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Ici je t'aime.de Pablo Neruda

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  • #16
    Pablo Neruda - Prix Nobel de littérature 1971

    Il meurt lentement,
    Celui qui ne voyage pas,
    Celui qui ne lit pas,
    Celui qui n'écoute pas de musique,
    Celui qui ne sait trouver grâce à ses yeux.

    * Il meurt lentement,
    Celui qui détruit son amour-propre,
    Celui qui ne se laisse jamais aider.

    * Il meurt lentement,
    Celui qui devient esclave de l'habitude,
    Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    Celui qui ne change jamais de repères,
    Ne se risque jamais à changer la couleurs de ses vêtements,
    Ou ne parle jamais à un inconnu.

    * Il meurt lentement,
    Celui qui évite la passion
    Et son tourbillon d'émotions,
    Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    Et réparent les coeurs blessés.

    * Il meurt lentement,
    Celui qui ne change pas de cap,
    Lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
    Celui qui ne prend pas de risques
    Pour réaliser ses rêves.
    Celui qui, pas une seule fois dans sa vie
    N'a fui les conseils sensés.

    * Vis maintenant.
    Risque toi aujourd'hui.
    Ne te laisse pas mourir lentement.
    Ne te prive pas d'être heureux !
    Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

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    • #17
      Après tout je t’aimerai
      Comme si c’était toujours avant
      Comme si à force d’attendre
      Sans te voir sans que tu viennes
      Tu étais éternellement
      En train de respirer près de moi.


      Près de moi avec tes habitudes
      Avec ta couleur et ta guitare
      Comme sont ensemble les pays
      Dans les leçons de l’école
      Et deux contrées se confondent
      Et il y a un fleuve près d’un fleuve
      Et deux volcans s’élèvent ensemble.


      Près de toi c’est près de moi
      Et loin de tout est ton absence
      Et la lune est couleur d’argile
      Dans la nuit du tremblement
      Quand dans la terreur de la terre
      S’assemblent les racines
      Et l’on entend tinter le silence
      Avec le son de l’épouvante.
      La peur est aussi un chemin.
      Et entre ses pierres effrayantes
      La tendresse peut marcher
      à quatre pieds et quatre lèvres.

      Car sans s’éloigner du présent
      Qui est une bague délicate
      Nous touchons le sable d’hier
      Et dans la mer l’amour évoque
      Une fureur incessante.

      Pablo Neruda (extrait de Le coeur jaune)

      traduction française par: Ricard Ripoll i Villanueva©
      Passi passi werrana dipassi!

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      • #18
        J'aime beaucoup celui là...

        Tu es enfin mienne. Repose-toi, ton rêve dans mon rêve.
        Amour, douleur, travaux, doivent dormir maintenant.
        La nuit tourne sur ses roues invisibles
        et près de moi tu es pure comme l’ambre endormi.

        Aucune autre, mon amour, ne dormira avec mes rêves.
        Tu iras, nous irons ensemble sur les eaux du temps.
        Aucune ne voyagera dans l’ombre avec moi,
        rien que toi, toujours vivante, toujours soleil, toujours lune.

        Déjà, tes mains ont ouvert les poings délicats
        et ont laissé tomber de frêles signes sans but,
        tes yeux se sont fermés comme deux ailes grises,

        pendant que je suis l’eau qui te porte et me porte:
        la nuit, le monde, le vent dévident leur destin,
        et je ne suis plus sans toi mais seulement ton rêve.
        Passi passi werrana dipassi!

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        • #19
          D'où puise t- il ses mots: Seigneur!




          Pour que tu m'entendes
          mes mots
          parfois s'amenuisent
          comme la trace des mouettes sur la plage.

          Collier, grelot ivre
          pour le raisin de tes mains douces.

          Mes mots je les regarde et je les vois lointains.
          Ils sont à toi bien plus qu'à moi.
          Sur ma vieille douleur ils grimpent comme un lierre.

          Ils grimpent sur les murs humides.
          Et de ce jeu sanglant tu es seule coupable.

          Ils sont en train de fuir de mon repaire obscur.
          Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

          C'est eux qui ont peuplé le vide où tu t'installes,
          ma tristesse est à eux plus qu'à toi familière.

          Ils diront donc ici ce que je veux te dire,
          et entends-les comme je veux que tu m'entendes.
          Habituel, un vent angoissé les traîne encore
          et parfois l'ouragan des songes les renverse.
          Tu entends d'autres voix dans ma voix de douleur.
          Pleurs de lèvres anciennes, sang de vieilles suppliques.

          Ma compagne, aime-moi. Demeure là. Suis-moi.
          Ma compagne, suis-moi, sur la vague d'angoisse.

          Pourtant mes mots prennent couleur de ton amour.
          Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

          Je fais de tous ces mots un collier infini
          pour ta main blanche et douce ainsi que les raisins
          Dernière modification par FrozenRose, 02 avril 2006, 19h18.
          Passi passi werrana dipassi!

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          • #20


            Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne:
            un simple béret gris avec le coeur en paix.
            Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule.
            Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme.


            Enroulée à mes bras comme un volubilis,
            les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible.
            Un bûcher de stupeur où ma soif se consume.
            Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme.


            je sens tes yeux qui vont et l'automne est distant:
            béret gris, cris d'oiseau, coeur où l'on est chez soi
            et vers eux émigraient mes désirs si profonds
            et mes baisers tombaient joyeux comme des braises.


            Le ciel vu d'un bateau. Les champs vus des collines:
            lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir.
            Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules.
            Sur ton âme tournaient les feuilles de l'automne.
            Dernière modification par FrozenRose, 02 avril 2006, 19h18.
            Passi passi werrana dipassi!

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