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Madame,

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  • Madame,

    Madame,

    Quand vous aurez à défricher le printemps des autres, parce que la tentation me prend. Quand vous aurez à mesurer vos pas pour combler les gestes qui nous séparent. Quand vos rides n’auront pas à ressembler aux miennes, parce qu’elles ne leurs ressemblent pas. Quand votre mémoire s’en prend à la mienne parce qu’elle lui emboîte le pas. Que le vent de la jeunesse vous souffle le chaud et à moi le froid. Quand vous vous troublez, en troublant votre miroir et moi qui ne me souviens pas. Quand le vent vous étreint et qu’il ne m’étreint pas. Quand vos souvenirs ne veulent plus croiser les miens et que les miens ne s’en font pas. Quand vous confondez lassitude et répit, incertitude et mépris, rébellion et dépit quant, moi si épris, de la moisson en épis, je laboure en sillons, grafignant l’horizon, lui volant des rayons qui ne vous réchauffent pas.
    Quand l’interrogation vous trompe et le hasard vous répond en ne m’interrogeant pas. Quand nos projets s’estompent et je ne m’inquiète pas, quand vos larmes ruissellent, quand vos souhaits s’agrippent à nos derniers repas. Que tous nos plaisirs ne servent que d’appât et le soleil n’est là que pour n’y être pas…..
    Alors, à ce moment là, J’aurai appris la certitude du silence, connu le maquis de l’absence, la lourdeur des sentences. J’aurai mesuré votre charme, son élégance, votre éloquence , votre prestance…

    J’aurai mesuré votre amour..j’aurai mesuré votre absence…votre distance.


    Sacov.

  • #2
    J'aime ça!!!!!!

    Commentaire


    • #3
      Corneille et Madame Dupuy

      Envoyé par sacov
      Madame,

      Quand vous aurez à défricher le printemps des autres, parce que la tentation me prend. Quand vous aurez à mesurer vos pas pour combler les gestes qui nous séparent. Quand vos rides n’auront pas à ressembler aux miennes, parce qu’elles ne leurs ressemblent pas. Quand votre mémoire s’en prend à la mienne parce qu’elle lui emboîte le pas. Que le vent de la jeunesse vous souffle le chaud et à moi le froid. Quand vous vous troublez, en troublant votre miroir et moi qui ne me souviens pas. Quand le vent vous étreint et qu’il ne m’étreint pas. Quand vos souvenirs ne veulent plus croiser les miens et que les miens ne s’en font pas. Quand vous confondez lassitude et répit, incertitude et mépris, rébellion et dépit quant, moi si épris, de la moisson en épis, je laboure en sillons, grafignant l’horizon, lui volant des rayons qui ne vous réchauffent pas.
      Quand l’interrogation vous trompe et le hasard vous répond en ne m’interrogeant pas. Quand nos projets s’estompent et je ne m’inquiète pas, quand vos larmes ruissellent, quand vos souhaits s’agrippent à nos derniers repas. Que tous nos plaisirs ne servent que d’appât et le soleil n’est là que pour n’y être pas…..
      Alors, à ce moment là, J’aurai appris la certitude du silence, connu le maquis de l’absence, la lourdeur des sentences. J’aurai mesuré votre charme, son élégance, votre éloquence , votre prestance…

      J’aurai mesuré votre amour..j’aurai mesuré votre absence…votre distance.


      Sacov

      -Ta lettre m'a fait penser un peu aux charmantes stances que Corneille envoya à Madame Dupuy :P
      -Tu les as certainement lus sur KC mais je les repostent ici, pour les villageois qui ne connaissent pas ainsi que l'histoire de la très belle Melle Du Parc, actrice et amoureuse
      Melle Dupuy a été aimé du Grand Corneille et même de son frère Thomas, de Molière et de Racine qui représentent pour un grande comédienne une destinée hors du commun

      Melle Dupuy est une femme sage et fidèle à son mari qui lui a donné quatre enfants (je crois). C'est alors que Corneille amoureux rebuté mais fier adressa ces charmantes stances

      Marquise, si mon visage
      A quelques traits un pue vieux
      Sovenez vous qu'à mon âge
      Vous ne vaudrez pas mieux
      Le temps aux plus belles choses
      Se plait à faire un affront
      Et saura faner vos roses
      Comme il a ridé mon front

      Chez cette race nouvelle
      Ou, j'aurai quelques crédit
      Vous ne passerez pour belle
      Qu'autant, je l'aurai dit
      Pensez- y belle Marquise,
      Quoiqu'un grison fasse effroi
      Il vaut bien qu'on le courtise
      Quand il est fait comme moi

      Bonne soirée

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