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Les critiques contre la science

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  • #31
    Blofeld

    C'est un principe général non ?
    Justement, général à toute activité intellectuelle qui se respecte qu'elle soit fondée sur l'empiricisme comme méthode ou autre.

    Eh ben c'est pareil pour la Science: les facettes critiquables de la science sont la cohérence de ses méthode et son respect de l'éthique.
    Il y a surement des critiques épistémologiques valides de la science, mais je ne parle pas de celà, je parle d'une perspective qui compare la science avec les autres voies de la connaissance: empiricisme versus non-empiricisme si tu veux.

    Encore une fois, la science pure (théorique) développe des modèles permettant d'accéder à des information "utiles" et vérifiables par les outils d'analyse dont on dispose aujourd'hui.
    Où veux-tu en venir Blofeld? Je ne pense pas qu'il existe une personne qui soit en plaine possession de ses facultés qui prétenderait que la science théorique ou appliquée soit complètement inutile!

    C'est toujours facile de critiquer le fruit de quelques dizaines d'années de recherche, mais il ne faut jamais oublier d'estimer le rapport erreur/résultat ou encore (compétences du critique)/(efforts du critiqué).
    Vas-y alors donne-nous le rapport erreur / résultat correct de ton domaine de spécialité et je serai intéressée de savoir comment tu es arrivé à ce ratio et ce que c'est censé prouver.

    Pour compétences du critique/ efforts du critiqué, je pense que le système peer review prend le premier en considération, mais pour ce qui est du second je remplacerais "efforts" par "rigueur".

    Commentaire


    • #32
      Il y a surement des critiques épistémologiques valides de la science, mais je ne parle pas de celà, je parle d'une perspective qui compare la science avec les autres voies de la connaissance: empiricisme versus non-empiricisme si tu veux.
      Ah je vois, en fait les bases de la Science ne sont pas purement empirique (la confusion doit venir de là). L'expérience est là pour confirmer les théories de départ, mais on peut très bien partir d'une pure théorie, voire d'un postulat. Après on a évidemment besoin de l'apport de l'expérience. En tout cas je connais très peu d'exemples d'études scientifiques sérieuses traitant des objets qu'on ne peut vérifier (de façon directe ou indirecte).

      Vas-y alors donne-nous le rapport erreur / résultat correct de ton domaine de spécialité
      Exemple d'un truc qu'on a fait au labo: modélisation d'un spectre infrarouge d'un complexe. Résultat: un écart-relatif entre le spectre expérimental et le spectre théorique de 0.1 %.
      Etant donné que c'est pas strictement égal à 0, on ne peut avoir la satisfaction de tout le monde. Mais commençons par les "scientifiques". Etant donné que les base des calculs de modélisation sont des approximations (il est impossible de résoudre l'équation de Schrödinger de façon exacte pour des systèmes réels), et que les effets de l'agitation thermique (même s'ils sont négligeables pour ces structures) ne sont pas pris en compte, on peut dire qu'un écart de 0.1% est largement satisfaisant. De plus, même la mesure expérimentale ne peut pas donner le résultat avec une précision parfaite.
      Passons aux non-scientifiques. Ceux-ci ou bien attaqueront tout le monde (les mesures ne sont jamais parfaitement précises, et les modèles sont approximatifs, alors on n'a pas accès à la réalité). Et c'est là qu'intervient la notion de l'utilité de l'information. Si on obtient une vibration longueur d'onde de 1300 nm avec une précision de 0.1%. C'est qu'on sait juste que la valeur exacte est située entre 1301.3 et 1298.7 nm. Mais étant donné que la vibration la plus proche se trouve à 1350 nm, est-ce vraiment nécessaire de trouver toutes les décimales pour s'assurer qu'on ne s'est pas trompé ?
      Si on critique le principe de la modélisation (Euh, vous êtes sûrs qu'il n'y a pas de méthode permettant de résoudre exactement l'équa de Schrödinger), eh ben dans ce cas-là, on doit suivre deux étape:

      1_ Éplucher la théorie, et traquer ce qui choque.
      2_ proposer une alternative plus efficace, pour vérifier l'efficacité de l'alternative, il faudrait un outil de vérification acceptable par tout le monde. Moi je propose l'expérience.
      Dernière modification par Blofeld, 30 juillet 2010, 17h43.

      Commentaire


      • #33
        Blofeld

        Je pense qu'il y a eu confusion. Je suis d'accord avec toi concernant l'absurdité des critiques qui attaquent la précision des instruments scientifiques - ce genre de critiques provient généralement de gens qui n'y comprennent rien en la science.

        Je ne parlais pas de cela, je parlais plutôt de ça:

        1_ Éplucher la théorie, et traquer ce qui choque.
        2_ proposer une alternative plus efficace, pour vérifier l'efficacité de l'alternative, il faudrait un outil de vérification acceptable par tout le monde. Moi je propose l'expérience.
        Voici deux postulats fondamentalement scientifiques:

        1- La science progresse en accumulant des données et des faits tangibles.
        2- La science s'auto-critique, et ces critiques sont objectives puisque ancrées dans des paradigmes empiriques.

        Voici ce que j'ai tenté de dire dans mon post précédent:

        Non la science ne progresse pas par procédé cumulatif de données tangibles mais par reconstruction voire même remplacement de paradigme. Ce que tu as toi-même relevé en point 1. Ceci arrive quand les echecs s'accumulent à l'intérieur d'un paradigme théorique donné. Ceci veut dire qu'à l'intérieur d'un paradigme, les scientifiques sont très subjectifs parce que loyaux au paradigme (d'un autre coté s'ils ne l'étaient pas ils ne consacreraient pas autant de temps à faire de la recherche dans leurs domaines respectifs). Quand les scientifiques s'auto-critiquent, ils le font par rapport à des modèles, des règles de jeu préétablis par le paradigme en vogue, c'est les données empiriques qui sont dans ce cas interprétées pour s'adapter au paradigme théorique sous-jacent et non le contraire.

        Ca ne veut pas dire que la science (ou les scientifiques plutôt) est/sont complètement à côté de la plaque, mais ça devrait quand même remettre certains d'entre eux (de plus en plus nombreux) à leur place!

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        • #34
          Tout d'abord, il faut savoir qu'aucun scientifique ne prétend (ou plutôt n'a le droit de prétendre) que ses recherches sont parfaits et n'ont pas besoins d'être vérifiés. J'ai déjà évoqué les raisons de l'impossibilité de cette prétention.
          Quant à l'évolution des modèles voire des paradigmes. Ce qui arrive ce n'est pas une explosions totale du paradigme mais plutôt une correction. Quand on dit qu'un modèle ne marche pas sur tous les cas, on ne remet pas en cause les cas pour lesquels il marche. De façon général, tout modèle donne une description des objets qu'il traite avec une incertitude donnée. Parfois cette incertitude est négligeable, et on peut continuer, et parfois elle est significative et on se doit de corriger le modèle.
          L'exemple le plus connu est la transition "mécanique classique", "mécanique quantique". Le grand bruit que ça a fait ne vient pas de l'éventuelle remise en cause de la mécanique classique (car ce n'est pas le cas, on l'utilise toujours au niveau macroscopique) mais plutôt de na notion des "probabilités" qui a choqué certains esprits.

          Ceci veut dire qu'à l'intérieur d'un paradigme, les scientifiques sont très subjectifs parce que loyaux au paradigme (d'un autre coté s'ils ne l'étaient pas ils ne consacreraient pas autant de temps à faire de la recherche dans leurs domaines respectifs).
          Je ne parlerais pas de loyauté mais plutôt de prudence. Quand on fait ses recherches en se basant sur un modèle qui existe et fait ses preuves depuis soixante ans (exemple d'une science "jeune", la chimie computationnelle), et qu'on obtient un résultats pas tout à fait en accord avec les bases de la théorie, que dois-t-on faire ?

          1_ Se dépêcher de faire une publication en mettant en évidence le caractère paradoxale de la découverte, et préparer une lettre pour réclamer son prix Nobel ?

          2_ Reprendre son travail et vérifier minutieusement ses calculs, car on n'est pas à l'abri d'une coquille dans un Excel ou d'un problème dans une mesure ?

          Moi, j'opterais plutôt pour la deuxième option, car ce genre de "découvertes" fait l'effet d'une bombe dans la communauté scientifique concernée. Et étant donné que les publications sont accessibles à tous les laboratoires du monde, il faut être certains que ces expériences seront vérifiées par une grande partie de la communauté scientifique concernée.

          Après, si on trouve que ce résultat est correct, je te rassure, on n'envoie pas le "responsable" au bucher pour hérésie. Si c'était le cas, l'histoire de la science serait vraiment sanglante.

          c'est les données empiriques qui sont dans ce cas interprétées pour s'adapter au paradigme théorique sous-jacent et non le contraire.
          C'est un problème dont j'ai parlé dans le post 16. Quand on veut relier un effet à une cause par un modèle préétabli et qu'il y a des donnée qui ne collent pas parfaitement. Il y a plusieurs approches permettant d'évaluer le "poids" de ces donnée. En tout cas, revérifier la précision des mesures d'une seule expérience est bien plus facile que la remise en cause du modèle, car dans le deuxième cas il faudrait vérifier le nouveau modèle avec tous les cas pour lesquels le premier marchait (afin de voir s'il donne de meilleurs résultats.....ou pas.).
          Dernière modification par Blofeld, 01 août 2010, 12h50.

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          • #35
            Quant à l'évolution des modèles voire des paradigmes. Ce qui arrive ce n'est pas une explosions totale du paradigme mais plutôt une correction. Quand on dit qu'un modèle ne marche pas sur tous les cas, on ne remet pas en cause les cas pour lesquels il marche.
            Blofeld

            Je parle de paradigme, tu parles de modèles - exemple: l'évolution de la vie est un paradigme, la sélection naturelle est un modèle qui s'intègre dans ce paradigme.

            Sinon il est évident que la première étape est de corriger les bouts du paradigme qui ne semblent pas expliquer certaines données, c'est un processus qui prend beaucoup de temps et seulement quand un nouveau paradigme devient disponible qui explique mieux un plus grand nombre de données le remplacement se fait. Sinon la science bloque ou bien s'egare complètement. Un paradigme n'est pas rejeté quand il est réfuté mais quand il peut être remplacé.

            Le problème c'est que il n'y a aucun moyen de s'assurer qu'un paradigme s'applique ou devrait etre appliqué à tel ou tel groupe de données, on intègre les données dans le paradigme par tradition, prudence (si tu y tiens), par ambition de se faire accepter sa publication ou bien par peur de froisser l'ego de ses seniors bref la raison n'est pas vraiment importante parce que ça dépend des circonstances.

            Ce qui important c'est le mécanisme 'scientifique' sous-jacent: le risque est que beaucoup de temps risque de s'écouler avant qu'on découvre scientifiquement qu'on etait à coté de la plaque. Ceci est OK (relativement) quand la science se limite à sa vocation (le tangible) mais ça devient dangereux quand elle commence à froler la métaphysique.

            Le paradigme de l'évolution est un parfait exemple.

            Commentaire


            • #36
              Le problème c'est que il n'y a aucun moyen de s'assurer qu'un paradigme s'applique ou devrait etre appliqué à tel ou tel groupe de données, on intègre les données dans le paradigme par tradition, prudence (si tu y tiens), par ambition de se faire accepter sa publication ou bien par peur de froisser l'ego de ses seniors bref la raison n'est pas vraiment importante parce que ça dépend des circonstances.
              Faire une publication c'est pas seulement ajouter une ligne à son CV, c'est d'abord soumettre son travail à la critique de tout le monde. Après les publications qui sont remises en causes par des travaux plus précis, il y en a des tonnes.
              Le processus de publication est nécessaire pour construire un ensemble de connaissance. Car au bout de combien de publications on sort une idée utilisable! la réponse se chiffre en centaines voire milliers.

              Ce qui important c'est le mécanisme 'scientifique' sous-jacent: le risque est que beaucoup de temps risque de s'écouler avant qu'on découvre scientifiquement qu'on etait à coté de la plaque.
              Tout dépend de ce que veut dire "à côté de la plaque". L'objectif de la science est d'obtenir des résultats utiles et d'une précision satisfaisante, et les scientifiques (qui se respectent) n'aiment pas trop les extrapolations car ça amplifie l'erreur. L'exemple type c'est la mécanique classique, on sait aujourd'hui que ça marche pas au niveau microscopique, mais personne n'a dit que Newton était "à côté de la plaque" parce qu'on continue à appliquer sa mécanique à des objets "classiques". L'essentiel c'est d'éviter le dogmatisme, ce que tout le monde devrait faire, pas seulement les scientifique.

              Ceci est OK (relativement) quand la science se limite à sa vocation (le tangible) mais ça devient dangereux quand elle commence à froler la métaphysique. Le paradigme de l'évolution est un parfait exemple.
              Oué, mais c'est peut-être la faute de ceux qui ont écrit la Bible qu'on connaît aujourd'hui, ils n'auraient pas dû détailler autant la Genèse. C'est aussi la faute de ceux qui essayent de décrire le monde métaphysique avec des outils scientifiques (les concordistes en particulier).
              Il vaut mieux laisser la science faire son travail (avec sa propre méthode) même quand ça ne touche pas au tangible. Au lieu de dire "La Science ne devrait pas toucher à ceci ou à cela", il vaut mieux apprendre à voir le Monde autour de nous sous son vrai visage.
              Einstein disait "Dieu ne joue pas avec des dés" en parlant de la mécanique quantique. Il disait ça parce qu'il avait une vision extrêmement déterministe du monde (il croyait même qu'il existait UNE équation régissant tous les phénomènes physique). Mais il a fini par l'admettre. Quand on parle du niveau microscopique, on ferait mieux d'abandonner l'idée classique qu'on a du mouvement "position, vitesse,...". C'est une flexibilité d'esprit que tout le monde devrait avoir, ça ferait du bien à tout le monde.

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              • #37
                Blofeld

                J'avoue que j'ai perdu le fil de cette discussion, c'est quoi ton argument au juste? Je remarque que dans tes précédents messages, tu ne fais qu'expliquer comment la science fonctionne, il n'y a nul besoin de m'exposer la méthode scientifique puisque le processus m'est parfaitement familier. A part les explications de la méthode scientifique, j’ai du mal à cerner ton argument, pourrais-tu le formuler sans la garniture explicative ?

                Non au dogmatisme, oui à la flexibilité d’esprit, nous sommes d’accord la dessus, mais dans la réalité, le sens de dogmatisme et flexibilité dépend de quel côté des frontières on se situe – la flexibilité s’effectue à l’intérieur du dogme parce que nous avons tous besoin d’un dogme, sans dogme il n’y aurait pas de progrès. Dogmatisme il y a, sur tous les fronts et ce qui complique les choses, c’est que justement, la science ne se limite plus à l’explication des mécanismes des choses mais prononce des jugements de valeur – c’est pousser l’induction un peu trop loin à mon avis.

                Cela dit, je ne revendique pas le retour à l’âge des ténèbres, loin de là. Et je suis aussi contre les courants du type ‘miracles scientifiques du Coran/ de la Bible » etc.

                Il vaut mieux laisser la science faire son travail (avec sa propre méthode) même quand ça ne touche pas au tangible. Au lieu de dire "La Science ne devrait pas toucher à ceci ou à cela", il vaut mieux apprendre à voir le Monde autour de nous sous son vrai visage.
                Je trouve que cette déclaration implicitement affirme que la science est le meilleur moyen de voir le monde sous son vrai visage. Je ne suis pas d’accord la dessus, je pense que la science n’est qu’une voie entre autres pour acquérir des connaissances et quand elle est appliquée (que ce soit sa méthode ou ses résultats ou les interprétations que les scientifiques font des données) en dehors de ses limites, elle a tout aussi tendance à aveugler que quand les méthodes non scientifiques sont extrapolées au-delà de leur portée.

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                • #38
                  sans dogme il n’y aurait pas de progrès.
                  Pas d'accord, si c'était le cas on en serait encore à un modèle géocentrique de l'Univers.
                  En Science presque rien n'est irréfutable (sauf les bases fondamentales des mathématiques). Après, en avançant on a besoin de fixer des principes et lois à partir d'un ensemble suffisant d'observations. C'est comme l'alpiniste qui escalade une falaise, il avance en s'appuyant sur ses pitons, mais il ne les garde pas tout le temps.
                  Je ne suis pas d’accord la dessus, je pense que la science n’est qu’une voie entre autres pour acquérir des connaissances et quand elle est appliquée (que ce soit sa méthode ou ses résultats ou les interprétations que les scientifiques font des données) en dehors de ses limites, elle a tout aussi tendance à aveugler que quand les méthodes non scientifiques sont extrapolées au-delà de leur portée.
                  Généralement, la Science ne touche pas à ce qui est "métaphysique". Je n'ai jamais vu un travail sérieux portant sur la détection de l'âme, la définition du sexe des anges ou l'estimation de la date du jugement dernier. On évoque souvent la théorie de l'évolution pour parler du fameux conflit entre la Science et la Religion, mais cette théorie ne sort pas du domaine de la biologie. Si les gens que ça gêne n'arrivent pas à accepter les arguments avancées, ils n'ont qu'à les réfuter avec des arguments plus solides que "c'est écrit".
                  Moi je pense que le dépassement des limites entre "physique" et "métaphysique" se fait généralement dans l'autre sens.
                  Dernière modification par Blofeld, 03 août 2010, 16h50.

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                  • #39
                    Envoyé par Blofeld
                    On évoque souvent la théorie de l'évolution pour parler du fameux conflit entre la Science et la Religion, mais cette théorie ne sort pas du domaine de la biologie. Si les gens que ça gêne n'arrivent pas à accepter les arguments avancées, ils n'ont qu'à les réfuter avec des arguments plus solides que "c'est écrit".
                    C'est tout-à-fait ça !
                    Les religieux prétendent que tel Texte-Sacré - qui n'est autre qu'un ensemble de "propositions" au sens mathématique - n'a pas à être démontré puisqu'il porte en lui sa propre véracité. Ce qui est absurde , et en contradiction avec le théorème de Godel .

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                    • #40
                      Ce qui est absurde , et en contradiction avec le théorème de Godel
                      Euh, tu peux expliquer en quoi le théorème de Gödel s'opposerait à l'idée du texte sacré ?

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                      • #41
                        Blofeld

                        C'est comme l'alpiniste qui escalade une falaise, il avance en s'appuyant sur ses pitons, mais il ne les garde pas tout le temps.
                        Pour la dernière fois (car je ne pense pas qu'on va arriver à un consensus à ce train là), je ne dis pas que la science a tout faux, mais qu’elle ne peut prétendre à l’objectivité en s’appuyant sur son approche empirique puisque c’est pas les données qui font l’interprétation mais les scientifiques – des humains s’inscrivant dans un paradigme de voir les choses. Donc, comme toute activité rationnelle/ intellectuelle humaine, la science a ses limites. La falaise conduit l’alpiniste même s’il lui semble que c’est lui qui décide où planter ses pions. La structure de la falaise qui lui fait fasse guide ses choix. Une autre falaise l'aurait mené à un autre trajet. Il me semble que c’est évident et je n’invente rien d’extraordinaire.

                        La science a certainement sa place méritée dans le palmarès de l’humanité, mais de là à la mettre sur un piédestal…aussi dangereux que de favoriser l’obscurantisme superstitieux. Après tout, des siècles d’obscurantisme superstitieux n’ont jamais troué la couche d’ozone.

                        Si les gens que ça gêne n'arrivent pas à accepter les arguments avancées, ils n'ont qu'à les réfuter avec des arguments plus solides que "c'est écrit".
                        Je suis d’accord avec ceci, mais ça n’arrivera pas avant des siècles dans le monde Musulman. Prendre les livres sacrés à la lettre est le paradigme régnant en ce moment dans le Monde Musulman (bien que le Coran soit plein de métaphores et figures de style). Cependant, j’ajouterais que je compte les arguments philosophiques (à condition qu’ils ne soient pas fallacieux) dans la catégorie (arguments solides).

                        Moi je pense que le dépassement des limites entre "physique" et "métaphysique" se fait généralement dans l'autre sens.
                        C’est vrai, mais c’est ‘normal’ puisque relativement à la religion et la philosophie, la science moderne est très très récente. Mais ça va changer, il n’est pas très difficile d’imaginer un Monde où la science règne sans challenge : clonage, eugénisme, armes etc. deviendront des solutions ‘objectives’ à des problèmes concrets. Juste d’autres exemples plus ‘simples’ pour éviter l’exemple polémique qu’est l’évolution.

                        Il faut aussi admettre que le progrès scientifique vient à un coût, et à un certain niveau, il faut se demander si le gain ramassé vaut vraiment le coût à payer.

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                        • #42
                          Donc, comme toute activité rationnelle/ intellectuelle humaine, la science a ses limites.
                          Mais ça tout le monde le sait, les scientifiques en premiers. J'ai déjà parlé de l'incertitude et de la remise en cause des lois dans d'autres posts.


                          Après tout, des siècles d’obscurantisme superstitieux n’ont jamais troué la couche d’ozone.
                          Aha, mais l'héritage de ces siècles d'obscurantisme continue à détruire l'humanité de l'intérieur.
                          Quant à la couche d'ozone, j'ai deux réponses: la première, plus générale, c'est que la pollution est connue depuis le XII ème siècle, et ses anciennes formes sont aussi dangereuses que les récentes (minerais de plombs, arsenic, ....), quant à la couche d'ozone, on sait tous que la nature a sa part de responsabilité aussi. Bref, l'homme a toujours fait du mal à son environnement, la différence c'est qu'aujourd'hui on le sait. Si la science n'était pas là, alors comment saurait-on ce que c'est que l'effet de serre? le danger du CO2 ? la formule chimique de l'ozone ?
                          Je ne peux m'empêcher de penser que c'est ingrat de dire que "la science pollue" alors que ce sont les scientifiques qui se creusent la tête dans leurs labos pour trouver des procédés propres, des véhicules propres et des carburants propres. Quand on dit "il faut moins de 0.01 ppm de soufre dans les carburants avant l'année ....", ce ne sont pas les philosophes qui se sentent concernés.
                          Les premiers responsables de la pollution c'est plutôt les industriels qui ne veulent pas se débarrasser de leurs bénéfices, et les consommateurs qui ne veulent pas changer d'habitudes.
                          C’est vrai, mais c’est ‘normal’ puisque relativement à la religion et la philosophie, la science moderne est très très récente. Mais ça va changer, il n’est pas très difficile d’imaginer un Monde où la science règne sans challenge : clonage, eugénisme, armes etc. deviendront des solutions ‘objectives’ à des problèmes concrets. Juste d’autres exemples plus ‘simples’ pour éviter l’exemple polémique qu’est l’évolution.
                          Merci les romans et les films de science-fiction. J'ai déjà évoqué cette fausse-idée de "science dangereuse" dans le post 9. Ce qui détruit l'humanité ce n'est pas la Science en elle-même, mais une certaine idée du progrès faisant fi de l'éthique. Encore une fois, la science est un bon serviteur à toute les causes.

                          Il faut aussi admettre que le progrès scientifique vient à un coût, et à un certain niveau, il faut se demander si le gain ramassé vaut vraiment le coût à payer.
                          La seule limite qu'il faudrait imposer à la science c'est l'éthique. D'ailleurs, l'évaluation du rapport gain/coût est incluse dans les études scientifiques.

                          Commentaire


                          • #43
                            Une discussion très intéressante

                            Juste une petite contribution encore

                            La science ne peut pas répondre à toutes les questions.
                            Il y a des questions qui ne peuvent absolument pas être traitées par la science...

                            Quelque soit la représentation, l'idée ou l'image mentale que l'on peut se faire de la matière et de l'énergie à un instant donné, à une échelle d'espace ou de temps donnée, la confrontation avec l'expérience, la vérification, la répétition est là pour invalider, conforter ou tout simplement montrer la limite de la représentation en question. C'est en ça que la science puise sa force d'objectivité comme outil d'enquête qui recherche la vérité sans jamais l'atteindre probablement...

                            Attention et cela a été dit par Blofeld, parfois et de plus en plus d'ailleurs, beaucoup d'objets réels sont le fruit comme des cerises sur le gâteau de représentation (idée, image mentale, modèle...) théorique donc

                            La science est très humble, les scientifique eux mêmes sont très humbles devant les objets qu'ils étudient ...

                            Juste une pensée à Jean Marc Barnola que la maladie a emporté jeune (54 ans) cet automne. il avait produit la première courbe du CO2 à partir des bulles emprisonnées dans les glaces de l'Antarctique ... à Gérard Mégie pour ses travaux sur la chimie de la couche d'ozone puisque vous en aviez parlé.

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                            • #44
                              Blofeld

                              Aha, mais l'héritage de ces siècles d'obscurantisme continue à détruire l'humanité de l'intérieur.
                              Ha Ha, tu me fais rire Blofeld. En quoi détruire de l’intérieur est il pire que de détruire de l’extérieur yerham babak ?! La science a le potentiel de détruire de l’extérieur (et de prévenir aussi) et la superstition a le potentiel de détruire de l’intérieur (et de rassurer aussi)…en fait je dirais que détruire de l’intérieur tout en promettant un paradis et une paix éternelle est plus clément.

                              Critiquer la science n’a rien d’ingrat, en fait, je trouve amusant ta façon d’exprimer une allégeance aveugle à la science et je parie que tu es accro de sci-fi en plus (et pour l’info, je déteste la sci-fi, bien que Brave New World figure toujours sur ma reading list). La science n’est pas une notion abstraite, c’est un outil entre les mains des hommes, ça ne sert à rien de l’idéaliser puisqu’un monde peuplé d’homos sapiens est loin d’être parfait (mon impression à travers cet échange est que tu idéalises la science et les scientifiques). L’idée est une chose, son application dans la réalité en est une autre. Comme dans la religion : l’intention est une chose, sa manifestation dans la réalité en est une autre.

                              Heureusement que tu reconnais le rôle de l’éthique – l’éthique n’a absolument rien de scientifique c’est un vestige de « l’âge des ténèbres » et si le scientisme prend le dessus, je pense qu’elle deviendra complètement obsolète avec le temps.

                              Une question, par curiosité: penses-tu que la connaissance (ou sa poursuite) constitue une valeur en soi?

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                              • #45
                                Ha Ha, tu me fais rire Blofeld. En quoi détruire de l’intérieur est il pire que de détruire de l’extérieur yerham babak ?! La science a le potentiel de détruire de l’extérieur (et de prévenir aussi) et la superstition a le potentiel de détruire de l’intérieur (et de rassurer aussi)…en fait je dirais que détruire de l’intérieur tout en promettant un paradis et une paix éternelle est plus clément.
                                Bah c'est qu'on a deux visions différentes de la chose. Moi je pense que la science est un outil, et qu'elle ne peut pas être dangereuse en-soi. La religion n'est, généralement, pas dangereuse en-soi non plus, c'est le fanatisme et l'obscurantisme qui font d'une idée, de façon générale, un fléau.

                                je trouve amusant ta façon d’exprimer une allégeance aveugle à la science et je parie que tu es accro de sci-fi en plus
                                Eh ben c'est que tu devrais relire mes posts (allez, reprends dès le 9ème, ça suffira)
                                Quant à la sci-fi, c'est pas ce que je préfère (que ce soit en littérature ou au cinéma).

                                L’idée est une chose, son application dans la réalité en est une autre. Comme dans la religion : l’intention est une chose, sa manifestation dans la réalité en est une autre.
                                Et voilà, c'est ce que je voulais dire dans les derniers posts. Comme les religieux (les modérés évidemment) n'aiment pas porter la croix (si j'ose dire) des croisés et des terroristes, les scientifiques non plus ne veulent pas porter des accusation de pollution, de recherches monstrueuses sur les humains, de fabrication d'armes,..... C'est toujours l'application qui détruit l'Homme.


                                L’éthique n’a absolument rien de scientifique c’est un vestige de « l’âge des ténèbres »
                                Quand je parle de "l'âge des ténèbres" (peu importe où ça se situe) je parle évidemment de l'intégrisme religieux, des gerres "saintes" et de l'inquisition, et je ne pense pas que l'Homme devrait garder quelque chose de ça.

                                Une question, par curiosité: penses-tu que la connaissance (ou sa poursuite) constitue une valeur en soi?
                                Je pense que toute idée, aussi abstraite soit-elle, finit toujours par avoir une application.
                                Dernière modification par Blofeld, 04 août 2010, 23h16.

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