Abdelaziz Bouteflika méprise-t-il le peuple algérien?

[Yastasinas]

Pourquoi ne pas faire appel massivement aux Japonais puisqu'ils sont plus qualifiés que les Chinois, tant qu'on y est?

Dans le cadre du projet de l'autoroute Est-Ouest, la réalisation du tronçon allant de Sétif à la frontière tunisienne a été confiée aux Japonais de Cojaal (filiale de Kajima Construction Corporation, Ltd.). Au stade actuel, il n'ont livré que le tronçon Sétif/Constantine. Ils trouvent des difficultés monstres à continuer la réalisation du reste du projet (celui qui va de Constantine à Annaba où sont prévus plusieurs ouvrages d'art).
Contrairement aux Chinois, ils sont très en retard sur les objectifs signés initialement. Ils auraient des difficultés financières. D'ailleurs, les discussions pour la reprise du projet par les Chinois sont engagées et le gouvernement algérien est d'acord sur le principe.
Comme quoi, il y a certains préjugés qui peuvent tomber, une fois confrontés à la réalité du terrain.

[Yastasinas]

Cela m'étonnerait que les groupes chinois aient exigé que des ouvriers chinois soient importés en Algérie pour faire le travail. Et pour cause, une demande pareille relève d'une monumentale insulte au peuple algérien. Il me semble évident que c'est Bouteflika qui a fait cette demande.

Je ne l'ai pas inventé. Il se trouve que cela a fait partie des négociations justement pour permettre aux Chinois de réaliser ces projets en respectant les délais impartis avec des coûts maitrisés.
Personnellement, je ne pense pas que le président Bouteflika ait mis son grain de sel pour la gestion "technique" de ces projets.
Son mépris est certes manifeste, mais on le trouve ailleurs.

[nassim]

Personnellement, je ne pense pas que le président Bouteflika ait mis son grain de sel pour la gestion "technique" de ces projets.

Ici, il se ne s'agit pas tout à fait de "gestion technique", mais de choix politico-économiques. En principe, en tant que chef de l'Etat, Bouteflika ne pouvait pas ignorer les détails concernant des projets dont les coûts se chiffraient en milliards de dollars. S'il ne savait pas que des milliers d'ouvriers chinois allaient être importés en Algérie, c'est encore pire puisque cela signifie que l'Algérie n'a pas de président.

Dans tous les cas de figure, le fait que le pouvoir algérien a fait appel à des dizaines de milliers d'ouvriers chinois pour construite des logements et des routes en Algérie alors que le taux de chômage chez les jeunes algériens dépasse les 20%, est un signe clair que le pouvoir algérien méprise le peuple et n'a aucune stratégie de développement durable de la main d'oeuvre algérienne.

Et comme si cela ne suffisait pas, des centaines de millions de dollars investis dans ces projets sont partis en fumée (détournements, corruption...etc).