal «n’a pas livré tous ses secrets», prédisait alors le président algérien.
L’écrivain franco-algérien, critique de longue date du régime algérien et héraut de la lutte contre l’islamisme est maintenu en détention dans une chambre pénitentiaire de l’hôpital Mustapha d’Alger, où il est soigné pour un cancer, depuis que la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté, mi-décembre, sa demande de remise en liberté. Alger lui reproche notamment des propos tenus auprès du média français Frontières au sujet du Sahara occidental, dont Paris a reconnu la souveraineté marocaine.
Le Figaro
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