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  • #31
    Entretien entre Sarkozy et Cheick Al Tantawi

    Cheik Mohamed Sayed Tantawi : La prestigieuse institution d’Al-Azhar souhaite la bienvenue à Monsieur le ministre de l’intérieur français. Elle souhaite aussi la bienvenue à la délégation qui vous accompagne. Je souhaiterais que vous transmettiez les salutations de cette prestigieuse institution d’Al-Azhar au Président Chirac ainsi qu’au peuple français.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance, Monsieur le ministre, quelques explications sur la chari’a :

    La première explication est que la chari’a islamique est fondée sur le fait de donner à chaque ayant droit, son dû.

    La deuxième explication, est que la question du voile, en ce qui concerne la femme musulmane, est une obligation divine. Si jamais elle fait preuve de négligence quant à l’observation de cette prescription. Allah la jugera en lui demandant de rendre des comptes à ce sujet. Aucun musulman qu’il soit gouverneur ou gouverné ne peut s’y opposer. Nous ne permettons pas aux autres (lighayrina litt : « autres que nous ») d’intervenir dans nos affaires en tant que pays musulman. Cependant, si la femme musulmane réside ailleurs que dans un pays musulman, (comme la France par exemple), et que les responsables de ce pays, décident d’adopter des lois opposées au port du voile , c’est leur droit le plus absolu.
    Je répète, c’est leur droit, et je ne peux m’y opposer en tant que musulman. Car ce ne sont pas des musulmans. Dans ce contexte précis, lorsqu’une femme musulmane se conforme aux lois d’un pays non musulman, du point de vue de la chari’a islamique, elle se trouve dans le statut de personne contrainte. Et le Saint Coran, qui est la référence de la Oumma (nation musulmane) dit à ses adeptes : « Allah vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc et tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que Allah ». Dieu affirme : « Quiconque en consomme toutefois par ce qu’il est contraint (par nécessité), non par insolence non plus par transgression, nul pêché ne lui sera imputé. Allah est celui qui pardonne, Il est Miséricordieux » (sourate 2, verset 173)

    Tout comme je ne permets pas à un non musulman d’intervenir dans mes affaires de musulman, je ne me permets pas également en tant que musulman d’intervenir dans des affaires non musulmanes
    *

    Nicolas Sarkozy : Si le grand Imam Mohamed Tantawi me le permet, je voudrais, à la suite de sa déclaration, faire deux remarques. D’abord je suis heureux de pouvoir m’entretenir avec Son Excellence le Dr Mohamed Tantawi qui dirige cette prestigieuse institution d’Al Azhar. J’ai beaucoup de respect pour la personne et pour le rôle que joue le grand Imam d’Al Azhar, ainsi que pour la sagesse dont il a toujours su faire preuve. Le dialogue entre les cultures et entre les religions est nécessaire. Je voudrais qu’il n’y ait pas d’ambiguïté entre nous. Nombre de nos compatriotes français sont musulmans. L’Islam de France est devenu, avec le temps, l’une des grandes religions pratiquées en France et je voudrais dire au grand Imam que pas une seule nation européenne n’a fait autant que la France pour garantir les libertés de pratique religieuse des musulmans de France.

    Cela s’est traduit, au mois d’avril dernier, par la création du Conseil français du culte musulman. Ainsi, les musulmans de France, comme les catholiques de France, comme les protestants de France, comme les juifs de France, sont représentés par une institution, prennent la parole et se voient reconnaître les mêmes droits que les autres religions.

    Oui, je l’affirme, les musulmans pratiquants de France ont les mêmes droits que les pratiquants et les fidèles de toutes les autres religions pratiquées en France. La France donne l’exemple du respect et de la considération pour une minorité religieuse. J’aimerais être certain que partout dans le monde toutes les minorités religieuses ont autant de droit que les musulmans de France en ont depuis que le Conseil français du culte musulman a été installé. Le président de la République l’a dit : "L’Islam est une religion de France et les musulmans de France doivent pouvoir prier et pratiquer comme toutes les autres religions".

    Mais, amis de cette prestigieuse institution d’Al Azhar, il n’y a pas de droits sans devoirs. Si les musulmans de France ont les mêmes droits que les autres fidèles, ils ont les mêmes devoirs.

    Nous sommes attachés en France à la laïcité. La laïcité, c’est la neutralité de l’enseignement public pour tout le monde. Il ne s’agit pas de désigner spécialement les musulmans. La laïcité s’applique aux catholiques, aux juifs, à tous les pratiquants. A l’école publique française on ne porte pas de signes ostensibles d’appartenance à une religion. Il ne faut pas y voir une humiliation à l’égard de qui que ce soit. Il ne faut pas y voir un manque de respect pour votre religion. Il faut que vous compreniez que la laïcité c’est notre tradition, c’est notre choix.

    Et je veux remercier le grand Imam d’Al Azhar d’avoir indiqué que dans un pays laïc et non musulman, le devoir de chacun c’est de respecter la loi de ce pays. Et il peut être assuré que la contrepartie du respect de la loi du pays c’est la garantie pour les musulmans pratiquants de France qu’ils auront les même droits que les autres.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #32
      === Moderation ===
      Hors sujet et pollution de topic. Respectez le sujet du topic et le règlement du forum, svp.

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      • #33
        Karimbarbucrédule

        Cheick Al Tantawi est un savant reconnu ou pas ????? (pour toi)
        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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        • #34
          Ghazali

          Le Visage N’est Pas Une Awrah*

          Article traduit du livre de Cheikh Muhammad Al-Ghazâlî intitulé Les Problèmes de la Femme Entre des Traditions Stagnantes et des Traditions Etrangères.

          (*awrah" désigne les parties du corps de l’homme ou de la femme qu’il est canonique de couvrir par un vêtement.)

          "Un jour, je rencontrai un quadragénaire au ton vif. Il s’adressa à moi tout excité : "Est-ce toi qui donne la fatwa stipulant que le visage de la femme et sa voix ne sont pas une `awrah ?"
          - Je répondis calmement : "Oui".
          - Il dit : "Ne crains-tu pas Allâh ?"
          - Je dis : "Je te recommande ainsi qu’à moi-même de craindre Allâh..."
          - Il dit : "L’opinion que tu donnes aux gens est erronnée et tu devrais te repentir !"
          - Je dis : "Je ne suis pas le seul fautif car les grands exégètes m’ont précédé à cette erreur comme m’y ont précédé les narrateurs de dix hadîths authentiques et ont partagé mon tort les imâms des quatre écoles de jurisprudence ainsi que nombre d’autres écoles du fiqh. Je tiens ma fatwa de tous ces gens et je les ai suivi dans leur erreur. Et je n’éprouve aucune honte si nous faisons tous l’objet d’une même accusation..."
          - Il s’étonna : "Mais que dis-tu ? Tous ces gens sont d’avis que le visage de la femme et sa voix ne sont pas une `awrah ?
          - Oui, dis-je, mais vous préférez les traditions qui règnent et vous vous agrippez aux opinions récusées. Puis, supposons qu’il y ait deux opinions sur cette question et que je choisisse l’une des deux opinions, à quoi bon la colère et l’insolence ? As-tu entendu le hadîth de Salmân et Abû Ad-Dardâ’ ?
          - Non !, dit-il.

          - Ecoute, dis-je : Al-Bukhârî rapporte d’après Abû Juhayfah : "Le Prophète - que la paix et les salutations de Dieu soient sur lui - a scellé une fraternité entre Salmân Al-Fârisî et Abû Ad-Dardâ’... Salmân rendit visite à Abû Ad-Dardâ’ un jour et trouva Umm Ad-Dardâ’ négligée - portant des habits dépourvues de beauté. Il lui dit : "Que t’arrive-t-il ?" - "Pourquoi cette apparence [repoussante] ?" - Elle répondit : "Ton frère Abû Ad-Dardâ’ ne manifeste pas d’intérêt pour les femmes ( !)".
          Abû ad-Dardâ’ rentra et fit à manger puis il dit à Salmân : "Mange car, moi, je jeûne." Salmân dit : "Je ne mangerai pas sans toi" Alors il mangea - il rompit son jeûne pour honorer l’invité. Quand la nuit tomba, Abû Ad-Dardâ’ se leva pour prier mais Salmân lui dit de se coucher alors il se coucha. Puis, il se leva à nouveau mais une fois de plus Salmân lui dit de se coucher et Abû Ad-Dardâ’ d’obéir. A la fin de la nuit, Salmân le réveilla et ils prièrent tous ensemble. Puis salmân dit : "Ton Seigneur a des droits sur toi, et tu as des droits sur toi-même et ta femme a des droits sur toi, alors donne à chacun ce qui lui revient de droit. Abû Ad-Dardâ’ alla voir le Prophète et lui raconta cette histoire. Alors, le Prophète lui dit : "Salmân a raison".

          Et ce qui m’intéresse dans ce récit c’est le dialogue qui eut lieu en son début. Car si un tel échange avait lieu de nos jours, on aurait passé l’invité à tabac et assassiné la femme ! On dirait à l’homme : "Pourquoi regardes-tu les vêtements de l’épouse ? Et à quoi rime ta remarque non sollicitée ? Et on dirait à l’épouse : "Comment se fait-il que tu te plaignes de ton mari et que tu dévoiles de la sorte son désintéressement envers toi ?"

          Mais les mentalités (al-fitrah) étaient saines à l’époque des compagnons et excluait toute idée déplacée. Seulement, quand les esprits se sont pollués, le poète dit :


          idhâ sâ’a fi`l ul-mar’i sâ’at dhunûnuhû wa saddaqa mâ ya`tâduhû min tawahhumi

          Traduction :

          Quand les oeuvres de l’individu deviennent mauvaises,
          ses pensées le deviennent aussi,
          et il croit les illusions auxquelles il est accoutumé.
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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          • #35
            Bonjour tout le monde,

            Bien sûr que les savants lisent et interpretent certains choses differament. C'est non seulement connu mais c'est aussi l'une des bases et raisons fondamentales qui ont menées a la science de la theologie musulman.

            Cette difference est on ne peut plus clair dans l'adoption des pays musulmanes de doctrines (interpretaion) differentes l'un de l'autre. Au Maghreb le rite malikite, en egypte et Turquie Hanafites ...etc

            Il faut juste preciser que cette diffirence d'interpretation ne touche pas le côté de la foi mais uniqument la Chariâa ( droit civil) comme dans les exemples cités dans ce topic.

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            • #36
              Speedy

              C'est bien que tu le précises aussi Comme ça on est au moins deux
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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