Ceci est un poème d'un pied-noir, ancien habitant de Maison-Carrée (act. El-Harrach). A mes yeux, cela illustre à merveille ce que la nostalgie peut engendrer comme belles paroles, et cet amour naturel qu'un humain ressent pour son lieu de naissance ou d'enfance, même lorsque le lieu en question n'a rien de séduisant dans l'absolu !
C'est un texte touchant, du moins pour moi qui partage le même attachement à ce même lieu, pour les mêmes raisons ...

L’oued Harrach
Depuis l’âge glorieux de l’aurore algérienne,
Où les étoiles pleuvaient sur un monde indigo,
Il descend triomphal dans la terre blidéenne,
Venant de Bougara, qu’on nommait Rovigo,
Des affluents épars arrivent du maquis,
Le précieux Oued Smar, l’Oued Baba Ali,
Rejoignant son attache au courant obstiné,
Coulant vers El Harrach, l’ancienne Maison-Carrée,
Il offre ses rivages aux vastes destinées
Pour irriguer la plaine, la Mitidja dorée,
Il proclame au soleil son ambition vitale,
Son éternel espoir, d’amont jusqu’en aval,
En vain la pollution irrite sa puissance,
Tout le long de ses bords, on fête sa constance,
Il s'adoucit en ville en des calmes profonds,
Glissant toujours docile, au pied des « cinq-maisons »
De l’oued languissant, quelques flots écumeux
Modifient le courant en tourbillons fumeux,
Ses relents sont bohêmes, ses effluves impériaux,
Ils couvrent PLM, empestant Fouquereau,
Quelques zélées figures se pressent à son chevet,
Pour ôter les souillures qui menacent la baie,
Dévoyer les égouts, traiter tous les rejets,
Apaiser le courroux des foules exaspérées,
Le souffle de l’oued ne cesse d’être vivant,
Il s’en va vers la mer et le soleil levant,
Il ne pourra jamais, expirer ni tarir,
Serein et pondéré, sûr de ne pas mourir.
Mario Ferrisi, extrait du recueil n°2 - "Poésie sur paroles"
Copyright – Mario Ferrisi – Novembre 2011
Depuis l’âge glorieux de l’aurore algérienne,
Où les étoiles pleuvaient sur un monde indigo,
Il descend triomphal dans la terre blidéenne,
Venant de Bougara, qu’on nommait Rovigo,
Des affluents épars arrivent du maquis,
Le précieux Oued Smar, l’Oued Baba Ali,
Rejoignant son attache au courant obstiné,
Coulant vers El Harrach, l’ancienne Maison-Carrée,
Il offre ses rivages aux vastes destinées
Pour irriguer la plaine, la Mitidja dorée,
Il proclame au soleil son ambition vitale,
Son éternel espoir, d’amont jusqu’en aval,
En vain la pollution irrite sa puissance,
Tout le long de ses bords, on fête sa constance,
Il s'adoucit en ville en des calmes profonds,
Glissant toujours docile, au pied des « cinq-maisons »
De l’oued languissant, quelques flots écumeux
Modifient le courant en tourbillons fumeux,
Ses relents sont bohêmes, ses effluves impériaux,
Ils couvrent PLM, empestant Fouquereau,
Quelques zélées figures se pressent à son chevet,
Pour ôter les souillures qui menacent la baie,
Dévoyer les égouts, traiter tous les rejets,
Apaiser le courroux des foules exaspérées,
Le souffle de l’oued ne cesse d’être vivant,
Il s’en va vers la mer et le soleil levant,
Il ne pourra jamais, expirer ni tarir,
Serein et pondéré, sûr de ne pas mourir.
Mario Ferrisi, extrait du recueil n°2 - "Poésie sur paroles"
Copyright – Mario Ferrisi – Novembre 2011



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