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Le soufisme

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  • #31
    Envoyé par zwina
    Ta phrase n'est pas très claire, ce sont les soufistes ou les réformistes qui préconisaient la naturalisation ?
    Ce sont les réformistes, évidemment. Les Oulémas, c'est bien connu, étaient favorables à l'assimilation et ne s'en cachaient pas. C'est Ben Badis lui-même, d'ailleurs, qui a encouragé la formation du Congrès musulman en 1936 dont la charte revendicative stipulait clairement le rattachement pur et simple à la France.
    Ben Badis, toutefois, tenait à ce qu'on respecte l'identité culturelle et religieuse des musulmans, d'où sa célèbre phrase de 1931: "Nous disons ensuite que cette nation algérienne n'est pas la France, ne peut être la France et ne veut pas être la France. Il est impossible qu'elle soit la France, même si elle veut l'assimilation. Elle a son territoire déterminé qui est l'Algérie avec ses limites actuelles."

    C'est cette contradiction même qui lui a valu de sévères reproches de la part de Malek Bennabi:
    Le penseur algérien dénonçait l’alliance des Oulémas avec les partisans de l’assimilation au sein du Congrès musulman algérien qui défendaient le rattachement de l’Algérie à la France, en 1936. Le Congrès approuva le projet Blum-Violette, prévoyant d’octroyer des droits politiques de citoyens français à environ vingt mille Algériens parmi les élites. L’alliance de l’Association du cheikh Abd el-Hamid Ben Badis et avec les assimilationnistes au sein du Congrès musulman était due, pour Malek Bennabi, aux faiblesses idéologiques des Oulémas qui entraînèrent leur fourvoiement dans une politique de compromission avec le colonialisme
    http://www.binnabi.net/?p=325

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    • #32
      Passant

      Compréhensible, vu la situation mondiale à cette époque où nul n'aurait imaginé que l'Algérie puisse être complètement indépendante. Qu'Ibn Badis se soit compromis avec le colonialisme je n'y crois pas vraiment, je pense plutôt que c'était une parade pour arriver à un but. Avec une élite ayant des pouvoirs élargis dans les institutions officielles, les algériens auraient pu faire mieux entendre leurs demandes et se trouver des alliés au sein de ces institutions.

      Ibn Badis restera le religieux algérien qui a oeuvré pour que les femmes puissent aller à l'école étudier et qui avait compris bien avant les autres que les femmes algériennes étaient l'avenir de notre pays.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #33
        Compréhensible, vu la situation mondiale à cette époque où nul n'aurait imaginé que l'Algérie puisse être complètement indépendante. Qu'Ibn Badis se soit compromis avec le colonialisme je n'y crois pas vraiment, je pense plutôt que c'était une parade pour arriver à un but. Avec une élite ayant des pouvoirs élargis dans les institutions officielles, les algériens auraient pu faire mieux entendre leurs demandes et se trouver des alliés au sein de ces institutions.

        Ibn Badis restera le religieux algérien qui a oeuvré pour que les femmes puissent aller à l'école étudier et qui avait compris bien avant les autres que les femmes algériennes étaient l'avenir de notre pays.
        je ne pensais pas pouvoir le dire un jour mais
        JE suis tout a fait d'accord avec toi Zwina

        surtout que la France a émis des instructions depuis un siecle de l'ère d'Ibn Badis qu'il ne faut pas que les Algériens puissent être instruits
        je pense qu'Ibn Badis etait conscient qu'avec sa génération (quasiment tous illétrées) il ne peut aboutir à une eventuelle "révolution" contre le colonisateur, et il fallait bien instruire de nouvelles générations qui elles, puissent le faire,
        pour cela, l'alliance avec la France etait necessaire pour qu'il puisse agir en toute liberté d'une façon officiel pour touché un plus grand nombre d'Algériens car le fait d'agir en cachette ne peut chager grande choses
        2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

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        • #34
          Envoyé par zwina
          Compréhensible, vu la situation mondiale à cette époque où nul n'aurait imaginé que l'Algérie puisse être complètement indépendante. Qu'Ibn Badis se soit compromis avec le colonialisme je n'y crois pas vraiment
          Personne ne parle de compromission, mais il est clair que les Islahistes se sont impliqués politiquement. D'ailleurs, la politique assimilationniste française n'était pas nouvelle et suscitait des prises de positions diverses de la part des Algériens de l'époque. Il y en avait qui étaient pour, certains étaient même naturalisés individuellement, d'autres (la majorité) étaient contre. On peut être un grand réformateur social et commettre des erreurs en politique, la perfection n'étant pas hélas de ce monde...

          Quant à l'idée d'indépendance, faut-il rappeler qu'elle remontait à 1927 avec l'Etoile Nord Africaine de Messali Hadj (un autre soufi, soit-dit en passant!). A ce propos, ce dernier écrit:
          En 1930 [...] nous manquions de cadres, d’argent, et d’adhérents. [...] Aucun étudiant algérien n’était venu nous offrir sa plume et son savoir. Ni les étudiants, ni les bourgeois, ni les commerçants n’avaient osé frapper à notre porte. En France, ces messieurs étaient indifférents à notre association, à nos activités. En Algérie, ils évoluaient vers les réformistes, pour ne pas dire les béni-oui-oui. Au Maroc et en Tunisie, ce sont les étudiants, la bourgeoisie et les intellectuels qui ont pris en main la destinée de leur peuple. Tout en luttant pour des revendications précises, ils ne se cachaient pas de réclamer l’indépendance de leur pays. En Algérie, ce grand honneur de défendre la patrie échut aux ouvriers, aux paysans et aux petites classes de notre société

          Les mémoires de Messali Hadj (Paris, J.-C. Lattès, 1982), p. 167. Cité par Guy Pervillé, "Le mouvement étudiant algérien à Alger et à Paris de 1919 à 1939", dans les actes du colloque L’Etoile nord-africaine et le mouvement national algérien (Paris, Cercle culturel algérien, 1988), pp. 202-211

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