
Le paysage économique international traverse une période de turbulences marquée par de multiples frictions politico-commerciales entre grandes puissances. L’Algérie, particulièrement exposée à ces bouleversements, fait face à des droits de douane de 30 % imposés par Washington sur ses exportations.
Dans ce contexte tendu, l’Union européenne cherche également à rééquilibrer les relations commerciales, justifiant ainsi sa décision de déclencher une procédure d’arbitrage contre Alger.
La réaction algérienne à cette initiative européenne a été à la fois rapide et véhémente. Le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué officiel dénonçant la démarche de la Direction générale du commerce de la Commission européenne, accusée de violer l’accord d’association bilatéral par l’imposition de restrictions jugées abusives sur le commerce et les investissements.
Une diplomatie algérienne sur la défensive
Ahmed Attaf, chef de la diplomatie algérienne, a adressé une correspondance ferme à Kaja Kallas, Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères. Dans cette lettre, il dénonce une décision « précipitée » et « unilatérale » qui interrompt brutalement les consultations bilatérales après seulement deux cycles de négociations étalés sur moins de deux mois.
Celui-ci a aussi rappelé que les échanges entre les deux partis étaient constructifs. Cette rupture, qualifiée d’inattendue par Alger, ne passe donc pas du tout. L’Algérie pointe, de fait, du doigt Bruxelles, accusant l’Union européenne de violation de l’esprit et de la lettre de l’accord d’association, particulièrement de ses articles 92 et 100.
Vers une convocation exceptionnelle du Conseil d’association
Face à cette impasse, Ahmed Attaf déplore que l’Union européenne ait agi comme si le Conseil d’association, organe décisionnel central de l’accord, n’existait plus. Toujours selon ses dires, il rappelle que le malgré les demandes de l’Algérie, cet organe ne s’est pas réuni depuis quasiment cinq années maintenant. Le ministre algérien a ainsi à nouveau annoncé la convocation d’une session extraordinaire dans les plus brefs délais.
Les relations avec l’Union européenne, pour l’Algérie, sont assez complexes. D’un côté, Alger semble en froid avec Bruxelles, mais aussi la France, avec qui les tensions sont particulièrement vives (notamment depuis la reconnaissance par Paris du plan marocain pour l’indépendance du Sahara). Mais Alger continue, dans le même temps, de travailler avec d’autres partenaires, comme l’Espagne ou l’Italie, à qui elle livre notamment des hydrocarbures. Une dualité difficile à cerner, qui démontre bien toute l’ambiguïté des relations entretenues par l’Algérie, avec le Vieux Continent.
lanouvelletribune
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