Est-il encore possible, aujourd’hui en 2009, à un Algérien ou une Algérienne lambda d’avoir un visa régulier pour se rendre en France afin d’y passer quelques jours de vacances ? Pour moi, et je suis catégorique, la réponse est non, je parle en connaissance de cause, puisque je viens de recevoir pour la quatrième fois consécutive une réponse négative à ma demande de visa du consulat de France à Alger.
Et pourtant, à chaque fois, je fournis un dossier complet : certificat d’accueil (fait par une Française), une attestation de retrait bancaire de 3000 euros, titre de retraite accompagné d’une attestation de revenu, photocopie du passeport, deux photos et je m’acquitte aussi des 5850 DA des frais de dossier ainsi que 2300 DA des frais de service sans oublier l’assurance voyage de 3000 DA. Etant presque sexagénaire, ce n’est donc pas à mon âge que je vais être tenté par l’émigration. En plus, je n’ai rien à envier à mes compatriotes émigrés puisque, ici en Algérie, j’ai ma petite retraite, un logement décent et toute ma famille et mes amis autour de moi. Je me suis déjà rendu plusieurs fois en France afin d’y passer mes vacances d’été et j’ai pu me rendre compte que la vie était aussi dure des deux côtés de la Méditerranée, surtout en ces moment de crise économique.
Auparavant, je n’ai pas eu de difficulté pour l’obtention de mon visa, et chaque fois, j’ai respecté la durée de mes séjours (qui n’excède jamais les trente jours), ma conduite sur le territoire français a toujours été irréprochable Je tiens aussi à préciser que dès le premier rejet de ma demande de visa, j’étais résolu à n’en plus faire d’autres, puisque un de mes amis m’a expliqué que dès qu’il y a refus, le consulat appose une tampon dans les dernières pages du passeport du demandeur, afin de le repérer s’il a le culot de solliciter une autre demande de visa, j’ai pu constater qu’effectivement figure sur mon passeport ce fameux cachet de radiation définitive et je savais que mes futures demandes ne seront plus jamais prises en considération et que dorénavant, j’aurai la même réponse écrite en rouge sur un bout de papier : VISA REFUSÉ.
J’ai même eu la confirmation de mes craintes, en constatant l’air narquois de la femme chargée de réceptionner mon dossier lorsqu’elle a feuilleté mon passeport, j’ai cru lire dans ses yeux «cette fois-ci aussi, tu ne l’auras pas mon lascar». N’étant pas masochiste et sachant que sur mon document de voyage était imprimée cette marque d’exclusion, et j’admets qu’au niveau du consulat, ils ont tout à fait le droit d’accorder ou de décliner la venue d’une personne sur le territoire français, j’ai donc décidé dès le premier refus d’arrêter les frais, et c’est uniquement sur les insistances et recommandations d’une amie bretonne, qui croit encore au Père Noël, que j’ai fait les trois autres demandes ; pour me persuader, elle m’a expliqué qu’elle avait fait deux lettres de recours au consul de France à Alger.
La détermination de cette amie s’explique par le fait que j’ai invité cette femme à venir passer quelques jours en Algérie, elle n’a eu aucun mal pour avoir son visa, elle a même dit qu’elle avait reçu un accueil chaleureux au niveau du consulat d’Algérie à Nantes et pendant son séjour ici, elle a été émerveillée par hospitalité et la chaleur humaine qu’ont eu à son égard tous les Algériens et Algériennes.
Aujourd’hui, elle est en colère et complètement désabusée, elle a pu se rendre compte que la réciprocité n’existe pas et n’existera jamais, pas entre le consulat d’Alger et celui de Nantes. Elle regrette aussi de m’avoir poussé à faire toutes ces autres demandes, malgré mon scepticisme, elle ne veut pas baisser les bras puisqu’elle vient d’écrire encore deux lettres, une au ministère des Affaires étrangères, l’autre à la commission de recours à Nantes pour demander les causes de ces rejets arbitraires.
Aujourd’hui, une chose est sûre, moi, je ne pourrai formuler une autre demande de visa que si on m’explique le motif des rejets de mes précédentes demandes.
Et pour conclure, je tiens à signaler que tous les Algériens et Algériennes ne sont obligatoirement pas de futurs candidas à l’émigration clandestine.
Nous savons, tous ici, qu’il n’est plus possible de vivre en France sans papier légal, et que l’on à 100 % de chance de se retrouver dans un centre de rétention en un laps de temps très court. La majorité des personnes que je connais ont déjà passé leurs vacances en France et sont revenus sans problème dans leur pays au terme de leurs congés.
Aujourd’hui, si le consulat de France à Alger veut restreindre le nombre de demandes de visas et nous éviter toutes ces démarches et dépenses inutiles, qu’il ait la franchise de nous spécifier le montant du revenu qu’il faut avoir sur notre fiche de paye, et la véritable somme d’euros que l’on doit posséder avant de postuler pour un visa, je suis sûr que cela dissuadera plusieurs prétendants.
Par Mokhtar d’El-Khémis - Béjaïa , Le Soir
Et pourtant, à chaque fois, je fournis un dossier complet : certificat d’accueil (fait par une Française), une attestation de retrait bancaire de 3000 euros, titre de retraite accompagné d’une attestation de revenu, photocopie du passeport, deux photos et je m’acquitte aussi des 5850 DA des frais de dossier ainsi que 2300 DA des frais de service sans oublier l’assurance voyage de 3000 DA. Etant presque sexagénaire, ce n’est donc pas à mon âge que je vais être tenté par l’émigration. En plus, je n’ai rien à envier à mes compatriotes émigrés puisque, ici en Algérie, j’ai ma petite retraite, un logement décent et toute ma famille et mes amis autour de moi. Je me suis déjà rendu plusieurs fois en France afin d’y passer mes vacances d’été et j’ai pu me rendre compte que la vie était aussi dure des deux côtés de la Méditerranée, surtout en ces moment de crise économique.
Auparavant, je n’ai pas eu de difficulté pour l’obtention de mon visa, et chaque fois, j’ai respecté la durée de mes séjours (qui n’excède jamais les trente jours), ma conduite sur le territoire français a toujours été irréprochable Je tiens aussi à préciser que dès le premier rejet de ma demande de visa, j’étais résolu à n’en plus faire d’autres, puisque un de mes amis m’a expliqué que dès qu’il y a refus, le consulat appose une tampon dans les dernières pages du passeport du demandeur, afin de le repérer s’il a le culot de solliciter une autre demande de visa, j’ai pu constater qu’effectivement figure sur mon passeport ce fameux cachet de radiation définitive et je savais que mes futures demandes ne seront plus jamais prises en considération et que dorénavant, j’aurai la même réponse écrite en rouge sur un bout de papier : VISA REFUSÉ.
J’ai même eu la confirmation de mes craintes, en constatant l’air narquois de la femme chargée de réceptionner mon dossier lorsqu’elle a feuilleté mon passeport, j’ai cru lire dans ses yeux «cette fois-ci aussi, tu ne l’auras pas mon lascar». N’étant pas masochiste et sachant que sur mon document de voyage était imprimée cette marque d’exclusion, et j’admets qu’au niveau du consulat, ils ont tout à fait le droit d’accorder ou de décliner la venue d’une personne sur le territoire français, j’ai donc décidé dès le premier refus d’arrêter les frais, et c’est uniquement sur les insistances et recommandations d’une amie bretonne, qui croit encore au Père Noël, que j’ai fait les trois autres demandes ; pour me persuader, elle m’a expliqué qu’elle avait fait deux lettres de recours au consul de France à Alger.
La détermination de cette amie s’explique par le fait que j’ai invité cette femme à venir passer quelques jours en Algérie, elle n’a eu aucun mal pour avoir son visa, elle a même dit qu’elle avait reçu un accueil chaleureux au niveau du consulat d’Algérie à Nantes et pendant son séjour ici, elle a été émerveillée par hospitalité et la chaleur humaine qu’ont eu à son égard tous les Algériens et Algériennes.
Aujourd’hui, elle est en colère et complètement désabusée, elle a pu se rendre compte que la réciprocité n’existe pas et n’existera jamais, pas entre le consulat d’Alger et celui de Nantes. Elle regrette aussi de m’avoir poussé à faire toutes ces autres demandes, malgré mon scepticisme, elle ne veut pas baisser les bras puisqu’elle vient d’écrire encore deux lettres, une au ministère des Affaires étrangères, l’autre à la commission de recours à Nantes pour demander les causes de ces rejets arbitraires.
Aujourd’hui, une chose est sûre, moi, je ne pourrai formuler une autre demande de visa que si on m’explique le motif des rejets de mes précédentes demandes.
Et pour conclure, je tiens à signaler que tous les Algériens et Algériennes ne sont obligatoirement pas de futurs candidas à l’émigration clandestine.
Nous savons, tous ici, qu’il n’est plus possible de vivre en France sans papier légal, et que l’on à 100 % de chance de se retrouver dans un centre de rétention en un laps de temps très court. La majorité des personnes que je connais ont déjà passé leurs vacances en France et sont revenus sans problème dans leur pays au terme de leurs congés.
Aujourd’hui, si le consulat de France à Alger veut restreindre le nombre de demandes de visas et nous éviter toutes ces démarches et dépenses inutiles, qu’il ait la franchise de nous spécifier le montant du revenu qu’il faut avoir sur notre fiche de paye, et la véritable somme d’euros que l’on doit posséder avant de postuler pour un visa, je suis sûr que cela dissuadera plusieurs prétendants.
Par Mokhtar d’El-Khémis - Béjaïa , Le Soir
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