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Palestine mon amour

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  • Palestine mon amour

    :ben:

    Non ... essayons
    La parole est sans répondant, le silence est une honte.
    Entre l'acte et la parole lâche, il y a un fossé.
    Mais ... essayons.
    Le poème ne courra pas sur l'asphalte
    Ni ne lancera la moindre pierre.
    Il ne portera pas de martyr sur ses épaules
    N'écartera pas un danger,
    Ni ne rapprochera celui qui est loin.
    La parole — en dernier lieu — est parole
    Et le sang est sang.
    Le poème décrit le sang et son odeur
    N'en ignore aucune goutte.
    Il décrit la mère qui a vu sa fille mourir.
    Mais ce n'est qu'une description
    Description réussie ... description ratée
    Description sincère. Description fausse
    Finalement ... ce n'est qu'une description ...
    Tous les poèmes descriptifs ...
    Ne valent pas un cri dans le marché du droit.
    Parler de tout cela
    Est une sorte d'indécence
    Mais ... nous devons essayer.
    Les pierres à Rafah à Gaza
    Bethléem
    Bir Zeit
    Jaffa
    Hébron
    Dans toutes les villes
    Ne sont pas des pierres.
    Les pierres qui sont dans les mains des petits révolutionnaires palestiniens
    Ne sont pas des pierres.
    Je connais moi, les pierres
    Combien en ai-je lancé.
    Vos pierres ... ne sont pas des pierres
    Au moins ...
    Elles sont différentes de celles de notre rue
    Tout comme votre rue l'est de la nôtre.
    Les pierres dans votre rue
    Sont des êtres vibrants, vivants
    Des êtres ni inanimés, ni fixes
    Les pierres de notre rue, elles, sont
    mortes
    Elles ne ... gémissent pas, l'été, sous les brûlures de la chaleur
    Et le passage de l'hiver ne fait pas frémir leur peau.
    Jamais elles ne chantent une chanson
    Ni ne scandent le moindre slogan
    Si on les jette, elles prennent peur.
    Jamais elles ne gémissent ni ne protestent contre les coups de pioche
    Les pierres mortes, fanées, estropiées
    Les pierres plus rusées qu'un spéculateur.
    Les pierres dans votre rue sont palestiniennes
    Tout comme vous êtes palestiniens
    Leur cœur palpite avec la cause
    Leurs sentiments ... sont humains
    Elles reconnaissent leurs amis et leurs ennemis
    Elles sont plus intelligentes que les bombes
    Quant au poème ...
    Son problème est dans le traitement du sujet
    Son problème est dans le commencement et la fin :
    Son contenu et sa forme
    Et dans bien d'autres questions.
    Le poème est poème
    Mais l'action, elle, est action.
    Faut-il arrêter d'essayer ?
    Ou doit-on tenter encore ?
    Si nous nous taisons ... ils diront : ils ont abandonné
    Si nous nous arrêtons ... ils diront : ils ont trahi
    Et si nous parlons ...
    Ils diront : que vaut la parole face à un jet de pierres ?
    Face au cri de celui qu'on assassine ?
    L'insurrection des enfants,
    Fait de la poésie aussi géniale soit-elle
    une poésie sans poids.
    Camarades ... notre poésie n'est pas avare
    Excusez les poètes s'ils sont frappés de mutisme aujourd'hui
    Excusez la parole si elle hésite et tourne en rond
    Aujourd'hui, le chant est dans l'action.
    Excusez les vieux s'ils se taisent aujourd'hui
    S'ils s'abandonnent au sommeil dans le silence pour un moment
    Aujourd'hui ... le cri est aux enfants.
    La parole ne porte pas une seule dépouille.
    La parole est vide de sang.
    La parole n'est ni attaque ni recul.
    La parole n'est pas dotée de comités
    La parole n'est pas assiégée par les canons
    Ses magasins ne ferment pas
    Et ses champs ne sont pas empoisonnés
    On ne la prive ni de sa lumière ni de ses eaux
    On ne lui interdit pas de travailler.
    On ne la paralyse pas par un embargo économique.
    Ni par le gaz lacrymogène.
    Elle ne souffre ni de la soif ni de la faim
    Comme ces jeunes enfants dans le pays qui combat ...
    Faut-il la taire ? Ou faut-il essayer ?
    Non ... essayons
    Non ... essayons
    Non ... essayons.
    Traduction de Mohamed Sehaba

    Le monde arabe s'est tu
    C'est le Congrès américain qui a pris la parole
    Qui a ordonné de fermer notre Organisation de libération, toi Palestine
    Celui qui est d'accord se réjouit
    Celui qui s'y oppose ... tant pis pour lui.
    Toi, le Congrès
    Tu n'es pas fatiguant
    Parce que tu es franc
    Tu t'attaches même à l'adversité
    Tu hais la fausse paix ... et la bêtise
    Tu embarrasses toujours tes amis ...
    Et ceux qui t'aiment plus que leurs amis
    Toi, le congrès
    Toi ce bâtiment imposant
    Toi cette voix douteuse
    Toi cette chose terrifiante
    Tu n'as jamais été ni étrange ni bizarre
    Tu ne disparais pas derrière les mots
    Et tu n'es pas prudent.
    Ta sincérité est éloquente ... elle mérite d'être étudiée
    Quand tu as annoncé ta décision
    Le monde arabe ... s'est tu.
    Ou ...
    Il a dit : la décision de mon frère le congrès me désole.
    Et voici l'Amérique ... et les Arabes ... et voici la décision.
    Mon fils, jette la pierre
    Mon fils, brûle les cadres
    Ca sera l'étincelle du début de la révolution, toi fils de réfugiés.
    Quarante ans sont passés, mon fils ...
    Depuis quarante-huit
    Ceux qui ont été tués, ceux qui ont été pris en otage
    Sont plus nombreux que ceux qui s'en sont sortis.
    A bas la loi des brigands.
    Le soleil brille à l'aurore
    Un cycle s'est ouvert
    Une révolution ... qui va l'étouffer ?
    O, toi, cœur triste
    Ouvre tes portes à la passion
    Le sang est le symbole des amants
    Le sang pour la Nation est un baume
    Ta terre Palestine s'est tant abreuvée
    Du sang des cœurs assoiffés.
    Nos mères, là-bas dans les camps, lancez des youyous
    Aujourd'hui, huit sont tombés en pleine rue
    La terre a bu et s'est abreuvée ...
    L'ennemi est resté ahuri cherchant étonné
    La raison
    Il demande ... et c'est la première fois que je vois le visage de l'ennemi
    — Alors qu'il demande — réellement innocent.
    Tant il a cru à ses armes cruelles
    Tant le congrès a prié derrière lui
    Tant il a hérité de ta terre, toi, Palestine.
    On connaît encore la colère
    On n'est pas mort nous les Arabes
    La sincérité peut s'enraciner dans nos cœurs.
    Notre vérité est claire ...
    On attend ... on se personnifie
    O toi l'enfant obstiné
    O toi le nouvel héros
    Prends la balle, ils vont te tuer
    Prends les chaînes, ils vont t'enfermer.
    Ecrase de tes pieds les sionistes
    la traîtrise
    l'hypocrisie
    la décision
    et le congrès.

    :ben:

  • #2
    Bonjour Ben

    Je m'en doutais que tu allais poster un poème sur la souffrance du peuple palestinien suite à l'assassinat de Yassine

    Je poste un poème de Mounir El Etassi "Moïse, réveilles toi, ils sont devenus fous". La première fois, que j'ai lue ce poème, j'en ai eu les larmes aux yeux




    Et M. Bush de s'écrier du Bureau Ovale!
    Twin towers oh! Twin!
    Centre commercial du monde!
    Tu m'a donné le prétexte idéal,
    Pour anéantir, Palestine
    arabes et musulmans immondes!
    Éternel axe du mal!

    Et le palestinien de répondre!
    Septembre toujours septembre!
    Plus rien à faire dans ma chambre!
    Qui ne résonne plus du rire de mon fils
    Ultime sacrifice!
    De cette opération à coeur ouvert!
    Le coeur de ma Palestine!


    Qu'on jette à Sharon... aux charognes!
    Devant un monde sans émoi!
    Sans justice! Ni foi! Ni loi!
    Mon Dieu! N'est-il pas triste?
    de se voir coller une étiquette de terroriste!
    Étoile jaune! est devenue l'étoile de l'Islam!
    J'essaie d'expliquer mais en vain!


    Que le Palestinien n'est pas l'infâme!
    Que Saddam! n'essaie que de nourrire les siens!
    Éclats de rire de toute part !
    Des jacassements de charognards!
    Qui couvrent mille et un soupirs!
    De ces martyrs entrain de mourir!
    J'essaie en vain de faire taire les passions!


    Mais l'Indien avait aussi ouvert son coeur
    Au destructeur de sa civilisation!
    Génocide! Assassins! Bourreaux!
    S'écria l'histoire qu'on a faite taire!
    Et Sion tira l'épée de haine du fourreau!
    Pour immoler le palestinien
    Sur le mur des lamentations!


    L'histoire, stupéfaite, ne dit mot!
    Muette, elle a perdu sa mémoire!
    Et Bush ricanant me lance de loin!
    La peine de mort!
    On ne saurait me la reprocher!
    tant qu'il y a des saoudiens!
    tranchant les têtes dans les fossés!


    Et qu'importe si l'histoire de l'indien;
    se répète avec du sang palestinien!

    Ni les ciel ni la terre n'y peuvent rien!
    Désespoir! Soubresauts! transes!
    Des mères éplorées et des pères sans défense!
    Impuissants, pleurant en silence
    Le bébé qui rend son dernier soupir!


    Mais bush, fils du vieux, de me redire:
    Pourvu que je contente mon père qui est aux cieux!
    Et mon vieux père qui est dans son ranch!
    Par le déversement du sang de ces gueux
    Tous! enfants, femmes jeunes autant que vieux!
    Ne sont que de piteux gibiers de potence!
    Dans mon Royaume, point de place pour les martyrs!

    Ar tufat :wink:

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    • #3
      Je suis pour le terrorisme

      De terrorisme on nous accuse
      Si nous osons prendre défense
      De notre femme et de la rose
      Et de l'azur et du poème
      Si nous osons prendre défense
      D'une patrie sans eau sans air
      D'une patrie qui a perdu
      Sa tente et sa chamelle
      Et même son café noir.

      De terrorisme on nous accuse
      Si nous osons prendre défense
      De la crinière
      De la reine de Saba
      Des lèvres de Maysoun
      Des noms de nos plus belles filles,
      Du khol qui de leurs cils
      En pluie retombe
      Comme une chose révélée.
      Certes vous ne trouverez pas
      En ma possession
      De poésie secrète
      Ni de parler énigmatique
      Ou des ouvrages clandestins,
      Et par devers moi je ne garde
      Aucun poème traversant
      La rue, caché derrière son voile.

      De terrorisme on nous accuse
      Quand nous décrivons les dépouilles
      D'une patrie
      Décomposée et dénudée
      Et dont les restes en lambeaux
      Sont dispersés aux quatre vents…,
      D'une patrie
      Cherchant son adresse et son nom…
      D'une patrie ne conservant
      De ses antiques épopées
      Que les élégies de Khansa…,

      D'une patrie
      Où ni le rouge, ni le jaune, ni le vert
      Ne teignent plus les horizons…,
      D'une patrie qui nous défend
      D'écouter les informations
      Ou d'acheter quelque journal…,
      D'une patrie où les oiseaux
      Sont censurés dans leurs chansons,
      D'une patrie où, terrifiés,
      Les écrivains ont pris le pli
      D'écrire la page du néant…,

      D'une patrie
      Qui ressemblerait dans sa forme
      A la poésie
      Dans notre pays
      Sorte de langage égaré
      Improvisé
      Sans aucun lien avec les êtres
      Sans aucun lien avec leur terre
      Ni avec les problèmes
      Dans lesquels ils se débattent vainement,
      D'une patrie allant pieds nus
      Et sans aucune dignité
      Vers la paix négociée…

      D'une patrie
      Où les hommes pris de panique
      Ont fait pipi dans leurs culottes
      Et où ne restent que les femmes.
      Le sel amer est dans nos yeux
      Et sur nos lèvres,
      Il est dans nos propres propos.

      Notre âme a-t-elle été touchée
      De stérilité héritée
      Léguée par la tribu Kahtane.
      Dans notre nation,
      Il n'y a plus de Mu'awya
      Plus de Abu Sufiane
      Plus personne pour crier "Gare" !
      A la face de ceux qui ont abandonné
      A autrui notre foyer
      Et notre huile et notre pain
      Transformant notre maison
      Si heureuse en capharnaum.
      Il ne reste plus rien de notre poésie
      Qui n'ait sur le lit du tyran
      Perdu sa virginité.

      Du mépris nous avons pris
      Le pli de l'habitude.
      Que reste-t-il donc de l'homme
      Lorsqu'il s'habitue au mépris ?
      Je recherche dans les feuilles de l'Histoire
      Usaman Ibn Munkid
      Okba Ibn Nafi',
      Je recherche Omar,
      Je recherche Hamza,
      Et Khalid chevauchant
      Vers la Grande Syrie,
      Je recherche al Mu'tacim
      Sauvant les femmes
      De la barbarie des envahisseurs
      Et des furies des flammes,

      Je recherche dans ce siècle attardé
      Et ne trouve dans la nuit
      Que des chats apeurés
      Craignant pour leur personne
      Le pouvoir des souris.
      Avons-nous été atteints
      De nationale cécité ?
      Ou bien tout simplement
      Souffrons-nous de daltonisme ?

      De terrorisme on nous accuse
      Quand nous refusons notre mort
      Sous les râteaux israéliens
      Qui ratissent notre terre
      Qui ratissent notre Histoire
      Qui ratissent notre Evangile
      Qui ratissent notre Coran
      Et le sol de nos prophètes.
      Si c'est là notre crime
      Que vive le terrorisme !

      De terrorisme on nous accuse
      Si nous refusons que les Juifs
      Que les Mongols et les Barbares
      Nous effacent de leur main.
      Oui, nous lançons des pierres
      Sur la maison de verre
      Du Conseil de Sécurité
      Soumis à l'empereur suprême.

      De terrorisme on nous accuse
      Lorsque nous refusons
      De négocier avec les loups
      Et de tendre nos deux bras
      A la prostitution.
      L'Amérique
      Ennemie de la culture humaine
      Elle-même sans culture,
      Ennemie de l'urbaine civilisation
      Dont elle-même est dépourvue,
      L'Amérique
      Bâtisse géante
      Mais sans murs.

      De terrorisme on nous accuse
      Si nous refusons un siècle
      Où ce pays de lui-même satisfait
      S'est érigé
      En traducteur assermenté
      De la langue des Hébreux.

      Nizar Kabbani

      C'est à ce poème que je pensais. Et Dieu sait comme je vomis le Terrorisme et tout les ismes. Autre pays, autre temps mais toujours la désolation, l'injustice, la barbarie, la révolte, l'humiliation.

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      • #4
        Terre Palestine...«etat de siege»

        Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
        Près des jardins aux ombres brisées,
        Nous faisons ce que font les prisonniers,
        Ce que font les chômeurs :
        Nous cultivons l'espoir.

        Un pays qui s'apprête à l'aube. Nous devenons moins intelligents
        Car nous épions l'heure de la victoire :
        Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
        Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
        Dans l'obscurité des caves.

        Ici, nul « moi ».
        Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.

        Au bord de la mort, il dit :
        Il ne me reste plus de trace à perdre :
        Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
        Bientôt je pénètrerai ma vie,
        Je naîtrai libre, sans parents,
        Et je choisirai pour mon nom des lettres d'azur...

        Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
        Pas de temps pour le temps.
        Nous faisons comme ceux qui s'élèvent vers Dieu :
        Nous oublions la douleur.

        Rien ici n'a d'écho homérique.
        Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
        Rien n'a d'écho homérique. Ici, un général
        Fouille à la recherche d'un Etat endormi
        Sous les ruines d'une Troie à venir.


        Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
        Buvez avec nous le café arabe
        Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
        Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
        Sortez de nos matins,
        Nous serons rassurés d'être
        Des hommes comme vous !

        Quand disparaissent les avions, s'envolent les colombes
        Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
        Avec des ailes libres, elles reprennent l'éclat et la possession
        De l'éther et du jeu. Plus haut, plus haut s'envolent
        Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
        Etait réel [m'a dit un homme passant entre deux bombes]

        Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
        Le ciel de l'affaissement. Derrière la haie de fer
        Des soldats pissent - sous la garde d'un char -
        Et le jour automnal achève sa promenade d'or dans
        Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...

        [A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
        Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
        A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
        Et tu aurais changé d'avis : ce n'est pas ainsi qu'on retrouve une identité.

        ....Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
        Epluchées par l'orange et la femme pleine de promesses.

        Le siège est attente
        Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
        Seuls, nous sommes seuls jusqu'à la lie
        S'il n'y avait les visites des arcs en ciel.

        Nous avons des frères derrière cette étendue.
        Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
        Puis ils se disent en secret :
        « Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :
        « Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »

        Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
        Et dix blessés.
        Et vingt maisons.
        Et cinquante oliviers...
        S'y ajoute la faille structurelle qui
        Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.

        Et dans ce qui reste de la nuit, j'entends le bruit des pas en mon intention.

        http://membres.lycos.fr/ardoona/inde...t_de_siege.htmUN POÈME INÉDIT DE MAHMOUD DARWICH

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        • #5
          Libre, je mourrai
          Noble j’exploserai
          Digne je m’éclipserai
          Fier je m’éteindrai
          Fort je finirai
          Comme moi, beaucoup le seront

          A toi ma famille que je retrouverai
          À toi mon père assassiné
          À vous mes frères orphelins
          À vous mes amis chassés
          À toi ô lieu saint
          A vous larmes d’aujourd’hui et d’antan

          Ceci est mon jour dernier
          Aujourd’hui, je rencontrai la mort
          Aujourd’hui ma flamme s’éteindra
          Pour prouver que le monde a tort
          Pour espérer que notre terre nous reviendra
          Ça ne me tracasse pas, je fais juste semblant

          Aujourd’hui je vais exploser
          Je vais mourir pour que d’autres vivent
          Mourir pour qu’ils retrouvent leur paix
          Gloire au lieu saint, que l’occupant crève
          Gloire à Dieu et aux nobles guerriers
          A bas la peur, fonçons en avant

          Mon destin est clair, je vais le rencontrer
          Dis que c’est de la folie ou un suicide
          Je te comprends, tu n’as pas perdu les tiens
          Mort à l’ennemi féroce au cœur aride
          Ayez confiance, c’est bientôt sa fin
          Notre victoire approche inexorablement

          J’explose entre eux, j’appartiens au passé
          On m’appelle criminel mais je suis martyre
          On m’appelle lâche mais je les terrorise
          Mon esprit se libère, au ciel il vire
          Moi j’ai participé, à casser leur emprise
          Digne j’ai vécu, je suis mort vaillant

          Jamais ma terre, je ne t’oublierai
          Un jour, tu seras à nous malgré leur silence
          On te purifieras des tueurs de prophètes
          Déçue tu es, de l’indifférence et de l’absence
          Mais je te vengerai, je le dis, mes suivants le répètent
          Dieu peut leur pardonner mais nos martyres ne le pourront

          Aux habitants du ciel je raconterai
          Que mes frères nous ont trahis
          Que nos voisins nous ont ignorés
          Que notre courage les a ébahis
          Que seuls nous avons pu résister
          Que perfides étaient nos gouvernements

          Libre, je mourrai
          Noble j’exploserai
          Digne je m’éclipserai
          Fier je m’éteindrai
          Fort je finirai
          Comme moi, beaucoup le seront

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