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L'emir Abdelkader était franc macon !!

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  • #46
    @ETTARGUI

    Les mêmes reproches s'appliquent sur ces adorateurs...vouloir faire de lui le "fondateur de l'état algerien" à tout prix a des effets négatifs.

    arretez de salir sa memoire ce fut un grand combattant qui n a pas rendu son arme mais faute d appui il ne pouvait pas en etre autrement les rapaces etaient beaucoup plus fort et plus armés que lui pour limiter les massacres il a ete obligé de se rendre mais au fond de son coeur et la larme au yeux son coeur est reste algerien
    tu étais avec lui quand il a versé ces larmes ? où tu as des sources ?

    et pi eviter les massacres ? il a pensé au gens de constantine quand il a fait hodna ? !!

    Personnellement je trouve plus grand comme dans ceux qui ont combattu jusqu'au dernier souffle (Ftma nsoumer, boumama, el hedad ).


    PS: pour les tribus kabyle qui ont combattu avec l'Emir , ils se sont aligné sans versé d'impôt de guère , il a d'ailleurs failli se faire tué quand il a exigé ça.
    شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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    • #47
      a mon avis
      comme il appelé les français "chrétiens" alors que c derniers n'été pas trop catholique ...
      d'où ils pensé qu'il parlé a des gens qui ont des principes commun avec lui

      genre un peut comme a notre époque on appel les sioniste "juif"

      il ne savait pas qu'il négocié avec diable en personne qui a des envi infini sur le terrein et dans le monde

      deuxièmement

      dire qu'il est le fondateur de l'état algérien , il a fondé une chose quand mm a son époque il envoyé des lettres au rois , émirs , chefs dans le monde
      Ils été contre les ottomans donc une leader qui originaire du pays non pas de l'extérieur comme ils été
      il avait une capitale , donc c'est une état formé quand mm
      quel plait pas a certain , l'état actuelle ne plait non plus a tout le monde

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      • #48
        beaucoup parle sans connaitre les vrais raison, avec un tel raisonnement on pourrais dire la même chose sur massinissa car il s'est allié a scipion et comme cadeau il est devenu le roi de la numide mais les raisons qu'il avait l'élève au rang de héros alors que si on se contente de lire les première phrase on dira que c'est un traitre puisque il s'est battu contre Syphax un autre Berbère en s'alliant avec l'occupant Romain mais tout cela était stratégique et il a finit par unifié les berbère et surtout a les sédentarisé et ainsi fut le roi d'un territoire indépendant et autonome malgré son alliance avec les Romains

        alors avant de traiter un héros de traitre il faudra commencer par connaitre son histoire, et analyser les raisons de ses choix stratégique au lieu de venir insulter quelqu'un dont vous connaissez rien du tout
        Oo >-- Divinement Maudit et Diaboliquement vivant --< oO
        **ALGERIA**
        ~ me ~

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        • #49
          Ce débat est marrant, c'est ceux qui le connaissent contre ceux qui le connaissent pas! C'est ceux qui le voit héros (et donc les autres ne savent rien) contre ceux qui le voit comme un traitre (et donc les autres ne savent rien non plus!).

          Alors on peut continuer à parler, parler, parler, avec ses sentiments, avec son coeur et ce qu'on nous a fait gobé, mais il y a une histoire écrite, comme je l'ai dis plus haut, il y a la version Algérienne du héros, et il y a la version Française de l'Ami de la France (qui dit ami de la france, dit traitre). La version française est enseigné depuis toujours avec les mêmes arguments, la version Algérienne est aussi enseigné depuis toujours mais sans arguments, donc la balance penche facilement, ceci dit ça ne sert à rien de le salir ou de le louer, il est mort depuis très longtemps et de toute façon un homme ne fera jamais rien seul, donc quelque soit ce qu'il a fait, il est entre Les Mains du Meilleur Juge, il n'est ni l'Algérie, ni le peuple Algérien, donc laissons le temps dévoiler la vérité.

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          • #50
            Histo
            Il n'y a pas d'adorateurs d'Abdelkader... Il y a ceux qui demandent à le laisser en paix, ceux qui ont des avis mitigés sur l'homme et ceux qui apportent quelque chose au débat, qui argumentent, qui citent des références et ne se contentent pas de porter des jugements hâtifs qui démontrent combien ils ignorent l'Histoire de cet homme. Dans mes posts précédents, je dis pourquoi je le considère comme le véritable fondateur de l'Algérie.

            Algerian
            Présenter l'histoire de cette manière (V.Française Vs V.Algérienne) est une approche peu convaincante.
            Il y a d'abords les faits incontestables, que les deux parties mentionnent (et reconnaissent); il y a les sources indépendantes et enfin, il y a l'analyse. En agissant de manière méthodique on pourrait réduire considérablement le champ de l'incertitude.
            Dernière modification par ETTARGUI, 03 septembre 2010, 16h54.
            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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            • #51
              s il etait un traitre l Algerie n aura jamais demande son rapatriement car il a ete enterre en Syrie le gouv en a fait la demande et son corps repose en paix dans le sol algérien son pays auquel il a donné sa vie !


              @ algerian tu crois plus la version francaise qu algerienne la tu n as aucune preuve de ce qu il avance est vrai perso je ne vais surement pas croire des gens qui nous ont fait du mal !

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              • #52
                ETTARGUI, j'oppose les deux versions car elles ont peu de points en commun, les deux vont dans un sens inverse, je ne vois aucun moyen d'en tirer des vérités utiles en les associant.

                @ chene, j'ai déjà expliqué que j'ai étudié l'histoire dans les deux systèmes (algérien et français) et el Amir Abdelkader on l'a fait dans les deux cas, en Algérie je me rappelle qu'on ne cessait de faire des exposés sur lui et celui qui le glorifiait le mieux avait la meilleure note, on nous disait juste que c'était un héros etc.. sans preuves.
                Dans le système français, on avait un livre, sur ce livre il y avait des documents (parcequ'on ne fait pas d'histoire sans outils comme à l'algérienne!) la preuve elle était là, une lettre écrite par lui même, en la lisant tu changeras d'avis!

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                • #53
                  Lettre de l’Emir Abdelkader
                  à
                  Louis-Philippe
                  (Roi de France).
                  Je t’ai déjà écrit deux fois pour t’ouvrir ton coeur. Tu ne m’a pas répondu. Mes lettres ont été interceptées sans doute, car tu es trop bienveillant pour ne m’avoir fait connaître tes véritables dispositions à mon égard ; puisse une dernière tentative avoir plus de succès ! Puisse l’exposé de ce qui se passe en Afrique y attirer ton attention et emmener enfin un système propre à faire le bonheur des populations que Dieu a confiées à notre commune sollicitude.
                  La conduite de tes lieutenants est injuste à mon égard et je ne peux supposer encore qu’elle soit connue de toi, tant j’ai confiance en ta justice.
                  On tâche de te faire croire que je suis ton ennemi, on t’abuse. Si j’étais ton ennemi, j’aurais déjà trouvé maintes occasions de recommencer les hostilités. Depuis le refus que j’ai fait au commandant de Salles, Ambassadeur du Maréchal Vallée (refus qui est motivé dans une des lettres citées plus haut), il n’est sorte de dégoûts dont je n’ai été abreuvés par tes représentants à Alger. Mes soldats ont été arrêtés et retenus en prison sans motif légal ; l’ordre a été donné de ne plus laisser pénétrer dans mes Etats la moindre quantité de fer, cuivre, plomb, etc. Mes envoyés à Alger ont été mal reçus par les autorités ; on ne répond à mes dépêches les plus importantes que par un simple accusé de récéption ; on s’empare des lettres qui me sont adressées d’Alger et puis on dit que je suis ton ennemi, que je veux la guerre à tout prix ; moi qui, margré ce prélude d’hostilité, facilite l’arrivée de toutes les productions de mon pays sur vos marchés, qui m’entoure d’Européens pour développer chez moi l’industrie et qui donne enfin les ordres les plus sévères pour que tes ingénieurs, tes savants même parcourent en sûreté mon térritoire et n’y trouvent que le plus bienveillant acceuil.
                  Mais te dira-t-on, l’Emir n’a pas encore rempli les premières conditions que lui a imposées le traité de la Tafna ! Je n’ai retardé l’accomplissement de ces clauses que parce que tes représentants ont, les premiers, manqué à leurs engagements.
                  En effet, où sont ces nombreux fusils, ces innombrables quintaux de poudre, ces approvisionnements de plomb et de souffre qu’on devait me fournir ?

                  Pourquoi vois-je encore à Oran ces chefs des Douars et des Smalas, dont l’extradition en France m’était promise ?
                  Tes généraux pensent-ils que je n’ai pas entre mes mains le traité particulier 1 (le seul qui m’intéressât) écrit de la main de l’un d’eux, et revêtu de son cachet ?
                  Pourrai-je croire un instant à la non-validité des promesses écrites d’un représentant du roi ?
                  Je te l’avoue, nous avions une si haute idée de la bonne foi des chrétiens francais que nous avons été effarouchés par ce manque d’exécution de leurs promesses et que sans de nouvelles instructions de ta part, nous avons refusé toute innovation du Traité.
                  Oui Sultan de France, tes agents exclusivement militaires, ne veulent que combats et conquêtes ; ce système n’est pas le tien, j’en suis sûr. Tu n’es point venu sur la terre d’Afrique pour en exterminer les habitants, ni pour les chasser de leur patrie. Tu as voulu leur apporter les bienfaits de la civilisation. Tu n’es point venu asservir des esclaves, mais bien les faire jouir de cette liberté, qui est l’apanage de ta nation, de cette liberté dont tu as doté tant de peuples et qui est une des bases des plus solides de ton gouvernement.
                  Eh bien ! la conduite de tes généraux est tellement contraire à ces sentiments (qui sont les tiens, j’aime à le penser), que les Arabes sont persuadés que la France a l’intention de les asservir et de les chasser de leur pays. Aussi, vois-je grandir chez eux et contre vous, une haine qui sera plus forte que ma volonté et mettra un obstacle insurmontable à l’éxécution de nos projets mutuels de civilisation.
                  Je te prie, au nom de Dieu qui nous a tous créés, cherche à mieux connaître ce jeune musulman que l’Etre suprême a placé malgré lui à la tête d’Arabes simples et ignorants et qu’on te dépeint comme un ennemi fanatique et ambitieux. Fais-lui savoir quelles sont tes intentions, que surtout tes propres paroles arrivent à lui et sa conduite te prouvera qu’il était mal apprécié.

                  Que Dieu continue à t’accorder les lumières nécessaires pour gouverner sagement tes peuples.
                  Cette lettre est écrite en langue française par Léon ROCHES - devenu musulman - arabisé pour le bien de l’histoire et qui a pris le nom de : El-hadj Omar - sous la dictée de l’émir Abdelkader dans son camp de Bou-Khorchefa le 15 avril 1839.
                  La contribution est de S.BENNAI





                  est ce que c est celle la !

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                  • #54
                    je me demande

                    pourquoi les terros ils se font appeler émir et portent des barbes comme lui !

                    se sont-ils inspirés de lui ?
                    "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                    • #55
                      Non non chene, ce n'est pas celle là!!

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                      • #56
                        ceux qui ont combattu la france ont été guillotinés ou déportés en nouvelle Calédonie et non pas décorés de la tête aux pieds avec le titre d'ami de la france
                        c'est drole y'en a certains ici qui n'hésitent pas à classer une personne de traitre a la moindre accointance avec la france et la ça défend l'émir bec et angle en dépit de sa grande histoire d'amour avec la france après sa rédition

                        Commentaire


                        • #57
                          ceux qui ont combattu la france ont été guillotinés ou déportés en nouvelle Calédonie et non pas décorés de la tête aux pieds avec le titre d'ami de la france
                          ../..
                          A Damas, l’émir a pris sous sa protection la communauté des Algériens ; mais aussi la communauté chrétienne et européenne lors des émeutes de juillet 1860. Il leur permit d’échapper aux massacres qui ont eu lieu entre les chrétiens maronites et musulmans druzes. Ces affrontements sont la conséquence de manipulations des deux grandes puissances coloniales de l’époque, la France et l’Angleterre.

                          En effet, la France manipulait les chrétiens Maronites en leur promettant un Etat indépendant ; tandis que l’Angleterre manipulait de son côté les Druzes pour contrecarrer les ambitions françaises dans la région et réaliser ses desseins mercantiles. L’émir, en tant que musulman, avisé des intrigues des uns et des autres, intervint et a offert sa protection aux chrétiens. Cette attitude, somme toute naturelle de la part d’un fidèle musulman, a eu un écho considérable dans le monde entier, et surtout en Occident. Beaucoup de chefs d’états lui ont témoigné leur reconnaissance. Ainsi, Le Pape le fut décoré de l’ordre de Pie IX et reçut la grand-croix de la légion d’honneur. Il a reçu des centaines de lettres de reconnaissance et d’amitié ; des cadeaux de valeur et il a été décoré plusieurs fois des plus grandes distinctions et grades. Dans son attitude qualifiée de tolérante, l’émir n’a fait qu’obéir aux préceptes coraniques et prophétiques, rien de plus. Les versets et propos prophétiques relatifs à la tolérance sont abondants et l’émir n’a fait que son devoir de simple croyant pour préserver le droit des minorités religieuses en terre d’Islam. Leur existence parmi la communauté musulmane prouve s’il en faut cette tolérance.

                          La franc-maçonnerie voulant profiter de la situation s’est adjointe au concert de félicitations et remerciements qui fusaient de toute part à l’égard de l’émir. Ainsi le Grand Orient De France (GODF) s’est empressé de demander à deux de ses loges parisiennes : la loge Henri IV et la loge La Sincère Amitié de correspondre avec Abdelkader.

                          Mis à part le consensus général lié à cette affaire, les raisons qui peuvent expliquer la démarche du GODF sont : d’une part, la permanence encore au sein de la maçonnerie de l’idée de la foi en Dieu ; d’autre part, le souhait des maçons à devenir un groupe de pression influent pour orienter les décisions de l’Etat français dans un sens de sécularisation des sociétés humaines. Dans les deux lettres envoyées en 1860 par les deux loges, nous ressentons une certaine récupération du geste de l’émir pour qu’il apparaisse comme émanant d’un prétendu idéal maçonnique. Ainsi Abdelkader est qualifié de pourfendeur « des préjugés de caste et de religion » des « fureurs de la barbarie et du fanatisme » et de héraut « de la liberté de conscience » et du « sentiment de fraternité humaine » (voir Bruno Etienne : Abdelkader pp. 323, 324, 325 éd. Hachette). Si la lettre de la loge Henri IV est plus consensuelle, celle de La Sincère Amitié fait référence à un symbolisme maçonnique, tel le terme de Grand Architecte de l’Univers ou l’utilisation du premier élément de la trinité chrétienne (le Père). A la suite de ces deux lettres, l’émir a demandé des éclaircissements au sujet de la Maçonnerie. Or, dans l’exposé doctrinal qui lui a été envoyé par le GODF, celui-ci le fait précédé d’une allusion « à l’initiation qui vous sera conférée » comme si le fait de demander des éclaircissements impliquait la volonté d’adhérer à la Maçonnerie.

                          Au terme de cet exposé du GODF, où l’on ressent une volonté de faire croire que l’émir est déjà acquis à la cause maçonnique, le destinataire est invité à répondre à cinq questions. Les réponses à ces questions apparaissent comme un condensé de son enseignement tel que nous le trouvons dans le Livre des Haltes. A travers ces réponses, les thèmes classiques du soufisme sont abordés comme l’indigence ontologique (’ubudiyya), l’unicité de l’Etre (wahdat al-wujud), la conformité à la Loi divine (shariah)... etc. Mais voyons la réponse de l’émir à la dernière question.
                          Question : Comment comprenez-vous la réalisation de la tolérance et de la fraternité ?

                          Réponse : ... Quant à la tolérance, pour la pratiquer il ne faut pas combattre le partisan d’une religion et le forcer à l’abandonner par le sabre, par la force. Toutes les lois divines sont d’accord sur ce point, que ce soit la loi musulmane ou les autres ». Cette dernière phrase fut traduite par le maçon Gustave Dugat ainsi : « toutes les lois divines sont d’accord sur ce point à l’exception de la loi islamique ou les autres ». Il est très difficile de croire que cette anomalie serait due à une erreur puisque ce traducteur hors pair s’est déjà illustré par ses traductions sibyllines et malveillantes (voir René Khawam, Lettre aux Français, 1977). La tolérance pour l’émir n’est pas une indifférence aux dogmes comme le laisse penser la Maçonnerie qui « s’interdit dans ses réunions toute discussion sur la foi religieuse » et professe le libre examen, c’est-à-dire la volonté de réduire le réel à la pensée discursive. Le libre examen permet à l’individu de déclarer caduc tout ce qui dans la religion échappe à la raison discursive comme le dogme, la loi, les anges, le paradis ou l’enfer..., etc. En définitive, l’idée même de Dieu est vidée de toute consistance et n’est qu’une vue de l’esprit. La vérité n’est plus qu’une illusion puisque n’importe qui peut dire n’importe quoi sans l’arbitrage d’un principe supérieur régulateur.

                          A la suite des échanges épistolaires entre l’émir et la loge Henri IV, celle-ci voulant forcer la nature des choses, déclare en l’absence de l’intéressé la cérémonie d’initiation d’Abdelkader à la Maçonnerie, et l’orateur Dubroc de la loge de déclarer le 1er septembre 1864 : « ce que nous avons en vue, dans l’initiation que nous consacrons aujourd’hui après avoir poursuivi si longtemps l’accomplissement, c’est la Maçonnerie implantée en Orient dans le berceau de l’ignorance et du fanatisme ; c’est le drapeau de la tolérance remis entre des mains vénérées, confié à un bras qui a fait ses preuves est arboré par lui... sur les plus hautes mosquées face à l’étendard du Prophète. L’émir Franc-Maçon, c’est pour nous le coin entré dans le roc de la barbarie ». Ces propos qui fusent d’éloquence raciste, montrent clairement que l’intolérance et le fanatisme, voire le racisme sont l’apanage de ceux qui les dénoncent verbalement et les pratiquent dans les faits.

                          Il faut dire que la perspective doctrinale de l’émir issue de la spiritualité islamique s’oppose radicalement à la vision profane et laïque de la Maçonnerie que l’émir rangeait dans la catégorie des naturalistes (tabi’iyyun) et existentialistes (dahriyun), bien connue des théologiens musulmans. Le but de l’émir depuis le début était de les ramener sur la voie de Dieu ; mais quand il a perdu espoir de les sauver d’eux-mêmes, il a cessé tout contact. Il a signifié sa rupture définitive au GODF en 1865 après avoir étudier de plus près les fondements intellectuels de la Maçonnerie, beaucoup plus propices à la déviation qu’au ressourcement.

                          Cette mise au point publique de l’émir vis-à-vis de la Maçonnerie est concomitante à sa propre quête et initiation à la confrérie Darqâwiyya à la Mecque en 1863 par son maître marocain le Sheikh Mohamed Ibn Mas’oud al-Fassi. Il a passé un an et demi auprès de ce sheikh entre les deux villes saintes la Mecque et Médine. Sa première initiation au Nom Suprême s’est déroulé dans une grotte très célèbre (Hira’) à quelques kilomètres de la Mecque, puisque le Prophète y adorait Allah avant de recevoir sa première révélation.

                          A sa sortie de cette retraite spirituelle, Abdelkader était transformé par cette nouvelle épreuve de l’éternité, malgré son passé glorieux dans les affaires du siècle. Il composa un poème de 111 vers à l’honneur de son sheikh Al-Fassi, qui lui a ouvert également la voie majestueuse d’Ibn Arabi.

                          Enfin, venons-en au livre des Haltes de l’émir. Il faut rappeler d’abord que ce genre de littérature était connu depuis le soufi Mohamed Niffari (m. vers 350 h.). Mais c’est Ibn Arabi qui, le premier, donna une définition presque achevée à cette notion. Pour lui, il y a entre toute station spirituelle, une halte (mawqif). L’initié qui s’arrête là, reçoit d’Allah les règles de bienséance (adab) appropriées, à la station qu’il souhaite atteindre, et acquière les sciences qui en découlent. Cette voie est plus pénible, mais elle est la plus parfaite. Notre étonnement n’a plus lieu pour expliquer cette relation privilégiée entre Ibn Arabi et Abdelkader. Le nombre de fois où il est mentionné ne se compte pas ; sans oublier les fois où Abdelkader emprunte sa pensée sans le nommer. Mais, l’émir travaille sous l’autorité du sheikh, et il le dit haut et fort : « il est notre trésor d’où nous puisons ce que nous écrivons, le tirant soit de sa ruhâniyyah (spiritualité), soit de ce qu’il a lui-même écrit dans ses ouvrages » (p. 1337)

                          Il faut signaler que l’émir est le premier éditeur de la somme spirituelle Les illuminations de La Mecque, ouvrage monumental d’Ibn Arabi. La place du sheikh est très importante dans le livre des Haltes, et beaucoup de chapitres sont des commentaires de l’œuvre akbarienne. Pour Jacques Berque (’Intérieur du Maghreb, 1978, p. 512-513)’’ la splendeur littéraire’’ du Livre des Haltes « risque de renverser bien des hiérarchies reçues et que la vraie nahda (renaissance) n’est sans doute pas là où on la cherche. »

                          Un dernier mot pour dire que l’émir a joué un grand rôle dans la renaissance arabe. Nombre de réformateurs (tels le sheikh Mohamed Abdou, Jamal ad-din al-Afghani...) sont issus de l’école d’Abdelkader.

                          Son influence dépasse le cadre même du monde arabe. En effet, le renouveau spirituel initié par René Guénon en Occident est issu de l’action bienfaitrice de l’émir. Un des ses disciples est le sheikh Abderrahman Illaych, grand mufti malékite en Egypte. Or, Le sheikh Abderrahmane a eu comme disciples beaucoup d’occidentaux et notamment l’écrivain et peintre suédois Abdel Hadi John Ivan Aguéli (m. 1917) et le grand métaphysicien français Abdel Wahid Yahya, René Guénon (m. 1951), le plus grand relais de l’héritage akbarien et du soufisme en Occident au 20e. siècle.


                          source:oumma (L’émir Abdelkader : une l’influence qui dépasse le cadre même du monde arabo-musulman)
                          (رأيي صحيح يحتمل الخطأ، ورأي غيري خطأ يحتمل الصواب (الامام الشافعي

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